Les complications locorégionales des infections dentaires et conduite à tenir 

Les complications locorégionales des infections dentaires et conduite à tenir 

Les complications locorégionales des infections dentaires et conduite à tenir 

Introduction 

En raison de l’abondance des portes d’entrée des germes au niveau dentaire, les infections d’origine dentaire sont très fréquentes, parmi celles-ci, les plus fréquentes sont les abcès dentaires, cellulites, ostéites, sinusites, thrombophlébites d’origine dentaire. 

 Le pronostic de certaines complications reste réservé, surtout lorsque les germes en cause sont résistants aux antibiotiques usuels ou lorsque le patient est immunodéprimé

I- Définitions: 

Inflammation: 

 L’inflammation est un processus de défense de l’organisme dont le but est de neutraliser, de combattre ou d’éliminer l’agent pathogène en cause et de préparer la réparation des tissus. C’est une réaction locale.

Infection:

Une infection désigne l’envahissement puis la multiplication de micro organismes au sein d’un organe du corps vivant (virus, des bactéries, des parasites , des champignons ou mycoses ) . L’organisme va mettre en place des procédés de défense pour éradiquer le micro organisme indésirable.

Un des principaux symptômes d’une infection est la présence de fièvre et d’une fatigue.

II. Etiologie des complications loco-régionales:

Facteurs déterminants:

-Carie dentaire (nécrose pulpaire et ses complications).

-La poche parodontale.

Facteurs  favorisants: 

-Négligence ou absence de traitement étiologique (dentaire )

-Diminution des défenses de l’organisme.

-Prescription médicamenteuse inadéquate  associe les  AINS  avec  antibiothérapie absente ou inadaptée. 

III. Physiopathologie de l’infection dentaire  

Les lésions dentaires et parodontales peuvent aboutir à la formation de foyers infectieux. Deux voies sont possibles pour les bactéries :

Voie endodontique 

Voie sulculaire (ou parodontale) marginale.

IV.  Les complications locorégionales des infections dentaires: 

Les complications des foyers infectieux dentaires peuvent être: 

● Locales : pyorrhée alvéolodentaire, abcès sous-périosté, fistules faciales, granulome apical, kyste apical,…. 

● Régionales : 

○  Sinusite maxillaire. 

○  Cellulite  localisée ou diffuse.

  • Adénite, adénophlegmon.
  • Ostéite. 

○  Thrombophlébite. 

IV.  Les complications locorégionales des infections dentaires 

1. Abcès sous-périostés et abcès sous muqueux: 

  • Etiologie:

-Un processus infectieux aigu d’origine périapicale.

  • Localisation: 

– Localisé sous la muqueuse orale, il porte le nom de parulie chez l’enfant. 

-Les abcès sous-périostés sont particulièrement fréquents chez I’enfant, en raison de la faible épaisseur de la corticale osseuse.

              Symptomatologie:

Une tuméfaction fluctuante, douloureuse, recouverte d’une muqueuse tendue  hyperhémiée.

-Des adénopathies infectieuses régionales.

-Des signes infectieux généraux (fièvre, asthénie, céphalées).

-Les signes radiologiques sont ceux de la parodontite apicale chronique. 

  • Evolution : fistulisation. 

                                   parodontite chronique.      

  • Traitement : 

-Chirurgical: drainage par décollement gingival ou par incision muccopériostée, selon la localisation lésionnelle. 

-Etiologique: thérapeutiques ostéo-cémentogène: parage – désinfection. 

-Une antibiothérapie n’est prescrite qu’en fonction des signes infectieux généraux qui accompagnent la pathologie locale.

-Des bains de bouche antiseptiques chauds sont classiquement prescrits pour accélérer la maturation de I’abcès.

2. Ostéites  et ostéomyélite  odontogène: 

A. Définition 

C’est un processus inflammatoire, d’allure aiguë ou chronique du tissu osseux, qu’il s’agisse d’une infection microbienne ou d’une atteinte parasitaire ou chimique. 

