Désinfection, stérilisation, asepsie et antisepsie

Désinfection, stérilisation, asepsie et antisepsie

Désinfection, stérilisation, asepsie et antisepsie

  1. INTRODUCTION :

La prévention du risque infectieux vise à tout mettre en oeuvre pour assurer la sécurité des patients et des professionnels de santé. Elle repose sur des obligations légales, réglementaires1 et déontologiques, et comporte de nombreuses actions (suivi de l’application de la réglementation, mise en oeuvre de recommandations, formation, évaluation, contrôle…) qui tendent à améliorer la qualité et la sécurité des soins.

  1. Définitions:

Infection :

Ensemble de manifestations cliniques et biologiques résultant de la pénétration dans l’organisme d’agents pathogènes ou micro-organismes.

Contamination :

C’est le processus entraînant la présence de micro-organismes potentiellement nocifs sur le matériel ou la personne.

Contagion :

C’est la transmission d’une maladie d’un sujet infecté à une personne saine, la contagion peut être :

  • Directe : lorsqu’il y a contact entre les deux sujets.
  • Indirecte : lorsqu’il existe un intermédiaire qui transporte l’agent pathogène : praticien, personnel, instruments, vêtements, c’est « la cross contamination » selon les auteurs américains.

Contagion nosocomiale

C’est la transmission d’agents infectieux entre patients et personnel médical à l’intérieur de l’environnement clinique.

En odontologie, la source d’infection peut comprendre :

  • Les patients souffrant de maladies infectieuses.
  • Ceux qui sont au stade de l’incubation de certaines infections.
  • Les porteurs sains d’agents pathogènes.

Asepsie :

C’est un ensemble de mesures destinées à écarter de la plaie opératoire donc du patient, les agents pathogènes, elle protège contre l’infection.

Et selon l’AFNOR c’est un « ensemble de mesures propres à empêcher tout apport exogène de micro-organismes ou de virus ».

Antisepsie :

Selon l’AFNOR : « opération au résultat momentané permettant, au niveau des tissus vivants, dans la limite de leur tolérance, d’éliminer ou de tuer les micro- organismes et/ou d’inactiver les virus en fonction des objectifs fixés. Le résultat de l’opération est limité aux micro-organismes présents au moment de l’opération ».

Désinfection :

Selon l’AFNOR : « opération au résultat momentané permettant d’éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d’inactiver les virus portés par les milieux inertes contaminés en fonction des objectifs fixés. Le résultat de l’opération est limité aux micro-organismes présents au moment de l’opération ».

Décontamination (pré-désinfection) :

Opération utilisant un produit détergent contenant au moins un principe actif reconnu pour ses propriétés bactéricides, fongicides, sporicides ou virucides, c’est- à-dire un produit détergent désinfectant. La pré-désinfection constitue une étape préalable à la désinfection ou à la stérilisation.

La norme AFNOR définit la décontamination comme : « une opération au résultat momentané permettant d’éliminer, de tuer, ou d’inhiber les micro-organismes indésirables en fonction des objectifs fixés ».

Stérilisation :

C’est la destruction de toute forme de vie microbienne existante à la surface ou dans l’épaisseur d’un objet quelconque.

  1. Risque infectieux en pratique dentaire :
    1. Agents infectieux conventionnels :

Les bactéries.

Ce sont les plus petits organismes vivants connus doués de métabolisme et capables de croître et de se multiplier aux dépens de substances nutritives.

Les virus :

Les virus ne sont pas des cellules. Ce sont des structures parasites intracellulaires obligatoires. Les virus ne peuvent se reproduire que lorsqu’ils sont à l’intérieur d’une cellule.

Les levures et champignons.

Ce sont des champignons microscopiques ou mycètes qui peuvent se diviser en 2 groupes :

– Les levures : ou champignons micellaires dont quelques espèces sont pathogènes pour   l ‘ homme comme le Candida dont le plus connu est le candida albicans et qui sont responsables de candidoses du tube digestif.

Parasites.

