L’occlusion
Introduction
L’occlusion est un état statique obtenu par les rapports de contacts entre les surfaces occlusales des arcades dentaires quelle que soit la position de la mandibule.
Notions fondamentales de l’occlusion
La position de repos physiologique
C’est une position de la mandibule, caractérisée par un état de relâchement complet des muscles de la face.
Le chemin de fermeture

C’est un chemin effectué de la position de repos physiologique (du relâchement musculaire) jusqu’à l’occlusion d’intercuspidie maximale.
L’occlusion d’intercuspidie maximale (OIM)

C’est une position mandibulaire de référence (stable).
Se caractérise par le maximum de contacts dento-dentaires.
C’est une référence purement dentaire.
La relation centrée (RC)

La relation centrée est “la situation condylienne de référence correspondant à une coaptation bilatérale condylo-disco-temporale haute, simultanée, obtenue par contrôle non forcé.
Elle est réitérative dans un temps donné et pour une posture corporelle donnée et enregistrable à partir d’un mouvement de rotation mandibulaire” (Collège National d’Occlusodontologie, 2001).
C’est une référence articulaire.
Organisation dentaire
L’arcade dentaire
Les contacts proximaux entre dents adjacentes assurent la continuité de l’arcade, ces contacts sont entretenus par des bombés proximaux, la perte des dents entraîne un vide qui provoque une désorganisation de l’ensemble de l’arcade.

L’affrontement inter-arcade
L’arcade maxillaire en vue horizontale est plus large que l’arcade mandibulaire, donc l’arcade maxillaire circonscrit l’arcade mandibulaire, ce qui donne au niveau des :
Dents antérieures
- Le recouvrement (overbite) : sur le plan vertical, il est mesuré sur la face vestibulaire des incisives inférieures sur laquelle est tracé un trait au crayon noir suivant le bord des incisives centrales supérieures. La distance de ce trait au bord libre des incisives inférieures est de 2 mm.
- Le surplomb (overjet) : sur plan antéro-supérieur ou sagittal, c’est l’espace existant entre le bord libre des incisives supérieures et la face vestibulaire des incisives inférieures et qui doit être de 2 mm.

Dents postérieures
Engrènement des dents supérieures avec les dents inférieures antagonistes se fait dans une occlusion définie selon ANGLE.
La classification d’ANGLE
La classe I d’ANGLE : la Normocclusion
- La première molaire mandibulaire est mésialée d’une demi-cuspide par rapport à la molaire maxillaire.
- La canine mandibulaire est en avant de la canine maxillaire.
- Overjet supérieur à 2 mm.
La classe II d’ANGLE
- La première molaire mandibulaire est distalée d’une demi-cuspide par rapport à la molaire maxillaire.
- La canine mandibulaire est en arrière de la canine maxillaire.
- Overjet supérieur à 2 mm.
La classe III d’ANGLE
- La première molaire mandibulaire est mésialée de plus d’une demi-cuspide par rapport à la molaire maxillaire.
- La canine mandibulaire est beaucoup en avant de la canine maxillaire.
- Overjet nul ou négatif.

L’occlusion statique
Pour étudier l’occlusion statique, nous nous intéressons à l’étage inférieur de la face, il correspond à la distance qui sépare le point sous-nasal au point mentonnier.
La dimension verticale de repos (DVR)
Se caractérise par l’absence de contact interdentaires. Elle correspond à la hauteur de l’étage inférieur de la face lorsque la tête du patient est en position droite, que l’activité des muscles élévateurs et abaisseurs est en équilibre.

La dimension verticale d’occlusion (DVO)
La hauteur de l’étage inférieur de la face lorsque les dents sont en occlusion d’intercuspidie maximale.
La dimension verticale d’occlusion est déterminée selon cette formule : DVO = DVR – ELI (ELI : espace libre d’inocclusion).

