HISTOLOGIE DE L’EMAIL

HISTOLOGIE DE L’EMAIL

INTRODUCTION

L’émail recouvre la couronne dentaire, elle résulte de la minéralisation du substrat organique synthétisé et secrété par les améloblastes. Cette substance, qui recouvre la dentine, est la plus dure et la plus minéralisée de l’organisme.

HISTOLOGIE DE L’EMAIL: PRISMES ET SUBSTANCE INTERPRISMATIQUE

COMPOSITION DE L’ÉMAIL

L’émail comporte trois composantes :

  • Les cristaux d’émail
  • La matrice organique
  • L’eau.

La Matrice Organique

Représente environ 2 % du poids de l’émail adulte, composée de :

  • 58 % de protéines
  • 40 % de lipides

Les Sels Minéraux

Représentent 96-98 % de la masse de l’émail, accompagné de 2 % d’eau, essentiellement constitués par des combinaisons d’ions de phosphore et de calcium, présents sous forme de cristaux d’hydroxyapatite (Ca₁₀(PO₄)₆, OH₂). D’autres ions se fixent au cristal dont : CO₃, fluor, Na, K, Cl, Zn, … en quantité minime.

PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DE L’ÉMAIL

Elles résultent de sa très forte teneur en minéraux :

  • Dur, mais cassant
  • Translucide
  • Surface lisse et brillante
  • Épaisseur : plus mince au niveau du collet que les cuspides
  • Plus radio-opaque que tous les autres tissus minéralisés
  • Vulnérable à l’attaque acide

STRUCTURE HISTOLOGIQUE

PRISMES DE L’ÉMAIL

Microscopie Optique

L’émail est une structure acellulaire, avasculaire, dépourvue de nerfs. Constituée par la juxtaposition d’unités fondamentales appelées prismes. Les prismes de l’émail sont des cordons minéralisés qui parcourent l’émail de la jonction amélo-dentinaire à la surface de la dent. Leur diamètre transversal est d’environ 4 à 8 µm et ils sont plusieurs millions par dent (5 à 12 millions de prismes par dent).

L’EMAIL: PRISMES ET SUBSTANCE INTERPRISMATIQUE
  • Ils ont une section en trou de serrure avec une partie renflée ou cœur de prisme se prolonge d’une partie mince ou queue du prisme.
  • Les prismes sont imbriqués les uns dans les autres et sont arrangés entre eux de telle sorte que le cœur d’un prisme est logé entre les queues de deux prismes sous-jacents. En conséquence, les cristaux sont orientés différemment d’un prisme à un autre, ce qui détermine un léger espace interprismatique occupé par du matériel matriciel, c’est la gaine du prisme.

En coupe longitudinale, chaque prisme présente :

  • Des alternances de constriction et dilatation
  • Des striations transversales

En coupe transversale :

  • Les prismes offrent un contour hexagonal, polygonal, ovalaire, ou en arcade. Ils paraissent imbriqués les uns dans les autres, rappelant la disposition des écailles d’un poisson.
  • Ils ont un trajet sinueux dans les 2/3 interne de l’émail.
  • Dans la portion centrale, on note une alternance de prismes en section transversale et d’autres en section longitudinale, réalisant l’alternance d’images claires et sombres, ce sont les bandes de Hunter-Schreger.
  • Dans le 1/3 externe de l’émail, le trajet des prismes devient progressivement rectiligne, ils sont alors parallèles entre eux et perpendiculaires à la surface dentaire.

Chaque prisme comporte en son sein plusieurs cristaux dirigés parallèlement à son grand axe. Le prisme est formé de cristaux d’hydroxyapatite individuellement entourés d’un espace étroit rempli de substance organique constituant la gaine du cristal ou gaine de prisme.

Microscope électronique des prismes

SUBSTANCE INTERPRISMATIQUE

Se localise entre les prismes, elle est moins minéralisée et plus riche en substance organique que les prismes. Les cristaux y sont de taille réduite (sont disposés obliquement faisant un angle de 40° à 60° par rapport à l’axe longitudinal du prisme).

LIGNES DE CROISSANCE

Outre les striations périodiques des prismes, qui reflètent la rythmicité de l’amélogenèse, l’apposition des couches successives d’émail est marquée par des lignes de croissance : les stries de Retzius. Ce sont des zones de moindre minéralisation, qui apparaissent parallèles entre elles. L’espacement entre deux lignes de Retzius consécutives est variable. Sur une coupe transversale de la couronne, elles apparaissent comme des anneaux concentriques.

  • Les stries de Retzius sont dues à l’activité intermittente des améloblastes. En effet, l’amélogenèse se fait par dépôt de couches successives d’émail, avec alternance de période d’activité et de repos des améloblastes.
LA COUCHE D’ÉMAIL APRISMATIQUE ET L’ÉMAIL PRISMATIQUE

LA LIGNE NÉONATALE DE L’ÉMAIL

C’est une strie de Retzius plus accentuée que les autres. Elle correspond à l’émail formé au moment de la naissance, période pendant laquelle interviennent des perturbations métaboliques importantes.

LA JONCTION AMÉLO-DENTINAIRE

La première couche de l’émail se forme directement sur la dentine peu après le début de sa minéralisation, son trajet est festonné ce qui renforce la cohésion émail-dentine. La substance organique est plus abondante. L’émail de cette région est aprismatique.

LES BUISSONS DE L’ÉMAIL

Cet aspect est dû à la superposition d’espaces mal minéralisés, séparant des groupes de prismes qui partent de la jonction amélo-dentinaire vers la partie profonde de l’émail. Elles sont hypominéralisées et riches en substance organique.

Prisme de l’émail

LES LAMELLES OU FISSURES

Il s’agit de zones de rupture (fissures) de l’émail, survenues lors de sa maturation, allant de la surface de l’émail et s’enfonçant perpendiculairement vers la dentine. Elles sont hypominéralisées et riches en substance organique.

FUSEAUX DE L’ÉMAIL

Pénétration dentinaire dans l’émail. Elles correspondent à des canalicules en continuité avec les canalicules de la dentine et contiennent parfois des fibres de Tomes. Elles commencent à la jonction amélo-dentinaire et s’allongent verticalement de quelques microns dans l’émail.

L’ÉMAIL DE SURFACE

À la fin de l’amélogenèse, l’arrêt de la sécrétion ne se produit pas d’emblée. Une certaine couche de l’émail peut encore s’apposer après l’involution du prolongement de Tomes, aboutissant à la formation de la couche aprismatique de surface. Cet aspect est dû aux variations d’orientation des prismes, très marqué au voisinage de la dentine.

LES VARIATIONS DE LA DIRECTION DES PRISMES

Tout au long de leur parcours, les prismes ne sont pas toujours rectilignes et perpendiculaires. Ils dessinent souvent des sinuosités qui donnent sur coupes des aspects divers :

  • Les bandes de Hunter : alternance de bandes sombres et de bandes claires dues aux variations de directions des prismes.
  • L’émail noueux : rappelle les nœuds du bois.

HISTOLOGIE DE L’EMAIL

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