Ce sont des êtres vivants qui vivent de façon temporaire ou permanente aux dépend d ‘ un autre être vivant supérieur, l ‘ hôte, sans toutefois le détruire.

3.2. Les modes de transmission des agents infectieux :

Les modes de diffusion sont des mécanismes par lesquels les agents infectieux sont transférés aux hôtes réceptives. La transmission de la maladie peut se produire du patient au professionnel dentaire ou à l’inverse.

La contamination manuportée :

Les mains du praticien et de son personnel sont le véhicule principal de toutes sortes de micro – organismes.

c. La contamination aéroportée :

L ‘ air contient, sous forme de particules ou de poussières, de très nombreuses substances étrangères différentes provenant de l’environnement associés à des micro – organismes générées par les activités ou les pathologies humaines ou animales.

d. La contamination par les vêtements :

Le linge professionnel peut jouer un grand rôle dans la transmission de l ‘infection.

La transmission indirecte :

Cette contamination se fait d’un patient à un autre patient par le biais d’un facteur commun : c’est le matériel médico – chirurgical. Les organismes sont transférés d’un patient à un objet intermédiaire, puis à un autre patient.

  1. LA CHAINE D’ASEPSIE :

4.1 La pré désinfection

Objectifs

-Réduire la population microbienne initiale.

-Protéger le personnel lors des manipulations des instruments.

-Éviter la contamination de l’environnement.

-Éviter le séchage des souillures.

-Faciliter le déroulement des étapes de nettoyage ultérieures.

En conséquence, cette opération doit être mise en œuvre immédiatement et au plus près du site opératoire.

La qualité de réalisation de l’étape de pré-désinfection conditionne l’efficacité des procédures dans leur ensemble et donc la qualité du résultat final.

Protocoles

  • Préparation du bain de pré-désinfection
  • Immersion des instruments
  • Rinçage

Un rinçage à l’eau du réseau est indispensable avant l’étape de lavage : il permet d’éliminer les résidus de salissures et les traces de détergent-désinfectant. Il convient d’assurer une circulation de l’eau de rinçage à l’intérieur des objets creux (éventuellement à l’aide d’une seringue).

4.2. Le nettoyage Objectifs

Eliminer toutes les matières organiques (sang, débris osseux et dentaires, …) et tous les résidus de produits utilisés dans la thérapeutique (amalgame, vernis, ciment, …) qui servent de substrat aux micro – organisme.

  • De réduire très fortement voire totalement le nombre de micro- organismes vivants encore présents.
    1. Nettoyer les instruments
    2. Rincer minutieusement
    3. Sécher chaque partie des instruments avec un chiffon propre non polluant
    4. Contrôler l ‘état de propreté, de corrosion et de fonctionnement de chaque instrument.

Lavage par ultrasons :

Les ultrasons sont aussi particulièrement efficaces pour nettoyer les instruments fragiles et fins comme les broches et les limes.

  1. 3. Désinfection

Désinfectants pour les instruments :

A l’heure actuelle, le choix d’un liquide de désinfection pour les instruments ne doit plus poser de problèmes. En effet, il apparaît que les produits à base de glutaraldéhyde sont supérieurs à tous les autres. Aussi pratiquement tous les désinfectants commercialisés contiennent désormais du glutaraldéhyde.

Le choix d’un produit désinfectant pour instruments devient donc facile :

  1. Vérifier dans la composition la présence de glutaraldéhyde.
  2. Contrôler l’efficacité du produit par la conformité aux normes bactéricide mais aussi fongicide, sporicide et virucide.
  3. Comparer le rapport prix-dose d’emploi, c’est-à-dire tenir compte de la dilution préconisée par le fabricant.

Principales familles d’antiseptiques et désinfectants

Antiseptiques pour les mains :

Le problème de l’antisepsie des mains a évolué depuis le port systématique des gants. Son objectif principal est la disparition de la flore microbienne qui se développe sous les gants.

Désinfectants pour l’aspiration

La principale qualité demandée à ce type de produits, outre leur efficacité sur le plan de la désinfection, est de ne pas mousser.