Lorsque l’origine est endobuccale, le streptocoque est le germe le plus fréquemment responsable. 

En cas d’immunodéficience locale et/ou générale ou de traitement incorrect, l’ostéite peut évoluer en ostéomyélite.

B. Formes cliniques 

1. Ostéites et ostéomyélites odontogènes localisées: 

1.1. Syndrome du septum: 

C’est une forme particulière d’ostéite alvéolaire, touchant le septum inter dentaire.  

Causes 

-Un mauvais point de contact inter dentaire.

-Une obturation débordante

-Une irritation prothétique.

-Une injection intra septale, responsable d’une réelle desmodontite aigue des dents

adjacentes .

-Action de l’anhydre arsénieux. 

 Les signes radiologiques: pointe septale floue, amputée ou séquestrée.

Le traitement: est étiologique voire plus rarement chirurgical au niveau  du septum.

1 .2. Ostéite centromédullaire circonscrite: 

  • Localisation:  les régions prémolaire et symphysaire mandibulaire, (structure plus

spongieuse). 

  • Symptomatologie:

 -Une desmodontite importante.

-Mobilité dentaire.

-La séquestration osseuse.

-Altération de l’état général. 

– Ostéolyse centromédullaire bien circonscrite  visible sur la radiographie. 

  • Traitement:

 Etiologique: thérapeutique ostéo-cémentogène. 

 Chirurgical: curetage de la lésion. 

1 .3. Ostéite condensante localisée: 

-Témoigne d’un ancien processus inflammatoire localisé. 

-Survenant chez les jeunes, elle est le plus souvent asymptomatique, et succède presque 

toujours à une atteinte carieuse de la première molaire définitive inférieure. 

-L’examen radiologique montre une opacité circonscrite à l’apex de cette dent.

-Le traitement est étiologique (thérapeutique ostéo-cémentogène).

1 .4. Périostite de Garré: 

-C’est une néoprolifération périostée, survenant chez l’enfant vers l’âge de 10 ans ,  la prédominance féminine est marquée.

  • Etiologie: 

-Une infection odontogène peu agressive est responsable de cette périostite. 

  • Symptomatologie:

-Une tuméfaction périmandibulaire d’allure inflammatoire, dure, faisant corps avec la mandibule, asymptomatique, située en regard d’une dent causale, infectée ou extraite, à pour conséquence une asymétrie du tiers inférieur de la face. 

-Des douleurs et une fistule sont très rarement présentes. 

-L’aspect radiologique évocateur, avec une ossification périostée en plusieurs couches, faisant évoquer la classique « pelure d’oignon ».

  • Traitement : 

Étiologique: thérapeutique ostéo-cémentogène est suffisante, menant en plusieurs mois à une régression complète.

2 .Ostéites diffuses: 

2.1. Ostéite aigue: 

C’est une extension d’un processus infectieux initialement circonscrit.

  • Etiologie: 

-Une extraction dentaire traumatisante. 

-Une infection dentaire apicale. 

-Un accident d‘éruption de dent de sagesse.

  • Evolution clinique et radiologique : 
  • Une phase initiale

-Douleurs intenses, irradiées et continues. 

-Dents mobiles.

-Réponse négative aux tests de sensibilité pulpaire.

-Absence de signes radiologiques.

-Trismus.

-Adénopathies cervicales.

-Signe de Vincent +. 

-Altération de l’état général. 

  • Une phase d’état ou de collection purulente

-Aggravation de la symptomatologie locale et générale.

-Raréfaction osseuse.

  • Phase évolutive

-Régression des signes infectieux locaux et généraux.

-Fluctuation au sein de la tuméfaction.

-Fistulisation purulente cutanée et/ou muqueuse.

  • Phase de séquestration

-Disparition des symptômes douloureux et des signes généraux.

-Persistance du trismus et du signe de Vincent.

