Ostéologie, myologie et physiologie de la cavité buccale totalement édentée

Ostéologie, myologie et physiologie de la cavité buccale totalement édentée

Ostéologie, myologie et physiologie de la cavité buccale totalement édentée

Introduction

La perte totale des dents s’accompagne de profondes modifications : Psychiques, morphologiques et fonctionnelles

Le traitement de l’édenté total exige une connaissance approfondie de son anatomie et de sa physiologie.

  1. L’ostéologie:
    1. Maxillaire :

Le maxillaire est un os pair de la face, qui, en s’unissant avec son homologue, forme la mâchoire supérieure. Il est en rapport avec tous les os de la face puisqu’il se situe au carrefour des cavités orbitaires (en haut), des fosses nasales (en dedans) et de la cavité buccale (en bas). On lui distingue deux faces (latérale et médiale) et quatre bords (antérieur, postérieur, supérieur et inférieur)

Sa base constitue la surface d’appui de la prothèse supérieure appelée :

« Substratum osseux », sa face buccale constitue le squelette de la voute palatine qui est formée par deux segments :

  1. Un segment antérieur à grand axe oblique en bas et en avant dans la région antérieure, son inclinaison est un élément de stabilisation des prothèses.
  2. Un segment postérieur horizontal constitué par les processus palatins, les deux processus palatins s’unissent sur la ligne médiane pour former la suture intermaxillaire.
  1. La mandibule :

La mandibule est un os impair, médian et symétrique. Elle est formée de deux pièces primitives soudées au niveau du menton par une suture, la symphyse mentonnière. Seul os mobile du massif crânio-facial, elle s’articule avec les deux os temporaux par l’intermédiaire du disque articulaire. Elle prend dans son ensemble la forme d’un U et se compose de trois parties :

Une partie médiane, le corps.

Deux parties latérales, deux branches ou ramus.

Elle présente sur :

1- La face externe:
La symphyse mentonnièreProlongée avec l’éminence mentonnière et les muscles de la houppe.La ligne oblique externe

Qui constitue une véritable ligne de force dense, apte à recevoir les pressions des futures prothèses amovibles, antérieurement, s’insertion les muscles transverse du menton, carré du menton.

Au-dessus de la ligne oblique externe se trouvent les insertions de la houppe du menton et du buccinateur

  • Le trou mentonnier : passage du nerf mentonnier.
  • Insertion du muscle masséter : Au niveau de l’angle mandibulaire sur la face externe.
  • Angle de la mandibule
  • Les branches montantes:

Elles n’ont aucune incidence sur les techniques de réalisation  mais servent de surface d’insertion aux muscles masticateurs.

2-La face interne :
Elle présente d’avant en arrière :
Les apophyses et crêtes géni :Sur lesquelles s’insèrent les muscles génioglosses et géniohyoïdiens
La ligne oblique interne ou ligne mylohyoïdienne :
Elle est issue des apophyses génies ; elle est d’abord horizontale puis oblique enhaut et en arrière ; elle constitue le repère aux prothèses inférieures,À son extrémité postérieure, elle détermine avec le bord antérieur de la branche montante, le triangle rétro molaire sur lequel se développe l’éminence pyriforme.Sur la ligne oblique interne s’insèrent les muscles mylohyoïdiens.
  1. La myologie:

Nous citerons les muscles qui jouent un rôle dans l’esthétique et les principales

fonctions que doit restaurer la prothèse totale, ce sont :

  • Les muscles de l’expression
  • Les muscles masticateurs.
  • Les muscles de la déglutition.
  • Les muscles de la phonation.
  1. Les muscles de l’expression

Groupés au tour des yeux, du nez, de la bouche, ils ont une incidence sur le modelage des bords et de l’extrados de la prothèse.

  1. Le muscle orbiculaire des lèvres :

L’orbiculaire entoure la bouche, par sa constriction, il rétrécit l’orifice buccal, il permet de prendre les aliments, l’expression des lèvres, le contrôle de l’ouverture buccale au cours de la phonation.

  1. Le muscle buccinateur :

Il s’agit du muscle le plus important en raison de sa situation, son anatomie et sa physiologie, situé dans l’épaisseur de la joue.

  1. Le muscle grand zygomatique :

Muscle du sourire ; il tire les commissures labiales vers le haut, il prend son origine de la face latérale de l’os zygomatique et se termine au niveau de la commissure labiale

  1. Le muscle petit zygomatique :

Tire la lèvre supérieure vers le haut et l’extérieur, il s’insère sur la face latérale de l’os zygomatique et se termine au niveau de la lèvre supérieure.

  1. Le muscle mentonnier (la houppe du menton) :

Situé de part et d’autre de la ligne médiane du visage, il s’insère sur les saillies alvéolaires des incisives et canines et sur termine dans l’épaisseur de la peau.

