Histologie de la Langue – Histologie Dentaire

Histologie de la Langue – Histologie Dentaire

Histologie de la Langue – Histologie Dentaire

Introduction

La langue est une masse musculo-conjonctive, aplatie, de forme triangulaire. Très mobile, la langue a un rôle mécanique dans la mastication et la déglutition. Elle intervient dans la mastication, la déglutition, la phonation, ainsi que dans la gustation grâce aux bourgeons du goût de l’épithélium.

Embryologie Linguale

La face et la cavité buccale se développent entre la quatrième et la dixième semaine intra-utérine. La langue est issue de plusieurs arcs pharyngiens :

  • La fusion entre le 1er arc et le 2ème arc pharyngien (appelé tuberculum impar) ainsi que des bourgeons linguaux permet la formation des 2/3 antérieurs de la langue. Cette partie possède alors une double origine (ectodermique et endodermique).
  • La fusion entre le 2ème et le 3ème arc (appelé la copula), ainsi qu’une partie du 4ème arc, permet la formation du 1/3 postérieur de la langue. Seul du tissu endodermique forme cette partie.

Situation Anatomique

La langue occupe la partie médiane de la cavité buccale. Elle est située :

  • Au-dessous de la région palatine,
  • Au-dessus des régions sus-hyoïdienne et sublinguale,
  • En avant de la région pharyngienne.

Anatomie Linguale

La langue est un organe myofonctionnel possédant une partie intra-buccale et une partie intrapharyngienne. Elle prend son attache au niveau de l’os hyoïde et se termine par une partie extrêmement mobile correspondant à la pointe de la langue.

Les dimensions de la langue sont variables d’un individu à un autre : chez l’homme, sa longueur moyenne est d’environ 85 mm tandis que chez la femme, elle est un peu plus courte avec une moyenne de 79 mm. Sa surface moyenne est de 2000 mm² pour une épaisseur d’environ 15 mm.

La langue est composée de 17 muscles (8 muscles pairs et 1 muscle impair) : ces derniers sont répartis en muscles extrinsèques, extrinsèques accessoires et intrinsèques.

On compte deux portions linguales :

  • Portion fixe : enfoncée dans le plancher buccal, appelée racine de la langue (muscles génio-glosses, hyoglosses et les linguaux inférieurs).
  • Portion mobile : recouverte par la muqueuse buccale, appelée le corps de la langue, composée de deux segments :
    • Segment buccal : visible à l’ouverture de la bouche (les 2/3 antérieurs).
    • Segment pharyngien : peu visible (le 1/3 postérieur).

Ces deux segments (buccal et pharyngien) sont séparés par une rangée de papilles formant un V ouvert en avant, appelé le V lingual. Au sommet du V lingual, il y a un petit trou borgne appelé foramen caecum.

Histologie Linguale

La Muqueuse Linguale

La muqueuse de la langue est une muqueuse spécialisée de la muqueuse buccale du fait de la présence de nombreuses papilles linguales qui constituent une variation morphologique.

Histologiquement, la muqueuse buccale est constituée par :

  • Un épithélium épidermoïde malpighien : reposant sur une lame basale, cet épithélium pavimenteux non kératinisé doit son renouvellement à son assise basale, par la desquamation des cellules superficielles isolément ou par plaques.
  • Le chorion ou tissu conjonctif : très vascularisé au niveau buccal, il accueille des glandes salivaires (muqueuses, séreuses et mixtes) ainsi que des infiltrats lymphoïdes.

Les aspects de la muqueuse linguale diffèrent en fonction de sa position :

  • Les papilles linguales, au niveau de la face supérieure de la langue, engendrent un aspect épais.
  • L’épithélium sous la langue entraîne un aspect lisse et fin.
  • La muqueuse de la face inférieure de la langue est transparente, fine, présentant par le biais d’un repli muqueux médian le frein de la langue. Aucune papille n’est recensée sur cette face.
  • Le chorion est très dense au niveau du frein lingual, à la jonction entre l’épithélium lingual et l’épithélium du plancher de bouche.

Les Papilles Linguales

On décrit trois types de papilles linguales sur les 2/3 antérieurs de la face supérieure de la langue :

Les Papilles Circumvallées

  • Appelées aussi papilles caliciformes, elles présentent le diamètre le plus important, allant de 1 à 3 mm.
  • Elles constituent une surélévation centrale, entourée par un sillon circulaire nommé vallum. Une invagination de l’épithélium constitue ce sillon périphérique, au fond de laquelle s’ouvrent les glandes salivaires mixtes, acineuses et séreuses de Von Ebner. Ces dernières présentent une sécrétion continue, maintenant l’hydratation des papilles gustatives et la mise en solution des molécules sapides. Elles apportent également de nombreuses substances importantes dans la perception gustative.
  • Plusieurs centaines de bourgeons du goût sont contenus dans chaque papille.
  • Ces papilles, au nombre de neuf, constituent le V lingual, permettant la séparation de la langue en deux parties distinctes.
  • De nombreux bourgeons gustatifs sont disposés le long des faces latérales de la papille. À leur base, des fibres nerveuses se détachent et se regroupent en faisceaux, permettant d’établir des connexions synaptiques avec des cellules nerveuses d’un ganglion autosomique situé à la base de la papille.

