L’observation clinique chez l’édenté total
Introduction
L’observation clinique est le premier maillon de la chaîne thérapeutique. Son but est de déceler toutes les altérations susceptibles de gêner ou de nuire au bon déroulement de la thérapeutique envisagée. Cet examen est spécifique pour chaque patient.
- L’approche initiale
Cela constitue le premier contact patient/praticien le but de cette prise de contact est de connaître la personnalité du patient, comprendre et accéder à ses attentes.
A la fin de cette séance un climat de confiance doit être instauré entre le praticien et son patient.
- L’entretien :
Lors de l’entretien nous allons collecter les informations suivantes :
l’état civil : le nom , prénom, adresse, sexe ,l’âge du patient .
La profession : des exigences particulières phonétiques et/ou esthétiques.
Le motif de la consultation : fonctionnel et ou esthétique.
L’état général : Il est nécessaire de détecter les patients présentant des pathologies générales à risque et de prendre contact avec le médecin traitant avant même de faire le plan de traitement.
- L’Histoire de l’édentement et du passé prothétique
L’interrogatoire médical : Permet de découvrir d’éventuelles pathologies générales qui pourraient avoir des répercussions sur le diagnostic et le pronostic du traitement.
- Les maladies des articulations ou celles qui affectent le tissu osseux (arthrites chroniques, arthroses, maladie de Paget, ostéoporose, ostéomalacie …), qui favorisent la résorption et l’instabilité des bases osseuses ;
- Les atteintes cancéreuses de la sphère ORL ;
- Les affections neurologiques (Parkinson …) ;
- Le diabète, susceptible de s’accompagner de sécheresse buccale ou de fragilité des muqueuses, s’il est mal équilibré ;
- Les troubles endocriniens, pouvant influer sur l’équilibre et la pérennité du tissu osseux ;
- Les particularités individuelles (alcoolisme, tabagisme, tics et habitudes nocives ..)
- Une mauvaise hygiène.
- L’examen exobuccal :
- Le visage : Le praticien évalue la forme et la symétrie du visage ainsi que la hauteur des 3 étages de la face.
- L’articulation temporo-mandibulaire (ATM) : Le praticien palpe les condyles des deux ATM lors des différents mouvements fonctionnels afin de déceler d’éventuels troubles articulaires nécessitant un traitement pré prothétique (douleur, craquement ou crépitement).
- Présence ou absence d’adénopathies cervico-faciales.
- La tonicité musculaire : Les muscles masticateurs (le masséter, le temporal, le ptérygoïdien latéral …) et les muscle de l’expression ( le buccinateur, l’orbiculaire des lèvres…) doivent être palpés afin d’évaluer leur tonicité et de détecter d’éventuels points douloureux .
- L’examen endobuccal :
Evaluer l’amplitude de l’ouverture buccale qui est de 47mm+ /_ 7mm, ceci est important pour l’exécution des différentes étapes de réalisation prothétique.
- L’examen clinique du maxillaire :
–La forme de l’arcade : qui peut être soit quadrangulaire, ovale ou triangulaire.
- L’examen des tissus osseux :
Les éléments anatomophysiologiques à exploiter :
- Les crêtes alvéolaires : Appelées également rebords alvéolaires, la crête idéale est large et haute, selon ATWOOD nous avons 4 classes :
Classe 1 : Crête peu résorbée, favorable. Classe 2 : Crête moyennement résorbée. Classe3 : Crête très résorbée.
Classe 4 : Crête négative.
- Les tubérosités : Elles se trouvent en arrière de la crête à la jonction ptérygomaxillaire. Elles doivent être de dépouilles : leurs faces vestibulaires parallèles entre elles pour assurer la rétention et la sustentation de la PAT ; elles doivent être distante de 2mm du plan d’occlusion.
- Les poches paratubérositaires (poches d’Eisenring) : leur volume doit être apprécié
- La voute palatine : La sustentation est fonction de l’étendue et de la forme du palais :
- Le Sillon ptérygo-maxillaire : constitue la limite postérieure à atteindre.
- Les fossettes palatines : sont situées postérieurement avant la limite palais dur palais mou de part et d’autre de la ligne médiane Elles constituent un repère pour la limite postérieure des prothèses, elles doivent être toujours recouvertes par la porte empreinte.
- Le voile du palais: Joue un rôle important dans la rétention des prothèses supérieures: selon LANDA:
-Palais mous prolongent presque horizontalement les palais durs: favorable.
-Palais mous qui tombent brusquement à partir du bord postérieur, en rideau (vertical): défavorable à la rétention.
-Palais mous qui présentent une inclinaison moyenne (palais oblique)
- La papille retro incisive
- Le vestibule : Sa profondeur et la présence d’éventuelles brides ou cicatrices
doivent être notées.
