ANOMALIES ALVÉOLAIRES DU SENS TRANSVERSAL

ANOMALIES ALVÉOLAIRES DU SENS TRANSVERSAL

ANOMALIES ALVÉOLAIRES DU SENS TRANSVERSAL

Ces anomalies correspondent à des troubles de l’occlusion dans le sens vestibulolingual au niveau des secteurs latéraux. La malocclusion peut être symétrique ou asymétrique. Ces anomalies alvéolaires peuvent être associées à des anomalies basales du même sens. À ces anomalies morphologiques peuvent s’adjoindre des anomalies cinétiques : la latérodéviation.

1. Endoalvéolie maxillaire

1.1 Endoalvéolie symétrique avec articulé inversé unilatéral en intercuspidation maximale et latérodéviation

Elle est caractérisée par une diminution du diamètre transversal de l’arcade dentaire par inclinaison palatine des procès alvéolaires supérieurs au niveau des secteurs latéraux, aboutissant à une arcade supérieure étroite.

Diagnostic positif

a) Les signes faciaux :

  • Face longue avec un aplatissement des joues.
  • Déviation du menton du côté de l’articulé inversé lors de la fermeture.

b) Les signes occlusaux :

  • En denture temporaire :
    • L’occlusion croisée unilatérale avec latérodéviation peut déjà s’observer après le suçage du pouce entre 1 à 5 ans. Elle est parfois transitoire.
  • En denture mixte :
    • Arcades séparées :
      • Rétrécissement du diamètre transversal de l’arcade dentaire.
      • Défaut d’abrasion des canines temporaires.
      • L’arcade mandibulaire est normale.
    • Arcades en ICM (Intercuspidation Maximale) :
      • Non-coïncidence des points inter-incisifs dans le cas de latérodéviation.
      • Articulé inversé unilatéral.

c) Les signes téléradiographiques :

  • De profil : aucun trouble décelable.

Indice de PONT :

  • Le D464 mesuré se trouvera diminué par rapport à celui calculé au niveau des prémolaires.
  • Idem pour le D666, confirmant ainsi l’endoalvéolie au niveau des molaires.

Étiologie

  • Succion digitale.
  • Déglutition atypique et situation basse de la langue en posture habituelle.

Diagnostic différentiel

  • Latéroglissement dû à des prématurités occlusales, les deux arcades étant coordonnées dans le sens transversal.
  • Endognathie maxillaire.

Les conséquences à long terme

  • La latérodéviation par endoalvéolie maxillaire provoque des facettes d’abrasion au niveau des dents permanentes et conduit souvent à des contacts non travaillants, donnant une prédisposition à un SADAM (Syndrome Algo-Dysfonctionnel de l’Appareil Manducateur).
  • Dans d’autres cas plus rares, l’anomalie cinétique peut se transformer après la croissance en une anomalie morphologique asymétrique et devenir de ce fait une latérognathie, nécessitant donc un traitement précoce.

1.2 Endoalvéolie symétrique avec articulé inversé bilatéral

  • L’encombrement incisif maxillaire est important.
  • Il n’existe pas de latérodéviation (occlusion stable).
  • Il est bien difficile de différencier cette anomalie d’une endognathie maxillaire vraie.

1.3 Endoalvéolie asymétrique avec articulé inversé unilatéral

Il s’agit d’un développement asymétrique du maxillaire supérieur sans troubles cinétiques en occlusion.

Diagnostic positif

  • Examen des arcades séparées :
    • Asymétrie de la forme d’arcade maxillaire objectivée par l’étude des moulages et de la voûte palatine (asymétrie par rapport au raphé médian).
    • La mandibule est normale.
  • Examen d’occlusion :
    • Les milieux coïncidents en relation centrée et en intercuspidation maximale, pas de latérodéviation.

Diagnostic différentiel

  • Endoalvéolie symétrique avec articulé inversé unilatéral et latérodéviation.

