ATTACHE ÉPITHÉLIALE – Parodontologie

ATTACHE ÉPITHÉLIALE – Parodontologie

INTRODUCTION

Le parodonte est constitué de différents éléments assurant le maintien de la dent sur l’arcade et donc à l’intérieur de l’alvéole. Ces éléments sont : la gencive, le cément, le desmodonte et l’os alvéolaire. Cependant, il existe une structure infiniment petite qui réalise une barrière physique et physiologique entre le milieu externe et l’ensemble du parodonte profond et dont l’intégrité conditionne l’intégrité des structures parodontales sous-jacentes que l’on nomme « attache épithéliale ».

DÉFINITION

L’attache épithéliale est une mince couche de cellules épithéliales situées sous le fond du sillon gingivo-dentaire, contre la surface de la dent. L’épaisseur de cette couche cellulaire varie de 15 à 30 cellules dans la partie coronaire pour atteindre deux ou trois cellules dans sa partie apicale. Cet épithélium est bordé par deux lames basales :

• Une externe qui le sépare du chorion gingival.
• Une interne le séparant de la dent.

C’est un ensemble biologique qui sépare le milieu intérieur de la cavité buccale. C’est donc une barrière physique et physiologique dont la cohésion conditionne l’intégrité des structures parodontales sous-jacentes et un ensemble biologique qui sépare le milieu intérieur de la cavité buccale. L’attache épithéliale est par conséquent une bande annulaire d’épithélium pavimenteux stratifié non kératinisé servant à unir la surface dentaire au tissu conjonctif gingival attaché soit à l’émail ou au cément.

FORMATION DE L’ATTACHE ÉPITHÉLIALE

Avant l’éruption

La surface de la couronne est revêtue par un épithélium adamantin réduit. Celui-ci est composé d’une double assise de cellules épithéliales :

• La couche profonde : en contact de l’émail, est faite d’améloblastes, qui après avoir sécrété l’émail, édifient une membrane basale sur laquelle ils s’implantent solidement par des hémidesmosomes.
• La couche superficielle : faite de cellules épithéliales aplaties.

Au moment de l’éruption

Quand le sommet de la dent émerge dans la cavité buccale, les cellules épithéliales de l’épithélium buccal migrent vers l’apex dentaire au-dessus de l’épithélium adamantin réduit. Ainsi est formée l’attache épithéliale primaire. Puis, les amélioblastes se transforment en cellules malpighiennes, en conservant leur attache à la surface de l’émail.

STRUCTURE HISTOLOGIQUE DE L’ATTACHE ÉPITHÉLIALE

On distingue, de la dent vers les tissus conjonctifs : la cuticule dentaire, la lame basale interne, les hémidesmosomes, l’épithélium de jonction, la lame basale externe, le cément afibrillaire, la bordure linéaire.

La cuticule dentaire

Composée de protéines, glycoprotéines et polysaccharides, elle se présente sous forme d’une mince couche interposée entre la surface de l’émail et les amélioblastes réduits. Elle est sécrétée par les amélioblastes au moment de leur transformation en cellules squameuses. Par la suite, cette couche s’épaissit, se densifie, devient homogène avec un contour plus ou moins régulier et ne se minéralise jamais.

Lame basale interne

Produite par les amélioblastes réduits, puis par les cellules d’épithélium de jonction, elle mesure de 20 à 60 mm. De la zone la plus proche de la dent vers les cellules, on observe successivement : la sub-lamina lucida, la lamina densa formée de complexes glycoprotéiniques et du collagène type IV, et la lamina lucida.

Les hémidesmosomes

Ce sont des jonctions qui relient la lame basale interne à la membrane cytoplasmique des cellules de l’épithélium de jonction.

L’épithélium de jonction

C’est un épithélium pavimenteux stratifié non kératinisé qui entoure le collet de la dent, infiltré de monocytes, de leucocytes et de polynucléaires. Il comporte trois zones :

• La zone basale : face à la lame basale interne.
• La zone médiane : constitue presque la totalité de la surface et renferme de nombreux leucocytes.
• La zone coronaire : quelques couches de cellules très aplaties, ces cellules prennent progressivement des aspects dégénératifs.

La lame basale externe

C’est une structure qui sépare l’épithélium de jonction du tissu conjonctif. Elle est constituée d’une lamina lucida sur laquelle s’appuient les hémidesmosomes et d’une lamina densa.

Cément afibrillaire

Il se présente sous forme d’îlots minéralisés adhérents à la surface de l’émail cervical sur environ 2 mm. C’est un cément acellulaire sans incorporation de fibres de collagène.

Bordure linéaire

Fine structure électron-dense, inconstante au niveau coronaire, à la surface de l’émail ou du cément afibrillaire, interposée entre la dent et la lame basale.

LES DIFFÉRENTES POSITIONS DE L’ATTACHE ÉPITHÉLIALE

L’attache épithéliale a tendance à avoir une légère migration physiologique tout au long de la vie, due à l’éruption passive continue de la dent. Elle peut se positionner comme suit :

• Exclusivement sur l’émail de la couronne.
• Une partie sur l’émail et l’autre sur la jonction émail-cément.
• Exclusivement sur la jonction émail-cément (sur le bout à bout).
• Sur le cément de la racine, avec le vieillissement physiologique.

RÔLE DE L’ATTACHE ÉPITHÉLIALE

Son rôle est de :

• Assurer la sertissure du parodonte à la dent.
• Isoler les tissus parodontaux des éléments du milieu extérieur.
• Renseigner les tissus parodontaux sur la nature du milieu extérieur grâce à des récepteurs à la surface des cellules de l’épithélium de jonction (N-acétyl-lactamine, EGF, LAF-3, IL-8 et ICAM-1).

L’attache épithéliale constitue un véritable élément de cohésion et de protection du parodonte. Cependant, lorsqu’elle est agressée (par un facteur bactérien et/ou iatrogène) et que cette agression persiste, on peut assister soit à :

• Une récession gingivale irréversible associée à des phénomènes de résorption osseuse, dans les cas où la gencive est fine.
• Une inflammation gingivale chronique associée à une augmentation du fluide gingival, et par la suite, à une résorption osseuse avec formation de poches parodontales, dans les cas où la gencive est épaisse.

ATTACHE ÉPITHÉLIALE – Parodontologie

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