-Os radiologiquement floconneux 

-Présence de séquestres de taille très variables.

– Elimination de séquestres osseux

  • Une phase de réparation :

-Disparition des processus infectieux.

-Régénération osseuse très lente du secteur basilaire.

  • Les séquelles  liées à la séquestration : 

-Perte des dents (germes chez les enfants).

-Troubles de croissance.

-Ankylose temporo-mandibulaire.

-Déformations osseuses.

-Cicatrices rétractiles.

  • Traitement : 

Drainage par voie endodontique et/ou trans muqueux voire cutané.

2.2. Ostéomyélite chronique 

L’ostéomyélite chronique peut exceptionnellement l’être d’emblée  primaire ou plus fréquemment survenir après une ostéomyélite aigue (ostéomyélite  chronique  secondaire). 

Les ostéomyélites chroniques d’origine dentaire sont les plus fréquentes.

  • Etiologie:

-Absence  symptômatologie ni dentaire ni parodontale.

-La muqueuse orale  érythémateuse et œdématiée, uniquement pendant les  accès aigus.

-Il ne survient jamais de fistulisation. 

  • Séquelle de l’ostéomyélite chronique:

-Troubles de la croissance osseuse  chez l’enfant.

-Des fractures  spontanées. 

-Des dégénérescences malignes au sein des trajets fistuleux. 

-Une réelle ankylose temporo-mandibulaire. 

  • Traitement : 

 Médical:

-L’antibiotique prescrit durant plusieurs mois, de manière dirigée si possible.

-Les corticoïdes, prescrits en absence de germe étiologique pendant maximum 10  jours et plutôt lors des accès douloureux des récidives. 

-Les anti -inflammatoires non stéroïdiens sont peu efficaces. 

-L’oxygénothérapie hyperbare prouve son efficacité sur les germes anaérobie.

 Chirurgical:

 -La  décortication et l‘élimination des foyers nécrotiques et séquestrés. 

 -En cas de processus infectieux très étendus, une exérèse plus large peut être indiquée. 

Etiologique:

-Les traitements endodontiques  en zone ostéomyélitique doivent être faits sous le couvert d’une antibiothérapie.

2 .3. Ostéite actinomycosique: 

L’ostéite actinomycosique d’évolution chronique.  « l’Actinomyces israelli » est le plus fréquemment en cause, le maxillaire est le plus souvent atteint que la mandibule.

  •  Etiologie:

-Une lésion carieuse dentaire.

-Une lésion muqueuse.

-Une plaie d’extraction.

  • Traitement:  

-Des prélèvements anaérobies permettant l’isolement des actinomycètes.

-Médical: la pénicilline G (10 millions UI par jour et plus) et l’ampicilline (2 g par jour et plus) seront utilisées, ou la doxycycline et la clindamycine en cas d’allergie. 

-Chirurgical: un curetage et  élimination des séquestres osseux.

2 .4. Ostéite mycosique :

  • Localisation: 

-L’ostéite mycosique est responsable d’une ostéite mandibulaire, exceptionnellement maxillaire.

  •  Etiologie: 

 -Le « Candida albicans », issu d’un foyer viscéral profond est responsable de ce type d’ostéite.

  • Traitement:

 Médical: prescription  des antimycosiques spécifiques .

Chirurgical:   curetage des lésions. 

2.  Cellulites, phlegmons et abcès orofaciaux: 

   A.   Définition 

Ce sont des inflammations du tissu sous cutané cellulo adipeux de la face et des  espaces péri pharyngés. Elle peut être circonscrite ou diffuse.

 Elle s’observe à tout âge, surtout chez l’enfant et l’adulte jeune. 

B. Formes évolutives 

1- Cellulites aigues: 

1 -1. La cellulite séreuse:

-Est le stade initial de toute cellulite, cette forme de cellulite est précédée d’une desmodontite aiguë. 

