GENERALITES SUR LES TUMEURS
Généralités sur les tumeurs
Définition
Une tumeur est “une nouvelle formation tissulaire (plus ou moins volumineuse) ressemblant (plus ou moins) au tissu normal homologue (adulte ou embryonnaire) aux dépens duquel elle s’est développée, qui a tendance à persister et à s’accroître et qui échappe aux règles biologiques de la croissance et de la différenciation cellulaire”. Actuellement, le terme de “tumeur” tend à être employé au sens de néoplasme ou de “néoplasie”.
Anciennement, mais aussi actuellement dans la littérature anglo-saxonne, on désignait par “tumeur” (tumor) toute augmentation de volume localisée d’un organe ou d’une région du corps. Cette augmentation pouvait correspondre à des processus pathologiques de nature différente : tumeur vraie, pseudo tumeur (inflammatoire et dystrophique), dysembryoplasies (hamartomes et choristomes), hyperplasies et hypertrophies. Cette définition correspond maintenant à celle du terme “tuméfaction”.
Caractères des tumeurs
Les tumeurs présentent donc les caractères suivants :
- Prolifération qualitativement et quantitativement anormale des éléments cellulaires d’un tissu organisé.
- Accroissement excessif et incoordonné de la tumeur par rapport aux tissus voisins.
- Autonomie tumorale. La prolifération tumorale se poursuit après arrêt du “stimulus” qui lui a donné naissance.
- Indépendance biologique par rapport à l’organisme. Elle échappe à tout contrôle.
Les pseudo-tumeurs
Certaines lésions peuvent être confondues avec des néoplasmes. Il faut les distinguer des vraies tumeurs.
Pseudo-tumeurs inflammatoires
Les pseudo-tumeurs inflammatoires sont des augmentations locales du volume d’un tissu ou d’un organe, dues à une réaction inflammatoire en général subaiguë ou chronique. Les exemples pourraient être très nombreux :
- Bourgeon charnu hyperplasique : botryomycome cutané, épulis gingivale.
- Réaction à corps étranger.
- Cicatrice hypertrophique (chéloïde).
Pseudo-tumeurs dystrophiques
Le terme lésion dystrophique signifie “lésion secondaire à un trouble nutritionnel, endocrinien, vasculaire retentissant sur la trophicité cellulaire”. En relation avec des stimuli.
Pseudo-tumeurs malformatives
Il s’agit de lésions secondaires à un trouble de l’organogenèse.
Le choristome
Le choristome (grec choristos : séparé ; -ome : tumeur) peut être défini comme étant la présence de cellules ou d’un tissu d’aspect microscopique normal et normalement absents dans la localisation considérée (hétérotopie).
L’hamartome
L’hamartome (grec hamartenien : manquer le but ; -ome : tumeur) est défini comme étant la présence de cellules ou d’un tissu d’aspect microscopique normal et normalement présents pour l’organe considéré mais en quantité excessive ou de disposition anormale (il ne s’agit donc pas d’une hétérotopie). Les éléments cellulaires sont matures et identiques aux éléments cellulaires de l’organe où il est situé mais l’organisation architecturale est différente de celle des tissus qui entourent la lésion. La démarcation entre hamartome et tumeur bénigne est ténue.
Exemples :
- Les lymphangiomes et les hémangiomes sont parfois des hamartomes.
Les reliquats embryonnaires (hétérotopies vestigiales)
Il s’agit de la persistance d’une structure embryonnaire qui aurait dû disparaître.
Classification des tumeurs
Critères de distinction entre tumeurs bénignes et tumeurs malignes
Clonalité
Un clone est dérivé d’une seule cellule initiale.
- Une tumeur se développant à partir d’un groupe de cellules est dite polyclonale.
- Une tumeur se développant à partir de quelques cellules est dite oligoclonale.
- Une tumeur se développant à partir d’une seule cellule est dite monoclonale.
Les tumeurs malignes sont monoclonales (la prolifération tumorale correspond à un même clone cellulaire). Bien que certaines tumeurs bénignes puissent être monoclonales, la monoclonalité reste, le plus souvent, un critère de malignité, en particulier dans les tumeurs lymphoïdes. Pour montrer la clonalité d’une population lymphoïde B ou T, on étudie le remaniement du gène de chaîne lourde d’immunoglobulines ou du gène du récepteur T par Southern blot ou par amplification PCR. Pour les autres tumeurs, le caractère monoclonal d’une population cellulaire peut être démontré par différentes techniques de biologie moléculaire (étude du profil d’inactivation du chromosome X chez la femme).
Différenciation
La différenciation traduit le degré de ressemblance, morphologique et fonctionnelle, entre les cellules néoplasiques avec les cellules normales qui leur ont donné naissance d’origine.
Les tumeurs bien différenciées sont formées de cellules qui ressemblent aux cellules du tissu qui lui a donné naissance. Les tumeurs peu différenciées ou indifférenciées sont constituées de cellules jeunes.
