EPIDEMIOLOGIE DES MALADIES PARODONTALES
INTRODUCTION :
L’épidémiologie des maladies parodontales est l’un des aspects les plus importants et les plus complexes de l’épidémiologie bucco-dentaire, car les changements pathologiques dans les maladies parodontales impliquent à la fois des tissus mous et durs.
Afin de mesurer l’incidence, la prévalence et la gravité des maladies parodontales, leur relation avec d’autres facteurs et l’évaluation des besoins de traitement, des indices spéciaux ont été conçus pour fournir une mesure objective des caractéristiques identifiables.
- DEFINITIONS / GENERALITES:
L’épidémiologie est l’étude de la santé et des maladies dans les populations et de la façon dont ces états sont influencés par l’hérédité, la biologie, l’environnement physique, l’environnement social et le comportement personnel.
L’épidémiologie est un aspect central des soins de santé bucco-dentaire et doit être considérée comme un outil important pour l’analyse des besoins de la population en soins dentaires, la planification de programmes appropriés de promotion de la santé dentaire.
La santé publique fait référence à des mesures collectives visant à améliorer la santé de la population. Elle met donc l’accent sur la santé des groupes de la population.
L’incidence d’une maladie correspond au nombre de nouveaux cas survenus pendant une période donnée dans une population déterminée.
La prévalence correspond au nombre de cas observés dans une population déterminée à un moment donné.
- TYPES D’ETUDES EPIDEMIOLOGIQUES :
- ETUDES D’OBSERVATION
- Études descriptives:
- Mesurent l’état de santé de la population, étudient la distribution des maladies dans des populations définies en fonction des caractéristiques des individus (âge, sexe), du temps et de
- Études descriptives:
l’espace, peuvent permettre de suspecter des facteurs dont l’association statistique à la maladie (facteur de risque) est vérifiée par l’épidémiologie analytique.
- Enquêtes transversales: “Cross-sectional studies”
-Permettent de déterminer la prévalence du problème de santé (nombre de cas de la maladie présents dans la population à un instant donné): appelées enquêtes de prévalence.
- Elles sont souvent réalisées à partir d’un échantillon représentatif de la population étudiée dans lequel chaque sujet est examiné une fois.
- Enquêtes longitudinales:
-Elles permettent de mesurer l’évolution d’un problème de santé dans le temps c’est-à-dire de déterminer l’incidence (nombre de nouveaux cas de maladie dans une population, pendant une période donnée):appelées enquêtes d’incidence.
-Ces enquêtes imposent le suivi des sujets (soumis à des examens répétés) de la population étudiée ou d’un échantillon représentatif de celle-ci.
- Études analytiques :
-Analysent les relations entre l’exposition à un facteur de risque et un état de santé.
-Elles permettent d’établir des liens de causalité, sont toujours comparatives.
- Enquêtes exposé-non exposé ou études de cohorte: “cohort studies”
-portent au départ sur un groupe de personnes (cohorte) exemptes de maladie, qui sont classées en plusieurs sous-groupes selon leur exposition à la cause potentielle d’une maladie.
- Consistent à comparer la proportion de malades observée entre le groupe de sujets exposés à un facteur de risque et le groupe de sujets non exposés à ce facteur de risque .
- Peuvent être aussi bien rétrospectives que prospectives.
- Enquêtes cas-témoins: “case-control studies”
-Offrent un moyen relativement simple d’étudier les causes des maladies, en particulier des maladies rares.
-Les enquêtes cas-témoins consistent à comparer la fréquence d’exposition antérieure à un (ou plusieurs) facteur(s) de risque dans un groupe de « cas » atteints de la maladie étudiée, et dans un groupe de « témoins » indemnes de celle-ci.
- ÉTUDES EXPERIMENTALES:
Ces études s’apparentent aux études de cohortes mais, contrairement aux études analytiques, le facteur d’exposition est choisi par les épidémiologistes.
Ce sont des études d’intervention permettant de tester la validité d’une hypothèse précise, par exemple l’efficacité d’un traitement. Dans les essais randomisés, les populations constituant le groupe expérimental et le groupe témoin sont constituées au hasard
- OBJECTIFS DE L’ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE DES MALADIES PARODONTALES :
-Evaluer l’ampleur du problème parodontal au niveau national, régional, local (fournir des données sur la prévalence des maladies parodontales).
-Identifier les besoins de la population en prévention et le traitement pour les problèmes parodontaux.
-Fournir des informations sur la sévérité et la progression de la maladie et donner une indication si le niveau est en augmentation ou en diminution.
-Identifier les sous-groupes à haut risque dans la population.
-Déterminer dans quelle mesure les services de santé dentaire existants répondent au besoin actuel pour les soins.
IV-INDICES PARODONTAUX:
Un indice est une expression numérique de critère diagnostic défini.
Un indice doit répondre aux critères suivants :
- La mesure de l’indice doit être à la fois sensible et spécifique.
- Il doit être simple à utiliser et à interpréter.
- Il doit être objectif, fiable et reproductible.
- Il doit être rapide à déterminer et facilement utilisable par le personnel soignant.
- Il doit être exploitable statistiquement.
- Il doit permettre la comparaison avec d’autres populations.
Les principaux indices utilisés, identifiés dans la littérature, sont groupés en :
- indices de plaque mesurant la quantité e la plaque dentaire.
- indices gingivaux mesurant la quantité d’inflammation gingivale.
- indices de la maladie parodontale mesurant la sévérité des maladies parodontales à travers des indices composites.