  • Symptomatologie: 

-Tuméfaction arrondie aux limites imprécises, de consistance élastique, légèrement douloureuse au toucher et subjectivement pulsatile, qui modifie le relief tissulaire. 

-La peau ou la muqueuse de la région infectée est tendue et soulevée, faiblement ou non érythémateuse et chaude.

  • Évolution :

 -Soit vers la sédation si le traitement est bien conduit. 

  -Soit vers la suppuration dans le cas contraire. 

  • Traitement : 

Médical 

-L’antibiothérapie :

  • Les βlactamine sont prescrit en premiere intention.
  • En présence de germes anaérobies, le metronidazole est très  efficace.

Les antalgiques sont prescrits à la demande.

-Les AINS sont à éviter car favorise la diffusion de l’infection.  

Etiologique: 

Traitement conservateur: thérapeutique ostéo-cémentogène.

1-2. La cellulite suppurée ou abcédation:

Elle succède à la phase séreuse non ou mal traitée. 

  • Symptomatologie :

-Des douleurs lancinantes, pulsatiles, continues, irradiantes, nocturnes qui entraînent des insomnies. 

 -Une  tuméfaction est relativement bien délimitée, recouverte d’une peau ou d’une muqueuse tendue, luisante, de couleur lie-de-vin, très douloureuse au moindre contact adhèrente au plan sus- et sous-jacent.

-Le signe du Godet est positif.

 -Une halitose. 

 -Une hypersialorrhée. 

 -Une dysphagie. 

 -Un trismus. 

Les signes généraux sont à ce stade marqués par:

•  Une hyperthermie.

•  Une pâleur des téguments.

•  Une asthénie.

  • Évolution: 

   -Vers la guérison après traitement. 

   -Vers une fistulisation spontanée. 

   -Vers la chronicité. 

   -Complications loco-régionales ou à distance (septicémie,….) .

  • Traitement : 

-Chirurgical: drainage au point le plus déclive de la collection purulente. 

-Etiologique (conservateur ou radical).

-Les anti-inflammatoires non stéroïdiens seront prescrits avec prudence. 

-L’utilisation de  compresses froides externes ou poches de glace à sucer pour atténuer  les phénomènes inflammatoires. 

1-3. La cellulite gangréneuse:

  • Symptomatologie 

-Beaucoup plus rare.

-Les signes cliniques sont ceux d’une cellulite suppurée avec des crépitations. 

-Le pus brunâtre est fétide, son odeur est insoutenable, avec présence de gaz. 

-Les signes généraux de toxi-infectieux peuvent être importants.

-Les germes en cause sont les mêmes que ceux retrouvés à l’origine des cellulites séreuses et suppurées. 

  • Traitement : 

-L’antibiothérapie doit être massive et prolongée pendant 10 jours au moins.

-L’incision chirurgicale permet le drainage et le lavage tissulaire, avec une solution à base d’eau oxygénée et d’un antiseptique. 

-Le traitement dentaire causal doit être réalisé dans l’immédiat.

2.  Cellulite subaiguё, cellulite chronique: 

Les cellulites chroniques et/ou subaiguёs font suite à  une cellulite suppurée mal traitée.  

  • Symptomatologie:

Un nodule arrondi ou ovalaire de la taille d’une noix fait saillie sur la peau,   indolore à la palpation; le tissu de recouvrement est mince et violacé.

  • Évolution

   •  Se développe rarement. 

   •  Se réchauffe à l’occasion d’un traumatisme. 

  • Diagnostic différentiel se pose avec :

   •  Un kyste sébacé. 

   •  Une adénite génienne. 

   •  Un furoncle. 

3. La cellulite actinomycosique:

  • Symptomatologie: 

-Un nodule arrondi ou ovalaire , limité, indolore, de volume variable, aux contours imprécis et au relief irrégulier, de consistance dure ou ferme situé le plus souvent sous  la peau amincie et violacée mais de température normale.

-Il n’y a jamais de signes généraux. 

