LA SANTE PARODONTALE ET LES MALADIES GINGIVALES

LA SANTE PARODONTALE ET LES MALADIES GINGIVALES

INTRODUCTION :

La nouvelle classification des maladies et des affections parodontales et péri- implantaires permet de tendre vers une médecine de précision, personnalisée, du diagnostic jusqu’au traitement. La première nouveauté de la classification apportée par le consensus de 2018 est l’introduction de la notion de santé parodontale.

  1. LA SANTE PARODONTALE :

La santé parodontale est définie comme un état exempt de maladie parodontale inflammatoire qui permet à un individu de fonctionner normalement et de ne subir aucune conséquence (mentale ou physique) résultant d’une maladie antérieure.

C’est dans le contexte des limitations de la classification de 1999 que les membres du groupe 1 du Workshop de 2017 ont décidé de créer une définition claire de la santé parodontale, à la fois histologique et clinique.

Un facteur essentiel dans la définition de la santé parodontale était la reconnaissance du fait que la santé parodontale peut sur un parodonte intact ou réduit.

Un parodonte intact est un parodonte sans perte d’attache clinique (CAL) ni perte osseuse, alors qu’un parodonte réduit peut survenir dans deux situations distinctes :

  • Soit chez un patient sans antécédent de maladies parodontales (par exemple, patients avec certaines formes de récession gingivale ou après une intervention chirurgicale d’allongement coronaire),
  • Soit chez un patient ayant des antécédents de parodontite. Par conséquent, les définitions de cas de santé et de gingivite ont été établies pour les trois scénarios, comme décrit ci-dessous:

Une autre décision fondamentale concerne le concept de santé « parfaite » par rapport à la santé « clinique ». Étant donné qu’en médecine, la normalité est définie par 95% de la population correspondant à cette définition et que 95% des adultes ont un ou plusieurs points de saignement dans la bouche, la « santé » doit accepter certains sites localisés d’inflammation légère.

Il ressort clairement de la littérature scientifique que des modifications histologiques du système micro vasculaire gingival surviennent presque immédiatement après l’éruption dentaire et qu’un infiltrat inflammatoire apparaît dans le cadre d’une surveillance immunitaire normale.

Il en va de même pour les signes cliniques subtils d’inflammation sur des sites isolés dans le cadre de la « santé clinique ».

La santé parfaite peut donc être considérée comme exceptionnelle et largement limitée aux manuels pedagogiques (<5% de la population).

La santé gingivale clinique a été définie, dans le cas d’un parodonte intact et réduit chez un patient ne présentant pas de parodontite, avec moins de 10% de saignements sur des profondeurs de sondage ≤3 mm. Le parodonte intact n’a pas de perte d’attache, alors que le parodonte réduit présentait une perte d’attache évidente.

Dans le parodonte réduit chez un patient avec antécédent de maladie parodontale traitée avec succès, la définition de la santé autorise des profondeurs de sondage allant jusqu’à 4 mm (englobant le concept de « poche fermée »). Cependant, il ne doit pas y avoir de saignement au sondage sur un site de 4 mm, car cela représenterait la probabilité d’une parodontite récurrente et indiquerait la nécessité d’une intervention corrective.

  1. LES GIGNIGIVITES INDUITES PAR LA PLAQUE :
  2. Signes cliniques

Les signes cliniques sont ceux du processus inflammatoire :

  • Tendance au saignement: C’est le Signe le plus précoce. Avec l’évolution de la maladie, il devient constant et facilement provoqué par le brossage ou la mastication.

Il peut devenir spontané en cas de gingivite sévère (attention au diagnostic tardif chez le fumeur, car la nicotine a un effet vaso-constricteur).

  • Changement de couleur: Normalement rose pâle, la couleur se modifie en fonction de l’intensité de l’inflammation (de rouge à violacé). Ne pas confondre avec les taches ethniques.
  • Changement de consistance et de texture: La gencive devient molle et perd son aspect granité, elle devient lisse et vernissée.
  • Changement de volume et de contour: Avec l’accroissement de l’oedème, le contour marginal devient irrégulier et ne suit plus le collet anatomique des dents. Les papilles sont hypertrophiques.
  1. Critères diagnostic:

C- Facteurs de risques systémiques et locaux:

Facteurs systémiques :

  • Le tabagisme : il a également des effets profonds sur les tissus gingivaux. L’absorption circulatoire systémique des composants de la fumée de cigarette ainsi que l’absorption locale induiraient une vasoconstriction microvasculaire et une fibrose. Cela peut masquer les signes cliniques de gingivite, tels que le saignement au sondage, malgré un infiltrat cellulaire inflammatoire important.
  • Facteurs métaboliques : hyperglycémie chez les personnes atteintes ou non de diabète. L’excès de glucose est toxique pouvant activer diverses cascades de médiateurs pro-inflammatoires.
  • Facteurs nutritionnels : Une carence sévère en vitamine C, ou scorbut, a également un impact négatif sur la synthèse de collagène, affaiblissant les parois des vaisseaux sanguins et entraînant ainsi une hémorragie gingivale.
  • Les médicaments ont plusieurs effets sur la gencive.
  • Une élévation des hormones stéroïdiennes sexuelles :à la puberté, pendant la grossesse ou après un traitement par un contraceptif oral de première génération peut modifier la réponse inflammatoire gingivale.
  • Les conditions hématologiques : des hémopathies malignes telles que la leucémie sont associées à des signes d’inflammation gingivale excessive en l’absence d’une accumulation importante de plaque. Les signes incluent une gencive enflée, violette ou parfois pâle due à une infiltration de cellules leucémiques, des saignements gingivaux incompatibles avec les niveaux d’accumulation de plaque dus à une thrombocytopénie et / ou à des carences en facteurs de coagulation.