2. Endoalvéolie mandibulaire

C’est une anomalie de très faible fréquence caractérisée par une linguoversion des secteurs latéraux inférieurs. Le signe majeur est une vestibuloclusion exagérée des secteurs latéraux maxillaires ou même une inocclusion totale dans les cas graves.

2.2 Conséquences occlusales

  • Supraclusion incisive sévère due à l’occlusion en couvercle de boîte, les bords libres des incisives inférieures étant en contact avec la muqueuse palatine.
  • Cuspides primaires supérieures plus ou moins en rapport avec les cuspides primaires inférieures.
  • Le préjudice fonctionnel est important.

2.3 Les signes téléradiographiques

  • De profil :
    • L’étage inférieur est très fortement diminué : ENA-Me / Na-Me < 55 % selon Wendel Willie.
    • Habituellement, on constate une version vestibulaire des incisives supérieures : I/F > 107° ± 2°.
  • Incidence axiale :
    • La mandibule est circonscrite dans le maxillaire et l’image des molaires et des prémolaires se projette lingualement par rapport à la ligne d’arcade.

2.4 Étiopathogénie

  • La situation haute de la langue et son action morphogénétique semblent être un des facteurs permettant d’expliquer la non-coordination des arcades dans le sens transversal.
  • Une morphologie particulière des prémolaires présentant des faces vestibulaires très inclinées aggrave la version linguale.

3. L’Exoalvéolie

Elle est exceptionnelle comme anomalie, très rarement décrite en littérature orthodontique, et les quelques cas relevés sont surtout ceux d’exoalvéolie maxillaire. Trop souvent, l’étiologie est le traitement par expansion transversale sans contrôle.

  • L’anomalie se caractérise par une inclinaison vestibulaire des secteurs latéraux.
  • L’indice de PONT montre que le D464 et D666 calculés sont inférieurs à ceux mesurés.
  • Les troubles de fonction linguale sont accompagnés d’une tonicité jugale inférieure à la normale.

LES ANOMALIES BASALES DU SENS TRANSVERSAL

1. Définition

C’est toute anomalie se caractérisant par une atteinte de la croissance transversale des bases osseuses, par excès ou insuffisance. On distingue des anomalies anatomiques et d’autres positionnelles.

2. Étiopathogénie

2.1 Causes primaires

Causes qui s’expriment au cours de l’embryogenèse ou de la morphogenèse :

  • Les fentes labio-palatines :
    • Elles sont dues à un défaut de mésodermisation des bourgeons de la face, dont leur écartement est à l’origine d’une exognathie supérieure.
    • La cicatrisation post-opératoire gêne l’écartement physiologique des lames palatines, entraînant une endognathie maxillaire uni- ou bilatérale.
  • L’achondroplasie :
    • Caractérisée par des troubles de la croissance cartilagineuse.
    • Exemple : Hypodéveloppement du maxillaire supérieur.
  • Les asymétries congénitales :
    • De la base du crâne, des cavités glénoïdes, des hémi-mandibules ou du tonus musculaire (hyper-, hypo- ou atrophie).

2.2 Causes secondaires

  • Les causes hormonales :
    • L’acromégalie : provoquant une hypertrophie évolutive de la mandibule.
  • Les carences vitaminiques :
    • Avitaminose D : Rachitisme entraînant une endognathie à prédominance PM et brachymandibulie.
  • Les causes fonctionnelles :
    • La respiration buccale.
    • La microglossie ou l’ankyloglossie.
    • Position basse de la langue → L’endognathie maxillaire.
    • La position haute et permanente de la langue.
    • Hypotonicité des joues → L’exognathie supérieure.
    • Macroglossie.
  • Causes pathologiques :
    • Traumatismes obstétricaux.
    • Fractures du complexe naso-maxillaire ou mandibulaires (symphysaires, parasymphysaires, angulaires ou condyliennes).
    • Les luxations et les ankyloses temporo-mandibulaires.
    • Les prématurités occlusales et les édentations asymétriques.