Désinfectants pour les surfaces :

La désinfection des surfaces doit s’effectuer en deux temps : nettoyage préalable puis désinfection.

Désinfectants pour les sols :

La désinfection des sols doit avoir lieu au moins deux fois par semaine ou mieux quotidiennement.

4.4 Stérilisation :

Sachant qu’il n’est pas possible de supprimer totalement la transmission des germes de personnes à personnes, il est par contre possible de supprimer la contamination par le matériel médico-chirurgical. C’est le but de la stérilisation.

Règles générales à respecter pour la stérilisation du matériel :

  • On ne stérilise bien que ce qui est propre, sec et fonctionnel
  • Tout matériel arrivant dans les locaux sales doit être considéré comme septique et contaminé
  • Tout matériel doit être considéré comme fragile, délicat et coûteux
  • L’ordre, la rigueur, la minutie et l’attention sont indispensables
  • Le matériel doit être démonté avant traitement et ne jamais être forcé
  • Les moyens techniques de traitement doivent être maîtrisés
  • L ’identification du matériel est indispensable pour la reconfection efficace des sets
  • Les initiatives hasardeuses peuvent être dangereuses, les instructions écrites sont préférables aux instructions orales.

L’autoclave : « Le stérilisateur à vapeur d’eau saturée »

L’extermination des micro-organismes dans l’autoclave est assurée par la vapeur d’eau saturée induisant, par le gonflement, la coagulation et la dégradation protéinique (dépolymérisation) des acides aminés composant le matériel génétique. La vapeur d’eau sous tension possède une très grande capacité thermique. Ainsi, 1 kg de vapeur à 135 °C contient 2727 KJ. Cette énergie sera partiellement rendue aux objets à stériliser et sera responsable de l’effet biocide. La stérilisation recommandée est uniforme quel que soit le type de matériel : 134°C pendant 18 minutes.”

Autoclaves de classe B
C’est le seul type d’autoclave utilisable en routine en cabinet dentaire.Il est capable de stériliser tout type de charge. produits emballés ou non emballés, pleins, à charge creuse et produits poreux,

Instrumentation rotative (turbines, PAM, CA)

– Tester l’appareil à vide avant son utilisation. Il existe aujourd’hui des appareils qui désinfectent et lubrifient automatiquement les instruments rotatifs.

  • Autres appareils et matériel :
    • 1 La radiographie
    • 2 Détartreur à ultrasons — Bistouri électrique — Lampe à U.V :
    • 3 Les empreintes :

Contrôle :

  • Contrôle de la désinfection :
  • Les mains :

Le test consiste à demander au praticien et à son assistante d’imprimer l’empreinte de son pouce sur une gélose et ceci :

*Mains nues avant et après désinfection.

*Mains nues puis portant les gants pendant le travail. Puis les géloses sont incubées pendant 48h et examinées dans le laboratoire.

L’objectif de ce test est de limiter le nombre de germes pathogènes et de contrôler l’efficacité des produits de désinfection.

  • Les surfaces de travail :

Le test consiste en des prélèvements dans des sites très probables à être contaminés.

  • Le système d’aspiration :

Le test consiste en des prélèvements des différents conduits du système d’aspiration salivaire et chirurgicale

  • Contrôle de la stérilisation

Indicateurs de passage : Se présentent sous forme d’encre déposée sur des rubans adhésifs –pastilles, étiquettes ou sur emballages.

  1. Mesures préventives à prendre :
    1. Aménagement, entretien des locaux et des surfaces :

La maîtrise de la contamination par micro-organismes est liée, entre autres, à l’agencement des locaux et à leur entretien.

Alimentation en air et en eau :

Si des germes sont présents dans les conduites, ils pourront s’y développer. On n’utilisera de préférence dans l’installation que de l’air et de l’eau désinfectés par un système intégré dans l’installation.

Entretien des locaux et des surfaces

L’ensemble des surfaces de la salle de soins situées à proximité de l’unit sont Contaminées de façon plus ou moins importante par des micro-organismes issus des patients, des intervenants et des matériels (contacts manuels, projections, aérosols provoqués par les turbines …).

