LES KYSTES DES MAXILLAIRES
INTRODUCTION
- Les kystes des maxillaires sont des lésions intra osseuses, qui peuvent être odontogéniques ou non odontogéniques,
- Histologie : présence d’une enveloppe épithéliale continue ou discontinue, kératinisée ou non, et un contenu liquide, semi-liquide ou solide.
- Symptomatologie d’appel est fruste, voire inexistante. Dans certains cas, les signes cliniques apparaissent lorsque les lésions ont atteint un volume important, à un stade d’extériorisation
- Diagnostic post opératoire : anatomo-pathologique, qui par ailleurs permet le suivi des cas suspects.
- Definition d’un kyste
- Le mot kyste vient du grec « kustis » qui signifie « vessie ».
- De nombreuses définitions des kystes ont été proposées : Nous retenons celle de Schear :
« un kyste est une cavité pathologique qui présente un contenu liquide, semi-liquide, ou aérique et qui n’est pas créé par l’accumulation de pus. Il est bordé par un épithélium qui peut être soit continu soit discontinu ».
- Caractéristiques des kystes
- Les kystes des maxillaires : sont des lésions intra-osseuses, possédant une structure histologique particulière caractérisée par la présence d’une enveloppe épithéliale, kératinisée ou non kératinisée, semi-liquide ou solide.
- Le contenu kystique : peut-être liquide ou semi-liquide.
- La paroi : composée le plus souvent d’un conjonctif lâche ou à prédominance fibreuse.
- La tuméfaction osseuse : circonscrite et indolore passe par quatre phases :
-Phase de latence, Phase de déformation , Phase d’extériorisation, Phase de complication
- Signes dentaires associés : déplacements et mobilité
- Signes radiologiques :
- La géode : cavité très claire, aux contours réguliers, entourée d’un fin liseré blanchâtre
résulte d’une perte de substance osseuse.
- La lacune : diminution de la densité radiographique qui se traduit par une image claire limitée, dont le contour n’est pas marqué par une ligne dense
- Classification des kystes des maxillaires (OMS 2017)
Kystes odontogènes d’origine inflammatoires
- Kyste radiculaire
- Kyste collatéral inflammatoire
Kystes odontogéniques et non odontogéniques liés au développement
- Kyste dentigère
- Kératokyste odontogénique
- Kyste périodontal latéral et kyste odontogénique botyroidal
- Kyste gingival
- Kyste odontogénique glandulaire
- Kyste odontogénique calcifiant
- Kyste odontogénique ortho kératinisé
- Kyste nasopalatin
- Etude anatomo-clinique des kystes des maxillaires
- Kystes odontogéniques d’origine inflammatoire
- Kyste radiculaire
Le plus fréquents de tous les kystes des maxillaires. Observables à tout âge, cependant une prédilection pour la denture permanente.
Etiologie
le plus souvent dus aux complications infectieuses des
pulpopathies non ou insuffisamment traitées. Kystes radiculaires
Evolution
L’évolution du kyste se fait selon trois phases :
- Phase d’initiation : les cellules épithéliales provenant des débris de Malassez sont stimulées par des mécanismes divers tels que les hormones de croissance et les antigènes bactériens.
- Phase de cavitation, où il se forme des cordons épithéliaux qui se rejoignent et qui entourent les tissus de granulation,
- Phase d’expansion ; cette expansion serait due à l’action de la pression osmotique et hydrostatique active.
Situation : intéresse la portion antérieure des maxillaires et les branches horizontales de la mandibule.
Clinique : souvent asymptomatique et sa découverte est fortuite radiologique.
Radio : géode unique, arrondie ou ovale, homogène, appendue à l’apex de la dent mortifiée. Sa taille est de 10 mm et plus , la présence d’un liseré de condensation périphérique le fait différencier du granulome.
L’évolution ; du kyste radiculaire est lente.
Complications :
- Complications infectieuses : rarement la suppuration intra kystique peut provoquer un phlegmon périmaxillaire, un abcès palatin, une ostéite sous-jacente…
- Complications mécaniques : fracture mandibulaire en cas d’extension considérable principalement sur des espaces édentés. ; mobilité et déplacement dentaire ; parfois même une rhizalyse.
