Analyse alimentaire et recommandations diététiques en santé buccale / Hygiène et prévention
Introduction
Notre alimentation a un impact réel sur notre santé générale et notre santé bucco-dentaire. De nos jours, il est acquis qu’une alimentation déséquilibrée et riche en sucres est l’un des facteurs étiologiques principaux des affections dentaires. L’alimentation est donc l’un des principaux axes de prévention bucco-dentaire dans notre pays aujourd’hui.
Or, notre mode de vie et notre état de santé général influent sur notre alimentation et par conséquent doivent être pris en compte dans les mesures de prévention.
Définitions
La diététique
La diététique est une discipline qui, grâce à l’alimentation, vise à améliorer l’état nutritionnel, à réduire le risque de développer certaines maladies ou leurs complications, et à optimiser l’état de santé et la qualité de vie des personnes à tous les âges de la vie. Elle s’appuie sur des recherches scientifiques et prend en compte la dimension culturelle et psychologique ainsi que la notion de plaisir qui se rattache aux habitudes de vie.
Cette discipline est mise en œuvre au travers d’actions d’information, d’éducation, de rééducation, ou de recherche, dans le champ de l’alimentation et de la santé.
Analyse alimentaire
L’analyse alimentaire vise à vérifier la conformité des rations alimentaires du patient en fonction des recommandations nationales. À l’issue de l’évaluation du journal diététique, les comportements alimentaires potentiellement dangereux pour la santé bucco-dentaire sont mis en évidence :
- Grignotage
- Collations entre les repas
- Collations en fin de soirée
- Fréquence et quantité de prise d’aliments sucrés et de boissons caloriques
- Consommation de boissons ou aliments acides
Lorsque de trop nombreuses erreurs nutritionnelles apparaissent, il est préférable d’orienter le patient vers un médecin nutritionniste. Dans le cas de légers dérèglements, il est possible de tirer des conseils simples et des recommandations éducatives.
Le rôle des différents nutriments
Le fonctionnement, la croissance et la bonne santé de notre organisme dépendent d’un apport alimentaire quotidien en nutriments. Les besoins nutritionnels de base peuvent être divisés en deux catégories : les macronutriments (protéines, lipides, glucides) et les micronutriments (vitamines, minéraux et oligo-éléments). Sur les six classes, seuls les protéines, les glucides et les lipides apportent de l’énergie. Cependant, le corps ne peut utiliser cette énergie sans les quantités adéquates de vitamines et de minéraux.
Les macronutriments
Les protéines
Une protéine est constituée par un enchaînement d’acides aminés. Lors de la digestion, et sous l’action d’enzymes spécifiques, ces chaînes sont scindées, libérant ainsi les acides aminés. Il faut que tous les acides aminés soient présents pour que notre organisme puisse synthétiser ses propres protéines.
Certains acides aminés peuvent être fabriqués par l’organisme, mais d’autres doivent obligatoirement être fournis par l’alimentation. Ils sont appelés « acides aminés indispensables ».
Principales sources de protéines
- Produits d’origine animale : viande, poisson, œuf et produits laitiers
- Protéines végétales : noix, graines, produits céréaliers
- Certains légumes riches en protéines participent également à la couverture des besoins de l’organisme
Rôles des protéines
- Rôle énergétique : Elles sont indispensables au bon fonctionnement de notre corps.
- Rôle de construction : Elles participent à la création de tous les tissus vivants de l’organisme ainsi qu’au renouvellement de la peau, des cheveux, des ongles, etc.
- Rôle fonctionnel : Elles sont une aide précieuse dans la défense de l’organisme contre les maladies.
Équivalence énergétique
1 g de protides = 4 kcal = 17 kJ. Les protéines doivent représenter de 10 % à 35 % des apports énergétiques quotidiens.
