Morphologie, histo-physiologie et physiopathologie des : - Dents temporaires - Dents permanentes

Morphologie, histo-physiologie et physiopathologie des : – Dents temporaires – Dents permanentes

Morphologie, histo-physiologie et physiopathologie des : – Dents temporaires – Dents permanentes

Les dents temporaires vont se développer et fonctionner au cours de la croissance, assurant une véritable stimulation dans l’édification de la face.

  • Elles seront en place lorsque l’enfant commencera à s’exprimer et vont jouer un rôle important dans l’articulation de la parole, croissance des os de la face, guide pour l’éruption des dents permanentes, déglutition enfantine.
  • Le terme déciduale indique que ces dents préparent la venue des dents permanentes qui leur succèdent.
  1. Généralités sur le système dentaire temporaire

Les dents temporaires sont également appelées dents caduques, déciduales, primaires, ascensionnelles ou encore dents de lait.

Cette terminologie insiste sur leur caractère fugace et précoce.

Elles forment, lorsqu’elles ont toutes effectué leur évolution (c’est-à-dire vers l’âge de 2 ans et demi), un véritable système dentaire temporaire qui a pour rôle :

  • la préparation du bol alimentaire ;
  • le maintien de la dimension verticale d’occlusion de l’enfant ;
  • le maintien de l’espace destiné aux dents permanentes et le guidage de leur éruption ;
  • la stimulation fonctionnelle de l’édification faciale ;
  • l’aide indispensable à l’apprentissage de la phonation.

Le système dentaire temporaire commence vers l’âge de 6 mois (éruption de l’incisive centrale mandibulaire) et se termine aux alentours de 11 ans, par la chute de la 2e molaire temporaire.

Les dents temporaires sont au nombre de 20, soit 5 par hémi arcade.

  1. Formule dentaire

La denture temporaire présente par hémi arcade :

  • deux incisives : une incisive centrale et une incisive latérale qui seront remplacées par les incisives permanentes ;
  • une canine remplacée par une canine permanente ;
  • deux molaires remplacées par les prémolaires permanentes. La formule dentaire s’établit donc comme suit :

Figure 1 : formule dentaire

  1. Nomenclature de la Fédération dentaire internationale

Elle procède également par quadrant. Chaque quadrant temporaire porte un chiffre qui précède le numéro d’ordre de la dent concernée

Le quadrant maxillaire droit porte le chiffre 5. Le quadrant maxillaire gauche porte le chiffre 6.

Le quadrant mandibulaire gauche porte le chiffre 7. Le quadrant mandibulaire droit porte le chiffre 8.

La seconde molaire temporaire mandibulaire gauche étant la 5e unité dentaire à partir de la ligne médiane, sa codification selon cette nomenclature sera : 7.5.

De même, l’incisive latérale maxillaire droite temporaire sera codifiée : 5.2.

Figure 2 : nomenclature dentaire de FDI

  1. CARACTÈRES MORPHOLOGIQUES

3.1 Caractères différentiels externes entre dents temporaires et dents permanentes

Les dents temporaires sont plus petites que les dents permanentes, excepté les molaires temporaires dont le diamètre mésiodistal est plus grand que celui des prémolaires permanentes.

Les couronnes des dents temporaires sont recouvertes d’un émail plus opaque et plus fin que celui des dents permanentes, ce qui leur donne un aspect laiteux caractéristique.

La couronne des dents temporaires représente le tiers de la hauteur totale, alors que le rapport hauteur coronaire/hauteur totale des dents permanentes est de l’ordre de 35 à 45.

Les couronnes des unités temporaires apparaissent trapues.

Le rapport du diamètre mésiodistal maximal/hauteur coronaire est plus important que celui des dents permanentes.

La différence entre le plus grand diamètre coronaire et le plus petit diamètre coronaire (région cervicale) est importante sur les dents temporaires.

La différence entre le plus grand diamètre coronaire et le plus grand diamètre occlusal des molaires est plus marquée sur les dents temporaires que sur les dents définitives.

L’aire occlusale est donc, proportionnellement, plus réduite que celle des dents permanentes

A l’observation par une face proximale, les dents temporaires antérieures présentent un bourrelet d’émail cervical, qui forme un angle vif avec la surface radiculaire à la jonction amélo- cémentaire.

Les molaires temporaires présentent une éminence adamantine dans le quart cervical coronaire vestibulaire et lingual.

A l’inverse des dents permanentes, les portions vestibulaires et linguales, situées au-dessus des maxima de convexité, sont plus planes.

Les racines des dents temporaires sont proportionnellement plus fines et plus longues que celles des unités permanentes, et se terminent par un apex pointu.

Les racines des molaires temporaires divergent fortement à partir du collet. Les germes des prémolaires définitives évoluent entre leurs racines.

Cette divergence est accentuée par l’étroitesse du collet. Les racines des molaires temporaires se projettent en dehors des contours coronaires.