  1. Protection du patient :
  2. Protection physique :

a. Têtière à usage unique : b. Tabliers de protection à usage unique :

c. Champs opératoires stériles :

  1. Protection du personnel de santé :
    • Formation
    • Protection immunitaire
    • Vaccination
    • Prévention des accidents d’exposition au sang (AES) et liquides biologiques
    • Protection physique
    • Tenue de travail (Tenue professionnelle)
    • Tenue du personnel chargé du traitement du matériel.
    • Les gants
    • Masques
    • Lunettes- écrans
    • Protection chimique
    • Hygiène des mains
  2. Gestion des déchets provenant des cabinets dentaires :

Typologie des déchets :

  • Déchets Assimilables aux Ordures Ménagères (DAOM) :

Papiers, emballages ou déchets mous non contaminés : compresses, gants, gobelets, rouleaux salivaires n’ayant pas été en contact avec le patient ou avec les déchets contaminés.

  • Déchets d’Activité de Soins à Risque (DASR) : A risque toxique et chimique.

Matériaux périmés, médicaments, produits cosmétiques, divers résidus de produits chimiques issus du cabinet ou du laboratoire de prothèse, bains radiologiques, capsules pré-dosées pour amalgame, déchets secs d’amalgame non contaminés.

  • Déchets d’Activité de Soins à Risque Infectieux (DASRI) : A risque physique.

Tout dispositif médical réformé, petite instrumentation réformée, déchets mous contaminés, dents extraites, déchets d’amalgame : secs ou humides contaminés, contenu des séparateurs d’amalgame, déchets spécifiques contaminés (aiguilles, capsules, bistouris, instruments endodontiques, tout dispositif ou instrument coupant, perforant…).

Traitement des déchets :

  • Tri et conditionnement dès la production au cabinet :

Du fait de l’existence de filières d’élimination spécifiques, les déchets doivent être triés dès leur production dans les conteneurs ou emballages réservés à leur élimination.

  • L’élimination des DASRI se fait par d’incinération ou de désinfection.
  • Des entreprises privées proposent un ramassage régulier et fournissent les différents types d’emballages réglementaires.
  • L’élimination peut être confiée à un prestataire de service, par une convention écrite.
  • Le document doit comporter l’identification du producteur et collecteur ainsi que le destinataire et les modalités d’élimination : conditionnement, collecte, transport, installations de traitement.
  • Les documents de suivi sont conservés pendant trois ans.
  • Transport et élimination :

Le transport des déchets à risques infectieux vers le lieu d’incinération ou de désinfection impose un suremballage ou un conteneur agréé.

  • Elimination des déchets d’amalgame :

Les déchets d’amalgame font partie des déchets à risques qu’ils soient contaminés ou non.

Les déchets secs d’amalgame contenus dans le pré-filtre de l’unit ou dans les capsules.

Conclusion :

La protection individuelle au cabinet dentaire fait partie intégrante d’un protocole de prévention de la contamination virale et bactérienne, que tout praticien médecin dentiste, se doit d’appliquer avec rigueur au sein de son cabinet dentaire. Il se doit également de veiller à ce que ce protocole dont les divers volets sont indissociables soit respecté et appliqué par son personnel.

Désinfection, stérilisation, asepsie et antisepsie

Voici une sélection de livres:

Parodontologie Relié – 1 novembre 2005

Guide pratique de chirurgie parodontale Broché – 19 octobre 2011

Parodontologie Broché – 19 septembre 1996

MEDECINE ORALE ET CHIRURGIE ORALE PARODONTOLOGIE

Parodontologie: Le contrôle du facteur bactérien par le practicien et par le patient

Parodontologie clinique: Dentisterie implantaire, traitements et santé

Parodontologie & Dentisterie implantaire : Volume 1

Endodontie, prothese et parodontologie

La parodontologie tout simplement Broché – Grand livre, 1 juillet 2020

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