En règle générale, toutes les tumeurs bénignes sont bien différenciées. Dans une tumeur bénigne des cellules musculaires lisses – ou léiomyome, les cellules tumorales sont semblables aux cellules musculaires lisses normales, seule l’organisation nodulaire de ces cellules traduit leur nature tumorale.
Les tumeurs malignes peuvent être bien différenciées, peu différenciées ou indifférenciées.
Les tumeurs malignes totalement indifférenciées sont dites anaplasiques. L’absence de différenciation est un caractère formel de malignité. Ainsi, dans tous les tissus épithéliaux spécialisés, une tumeur maligne se développe à partir des cellules de réserve ou des cellules souche. Dans les tumeurs malignes bien différenciées, la différenciation se fait par maturation. Dans les tumeurs malignes indifférenciées, les cellules néoplasiques malignes ne subissent pas de maturation. En fait, l’absence de différenciation ne signifie pas dédifférenciation.
Taux de croissance
La plupart des tumeurs bénignes croissent doucement sur une période de plusieurs années tandis que la plupart des tumeurs malignes se développent rapidement. Ces affirmations doivent toutefois être nuancées. Certaines tumeurs bénignes ont une croissance rapide mais leur croissance peut être troublée par de nombreux facteurs comme un apport sanguin insuffisant. Le taux de croissance est le plus souvent corrélé au degré de différenciation, aussi les tumeurs malignes ont-elles un taux de croissance plus important que celles des tumeurs bénignes. Mais les tumeurs malignes peuvent avoir un comportement différent. Certaines d’entre elles croissent très rapidement et peuvent donner des métastases et tuer le porteur en quelques mois. D’autres ont un développement plus lent, voire des phases de rémission.
Envahissement local
Les tumeurs bénignes restent localisées au tissu qui leur a donné naissance, elles ne s’étendent pas à distance et ne donnent pas de métastase. La croissance lente de la tumeur va permettre le refoulement des tissus de voisinage. Le tissu conjonctif comprimé forme une capsule entourant la tumeur. Les tumeurs malignes se développent en détruisant le tissu de voisinage. Elles sont, le plus souvent, mal limitées et non encapsulées. L’envahissement tumoral est un des critères les plus fiables de diagnostic des tumeurs malignes.
Métastases
Les métastases déterminent sans équivoque possible la nature maligne d’une tumeur car les tumeurs bénignes ne métastasent jamais.
Critères de distinction entre tumeurs bénignes et tumeurs malignes
Caractéristiques | Tumeurs bénignes | Tumeurs malignes |
---|---|---|
Macroscopie | Bien limitée. Encapsulée. | Mal limitée. Non encapsulée. |
Microscopie | Semblable au tissu d’origine. Pas de critère cytologique de malignité. | Plus ou moins semblable au tissu d’origine. Critères cytologiques de malignité. |
Croissance | Croissance lente. | Croissance rapide. |
Interaction avec les tissus voisins | Refoulement sans destruction des tissus voisins. | Envahissement des tissus voisins. |
Évolution | Pas de récidive après exérèse complète. | Récidive possible après exérèse supposée totale. |
Métastases | PAS DE MÉTASTASE. | MÉTASTASE. |
Nomenclature des tumeurs
Tissu d’origine | Bénin | Malin |
---|---|---|
Tissu épithélial | ||
Malpighien stratifié | Papillome malpighien | Carcinome épidermoïde |
Épithélium glandulaire | Adénome | Adénocarcinome |
Tissu conjonctif commun | ||
Fibroblastes | Fibrome | Fibrosarcome |
Tissu conjonctif spécialisé | ||
Tissu adipeux | Lipome | Liposarcome |
Tissu musculaire lisse | Leiomyome | Leiomyosarcome |
Tissu musculaire strié | Rhabdomyome | Rhabdomyosarcome |
Vasculaire | Angiome | Angiosarcome |
Tissu cartilagineux | Chondrome | Chondrosarcome |
Tissu osseux | Ostéome | Ostéosarcome |
Tissu hématopoïétique | ||
Lymphoïde | Lymphomes et Maladie de Hodgkin | |
Tissu nerveux | ||
Méninge | Méningiome | Méningiome malin |
Nerf périphérique | Schwannome, Neurofibrome | Schwannome malin |
Tissu mélanique | Nævus naevocellulaire | Mélanome |
Voici une sélection de livres:
- Guide pratique de chirurgie parodontale Broché – 19 octobre 2011
- Parodontologie Broché – 19 septembre 1996
- MEDECINE ORALE ET CHIRURGIE ORALE PARODONTOLOGIE
- Parodontologie: Le contrôle du facteur bactérien par le practicien et par le patient
- Parodontologie clinique: Dentisterie implantaire, traitements et santé
- Parodontologie & Dentisterie implantaire : Volume 1
- Endodontie, prothese et parodontologie
- La parodontologie tout simplement Broché – Grand livre, 1 juillet 2020
- Parodontologie Relié – 1 novembre 2005
GENERALITES SUR LES TUMEURS

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.