3-2 Caractères différentiels internes entre dents temporaires et dents définitives

  • La dentine est moins épaisse sur les dents temporaires.
  • Les cornes pulpaires sont très aiguës. Elles remontent très haut sous les cuspides.
  • Le plafond de la chambre pulpaire est plus convexe et plus profondément enchâssé dans la couronne ce qui accentue l’épaisseur de dentine occlusale.
  • Le volume pulpaire est plus important que celui des dents permanentes.
  1. Caractères histologiques
    1. L’émail :
  • Moins épais et moins minéralisé
  • Sur une dent temporaire, l’épaisseur d’émail est réduite de moitié environ par rapport à une dent définitive et en particulier, au niveau du 1/3 cervical des faces proximales.
  • A cet endroit, une usure s’effectue favorisant l’apparition de caries jumelles.

Les prismes d’émail : Ils sont perpendiculaires au niveau de la face occlusale et orientés de bas en haut au niveau proximal ce qui entraîne une destruction de pans entiers en cas de carie. De plus, ces prismes ont une mauvaise coalescence.

  1. La dentine

Elle est moins épaisse que celle des dents définitives sauf au niveau des faces occlusales, et moins minéralisée ; elle présente aussi des tubulis de diamètre plus important, ce qui favorise la pénétration bactérienne, et donc une évolution plus rapide vers la contamination pulpaire.

  1. La pulpe

Le tissu pulpaire des dents temporaires est de même nature que celui des dents permanentes avec les caractéristiques d’un tissu conjonctif jeune, très fortement vascularisé, richesse enzymatique et forte activité odontoblastique, les caractéristiques expliquent la fréquence des réactions hyperplasiques du parenchyme pulpaire.

La pulpe est volumineuse et ses cornes sont très saillantes.

Le volume de la pulpe et sa configuration expliquent la fréquence des atteintes pulpaires lors de lésions carieuses proximales en denture temporaire.

  1. Le cément

Peu épais et poreux, Le cément se caractérise par une plus faible épaisseur et une plus grande porosité.

  1. Rhizalyse des dents temporaires :
    1. Définition

La rhizalyse physiologique correspond à la résorption externe des racines des dents déciduales. Ceci implique différents phénomènes : une résorption physiologique du cément puis de la dentine sous-jacente par formation de lacunes consécutives à l’activité des odontoclastes.

  1. Modification histologiques de la rhizalyse :
  2. Incisives :

Débute à la jonction du tiers médian et du tiers apical de la face linguale, elle progresse en biseau en direction apicale. Dans les stades plus avancés la résorption progresse sur les autres faces en direction cervicales.

Figure3 : rhizalyse des dents antérieurs

5-2-2 Molaires

Débute à mi-hauteur des faces internes et souvent plus importantes sur les racines distales, deux sites de remaniements :

  • Le 1/3 médian sur le versant interne de la racine laisse temporairement la zone apicale intacte, les remaniements progressent sur la face interne de la racine en direction apicale pendant la période de rhizalyse initiale.
  • Puis la phase de résorption terminale, concerne la rhizalyse du 1/3 coronaire de la racine jusqu’à disparition complète de celle-ci.

Figure 4 : rhizalyse des dents posterieurs

  1. Facteurs influençant la résorption physiologique
    • Facteurs locaux
  • Dysharmonie dento-faciale
  • Malpositions, • Agénésies
  • Occlusion traumatique
  • Carie
  • Hérédité.
  • Facteurs généraux :
  • Grands syndromes
  • Hormones Vitamines
  1. Caractères physiologiques et physiopathologiques 6-1 Physiologie de la dent temporaire
  2. Développement et évolution de la dent

L’édification radiculaire est la seconde phase de la morphogenèse dentaire après la réunion des deux couches adamantines, interne et externe s’enfonce dans le mésenchyme et constitue la gaine épithéliale de Hertwing au contact de laquelle vont se différencier les odontoblastes formateurs de la dentine radiculaire.

Le phénomène de la formation dentaire participe à l’éruption dentaire, mais aussi à la formation de l’os alvéolaire qui se développe avec l’éruption dentaire et qui disparaît avec la dent elle- même. Le ligament alvéolaire s’édifie avec la racine et l’os alvéolaire et les fibres ligamentaires s’orientent obliquement avec l’éruption de la dent.

  1. Etats physiologiques

A partir de l’émergence dans la cavité buccale jusqu’à l’exfoliation, la dent temporaire poursuit différentes étapes, différents processus biologiques vont marquer cette évolution

on distingue trois périodes ou états qui sont définis par rapport à l’aspect anatomique de la racine, mais qui sont aussi marqués par d’autres caractéristiques :

  1. Etat de maturation (M) : de l’émergence de la dent sur l’arcade à la fin de l’édification radiculaire.
  2. Etat de stabilité (S) : de la fin de l’édification radiculaire au début de la rhizalyse
  3. Etat de rhizalyse / évolution (R) : du début de la rhizalyse à l’exfoliation de la dent.