  1. le carré du menton :

Il s’insère sur le tiers antérieur du bord latéral de la mandibule, et se termine dans

l’épaisseur de la lèvre inférieur.

  1. Muscle abaisseur de la commissure :

Il s’insère au niveau du bord inférieur de la mandibule et se termine au niveau de

la commissure.

Les fibres des différents muscles se croisent et constituent un carrefour au niveau de la commissure et se fixent à la peau de la lèvre. Ce croisement constitue un nœud musculaire appelé modiolus.

  1. Les muscles de la mastication :

Les muscles masticateurs, font partie de l’appareil manducateur, responsables de la mastication, et le broiement des aliments. Ils se distinguent en :

II .2.1 Les muscles élévateurs :

Considérés comme muscles masticateurs principaux, ils sont au nombre de quatre :

  • Le muscle masséter:

Le masséter est un muscle court, épais, quadrilatère, appliqué sur la face externe de la branche montante de la mandibule. Il est formé de deux faisceaux :

Superficiel : il prend origine au niveau du bord inférieur de l’arcade zygomatique et bord postéroinférieur de l’os zygomatique et se termine au niveau de l’angle de la mandibule.

Profond : il prend origine au niveau du bord inférieur de l’arcade zygomatique et moitié inférieure de la face interne de cette arcade, et se termine sur la face latérale de la branche montante de la mandibule.

1. Muscle masséter

  • Muscle temporal:

C’est un muscle large, aplati, en forme d’éventail.

Il prend origine au niveau de la fosse temporale et se termine au niveau de l’apophyse coronoïde et du bord antérieur de la branche montante de la mandibule.

1. Muscle temporal

  • Muscle ptérygoïdien latéral ou externe :

C’est un muscle épais, court, en forme de cône tronqué, il est oblique en dehors et

en arrière.

Il prend origine au niveau de l’aile du sphénoïde et de l’apophyse ptérygoïde et se

termine sur la surface antérieure du condyle.

  • Muscle ptérygoïdien médial ou interne :

C’est un muscle épais quadrangulaire, Il est situé médialement par rapport au

muscle ptérygoïdien latéral.

Il prend origine au niveau de la fosse ptérygoïde et se termine au niveau de la face

interne de l’angle de la mandibule

II.2.2 Les muscles abaisseurs :

Ils sont au nombre de trois :

  • Le muscle mylo-hyoïdien :

Muscle pair, aplati, de la région supra-hyoïdienne, forme avec son homologue le plancher de la cavité buccale.

Il s’insère au niveau de la ligne mylo-hyoïdienne (ligne oblique interne) et de l’os

hyoïde.

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  • Le muscle génio- hyoïdien:

Il s’insère au niveau des apophyses géni et du muscle hyoïde

  • Le muscle digastrique:

Muscle pair, de la région supra-hyoïdienne, il présente deux ventres antérieur et postérieur.

Il s’insère sur le processus mastoïde du temporal et la fossette digastrique de la

mandibule.

Les ligaments: Ils ont pour rôle de limiter les mouvements man

  1. Les muscles de la déglutition :

La déglutition résulte de la participation des muscles de la langue, la sangle labio- jugale, le voile et le pharynx.

Les muscles de la langue :Ils participent à la mastication, la déglutition et à la phonation, ils jouent un rôle important sur la stabilité des prothèses. Ils sont 17 muscles dont 8paires et symétriques et un seul impair.
Les muscles de la sangle labio-jugale :
Ce sont les muscles buccinateurs et orbiculaires des lèvres déjà décrits.
Les muscles du voile :
Se trouvent dans le prolongement de la voûte palatine en rapport avec lebord postérieur de la prothèse supérieure, ils interviennent dans la phonation et la déglutition et participent aux reflexes nauséeux.( le stylo-glosse, l’hyoglosse, le génioglosse et le palatoglosse…)
  1. Articulation temporo-mandibulaire (ATM):

Diarthrose bi condylienne unissant la mandibule au massif crânien

Formée de :

Surfaces articulaires osseuses:

Condyle temporal

Condyle mandibulaire Cavité glénoïde

Le ménisque : Il permet le glissement du condyle.

Les synoviales : Elles permettent la lubrification, la nutrition et la protection.

Les ligaments: Ils ont pour rôle de limiter les mouvements mandibulaires.