L’espace libre d’inocclusion (ELI)
C’est la distance qui sépare la dimension verticale de repos de la dimension verticale d’occlusion, sa valeur est évaluée de 2-3 mm en classe I squelettique.
Il peut varier en fonction des classes squelettiques.

Le plan d’occlusion prothétique (POP)
C’est une ligne courbe qui passe par le bord libre de l’incisive centrale supérieure, la pointe de la canine, les pointes cuspidiennes des prémolaires et la pointe mésio-palatine de la première molaire supérieure, lorsque la référence est maxillaire.
Ce plan passe par le bord libre des incisives mandibulaires, les cuspides disto-vestibulaires des 2ème molaire mandibulaire, lorsque la référence est mandibulaire.
Lorsqu’il y a une perte des dents postérieures ou antérieures, la référence devient le plan de Camper au niveau postérieur et le plan bipupillaire au niveau antérieur.

Le plan bipupillaire
Dans une orientation frontale, le plan bipupillaire est parallèle à la ligne qui passe par les pupilles du patient.

Le plan de Camper
Dans une orientation sagittale, ce plan passe par le point sous-nasal et point tragus (point situé en avant de l’orifice du conduit auditif externe de l’oreille).

Les courbes occlusales
La courbe de Spee
C’est une courbe sagittale à concavité supérieure, elle passe par la pointe de la canine mandibulaire et les pointes cuspidiennes vestibulaires des prémolaires et molaires mandibulaires.

La courbe de Wilson
C’est une courbe frontale à concavité supérieure, réunissant les sommets des cuspides vestibulaire et palatine des deux dents homologues.

Les fonctions occlusales
La fonction de calage
Cette fonction assure la stabilité inter-arcade et intra-arcade, cette dernière est assurée par la continuité de l’arcade par des contacts proximaux.
La fonction de centrage
La position de la mandibule en occlusion d’intercuspidie maximale ou en relation centrée est transversalement centrée, ce qui permet à l’ATM d’absorber les contraintes sans risque pathogène.
Fonction de guidage

Lors d’un mouvement de protrusion (la mandibule qui avance) et de latérotrusion (la mandibule se déplace latéralement), les dents antérieures (incisives et canines) guident ces mouvements et protègent les dents postérieures.
L’occlusion dynamique
Tous les mouvements de la mandibule s’effectuent au sein d’une enveloppe de mouvement limite, analysés et enregistrés par Posselt.
Posselt prend comme repère le point inter-incisif inférieur pour enregistrer ces mouvements limite mandibulaire dans le sens vertical, dans le sens sagittal et dans le sens latéral.

Dans le sens vertical
Ce trajet s’effectue en 3 temps, le point inter-incisif décrit une trajectoire qui enregistre le mouvement d’ouverture et de fermeture.
Le mouvement d’ouverture s’effectue en deux temps :
- Le 1er correspond à une rotation simple des condyles dans les cavités glénoïdes, cet axe de rotation est appelé axe charnière.
- Le 2ème correspond à une translation des condyles ; c’est l’ouverture maximale.
Le mouvement de fermeture se fait en un seul temps.

Dans le sens antéro-postérieur
Ce mouvement s’effectue en denture serrée en quatre temps :
- 1er temps : les dents sont en rétrusion, ou position de relation centrée.
- 2ème temps : les dents effectuent un léger glissement vers l’avant pour se mettre en position d’intercuspidie maximale.
- 3ème temps : les dents sont en bout à bout.
- 4ème temps : les dents sont en protrusion.

