Les films dentaires, leurs traitements et les facteurs influençant leurs qualités
- Introduction :
Depuis la découverte des RX en 1895 par le physicien WILHELM CONRAD ROENTGEN le domaine de la radiologie n’a cessé de connaitre le progrès afin de fournir des diagnostics radiologiques qui sont d’un intérêt capital pour traiter les patients.
Le progrès dans le domaine de l’impression et le tirage des films a aussi connu une remarquable avancée technologique, du traitement du film en chambre noire (développement manuel ou automatique) vers une technologie d’impression en lumière du jour.
- Les films radiographiques argentiques : Il est composé de 2 éléments :
*L’émulsion : mélange de sels d’argent et de gélatine, elle est la partie réactive aux rayons X et à l’exposition lumineuse sur le même principe que les appareils photos argentiques. C’est elle qui donne sa couleur noire au film radiographique : elle noircit là où le film est exposé aux rayons X et reste claire aux endroits peu ou pas exposés.
*Le film : composé de plastique, il sert de support à l’émulsion dont il est recouvert en fines couches. Le film argentique était utilisé comme capteur d’impression des clichés : le patient était positionné entre l’appareil de radiographie (qui émet les rayons X) et le capteur (film argentique positionné dans une « cassette »). Les rayons traversaient le corps et venaient faire plus ou moins réagir le film en
fonction des zones (os, tissus, …).
- Les principaux films dentaires :
- Radiographie rétro-coronaire (Bite-wing) radiographie rétro-coronaire ou Bite-wing est très courante et est souvent prise à titre préventif car elle permet de voir toute carie entre les dents ou sous la ligne gingivale. Le terme bite-wing vient de la façon dont les patients doivent mordre le film radiographique. Ces types de radiographies peuvent être prises directement sur le fauteuil du dentiste.
- Radiographie panoramique : La radiographie panoramique utilise un appareil spécial qui prend une image de toutes vos dents supérieures et inférieures. Le résultat est une image en 2D de votre bouche en 3D.
- Radiographie céphalométrique : Une projection céphalométrique est une radiographie dentaire d’un côté de la tête entière. Les orthodontistes l’utilisent souvent pour voir comment les dents et les os des mâchoires s’ajustent afin de mieux créer un plan de traitement qui implique toute la bouche
- Radiographie à faisceau conique : Les rayons X CBCT, “cat-scan” ou “cone beam” sont une méthode d’imagerie qui utilise une technologie informatisée pour convertir des images en deux dimensions en une image en trois dimensions (3D). Par rapport à une radiographie dentaire bidimensionnelle
traditionnelle qui montre une image plane, l’image en 3D montre toutes les dimensions et tous les aspects des dents et de l’os environnant.
- Radiographie retro-alvéolaires : Ce type de radiographie dentaire permet de capturer une image de la dent entière, y compris un peu au-delà de la racine de la dent.
- Le traitement des films radiologiques :
- Le traitement conventionnel (le développement) : L’action des photons sur le film se traduit par la réduction d’ions d’argent en argent métallique : l’image latente, qui ne se traduit par aucune
modification physique visible. Le développement va transformer cette image latente en image visible. Initialement développés en chambre noire, d’abord manuellement puis dans des développeuses automatiques, les films ont été en dernier lieu développés dans des systèmes dits « plein-jour ».
*Les étapes du développement : Le développement du film comporte quatre étapes :
-La révélation – La fixation – Le lavage – Le séchage.
- La révélation : Lors du développement proprement dit, le film est plongé dans un révélateur. Celui-ci est un réducteur qui transforme les ions argent en atome d’argent métallique, noir et visible sur le film. Cette étape est cruciale et doit se dérouler à température constante et temps de développement constant. Le révélateur est une solution chimique dont l’action est de réduire totalement les grains porteurs de germes d’image latente.
L’agent réducteur du révélateur est un mélange d’hydroquinone et de phénidone, dont l’action est synergique. La réaction se déroule en milieu alcalin (pH 10 à 11,5) grâce à de l’hydroxyde de sodium (NaOH), des carbonates ou des borates de sodium. Un conservateur, le sulfite de sodium, réagit avec le réducteur oxydé et l’air dissous pour former des sulfonates solubles. Le temps de développement est donc un facteur fondamental. S’il est trop court, la réduction des grains n’est que partielle. S’il est trop long, des Ag métalliques peuvent diffuser et servir de germe aux grains non exposés.
- La fixation :
Le fixateur est une substance qui solubilise le brome, tant les atomes de brome qui résultent de la révélation que les grains de bromure d’argent non exposés. Après action, il ne reste plus que les atomes d’argent métalliques responsables du noircissement du film. L’agent fixant est du thiosulfate de sodium ou d’ammonium. La réaction se déroule en milieu acide, le pH est maintenu autour de 4 à 5 grâce à des composés acides et tampons.la température a 20 0c pendant 5 à 10 minutes.
- Le lavage :
Le lavage des films élimine les composés chimiques résiduels, et en particulier les traces de fixateur qui subsistent après l’étape précédente. Il permet la bonne conservation des films, un lavage insuffisant se traduit par un jaunissement rapide de l’image argentique car l’hyposulfite résiduel va réagir avec l’argent pour donner du sulfure d’argent. Un mauvais lavage entraine le jaunissement du film.
- Le séchage :
Le séchage resolidifie le gel pour permettre la manipulation du film. Il peut se faire soit par exposition à un rayonnement infrarouge, soit par circulation d’air chaud à la surface du film.