  •  Complications:

 -Extension.

-La fistulisation.

-Le réchauffement.

  • Traitement :

-Médical: une antibiothérapie.

-Etiologique: éradication du foyer infectieux dentaire (conservateur ou radical). 

-Chirurgical: en cas de persistance de la cellulite, un traitement chirurgical par incision, drainage et lavages s’impose.

C. Formes topographiques  

1. Cellulites circonscrites 

En fonction de la dent causale, le drainage naturel suit les espaces celluleux en regard.

Les incisives centrales supérieures seront responsables de cellulites sous-narinaires, les prémolaires seront responsables de cellulites géniennes.

2. Cellulites diffuses appelées aussi cellulites malignes: 

-Les cellulites sont d’emblée diffuses et il faut les distinguer des cellulites diffusées qui font suite à des cellulites circonscrites.

-La flore microbienne note une prédominance de la flore anaérobie, les toxines et les gaz, localement, l’affection est caractérisée par une nécrose rapide et extensive des tissus. 

-Sur le plan général, un choc infectieux grave peut survenir.

  • Traitement:

Toute cellulite diffuse impose une prise en charge médicochirurgicale intensive, le traitement associant :

-Une antibiothérapie massive et prolongée si possible dirigée.

-Le drainage chirurgical doit être précoce, de multiples incisions permettant de drainer largement toutes les loges infectées. 

 -Des lavages répètés plusieurs fois par jour sont effectués à l’aide de solutions à base d’eau oxygénée et d’antiseptiques.

  -L’oxygénothérapie hyperbare est très efficace.

Angine de Gensoul-Ludwing 

-C’est la forme la plus connue et la plus typique ; elle est due à l’infection des molaires mandibulaires;   Elle siège au niveau de la région sus mylohyoïdienne. 

-C’est une cellulite diffuse gangréneuse et asphyxique nécessitant une trachéotomie  ou une intubation trachéale.

-L’affection peut se compliquer de septicémie ou abcès du poumon et l’évolution se fait vers l’ensemble du plancher et la région cervicale. 

Angine de Sénator 

-Elle siège dans la région péripharyngée. 

-Elle est habituellement d’origine amygdalienne; mais, la dent de sagesse inférieure  peut être en cause. 

Du point de vue clinique on note: 

   •  Une dysphonie.

   •  Une dysphagie. 

   •  Des troubles asphyxiques précoces. 

   •  Possibilité d’envahissement de la région cervicale et médiastinale.

Le pronostic est redoutable. 

3. Les Thrombophlébites: 

A. Définition 

La face possède deux réseaux veineux principaux: 

-La veine faciale, superficielle. 

-Le plexus veineux ptérygoïdien, profond.

La localisation de ces thrombophlébites, toutes exceptionnelles, est en étroite corrélation avec la localisation du foyer infectieux d’origine dentaire.

B. Formes cliniques 

1. La thrombophlébite de la veine faciale 

  •  Symptomatologie: 

-Un œdème du pli naso-génien qui gagne très vite  la fosse canine et l’angle interne de l’œil .

-Une tuméfaction inflammatoire, douloureuse, dure (cordon induré de la veine faciale thrombosée).

L’extension peut se faire vers le système veineux ophtalmique et plus  rarement vers le système veineux frontal. 

2. La thrombophlébite ophtalmique: 

Fait suite à la thrombophlébite faciale qui par la veine angulaire se propage aux veines ophtalmiques supérieure et inférieure. 

  • Symptomatologie : 

   •  Un œdème palpébral supérieur (l’atteinte de la paupière supérieure).

   •  Un chémosis séreux, volumineux. 

   •  Une exophtalmie. 

  • Evolution: 

   •  Le phlegmon de l’orbite. 

   •  La thrombophlébite du sinus caverneux. 

  • Le diagnostic différentiel:

     -Une complication orbitaire infectieuse d’une  sinusite maxillaire.

     -Une staphylococcie de la face.