Les Papilles Fongiformes

  • Elles sont disséminées sur une grande partie de la langue.
  • Leur nom provient de leur forme de champignon avec un sommet arrondi. Leur hauteur de 1 mm pour 0,7 mm de diamètre leur confère une taille plus importante que les papilles filiformes.
  • Elles sont moins nombreuses (500 à 5000), occupant l’espace entre les papilles filiformes, principalement dans les 2/3 antérieurs de la langue.
  • On recense 1 à 4 bourgeons gustatifs par papille fongiforme.
  • Les papilles fongiformes présentent une appellation différente au niveau des bords de la langue, où leur volume est plus important : on parle alors de papilles foliées.
  • Leur rôle dans la perception gustative est permis par la présence de bourgeons gustatifs au niveau de leur partie superficielle.
  • Leur teinte rouge est apportée par une importante vascularisation, visible au moment de la desquamation de l’épithélium.

Les Papilles Filiformes

  • Elles prennent un aspect en forme de cône, également appelées papilles coniques.
  • Elles sont les plus nombreuses, occupant la majeure partie de la surface du dos de la langue.
  • Leur hauteur est en moyenne de 0,5 mm pour un diamètre allant de 0,3 à 0,5 mm.
  • Elles ne contiennent aucun bourgeon gustatif.
  • Leur fonction principale est la sensation tactile ou somesthésie via le nerf trijumeau.
  • Leur axe conjonctivovasculaire possède de nombreuses terminaisons nerveuses sensitives et est recouvert par un épithélium épidermoïde possédant quelques cellules kératinisées.

Les Bourgeons Gustatifs

  • Environ 8000 bourgeons gustatifs sont répartis dans la cavité buccale, dont un grand nombre à l’intérieur des papilles gustatives.
  • D’une hauteur de 50 μm pour un diamètre équivalent, ils présentent une forme ovoïde.
  • On en recense environ 250 par papille caliciforme, 1 à 5 par papille fongiforme, et plus de 1000 pour chacune des deux papilles foliées.
  • L’organe interne que représente le bourgeon gustatif communique avec l’intérieur de la cavité buccale au niveau d’une zone de convergence des microvillosités (dites de Vugo), formant un pore de 2 μm de diamètre environ.
  • Quelques dizaines de cellules allongées d’origine ectodermique (non nerveuse) constituent chacun des bourgeons insérés dans l’épithélium. Certaines d’entre elles font synapse avec des fibres nerveuses afférentes et sont donc qualifiées de cellules réceptrices.
  • À condition que le contact avec le nerf soit maintenu, des substances neurotrophiques permettent la différenciation des cellules basales et ainsi le renouvellement quasi hebdomadaire de ces cellules.

Les cellules des bourgeons gustatifs sont de différents types :

Cellules de Type I (Cellules Sombres)

  • Représentent 60 à 80 % du nombre total de cellules.
  • Possèdent de longues villosités qui se projettent dans le canal gustatif au niveau du pôle basal.
  • Leur noyau est étroit et riche en hétérochromatine.
  • Leur cytoplasme est constitué par de nombreuses granules denses et homogènes.

Cellules de Type II (Cellules Claires)

  • Possèdent un grand noyau ovoïde à chromatine diffuse, qui se noie dans un cytoplasme renfermant des vésicules denses.
  • Comme les cellules de type I, elles ont des microvillosités, de taille moins importante, au niveau de leur pôle basal, qui se jettent dans le canal gustatif.

Cellules de Type III

  • Leur noyau irrégulier est riche en hétérochromatine.
  • Deux types de vésicules sont retrouvés dans le cytoplasme :
    • Une minorité présentant un contenu dense et granulaire.
    • Une majorité, plus petites, ressemblant à des vésicules synaptiques.
  • Elles sont en contact avec les terminaisons nerveuses et représentent les vraies cellules réceptrices.

Cellules de Type IV (Cellules Souches)

  • Ce sont les cellules basales, responsables du掷

Amygdales Linguales

Au niveau du tiers postérieur de la face supérieure, la surface est bosselée. La muqueuse est infiltrée par des formations lymphoïdes, présente des cryptes et constitue l’amygdale linguale.

Glandes Salivaires

Dans la langue, on distingue trois groupes de glandes salivaires :

  • Groupe latéral : glandes de Weber.
  • Groupe postérieur : situé au niveau de la base de la langue, glandes volumineuses.
  • Groupe antéro-inférieur : situé sur la face ventrale de la langue au voisinage de la pointe, deux masses de part et d’autre de la ligne médiane (glandes de Blandin ou de Nühn).

Conclusion

La langue est un organe musculo-sensoriel qui a des propriétés histo-physiologiques singulières grâce à sa haute spécialisation.

La cartographie des aires gustatives est disséminée en différentes zones :

  • La zone amère est représentée par une bande qui épouse la forme du V lingual et qui est située en avant de celui-ci.
  • La zone salée occupe la portion marginale de la partie mobile de la langue, sans atteindre la pointe.
  • La zone sucrée occupe la même situation que la zone salée, mais s’étend en avant jusqu’à la pointe de la langue.
  • La zone acide est représentée par la partie postérieure du bord latéral de la langue.

Histologie de la Langue – Histologie Dentaire

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