Les objectifs du traitement orthodontique / ODF
Introduction
L’orthopédie dento-faciale est une discipline de l’art dentaire qui a pour but l’étude du développement de la face, des maxillaires et des dents, l’analyse des anomalies de ce développement et la correction de ces anomalies, afin d’améliorer l’harmonie du visage et de la denture et de permettre un déroulement satisfaisant des fonctions.
L’amélioration esthétique du visage et de la denture recherchée en orthodontie permet d’améliorer l’image de soi, de favoriser une meilleure insertion sociale, d’augmenter les chances de rencontre et de promotion sociale. Elle peut encore retarder le vieillissement si l’enveloppe musculaire et cutanée est bien répartie.
Le rétablissement d’une fonction occlusale proche des conditions habituelles, une implantation des dents dans de bonnes conditions parodontales, le rétablissement normal de certaines fonctions de la sphère oro-faciale (déglutition, ventilation, mastication, etc.), ainsi que la suppression de certaines parafonctions, sont autant d’objectifs fonctionnels poursuivis en orthopédie dento-faciale. Ces améliorations doivent favoriser l’absence de troubles et la pérennité du système manducateur.
Les objectifs du traitement orthodontique se divisent en :
- Objectifs principaux
- Objectifs secondaires
Les objectifs principaux
Les objectifs occlusaux
L’objectif le plus satisfaisant d’un traitement d’orthodontie est constitué par une occlusion statique et dynamique. Les relations des arcades étant celles de la classe I d’Angle, ce qui ne signifie pas que des rapports occlusaux non en classe I soient nécessairement traumatogènes sans traitement orthodontique.
Relation centrée et intercuspidie maximale
90 % des dentures naturelles peuvent avoir une position d’intercuspidie maximale antérieure à la relation centrée. Lorsqu’un traitement d’orthodontie est indiqué, la concordance entre les deux positions (I.C.M. et R.C.) constitue la relation maxillo-mandibulaire la plus favorable à l’établissement d’une bonne occlusion (pas plus de 1 mm de décalage).
La recherche de cette concordance est un objectif primordial en orthodontie, sous peine de voir apparaître des abrasions excessives, des lésions du parodonte ou des douleurs articulaires.
Agencements intra-arcades
Trois critères essentiels sont à respecter :
- Les crêtes proximales doivent se trouver au même niveau.
- Les axes dentaires, en fin de traitement, doivent présenter un certain degré de parallélisme. Ce contrôle des axes dentaires doit être effectué à l’aide d’une radio panoramique, au stade terminal du traitement actif en technique fixe.
- Le nivellement de la courbe d’occlusion est une nécessité technique pour la plupart des méthodes multibagues, ce qui ne veut pas dire que toutes les arcades doivent être nivelées de la même façon. L’importance de cette courbe, en fin de traitement, sera fonction des objectifs occlusaux, de la longueur des lèvres, de la largeur des dents maxillaires et de la pente incisive.
Relations inter-arcades
Statiques
- Overjet égal à 2 ou 3 mm.
- Overbite égal à 2 ou 3 mm.
- Des relations de classe I canine et molaire : cette occlusion idéale ne correspond pas toujours à l’occlusion obtenue en fin de traitement.

- Les relations de classe II thérapeutique (extraction des 14 et 24) : la cuspide mésio-palatine de la dent de 6 ans supérieure doit être située dans l’embrasure entre deuxième prémolaire et première molaire inférieure, ou dans la fosse distale de la deuxième prémolaire inférieure. La rotation linguo-distale de la dent de 6 ans doit être légèrement accentuée pour obtenir ces relations occlusales.

- Les relations de classe III thérapeutique (extraction des 34 et 44) : la cuspide mésio-vestibulaire de la première molaire inférieure est en rapport avec l’embrasure 14 et 15. En dehors de cette cuspide, toutes les cuspides primaires inférieures ont des rapports avec les crêtes. Cette relation thérapeutique est, en principe, à rejeter, autant que faire se peut.

Cinétiques
Faire un « set-up » et, au cours du mouvement de propulsion, la désocclusion immédiate des molaires doit être assurée. Cette désocclusion est également fonction de la pente incisive et de la pente condylienne. Au cours des mouvements d’excursion latérale, on ne doit pas constater de contacts cuspidiens du côté non travaillant.

Les contacts travaillant, permettant le guidage de la mandibule au cours du déplacement, sont assurés soit par la canine (il s’agit d’une « protection canine »), soit par les cuspides vestibulaires des dents supérieures (cuspides de soutien ou primaires), dans ce cas, il s’agit d’une « protection de groupe ».

Bien que le concept de protection canine ne soit pas universellement accepté par les occlusodontistes, cette disposition assure une occlusion facile à réaliser au cours d’un traitement orthodontique et fonctionnellement satisfaisante. La canine doit être assez longue pour effectuer ce travail, mais pas trop, pour préserver l’harmonie de la denture.
Les objectifs esthétiques
C’est la motivation esthétique qui amène, le plus souvent, à consulter. C’est dire combien l’amélioration de l’aspect de la denture, du sourire et du visage doit être recherchée conjointement avec un fonctionnement occlusal optimal.

Le type de face
En règle générale, pour les types accentués de face longue ou de face courte, on doit envisager un traitement destiné à augmenter ou à diminuer l’E.I.F. (espace inter-facial).

Les lèvres
La forme, la position des lèvres dans le profil et les rapports qu’elles entretiennent entre elles et avec la denture sont des facteurs déterminants dans les objectifs thérapeutiques et en grande partie sous le contrôle du traitement. On recherchera des relations labiales harmonieuses et la fermeture des lèvres en position de repos.
Pour des patients présentant une lèvre de longueur habituelle, le bord libre de l’incisive supérieure doit être situé à environ 2,5 mm plus bas que le stomion, distance mesurée par rapport au plan d’occlusion fonctionnelle.
La convexité
On s’efforcera de ne pas augmenter la convexité ou la concavité du profil, l’idéal étant d’avoir un profil rectiligne.