Dans le sens latéral
La mandibule effectue des mouvements limite dans le sens latéral (côté droit et gauche) ; c’est l’arc gothique. Les déplacements latéraux s’effectuent à l’intérieur de l’arc gothique : le côté où le mouvement s’effectue s’appelle côté travaillant, alors que le côté opposé s’appelle côté non travaillant.
Enregistrement de l’occlusion chez l’édenté partiel
Deux situations d’édentements peuvent se présenter :
Première situation
Édentement de faible étendue, c’est un édentement qui concerne quelques dents (1 à 4), sans perte de la fonction de calage, dans ce cas la position de référence est l’occlusion d’intercuspidie maximale (référence dentaire).
Deuxième situation
Édentement de grande étendue avec perte de la fonction de calage, dans ce cas la position de référence est la relation centrée (référence articulaire).
Préalable à l’enregistrement de l’occlusion
Il s’agit des maquettes d’occlusion confectionnées au laboratoire en respectant les normes de réalisation, sont composées de :
- Une plaque base en cire (ou en résine, dans les édentements de grande étendue) exploitant les indices biologiques positifs (crête, tubérosité, palais dur…) et évitant les indices négatifs (freins), cette maquette s’étend antérieurement sur les faces palatines ou linguales des dents antérieures au niveau du 1/3 cervical ou le cingulum et postérieurement, elle s’appuie aux 2/3 des faces palatines ou linguales.
- Un fil de renfort est indispensable si la maquette est réalisée en cire, en raison de ce matériau qui peut se déformer sous de contraintes continues. Or, si la maquette est réalisée en résine, elle est rigide sans rajouter un fil de renfort. Ce dernier s’étend de la première molaire supérieure droite à la première molaire gauche (de la 16 à la 26), et de la deuxième molaire inférieure droite à la deuxième molaire inférieure gauche (de la 36 à la 46).
- Un ou plusieurs bourrelets d’occlusion en cire suivant l’édentement : la hauteur est à 1-2 mm au-dessus des pointes cuspidiennes des dents restantes sur l’arcade, la largeur dépendra de celle des dents adjacentes et même de celle des crêtes édentées.
- En absence de dents repères pour régler la hauteur des bourrelets : si le bourrelet est situé antérieurement, il sera réglé parallèlement au plan bipupillaire et s’il est situé postérieurement, il sera réglé parallèlement au plan de Camper.

Enregistrement proprement dit de l’occlusion
Première situation : l’occlusion d’intercuspidie maximale
Facile à enregistrer : le patient est prié de serrer doucement sur les bourrelets réchauffés auparavant jusqu’à ce qu’il retrouve son engrènement habituel.
Cette position est transférée au laboratoire à l’aide d’un articulateur : pour vérifier la précision de cette référence dentaire, des repères sont tracés au crayon noir sur les faces vestibulaires des dents antagonistes (qui assurent l’engrènement).
Deuxième situation : la relation centrée
S’enregistre après avoir réglé la dimension verticale d’occlusion selon la formule DVO = DVR – ELI, ensuite le praticien guide délicatement la mandibule du patient en relation centrée.
Cette étape nous permet de réaliser le montage des dents artificielles au laboratoire.
Choix du concept occlusal
Il existe trois concepts occlusaux lors de la dynamique mandibulaire :
- Fonction ou protection canine : le mouvement de latérotrusion est guidé uniquement par la canine.
- Fonction de groupe : le mouvement de latérotrusion est guidé par un groupe de dents y compris la canine.
- Occlusion bilatéralement équilibrée : toutes les dents jouent le rôle de guide.
Conclusion
L’occlusion revêt une importance primordiale quel que soit le type de prothèse réalisée, c’est l’élément clé de la fonction orale.
L’occlusion
La prévention des caries repose sur une hygiène bucco-dentaire rigoureuse et des visites régulières chez le dentiste. La maîtrise des techniques d’anesthésie locale est essentielle pour assurer le confort du patient lors des soins. L’imagerie dentaire, comme la radiographie panoramique, permet un diagnostic précis des pathologies buccales. Les étudiants doivent comprendre l’importance de la stérilisation pour prévenir les infections croisées en cabinet. La restauration dentaire, comme les composites ou les couronnes, exige une précision technique et un sens esthétique. Les praticiens doivent rester informés des avancées en implantologie pour proposer des solutions modernes aux patients. Une communication claire avec le patient renforce sa confiance et favorise l’adhésion au plan de traitement.
L’occlusion

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.