- LES INDICES DE PLAQUES:
Il existe 4 moyens d’enregistrement de la plaque dentaire : la sonde, l’évaluation à l’ œil nue, l’utilisation d’un révélateur de plaque, la combinaison sonde +révélateur de plaque.
L’indice classiquement utilisé en recherche est l’indice de plaque de Silness et Loe.

- INDICES GINGIVAUX :
Les indices gingivaux enregistrent l’inflammation gingivales soit à l’œil nue, soit en provoquant un saignement de gencive, soit en constatant un saignement spontané, soit en utilisant la combinaison inflammation visible + saignement.
L’indice classiquement utilisé en recherche est l’indice gingivalde Loe et Silness .
- INDICE DE MALADIES PARODONTALES:
Ces indices composites très critiqués sont limités aux études épidémiologiques.
Les indices parodontaux nécessitent d’être connus afin d’interpréter les études épidémiologiques observationnelles.

- INDICE CPITN:
Cet indice a été créé en 1978 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) afin d’évaluer les besoins des populations en traitements parodontaux.
Il prend en compte les trois paramètres suivants:
La présence d’une inflammation gingivale, la présence de tartre et l’existence d’une poche parodontale.


V-DISTRIBUTION DES MALADIES PARODONTALES DANS LE MONDE :
- Épidémiologie des gingivites:
- En France: enquête nationale représentative réalisée entre 2002 et 2003 chez 2 144 sujets âgés de 35 à 64 ans, a observé dans un sous-échantillon de 1 744 sujets que plus de 69 % des individus présentaient un saignement au sondage ou un saignement spontané. Ces données montrent que la prévalence de l‘ inflammation gingivale est très élevée en France.
- En Chine, Corbet et al ont observé sur un échantillon de plus de 2 800 Chinois adultes que 65 % des sujets figés de 35 à 44 ans et 55 % des sujets âgés de 65 à 74 ans étaient atteints d’une gingivite.
- En Australie, la National Survey of Adult Oral health (NSAOH, 2004-2006) a montré que 20
% environ des sujets âgés de plus de 15 ans présentaient un saignement au sondage ou un saignement spontané.
En résumé, les gingivites uniquement associées à la plaque sont moins fréquentes que celles associées à la présence de tartre. Chez l’adulte, leur prévalence est augmentée après 65 ans. Les gingivites pourraient être en voie de diminution dans les pays industrialisés.
- Épidémiologie des parodontites chroniques:
- En Amérique, une étude nationale 2009-2010 a mis en évidence, à partir d’un échantillon de 3 742 sujets, que plus de 47 % d’adultes étaient atteints de parodontite. La répartition était la suivante : 8,7 % des adultes étaient atteints d’une parodontie légère, 30 % d’une parodontite modérée et 8,5% d’une parodontite sévère.Par ailleurs, 32,9 % des sujets âgés de 35 à 49 ans présentaient au moins un site avec une perte d’attache de 5 mm ou plus contre 67% chez les adultes figés de 65 ans ou plus. De même, 52 % des hommes avaient au moins un site avec une perte d’attache de 5 mm ou plus contre 35 %chez les femmes.
- En France, l’enquête nationale réalisée en 2002-2003 a montré que 18,7 % des 2 132 adultes âgés de plus de 35 ans présentaient plus de 30 % des sites avec une perte d’attache de plus de 5 mm, ce qui correspond à la définition de la parodontite sévère généralisée