3. Les formes cliniques

3.1 Endognathie maxillaire

Elle correspond à une insuffisance de croissance du maxillaire supérieur avec une inclinaison normale des prémolaires et molaires.

3.1.1 Diagnostic positif

  • Signes faciaux :
    • Nez hypodéveloppé.
    • Incompétence et sécheresse labiale.
  • Signes occlusaux :
    • En denture temporaire : occlusion croisée bilatérale.
    • En denture mixte :
      • Encombrement incisif supérieur.
      • Absence d’abrasion des canines et des cuspides d’appui des molaires temporaires.
      • En R.C. (Relation Centrée) et I.C.M., les milieux coïncident.
  • Signes fonctionnels :
    • Position basse ou moyenne de la langue (respiration buccale).
    • Déglutition atypique.
  • Signes téléradiographiques :
    • La téléradiographie de face met en évidence une éventuelle asymétrie des fosses nasales.
  • Forme unilatérale (très rare) :
    • Caractérisée par une occlusion inversée unilatérale avec latérodéviation.

3.1.2 Diagnostic différentiel

(Non détaillé dans le texte original)

3.2 Endognathie inférieure

Très rare, se caractérise par la diminution du diamètre transversal de la mandibule.

3.2.1 Diagnostic positif

  • Signes faciaux :
    • La largeur bigoniaque < bizygomatique.
    • Profil convexe.
    • D.V. diminuée ou normale.
  • Signes occlusaux :
    • Malposition, parfois inclusion dentaire.

3.2.2 Diagnostic différentiel

  • L’endoalvéolie inférieure.
  • Exoalvéolie supérieure.
  • Exognathie supérieure.

3.3 L’exognathie supérieure

Caractérisée par une exoclusion exagérée des secteurs latéraux.

3.3.1 Diagnostic positif

  • Signes faciaux :
    • Face large avec D.V. diminuée parfois.
  • Signes occlusaux :
    • Présence de diastèmes généralisés à l’arcade supérieure.
    • Supraclusion incisive sévère (l’occlusion en couvercle de boîte).

3.3.2 Diagnostic différentiel

  • Endoalvéolie inférieure.
  • Endognathie inférieure.
  • Exoalvéolie supérieure.

3.4 Exognathie inférieure

Anomalie qui se caractérise par l’augmentation de la largeur de la base mandibulaire. Elle est très rare et s’observe dans les cas d’acromégalie (maladie endocrinienne).

3.4.1 Diagnostic positif

  • Signes faciaux :
    • Largeur bigoniaque > bizygomatique.
    • D.V. diminuée / normale.
  • Signes occlusaux :
    • Occlusion croisée bilatérale.
    • L’arcade inférieure circonscrit l’arcade supérieure.
    • Diastèmes à l’arcade inférieure.

3.4.2 Diagnostic différentiel

  • Endognathie supérieure.
  • Endoalvéolie supérieure.
  • Exoalvéolie inférieure.

3.5 Les anomalies positionnelles du sens transversal

Ce sont des anomalies qui se caractérisent par une position latérale droite ou gauche de la mandibule. Nous distinguons deux sortes : anatomique et fonctionnelle.

3.5.1 Les latérognathies anatomiques

Anomalies basales caractéristiques, caractérisées par une asymétrie de forme ou d’implantation de la mandibule.

3.5.1.1 Diagnostic positif
  • Signes faciaux :
    • Asymétrie faciale (non-parallélisme des lignes horizontales).
  • Signes occlusaux :
    • Linguoclusion unilatérale.
    • Les milieux inter-incisifs sont déviés en I.C.M. et en R.C.
    • Le recentrage est négatif.
3.5.1.2 Diagnostic différentiel
  • Latérodéviation.

3.5.2 Les latérodéviations

Anomalies fonctionnelles se caractérisant par un chemin de fermeture droit se déviant à la rencontre d’un obstacle (prématurité occlusale) pour aboutir à l’occlusion de convenance.

  • Diagnostic différentiel :

ANOMALIES ALVÉOLAIRES DU SENS TRANSVERSAL

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