L’innocuité
Ne pas provoquer de lésions iatrogènes au cours du traitement orthodontique.
La pérennité à long terme
La stabilité
Le seul procédé théoriquement correct pour éviter la récidive des anomalies est de placer les dents dans une position équilibrée. Il est toutefois possible de préciser ce qu’il ne faut pas faire pour le maintien de cette stabilité :
- L’expansion bimaxillaire récidive dans 90 % des cas.
- Un recul molaire intempestif par une force extra-buccale a tendance à récidiver s’il existe, par ailleurs, une D.D.M. à localisation postérieure. De même, une vestibulo-version exagérée des incisives inférieures n’est pas stable.

En résumé, la stabilité dépend :
- Des pressions musculaires.
- Des éléments anatomiques : lèvres courtes, sangle labiale tonique, etc.
- Des éléments fonctionnels : persistance de dysfonctions.
- De l’agencement de l’intercuspidation.
- D’une croissance résiduelle.
- De la poussée mésiale des dents de sagesse.
- De la morphologie parodontale.
- De facteurs histologiques spécifiques (étirement des fibres supracrestales, après correction d’une rotation).
La longévité
Il est évident qu’un bon alignement permet une meilleure élimination de la plaque. Une disposition occlusale satisfaisante évite-t-elle les troubles articulaires, le bruxisme ou les abrasions ? Pour certains, le facteur comportemental serait déterminant dans l’apparition de ces dysfonctions, sans négliger toutefois les conditions locales.
Il est parfois troublant de constater l’absence de symptomatologie chez des patients présentant des malocclusions marquées. Terminer un traitement d’orthodontie dans de bonnes conditions permet très probablement un fonctionnement meilleur du système stomatognathique.
Les objectifs particuliers
Améliorer la ventilation nasale
Disjonction du maxillaire, prescription de l’ablation des amygdales pharyngées ou/et palatines.
Améliorer la phonation
Par un placement correct de la denture et le rétablissement d’une situation linguale habituelle.
Éliminer la nécessité d’une restauration prothétique
Si les premières ou deuxième molaires sont délabrées et irrécupérables, les techniques orthodontiques fixes sont à même de fermer les espaces d’extraction soit vers l’avant, soit vers l’arrière, évitant de ce fait un remplacement prothétique chez l’adolescent ou le jeune adulte. L’orthodontie trouve là sa pleine justification.
L’orthodontiste peut également concourir à une réhabilitation prothétique équilibrée par la correction de dents supports de bridge mésio- ou disto-versées ou encore par une meilleure répartition des piliers d’un bridge (distalage d’une 2ème prémolaire dans un secteur édenté).
Créer des conditions favorables au traitement des parodontopathies
Égresser, par exemple, une dent présentant une poche infra-osseuse, redresser une molaire mésio-versée montrant une poche mésiale, réaligner des incisives en malposition après extraction de la plus dénudée, etc.
Conclusion
Avant l’établissement d’un plan de traitement, il faut définir les objectifs thérapeutiques. En orthopédie dento-faciale, les objectifs sont multiples :
- La suppression des facteurs étiologiques ou aggravants accessibles à nos thérapeutiques, surtout les comportements dysfonctionnels et les interférences occlusales responsables d’anomalies cinétiques de la mandibule.
- Le rétablissement d’une occlusion fonctionnelle post-thérapeutique afin de favoriser une croissance post-thérapeutique équilibrée et de permettre un fonctionnement normal du système stomatognathique, assurant ainsi la santé de ses différents constituants.
- Le respect ou le rétablissement de l’équilibre dento-parodontal ; les dents doivent être maintenues ou ramenées dans un environnement parodontal suffisant et les arcades dentaires positionnées en harmonie avec leur support basal.
- L’amélioration de l’esthétique faciale et l’esthétique du sourire.
- L’obtention d’un résultat thérapeutique stable dans le temps : c’est un objectif fondamental dont la réalisation découle en partie de l’accomplissement des objectifs précédents.
Bibliographie
- BASSIGNY, F. : Manuel d’orthopédie dento-faciale, Édition Masson, 1991.
- BOILEAU, M-J. : Orthodontie de l’enfant et du jeune adulte. Principes et moyens thérapeutiques, tome 1, Elsevier Masson, 2011.
- CHATEAU, M. : Orthopédie dento-faciale, Tome 2 – Clinique : diagnostic, traitement, Éditions CDP, 1993.
- RAKOSI, THOMAS, JONAS, IRMTRUD. : Orthopédie dento-faciale : Diagnostic, Atlas de Médecine Dentaire, Médecine-Sciences, Flammarion, 1994.
- LEJOYEUX, E., FLAGEUL, F. : Orthopédie dento-faciale. Une approche bioprogressive, Quintessance International, 1999.
Les objectifs du traitement orthodontique / ODF
La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes. Les étudiants en médecine dentaire doivent maîtriser l’anatomie dentaire et les techniques de diagnostic pour exceller. Les praticiens doivent adopter les nouvelles technologies, comme la radiographie numérique, pour améliorer la précision des soins. La prévention, via l’éducation à l’hygiène buccale, reste la pierre angulaire de la pratique dentaire moderne. Les étudiants doivent se familiariser avec la gestion des urgences dentaires, comme les abcès ou les fractures dentaires. La collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de santé optimise la prise en charge des patients complexes. La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes.
Les objectifs du traitement orthodontique / ODF

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.