Facteurs de risque locaux :

Les facteurs de risque locaux de la gingivite sont ceux qui favorisent l’accumulation de la plaque sur un site spécifique en empêchant son élimination au cours des pratiques d’hygiène buccale quotidiennes et / ou en créant un espace biologique qui favorise l’accumulation de la plaque. Ceux-ci comprennent :

  • Facteurs de rétention du biofilm (y compris certains facteurs anatomiques de la dent) – facilitent l’accumulation de la plaque au niveau de la marge gingivale et apicale, permettant l’adhérence et la maturation du biofilm et augmentant la difficulté d’élimination mécanique de la plaque.
  • La xérostomie est une affection clinique souvent associée aux symptômes de sécheresse buccale. La sécheresse buccale se manifestant par un manque de flux salivaire et/ ou une modification de la qualité de la salive associée à une réduction de l’élimination du biofilm et à une inflammation accrue de la gencive.

III-. Maladies gingivales non induites par la plaque

Ces inflammation gingivales ne vont pas disparaitre même si bon contrôle de plaque. Elles ne sont pas liées à la quantité de plaque même si il faut un peu de plaque à la base pour les déclencher.

  1. Désordres génétiques/troubles du développement
    • Fibromatose gingivale héréditaire:

Prolifération lente et progressive de la gencive kératinisée. La gencive est ferme, épaisse, fibreuse mais non hémorragique. Elle peut recouvrir les dents ou gêner leur éruption.

  1. Infections spécifiques :
    • Infections bactériennes : Certaines infections bactériennes peuvent présenter des manifestations buccales et gingivales (streptocoques, gonococques, syphilis etc…).
    • Infections d’origines virales:
  1. Herpes Simplex Virus (HHV1, HHV2):Primo-infection herpétique qui passe le plus souvent inaperçue sauf chez le nourrisson. Ce virus se manifeste par des vésicules buccales disséminées puis engendre des érosions (= douleurs), de la fièvre, de la fatigue, chez l’adulte il se manifeste par une gingivite marginale érythémateuse associé à une poussée d’Herpes. (
  2. Varicella Zoster Virus (HHV3) Hail:La varicelle est la primo-infection du virus. Dans la cavité buccale, on observe des vésicules sur fond de stomatite érythémateuse généralisée qui laissent place à des érosions. On y retrouve là aussi de la fièvre et des douleurs.

Le zona est la résurgence du virus (récidive de la varicelle).

  1. Epstein Barr Virus (HHV4) : Mononucléose infectieuse.

Souvent asymptomatique, il peut néanmoins se caractériser par une fièvre, asthénie, angine, adénopathies.

  1. Human Papillomavirus :Ils se manifestent par des lésions verruqueuses : condylomes, papillomes (formes de petites verrues), attention chez les patients immuno-déprimé = risque d’évolution maligne.
  2. Infections d’origine fongiques: Candidoses

Les mycoses buccales sont presque exclusivement des Candidoses à Candida Albicans.

  1. Pathologie inflammatoires et auto-immunes:
  • Dermatoses bulleuses auto-immunes, pemphigus, érythème polymorphe, lupus érythémateux, lichen plan…
  • L’aspect des lésions varie considérablement allant de l’érythème à l’érosion ou la desquamation de la gencive marginale

d-Processus réactionnel e -Les néoplasmes

  1. Maladies endocrinienne, nutritionnelle et métaboliques
  2. Lésions traumatiques

Agression chimique (aspirine, cocaïne, tabac, agents blanchissants)

Agression physique (brossage traumatique, appareil ODF, piercing, onychophagie, corps étranger [cure-dent/piercing], onychophagie)

Agression thermique : absorption d’un aliment, liquide brûlant ou glacé.

h. Pigmentations gingivales: Mélanose tabagique

Pigmentation d’origine médicamenteuse Tatouage à l’amalgame

LA SANTE PARODONTALE ET LES MALADIES GINGIVALES

  Une occlusion équilibrée est cruciale pour la fonction masticatoire et la santé articulaire.
Le contrôle de la plaque dentaire reste la meilleure prévention contre les gingivites.
L’empreinte numérique transforme les workflows en prothèse et orthodontie.
Un bon éclairage opératoire améliore la précision des préparations cavitaires.
L’occlusion influence la mastication et l’équilibre de l’articulation temporo-mandibulaire.
L’analyse du sourire guide les traitements esthétiques antérieurs.
La gestion du stress pré-opératoire fait partie intégrante de la prise en charge.
 

LA SANTE PARODONTALE ET LES MALADIES GINGIVALES

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