- Le traitement numérise :
L’appareil de radiologie numérique émet des rayons X à partir de tubes situés à l’intérieur de l’appareil. Ces rayons sont rassemblés pour former un faisceau qui passe à travers la peau, les muscles et tissus mous du patient. Ils sont ensuite absorbés par les tissus durs, les os et les dents, d’où le fait que ces derniers apparaissent clairement sur l’image en 2D qui est captée par l’appareil.
Au lieu d’être enregistrées sur une pellicule, les radiographies numériques sont imprimées sur une plaque réutilisable. La plaque est recouverte d’une couche de phosphore qui absorbe les rayons X.
Lors du processus de prise d’image, la plaque est reliée à un numériseur (scanner) qui, à son tour, est connecté à un ordinateur. La plaque, qui est positionnée comme la pellicule dans un appareil de radiographie traditionnelle, reçoit les rayons X. S’ensuit alors l’analyse de données effectuée par
l’appareil. L’image résultante est envoyée presque automatiquement vers l’écran.
- Les critères de qualité de l’image :
- Le contraste : C’est la différence de noircissement entre deux régions voisines du film développé sur un négatoscope. Pour l’image radiographique, le contraste est la différence entre les tonalités voisines de noir, de gris et de blanc sur le radiogramme. C’est ce qui nous permet de différencier une zone d’une autre (région, structures, pathologies, matériau
*Les facteurs qui influencent le contraste :
- La nature de l’objet : densité et épaisseur. Il y a plus de contraste entre l’émail et les tissus mous qu’entre l’émail et l’os.
- Le KVP
*Si on augmente le KVP, on diminue le contraste. Le pouvoir de pénétration augmente donc le rayon peut traverser toutes les structures.
*Si on diminue le KVP, on augmente le contraste. Le pouvoir de pénétration diminue donc le rayon x est plus facilement absorbé par les structures. Ce qui fait que peu de rayons traversent les structures et atteignent le film.
*À 90 KVP: la plus longue échelle de contraste donc plus de différentes tonalités donc image moins contrastante.
*À 60 KVP: la plus courte échelle de contraste donc le plus haut degré de contraste.
- La sensibilité du film. Plus le film est rapide, plus il y a de contraste et moins l’image est précise.
- Le développement (pour les films argentiques).
-Plus le développement est rapide, plus le contraste est amoindri.
-Un sous-développement n’atteint pas le contraste total.
-Trop développé, le film sera foncé et on perd aussi le contraste.
-Plus il y a de degrés de noirceur différents, moins il y a de contraste ou de différence entre 2 teintes l’une à côté de l’autre.
-Lorsqu’il y a moins de contraste, il y a plus de niveaux de gris et donc moins de différence entre les structures.
-Lorsqu’il y a plus de contraste, il y a moins de niveaux de gris et donc plus de différence entre les structures.
- La définition : Déterminé par la netteté des contours de l’image, Il y a 5 facteurs en relation avec une image précise :
- Augmenter la distance entre le foyer et le film.
Sinon le profil est déformé, la grandeur de l’objet est affectée et l’image est floue à cause des bords ombragés. Donc DFF maximal.
- Diminuer la distance entre l’objet et le film. Donc DOF minimale.
- La source du rayon doit être aussi petite que possible.
- S’assurer que le cône, le film et le client sont immobiles.
- Le film lent serait théoriquement le film idéal à utiliser pour sa précision.
Les grains de l’émulsion sont petits ce qui fait qu’il y a plus de grains dans l’émulsion. Donc plus de grains pour chacune des structures donnent plus de précision.
- La densité :
La densité constitue le degré de noirceur du radiogramme dans l’ensemble. La densité d’un radiogramme varie d’une région à l’autre, sa moyenne de densité signifie l’obscurité générale du radiogramme.
-Plus les dépôts des cristaux sont épais, plus grande est la quantité de lumière absorbée par le film et plus foncées sont les régions
-plus la quantité de rayons-x est grande, plus la densité est augmentée.
information contenue dans l’image radiographique varie selon la nature du tissu traversé. Quatre tonalités (densités) fondamentales: os, muscle, graisse, air :
- Opacité= zone de forte densité = (blanche) Structure dense (Z élevé), comme l’os, atténue (absorbe) beaucoup le RX, et s’exprime en blanc:
« il est Radiopaque ».
- Clarté= zone de moindre densité : (sombre ou noire).
- Structure aérique (Z faible), comme les poumons, atténue peu le RX et apparait sombre ou noire : « radio- claire».
- Structure intermédiaire : tissus mous peu contrastés, par des produits de contraste à Z élevé :
Baryum (Z = 56) et l’Iode (Z = 53).
Les films dentaires, leurs traitements et les facteurs influençant leurs qualités
La prévention des caries commence par une bonne hygiène bucco-dentaire et des visites régulières chez le dentiste. Maîtriser les techniques de restauration dentaire est essentiel pour redonner fonction et esthétique aux patients. L’anatomie dentaire est la base de toute intervention, de l’extraction à la pose d’implants. Les avancées en imagerie, comme la radiographie 3D, facilitent un diagnostic précis et un traitement optimal. La gestion de la douleur et de l’anxiété des patients est une compétence clé pour tout praticien. Les étudiants en dentisterie doivent s’entraîner à reconnaître les pathologies orales dès les premiers stades. Collaborer avec des prothésistes dentaires garantit des solutions sur mesure pour chaque cas clinique.
Les films dentaires, leurs traitements et les facteurs influençant leurs qualités

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.