3. Thrombophlébite du sinus caverneux 

Elle complique une phlébite faciale ou ophtalmique non traitée. 

Elle évolue dans un contexte infectieux très alarmant. 

Les complications se font vers: 

   •  Le phlegmon de l’orbite avec fonte oculaire. 

   •  La thrombose veineuse avec cécité et compromettent le pronostic vital. 

4. Thrombophlébite du sinus longitudinal supérieur: 

Peut succéder à une phlébite faciale. 

  • Symptomatologie: 

   •  Une dilatation des veines. 

   •  Un œdème du cuir chevelu et du front. 

   •  Un œdème du fond d’œil. 

   •  Une épilepsie. 

5. La thrombophlébite du plexus ptérygoïdien 

  • Symptomatologie :

-Douleur très vive, trismus serré, dysphagie, et parfois anesthésie labio- mentonnière (signe de Vincent).

-Un œdème étendu sur le pilier antérieur du voile, la région génienne et la région temporale.

  • Evolution: abcès de la loge ptérygoïdienne.

                                  ostéites basi-crâniennes.

                                  thrombophlébite du sinus caverneux.

C. Traitement : 

Le traitement nécessite une prise en charge hospitalière, avec surveillance intensive et neurologique. 

L’antibiothérapie: céphalosporines et d’aminosides. 

Ces antibiotiques peuvent être modifiés selon la réponse thérapeutique et/ou le résultat des hémocultures qui doivent être prélevées avant l’instauration de l’antibiothérapie. 

-Un traitement chirurgical par incision et drainage est réalisé en fonction de la localisation et de l’accès possible. 

-Des corticoïdes à hautes doses permettent de lutter contre l’œdème intracrânien.  

-L’utilisation d’anticoagulants est controversée en raison du risque de complications hémorragiques et emboliques. 

-Une ligature de la veine jugulaire interne est parfois préconisée.

5. Sinusites d’origine dentaire: 

A. Définition 

C’est une inflammation des cavités sinusiennes para nasales. Elle peut être aiguë ou chronique selon la durée de l’infection. 

Etant donné les rapports étroits qui existent entre les 2èmes prémolaires, les 1ères et les 2èmes molaires supérieures et le sinus maxillaire, il est fréquent de retrouver des sinusites maxillaires consécutives à des pathologies dentaires.

Les signes fonctionnels sont identiques à ceux d’une sinusite classique avec cependant trois particularités :

– L’unilatéralité de l’infection.

– La rhinorrhée fétide à l’origine d’une cacosmie homolatérale.

– Les douleurs dentaires, particulièrement vives à l’examen dentaire.

B. Formes cliniques : 

  1. Sinusite maxillaire Aigue: 
  • Symptomatologie:

-La collection purulente, périapicale ou plus rarement parodontale, soulève d’abord la muqueuse du bas-fond sinusien, qui se rompt pour laisser place à un emphysème. 

-Un drainage spontané est possible au travers de I’ostium perméable. 

-Des secrétions purulentes peuvent être perçues à cet ostium, dans Ie meat  moyen ou à l’inspection du pharynx .

-Une haleine fétide est souvent constatée, parfois  une cacosmie subjective est rapportée

-Les signes généraux  : température, céphalées, asthénie, adénopathies régionales

-Le diagnostic clinique sera aisé à poser lorsque la cause dentaire est évidente spécifiquement les dents antrales. 

-Le diagnostic radiologique (Blondeau) doit confirmer l’opacité sinusienne,  de toute manière, un bilan radiologique sera effectué pour éliminer ou rechercher la cause dentaire et pour exclure la présence de corps étranger intra sinusien.

  • Traitement 

*Médical :

1. Un traitement antibiotique: 

Les antibiotiques les plus utilisés actuellement dans la sinusite maxillaire sont: 

   •  La pénicilline A associée à l’acide clavulanique (Augmentin®) prescrite à raison de 2g 

       par jour en 4 prises. 