Les éléments anatomophysiologiques à respecter :
- Le torus palatin : c’est une proéminence osseuse qui se forme aux dépend de la suture intermaxillaire, soit au dépend de la suture transverse, entre les os palatins et les os maxillaires.
- La Suture intermaxillaire lorsqu’elle est saillante est une zone à décharger car la prothèse peut pivoter autour lors de la fonction.
- Les zones de Schroeder : Ce sont des zones cellulo-adipeuses situées dans le 1/3 postérieur du palais de part et d’autre de la suture intermaxillaire, leur compressibilité est un facteur négatif.
- Le ligament ptérygo-maxillaire : Ne tolère aucune interférence avec les prothèses totales supérieures et inférieures.
- Les freins vestibulaires médians et latéraux : Leur anatomie doit être respectée, ils doivent être libérés selon leur insertion.
4 .2 L’examen clinique à la mandibule :
Les Eléments anatomophysiologiques à exploiter
- La crête alvéolaire: après palpation les crêtes sont lisses et dépourvues de toutes épines irritatives, selon Atwood :
- La région sublinguale antérieure : s’étend de la 34 à la 44 joue un rôle important dans la rétention, car elle permet une extension de la prothèse inferieure, l’étendue de la prothèse inférieure doit respecter le libre jeu des mylo-hyoïdien qui avec les génioglosses règlent le niveau du plancher buccal.
- La frange sublinguale : replis muqueux situé dans la région sublinguale
- Les niches rétromolaires : sont exploitées au maximum, car elles autorisent une extension distale de la prothèse ou volet lingual.
- Les tubercules rétro molaires : localisés dans les régions postérieures de la crête muco- osseuse, ce sont des éléments positifs à recouvrir et à exploiter par la prothèse.
- Les poches de Fish : délimitées médialement par la région du frein vestibulaire latéro-inférieur et distalement par le bord antérieur du masséter, dans cette région l’extension de la prothèse inférieure repose sur le buccinateur et y trouve des conditions favorables.
Les éléments anatomophysiologiques à respecter :
- Les Freins vestibulaires médians et latéraux : nous devons libérer leur insertion.
- Le frein lingual : il faut pratiquer une échancrure de la prothèse à son niveau, celle-ci ne doit pas être excessive pour sauvegarder l’herméticité du joint périphérique de la prothèse qui est en contact avec les tissus pendant les positions physiologiques de la langue
- Les Tori mandibulaires : ce sont des exostoses situées sur la face interne de la mandibule, lorsqu’elles existent elles sont à décharger.
- Les Masséters : s’insèrent distalement au niveau des poches de FISH.
- La ligne oblique interne (crête mylo-hyoïdienne) : Si elle est saillante et douloureuse à la palpation nous devons la décharger.
- Les apophyses géni : sont à décharger lorsqu’elles sont saillantes et douloureuses .
- 3 L’examen des tissus de revêtement
La fibro-muqueuse :
Dense et adhérente sur toute l’étendue de la crête, dans la partie latérale et postérieure de la voûte, elle est moins adhérente.
Nous avons différents types de fibromuqueuse :
-Ferme, épaisse et adhérente.
-Fine et fragile.
-Désinsérée et hyperhémiée.
-Désinsérée hyperplasique.
- La langue :
Son volume et sa position
- La salive :
Quantité, qualité et débit.
- Les examens complémentaires :
L’examen radiologique
L’examen d’une radiographie panoramique complète l’examen clinique en apportant différentes informations sur :
-Les surfaces d’appui prothétique en évaluant le degré de résorption
- Les éléments intra osseux (dents incluses, fragments radiculaires …)
- Les modifications des rapports entre les crêtes osseuses et des structures anatomiques (foramen mentonnier, sinus maxillaires)
Conclusion
L’appréciation du terrain que ce soit sur le plan anatomique, psychologique ou esthétique est déterminante quant à la réussite du traitement. Seul un examen minutieux et une analyse préprothétique approfondie permettent d’établir un diagnostic et de dresser un plan de traitement cohérent approprié au sujet aboutissant à une prothèse complète stable fonctionnelle et parfaitement intégrée.
L’observation clinique chez l’édenté total
Voici une sélection de livres:
“Orthodontie de l’enfant et de l’adulte” par Marie-José Boileau
Orthodontie interceptive Broché – Grand livre, 24 novembre 2023
ORTHOPEDIE DENTO FACIALE ODONTOLOGIE PEDIATRIQUE
Nouvelles conceptions de l’ancrage en orthodontie
Guide d’odontologie pédiatrique: La clinique par la preuve
Orthodontie linguale (Techniques dentaires)
L’observation clinique chez l’édenté total

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.