Les lipides
Les sources alimentaires de lipides sont animales (œufs, viandes, poissons, charcuteries, beurre, crème et fromages) ou végétales (huiles, margarine et fruits oléagineux). Les lipides sont constitués d’acides gras saturés ou insaturés.
Types d’acides gras
- Acides gras saturés : Principalement d’origine animale. Apportés en excès, ils favorisent la formation de dépôts à l’intérieur des artères (artériosclérose) et augmentent notamment le cholestérol total.
- Acides gras mono-insaturés : Comme l’acide oléique, d’origine végétale et animale. Ils diminuent le « mauvais » cholestérol (HDL), sans modifier le « bon » cholestérol (LDL). Les huiles de colza et d’olive sont particulièrement riches en acides gras mono-insaturés.
- Acides gras poly-insaturés : Présents en grande quantité dans les huiles végétales et dans le poisson. Ils ne peuvent être synthétisés par l’organisme et doivent donc être apportés par l’alimentation.
Rôles des lipides
- Rôle structural : Fabrication de toutes nos cellules, du système hormonal et de toutes nos membranes cellulaires (le cerveau, par exemple, est constitué pour moitié de matières grasses).
- Rôle énergétique : Apportent l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’organisme.
- Rôle fonctionnel : Régulent de multiples fonctions physiologiques.
Équivalence énergétique
1 g de lipides = 9 kcal = 38 kJ. Les lipides doivent représenter de 20 % à 35 % des apports énergétiques quotidiens (dont 10 % au maximum de graisses saturées).
Les glucides
Les aliments sources de glucides sont :
- Féculents (céréales, légumineuses, pommes de terre, riches en amidon)
- Légumes verts
- Produits sucrés
- Fruits frais et séchés
Rôles des glucides
- Rôle énergétique : Fournir de l’énergie aux cellules du corps humain.
- Régulation de l’appétit : Les glucides complexes, et surtout les fibres, jouent un rôle important dans la régulation de l’appétit.
- Hyperglycémiants : Cette caractéristique est particulièrement appréciée chez le sportif de haut niveau ou encore chez le diabétique en cas d’hypoglycémie.
Les glucides constituent notre principale source d’énergie en nous fournissant du glucose, combustible de toutes les cellules de notre corps. Les sucres sont indispensables pour les efforts physiques comme intellectuels. Le sucre est notamment le principal carburant du cerveau, qui consomme en moyenne 120 grammes de glucose par jour.
Équivalence énergétique
1 g de glucose = 4 kcal = 17 kJ. Les glucides doivent représenter de 45 % à 65 % des apports énergétiques quotidiens.
Les micronutriments
Les micronutriments (vitamines, oligo-éléments, etc.) ne peuvent être produits par le corps.
Les vitamines
Vitamines antioxydantes
- Vitamine A : Tonifie la zone oculaire.
- Vitamine C : Aide le corps à fabriquer le collagène, possède une action sur le système immunitaire.
- Vitamine E : Joue un rôle important dans le processus digestif.
Autres vitamines
- Vitamines du groupe B : Utiles pour le système nerveux.
- Vitamine D : Participe à des centaines de fonctions du corps.
- Vitamine K : Joue un rôle dans la coagulation du sang et dans la consolidation des os.
Oligo-éléments
Un oligo-élément est une substance minérale. Leurs rôles incluent :
- Sodium : Réserves d’eau du corps, régulation de l’équilibre acido-basique, sucs digestifs.
- Potassium : Réserves d’eau du corps, régulation de l’équilibre acido-basique, croissance cellulaire.
- Calcium : Os et dents, régulation du système neuromusculaire, coagulation.
- Magnésium : Os et dents, contraction musculaire.
- Phosphore : Os et dents, fonctions cellulaires, métabolisme énergétique.
- Fer : Transport, stockage et activation de l’oxygène, système immunitaire, métabolisme énergétique.
- Zinc : Système immunitaire, enzyme du métabolisme, stockage de l’insuline.
- Iode : Fonctionnement de la thyroïde.