   •  Certains macrolides seuls ou en association (Pristinamycine®) prescrite à raison de 2g 

       par jour en 4 prises.

2. Un traitement adjuvant anti-inflammatoire

Ce traitement anti-inflammatoire administré par voie générale permet de reperméabiliser  l’ostium sinusien aussi vite que possible de manière à pouvoir drainer et ventiler le sinus

   •  Les corticoïdes utilisés en cure courte d’une semaine environ: ils peuvent être employés 

en aérosols associés à une antibiothérapie locale.

 3. En cas d’échec du traitement antibiotique:

Des mesures de drainage et de lavage du sinus maxillaire, à I’aide de solutions tièdes d’antiseptiques, et d’antibiotiques locaux.

*Etiologique dentaire: radical ou conservateur  

2. Sinusite maxillaire chronique: 

La sinusite maxillaire chronique d’origine dentaire est beaucoup plus fréquente que la sinusite aigue. Le plus souvent, elle est unilatérale et d’installation progressive.

  • Etiopathogénie : 

-Des corps étrangers introduit accidentellement au niveau du sinus maxillaire.

-Une dent incluse (la dent de sagesse supérieure le plus souvent, parfois une prémolaire, rarement la canine).

-Les parodontopathies ne sont qu’exceptionnellement responsables de sinusite  maxillaire.

*Ces corps étrangers (matériaux  d’obturation, chicots, ….)  sont responsables d’irritation mécanique, chimique et bactérienne, donnant lieu secondairement à la réaction hyperplasique inflammatoire sinusienne. 

*Pour les dents incluses, et en cas de foyers inflammatoires à proximité immédiate de  la muqueuse sinusienne, on invoque plutôt des réactions de type immunitaire. 

  • Symptomatologie:

-Les douleurs sont peu importantes voire inexistantes . 

-Les adénopathies régionales et des signes généraux infectieux sont  exceptionnels . 

-Les dents en cause ne sont que rarement douloureuses à la percussion et à la pression .

-Une fistule ou communication orosinusienne doit être minutieusement rechercher . 

-La radiographie panoramique ne donne qu’une piètre image de I’opacité sinusienne  mais garde sa valeur de dépistage des pathologies dentaires.

-L‘examen tomodensitométrique: éventuelle opacification des cavités  sinusiennes,  d’un trajet fistuleux ou d’un kyste peut se faire par injection d’un produit de contraste,  soit directement soit par voie transnasale.

  • Traitement: 

Dans cette forme de sinusite, la thérapeutique comprend :

 – Etiolgique qui impose le plus souvent l’extraction de la ou des dent(s) causale(s). 

 – Médical

    *Prescription d’un antibiotique associé à un anti-inflammatoire. 

    *Ponctions lavages répétés.

-Chirurgical s’impose si le traitement précédant n’amène pas de guérison clinique et radiologique, Il comprendra: 

*Soit une méatotomie inférieure comprenant une ouverture de la cloison inter sinuso-nasale située sous le méat inférieur pour laver et/ou pour retirer une éventuelle racine refoulée. 

*Soit un Caldwell-luc :  permet l’exérèse à la demande de la muqueuse du sinus et de tout processus occupant. Son indication est désormais rare du fait de l’essor des techniques chirurgicales par voie endonasale.

Conclusion: 

Les foyers dentaires sont une cause très fréquente d’infections de la sphère oro-faciale.

Si l’avènement des antibiotique a modifié le pronostic de ces maladies, le traitement étiologique et le drainage de ces complications demeure une étape essentielle du traitement. 

Devant la variété, la gravité et ces complications locorégionales voire générales des foyers infectieux bucco-dentaires, la prévention est essentielle.

La qualité des soins conservateurs en endodontie est une exigence.

Les complications locorégionales des infections dentaires et conduite à tenir 

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Les complications locorégionales des infections dentaires et conduite à tenir 

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