La cinématique mandibulaire

Les mouvements fondamentaux de la mandibule sont représentés par :

Dans le sens sagittal : Diagramme de POSSELT

  1. Relation centrée
  2. Occlusion d’inter cuspidation maximale
  3. Bout à bout incisif
  4. Occlusion inversée
  5. Propulsion maximale 1- II : rotation pure

II – III : ouverture moyenne 5 – III : ouverture maximale

Dans le sens horizontal : arc gothique de GYSI

  1. Support ostéo-muqueux:
    1. Le support muqueux :

La cavité buccale est tapissée par la muqueuse qui recouvre les surfaces osseuses et les muscles. Elle joue un rôle de protection mécanique. Elle est riche en extérocepteurs qui jouent un rôle dans la rétention de la prothèse. La muqueuse est faite d’un épithélium pavimenteux stratifie et d’un tissu conjonctif dont la structure diffère selon sa situation et sa fonction.

Il est divisé en 3 types :

  • Fibro-muqueuse ou muqueuse masticatrice (attachée): crêtes et palais dur
  • Muqueuse de recouvrement (libre) : joue, lèvres, plancher
  • Muqueuse spécialisée : La face dorsale de la langue, riche en papilles gustatives.
  1. Le support osseux :

Après  l’extraction  des  dents,  au  niveau des  alvéoles  vides  il  se  produit :

  • Une résorption des tables osseuses alvéolaires.
  • Une apposition d’os lamellaire comblant l’alvéole

Le support osseux s’organise en plusieurs compartiments de l’extérieur vers l’intérieur :

  • Le périoste
  • L’os cortical
  • L’os spongieux ou trabéculaire

Une résorption physiologique post-extractionnelle inévitable s’installe et se fait dans des directions différentes selon le maxillaire considéré

  • Au maxillaire : Elle est centripète.
  • A la mandibule : Elle est souvent centripète antérieurement et centrifuge postérieurement.

  1. La physiologie de l’édenté total

Chez un patient édenté total, certaines des fonctions physiologiques telles que la mastication, la déglutition, la gustation et la phonation sont plus ou moins altérées. Leur rétablissement est un des objectifs majeurs de nos restaurations prothétiques.

  1. La déglutition :

La déglutition se fait en 3 temps : buccal, pharyngien et œsophagien.

C’est l’une des fonctions les moins perturbées, la perte de toutes les dents ramène l’édenté total à un retour spontané au comportement neuromusculaire du nourrisson. La langue stabilise la mandibule en s’appuyant contre le palais.

La durée de la déglutition est toujours supérieure par rapport à un patient denté.

  1. La phonation :

Conversation plus au moins intelligible en raison de la perte des dents, de l’os alvéolaire et de l’hypotonie musculaire :

  • Les voyelles : I – E sont modifiés par hypotonie des orbiculaires des lèvres.
  • Les labiodentales : le Fet V se rapprochent du B et P.
  • Les linguo-dentales : L, T, D, Z sont troublés par perte de l’appuie linguo- dentale.
  • Les palato lingual : émission du ‘‘Che’’ en ‘‘je’’ modifiée.
  • Le ‘‘S’’ est remplacé par un sifflement et se rapproche du ‘‘che’’.
  1. La mastication :

Elle dépend en grande partie du comportement musculaire, qui lui, est altéré par l’âge et l’édentement.

La capacité masticatoire des patients porteurs de prothèses complètes est fortement réduite.

Elle équivaut à un sixième celle des patients dentés, et les forces alors exercées représentent seulement 15 % de celles obtenues en denture naturelle.

  1. La gustation :

La présence de bourgeons du goût au niveau du palais dur a été écartée ; ils sont essentiellement localisés au niveau de la face dorsale de la langue, cependant le recouvrement du palais induit une altération des informations somesthésiques (texture, température des aliments …) ce qui altère la perception du gout.

Les traitements médicamenteux dégradent le système de perception gustative.

Conclusion

La connaissance des éléments anatomiques et physiologiques nous permet de conduire des observations cliniques afin de connaître les rapports de ces éléments avec la future prothèse.

Bibliographie

  1. LE JOYEUX prothèse complète (tome 1) ; MALOINE 1985.
  2. Olivier HUE, Maie-Violaine BERTERETCHE ; prothèse complète, réalité clinique, solutions thérapeutiques ; QUINTESSENCE INTERNATIONNALE .
  3. Kinésithérapie de la face, du crâne et du cou ; ELSEVIER MASSON 2015
  4. FOURTEAU P, FERRAN P, LUSSAC J , anatomie de l’édenté complet EMC

, Paris stomatologie ,12-1977 , 23325 A-10.

  1. Pr Benleghib N ; Les muscles masticateurs.
  2. SANGIOLO MARINI ; Les édentations totales bi maxillaires.

Ostéologie, myologie et physiologie de la cavité buccale totalement édentée

Voici une sélection de livres:

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“Orthodontie de l’enfant et de l’adulte” par Marie-José Boileau

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Orthopédie dento-faciale en dentures temporaire et mixte: Interception précoce des malocclusions Broché – Illustré, 25 mars 2021

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Orthodontie linguale (Techniques dentaires) 

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