Un an est nécessaire pour que la dent temporaire ayant fait son éruption forme complètement sa racine. 3ans plus ou moins 6 mois s’écoulent entre la formation radiculaire complète et la résorption.

  1. Stade 1 :

Il correspond à la formation ou développement de la dent. Il dure environ 1 an. Les racines sont encore incomplètement formées. La dent est donc immature. Sa physiologie est comparable à celle d’une dent permanente immature, sa vascularisation est importante et elle possède un fort potentiel cellulaire c’est-à-dire une bonne capacité de réparation en cas d’agression

Figure 5 : stade 1 formation de la dent 6-1-2-2 stade 2 : stade de stabilité

C’est le stade ou encore de maturité de la dent temporaire.

La dent est maintenant complétement formée et ce stade dure 3 ans +/- 6ans.

Sa physiologie est comparable à une dent permanente mais avec des caractères propres à la dent temporaire :

  • l’email de faible épaisseur,
  • la dentinogenèse intense
  • les tubuli dentinaires sont largement ouvert.
  • La pulpe est volumineuse et richement vascularisée mais peu innervé
  • On distingue maintenant le germe de la dent de remplacement et il existe de nombreux canaux accessoires et des communications pulpo-parodontales.
  • Physiologie comparable à celle de la dent permanente.

Figure 6 : stade 2 stabilité de la dent

6-1-2-3 Stade 3 : stade de résorption :

C’est le stade de résorption ou régression de la dent temporaire. Il dure environ 4 ans.

Cette résorption résulte de l’arrivée d’osteoclastes dans l’environnement des structures dentaires. De plus, sous les actions conjuguées des forces de mastication et de l’éruption du germe de la dent permanente, on observe une modification du tissu conjonctif interposé entre les deux organes dentaires en un tissu de granulation hyperhémié et de type inflammatoire.

On observera alors :

  • une diminution de la longueur de la racine
  • une augmentation de la largeur du foramen apicale
  • l’apparition de nombreux orifices secondaires ce qui augmente les voies de communication pulpo-parodentales.
  • L’attache épithéliale migre vers les régions en voie de résorption
  • L’os interradiculaire est souvent le siège d’une complication importante, pathologique de la furcation.

Figure 7 : stade 3 résorptions physiologiques des molaires temporaires

  1. Physiopathologie de la dent temporaire 7-1 Stade I

-L’immaturité des tissus durs et du parenchyme pulpaire, les apex ouverts mettent en pleine lumière les aspects paradoxaux de la physiopathologie des tissus jeunes : facilité et rapidité des lésions initiales, très précoces, rapides et efficaces réactions défensives dentino- pulpaires.

-Les lésions carieuses caractéristiques de ce stade sont les caries du biberon

-Si l’extension des lésions carieuses peut être rapide initialement et très destructrice la réponse dentinopulpaire est remarquablement active, et va contenir l’invasion carieuse en profondeur par le double mécanisme classique : formation d’une couche de dentine sclérosée face au front carieux et dentine réactionnelle réduisant le volume pulpaire par hyperactivité odontoblastique seule d’abord, puis odontoblastique et fibroblastique.

-L’émail ” miné ” par-dessous est fragilisé et éliminé par les pressions occlusales et masticatoires et les destructions coronaires apparaissent très importantes.

  • La sclérodentine et la dentine isolent la pulpe qui peut redevenir saine mais présenter, parfois, en fonction de l’importance et de la durée de l’agression qu’elle a subie des altérations histologiques de type dégénératif.

7-2 Stade II

Les dents sont en période de stabilité, les caractéristiques changent peu.

Les apex sont édifiés, l’activité de l’organe dentinopulpaire est moins intense, mais le potentiel de réaction et de défense reste très élevé. Sauf dans quelques cas, les conditions alimentaires sont meilleures. Les caries seront plus souvent situées sur les faces proximales et dans les sillons : les premières seront plus souvent des caries rapides, les secondes à évolution lente.

7-3 Stade III

Cette phase est marquée par le début de la rhizalyse physiologique.

  • En fait, dans la période de début, les modifications histo physiologiques dentino- pulpaires sont faibles et il y a encore un potentiel de défense et de réaction. Cependant celui-ci décroît progressivement et devient pratiquement nul dans l’année qui précède la chute de la dent. Dans cette dernière année la pulpe présente des caractères histologiques de dégénérescence La rhizalyse s’effectue avec des alternances de résorption et de réparation.
  • Dès le début de la rhizalyse, le nombre des fibres nerveuses diminue significativement dans la pulpe où des îlots de minéralisation peuvent apparaître. Au stade tardif, la pulpe qui présente l’aspect d’un tissu inflammatoire de granulation participe à la résorption dentinaire finale.

8 Conclusion

La dent temporaire a une durée de vie déterminée dans le temps, son évolution est soumise aux phénomènes de résorption et sa finalité est d’être remplacée par une dent permanente. Elle joue un rôle important dans le développement et la croissance maxillo-faciale harmonieuse de l’enfant.

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