Diagnostic différentiel :
- Granulome péri apical
- Abcès palatin
- Améloblastome
Le Kyste résiduel :
sous-type de Kyste radiculaire,
Radiotransparence bien définie sur un site d’extraction dentaire précédente alors que le kyste radiculaire n‘a pas été totalement éliminé lorsque la dent incriminée a été extraite.
généralement retrouvé isolé dans l’os maxillaire ou mandibulaire dans un secteur partiellement ou totalement edenté.
résulte du développement d’un kyste radiculaire ou d’un granulome non extirpé
après avulsion de la dent causale.
Les signes révélateurs sont identiques a ceux précédents.
- Kyste collatéral inflammatoire
- Ce kyste est défini par son siège particulier dû à son étiologie.
- Une fracture radiculaire, un canal aberrant, mais le plus souvent une fausse route lors d’un traitement canalaire avec perforation accidentelle de la racine ou du plancher pulpaire sont à l’origine du granulome, puis du kyste inflammatoire.
- Siège de prédilection: prémolaires et molaires inférieures
- Kystes odontogènes et non odontogènes liés au développement
- Kyste dentigère
Le kyste dentigère adhère au collet d’une dent incluse et entoure sa couronne,
( le plus souvent permanente notamment la dent de sagesse inferieure et la
canine supérieure ) .
Origine : Il se constitue par accumulation de sérosités entre la couronne dentaire déjà formée et les assises épithéliales de l’émail devenues inactives (théorie inflammatoire).
Radio: image radio claire bien
circonscrite, entourant la seule couronne d’une dent incluse.
kyste dentigère en rapport avec une 48 incluse
- Kératokyste odontogénique
- Représente 14% des kystes des maxillaires,
- Peut survenir à tout âge
- Siège de prédilection : mandibule (région postérieure et branche montante)
- Caractérisé par une importante kératinisation de sa bordure malpighiennes,
une croissance agressive et une forte tendance à la récidive.
- Taille importante : +/- symptomatique ( douleur et fistule )
Radio :
Géode, homogène, ronde ou ovale, au contour régulier. Les images poly géodiques prennent un aspect en « bulles de savon ».
Kératokyste odontogénique
- Kyste périodontal latéral et kyste odontogénique botryoïdal
- C’est un kyste non inflammatoire se développant dans la membrane parodontale d’une dent vivante qui a fait son éruption. Il se situe ainsi à coté ou entre les racines de cette dent.
Cliniquement : De taille inférieure à 1 cm, il est asymptomatique et sa
découverte est généralement fortuite
- Radio: radio clarté ronde ou ovoïde uni- ou multiloculaire, bien circonscrite au
tiers supérieur de la racine, sans résorption de la racine.
- Evolution : lente et insidieuse et n’atteint jamais une grande taille.
Remarque:
Le kyste odontogène botryoïde est une variante multiloculaire souvent volumineuse du kyste périodontal latéral.
C’est une forme récidivante composée d’une multitude de petits kystes et d’amas de cellules épithéliales et qui peut être confondu, à cause de sa tendance à la récidive, avec un kératokyste.
- Kyste gingival
Peu fréquent, survient en gencive attachée ou libre ; parfois la papille Chez l’adulte ( 5e et 6e décennie ) :
- Petit nodule de moins de 1cm , bien circonscrit ; qui soulève une
gencive d’aspect et de couleur normale .
- Gencive de la région prémolaire/canine mandibulaire: +++
Chez le nouveau né ( nourrisson) :
- Les perles d’Epstein : de la naissance à 3 mois
- des nodules kystiques ( 1à 3 mm), indolore, de couleur blanc- jaunatre qui sont plutôt trouvés sur la crête alvéolaire édentée ou le long du raphé palatin .
Radiologiquement, le kyste n’est pas visualisable.
Kyste gingival chez un adulte
Kyste gingival chez un nourrisson
- Kyste glandulaire odontogénique
Rare,
sans signes cliniques et radiologiques spécifiques
à prédominance mandibulaire antérieure.