,26,8 % présentaient plus de 30 % de sites avec une perte d ‘ attache de 1 à 2 mm (parodontite légère généralisée) et 25,1 % une perte d ‘attache de 3 – 5 mm (parodontite modérée généralisée). Les hommes étaient également plus souvent atteints que les femmes (58 % des cas de parodontite sévère localisée ou généralisée contre 42 % pour les femmes).
En résumé, ces études confirment l’augmentation de la prévalence de la parodontite chronique parallèlement à l’âge. Elles montrent une prévalence importante quelle qu’en soit la définit ion et une fréquence plus importante chez les sujets de sexe masculin.
- Épidémiologie des parodontites agressives:
- Aux États-Unis, une étude réalisée sur plus de 1 1 000 enfants âgés de 14 à 17 ans a montré que la prévalence des parodontites agressives localisées était de 0,5 % et celle des parodontites agressives généralisées de 0,1 % .Dans une étude réalisée sur plus de 14 000 enfants âgés de 13 à 17 ans, une prévalence plus importante des parodontites agressives localisées ( 1,0 %) et généralisées ( 1,6 %) chez les Afro-Américains que chez les Hispano-
Américains (0,3 % et 0,2 % respectivement) et chez les Américains blancs (0,05 % et 0,01
%).
- En Finlande, une étude réalisée sur des adolescents âgés de 16 ans, une prévalence des parodontites agressives de 0,1 % .
- En Jordanie, une étude indique une prévalence de parodontites agressives de 2,2 % .
- Au Japon, une étude réalisée chez 641 étudiants âgés de 19 à 28 ans a montré une prévalence des parodontites agressives de 0,5 % .
- Au Maroc , une étude réalisée chez 700 collégiens indique que 2,6 % étaient atteints d’une parodontite agressive
En résumé, à la lumière des données limitées dont nous disposons, il semble dégager une tendance vers une prévalence plus élevée, bien que faible, dans les pays non industrialisés par rapport aux pays industrialisés.
CONCLUSION :
Les résultats des études épidémiologiques montrent clairement la très forte prévalence des maladies parodontales dans la population mondiale nécessitant la mise en place de traitements complexes.
Le véritable enjeu des prochaines années est la définition de marqueurs et de facteurs de risques qui permettraient d’identifier plus précisément les groupes de sujets à risque nécessitant l’application de mesures préventives.
EPIDEMIOLOGIE DES MALADIES PARODONTALES
Une occlusion équilibrée est cruciale pour la fonction masticatoire et la santé articulaire.
Le contrôle de la plaque dentaire reste la meilleure prévention contre les gingivites.
L’empreinte numérique transforme les workflows en prothèse et orthodontie.
Un bon éclairage opératoire améliore la précision des préparations cavitaires.
L’occlusion influence la mastication et l’équilibre de l’articulation temporo-mandibulaire.
L’analyse du sourire guide les traitements esthétiques antérieurs.
La gestion du stress pré-opératoire fait partie intégrante de la prise en charge.
EPIDEMIOLOGIE DES MALADIES PARODONTALES

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.