- Fluor : Os et dents.
Recommandations diététiques
Les conseils nutritionnels donnés au patient s’adapteront selon :
- Sa personnalité
- Son savoir et ses connaissances
- Ses doléances
- Ses goûts
- Son choix alimentaire (composition et type de régime alimentaire)
- Sa prise alimentaire proprement dite (fréquence et conditions de l’environnement)
Étapes des recommandations
Première étape : Explications simples
Expliquer au patient avec des mots simples :
- Comment se développe une carie et les maladies parodontales.
- Que son comportement alimentaire intervient directement sur sa santé générale et sa santé bucco-dentaire.
Deuxième étape : Ciblage des habitudes néfastes
Avec l’aide du patient, cibler ses habitudes néfastes. Les attitudes fondamentales à mettre en place sont les suivantes :
- Manger au petit déjeuner.
- Ne pas sauter de repas et se limiter à 3 repas complets par jour.
- Éviter les grignotages entre les repas.
- Ne pas manger de sucreries dans certaines conditions (devant la télévision ou l’ordinateur, en voiture, avant d’aller se coucher, etc.).
- Associer bonbons et confiseries aux moments festifs occasionnels (anniversaire) et suivre l’absorption par un brossage efficace des dents.
- Limiter les collations et encourager les repas à table, en prenant autant que possible son temps pour mastiquer et apprécier.
- Ne pas négliger les apports en calcium et en fluor.
- Améliorer son hygiène bucco-dentaire.
- Pratiquer une activité physique régulière.
- Manger au moins cinq portions de fruits et légumes par jour pour diminuer le risque de contracter des maladies cardiovasculaires et certains cancers.
- Consommer de 2 à 4 portions de lait et de produits laitiers chaque jour.
- Limiter l’utilisation de matières grasses et de sel dans la préparation des repas.
- Opter pour les graisses poly et mono-insaturées que l’on trouve dans les huiles végétales, les noix et les poissons gras.
- Limiter la consommation de graisses saturées, présentes essentiellement dans la viande rouge et les produits laitiers non allégés, car celles-ci augmentent le mauvais cholestérol.
- Éviter les acides gras que l’on trouve dans les aliments frits, les produits de boulangerie et certaines margarines dures.
- Privilégier les sucres lents : céréales, pommes de terre, légumineuses.
- Limiter la consommation de sodas, surtout en dehors des repas, et opter autant que possible pour l’eau.
- Éviter les mélanges graisses-sucres (crêpes aux fromages, desserts au chocolat, etc.).
Principes fondamentaux
L’essentiel est de rappeler les trois composantes de l’acte de manger : plaisir, nourrir, réunir. Sacrifier une de ces composantes, c’est courir tout droit vers la catastrophe.
Aucun aliment n’est mauvais en lui-même pour l’équilibre alimentaire ou la santé, c’est la fréquence de sa consommation qui peut entraîner à terme un effet délétère sur l’état de santé.
Conclusion
Alimentation, santé bucco-dentaire et santé générale sont intimement liées, et les médecins dentistes, en première ligne pour le dépistage des signes de malnutrition, doivent se rappeler qu’ils prennent en charge un patient et pas juste une bouche.
Analyse alimentaire et recommandations diététiques en santé buccale / Hygiène et prévention
La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes. Les étudiants en médecine dentaire doivent maîtriser l’anatomie dentaire et les techniques de diagnostic pour exceller. Les praticiens doivent adopter les nouvelles technologies, comme la radiographie numérique, pour améliorer la précision des soins. La prévention, via l’éducation à l’hygiène buccale, reste la pierre angulaire de la pratique dentaire moderne. Les étudiants doivent se familiariser avec la gestion des urgences dentaires, comme les abcès ou les fractures dentaires. La collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de santé optimise la prise en charge des patients complexes. La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes.
Analyse alimentaire et recommandations diététiques en santé buccale / Hygiène et prévention

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.
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