Kyste glandulaire odontogène, région 42-44
- Kyste odontogénique calcifiant
. Radiologie :
- Au début, il n’est pas calcifié et se présente comme une image radioclaire uniloculaire; avec la maturation il développe des calcifications et donne l’impression d’être une tumeur solide.
Critères essentiels de diagnostiques :
- Architecture kystique
- Histologie : De nombreuses cellules fantômes
- Kyste odontogénique ortho kératinisé
- Rare
- Critères essentiels de diagnostique :
- Zones dentées de la mandibule
- Revêtement épithélial avec orthokératinisation
- Kyste nasopalatin
- le kyste non odontogène le plus fréquent
- issu de restes épithéliaux du canal nasopalatin, qui prolifèrent à la suite d’une stimulation aspécifique.
- De découverte fortuite ( examen radiologique)
- Le diagnostic définitif : examen clinique et
histopathologique. Kyste nasopalatin
- TRAITEMENT
- Traitement non chirurgical
Perforation de la paroi kystique , drainage du kyste et une obturation canalaire parfaite .
- Traitement chirurgical
- Kystectomie
Définition : technique conservatrice qui vise à extirper la totalité de la tumeur.
permet de préserver les dents et le maximum de tissu osseux
Avantage :
- cicatrisation rapide lorsque la plaie est suturée. pas de récidive.
- analyse histopathologique de la totalité de la pièce opératoire.
Inconvénients : risque de lésion ou de perte d’élément anatomique de voisinage
- Marsupialisation ou kystotomie :
Définition :
Consiste essentiellement à transformer le kyste en une cavité accessoire de la cavité buccale ; pour réduire la pression intra kystique et permettre ainsi à la cavité de diminuer progressivement de taille.
Indications :
- kystes de grande dimension : risquent d’accidents post opératoires(fracture ouverte) .
- kyste dentigère : permet la conservation du germe dentaire, on assiste à l’évolution normale de la dent retenue qui vient prendre position sur l’arcade
surveillance clinique et radiographique : détecter une éventuelle récidive.
- Premier contrôle radiologique : entre 3 et 4 mois après exérèse du kyste
- Poursuivre les contrôles jusqu’à réossification complète.
Conclusion
- Le rôle du praticien est de traiter les nombreuses lésions qu’il est amené à découvrir chez ses patients.
- Le diagnostic préalable à tout traitement est basé sur la clinique, la radiographie qui reste le seul moyen d’investigation préopératoire.
- L’examen le plus précis demeure l’analyse anatomopathologique. L’intérêt de ce diagnostic, post chirurgical, est de permettre malgré tout au thérapeute de réintervenir, le cas échéant, en cas d’erreur de diagnostic ou de n’assurer qu’une surveillance postopératoire devant le caractère bénin de la majorité des kystes.
Bibliographie
- Nadine Martin-Duverneuil.Michelle Auriol. Les tumeurs maxillo-faciales.S-auramps médical 2004.
- Norbert Schwenger. Chirurgie dentaire .Lavoisier ; Médecine Sciences 2015(174-194).
- Robert Cavézian Gérard Pasquet .Cône beam.imagerie diagnostique en odontostomatologie. Elsevier Masson.2011 .p 438-497.
- Stuart C. White, DDS, PhD. Michael j .Pharoah, DDS, MSC, FRCD (C).Oral Radiology. Principles and Interpretation .Mosby 2000.p 438-497.
LES KYSTES DES MAXILLAIRES
Une bonne hygiène bucco-dentaire est la base de la prévention des caries et des maladies parodontales.
La maîtrise des techniques d’anesthésie locale améliore le confort du patient et l’efficacité des soins.
Un diagnostic précis et une planification rigoureuse garantissent la réussite des traitements dentaires.
Les progrès en implantologie offrent des solutions fiables pour restaurer les dents manquantes.
Communiquer clairement avec le patient renforce la confiance et favorise l’observance des soins.
Se former régulièrement permet d’intégrer les dernières avancées en dentisterie.
Adapter sa prise en charge aux enfants nécessite de la patience et des techniques spécifiques.
LES KYSTES DES MAXILLAIRES

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.