PARALLÉLISME ET AXE D'INSERTION EN PPMA (Prothèse Dentaire)

PARALLÉLISME ET AXE D’INSERTION EN PPMA (Prothèse Dentaire)

PARALLÉLISME ET AXE D’INSERTION EN PPMA (Prothèse Dentaire)

Introduction

La recherche de l’axe d’insertion en prothèse partielle métallique amovible (PPMA) est une étape cruciale, contrairement à la prothèse en résine qui nécessite une manipulation complexe pour sa mise en place. L’étude au paralléliseur permet de déterminer un axe d’insertion compatible avec la conception prothétique envisagée. Le but principal de cet axe est la protection des structures anatomiques restantes, notamment les dents supports de crochets.

Notions fondamentales

Ligne du plus grand contour

La ligne du plus grand contour est obtenue en joignant les points les plus saillants d’un objet, en particulier d’une dent, maintenue parallèlement à son grand axe longitudinal. Cette ligne divise la dent en deux parties :

  • Zone de dépouille : située au-dessus de la ligne.
  • Zone de contre-dépouille ou zone de retrait : située en dessous de la ligne.

Ligne guide

La ligne guide est la ligne du plus grand contour obtenue par rapport à l’axe d’insertion préalablement déterminé à l’aide d’un paralléliseur. Elle est matérialisée par le déplacement d’une mine de graphite appliquée tangentiellement à la couronne d’une dent selon cet axe. Comme la ligne du plus grand contour, la ligne guide divise la dent en deux zones :

  • Zone de dépouille : située au-dessus de la ligne.
  • Zone de contre-dépouille ou zone de retrait : située en dessous de la ligne.

Axe d’insertion

L’axe d’insertion est la voie optimale selon laquelle la prothèse sera insérée et désinsérée. Il est matérialisé par la trajectoire exécutée par la prothèse depuis son premier contact avec les dents jusqu’à sa position d’assise finale. Chaque cas clinique peut présenter plusieurs axes d’insertion possibles.

Le paralléliseur

Définition

Le paralléliseur est un instrument de diagnostic et de traitement prothétique utilisé pour analyser les modèles d’étude. Il permet de mettre en évidence les zones de contre-dépouille et de rechercher un parallélisme approché entre les différentes surfaces dentaires ou muqueuses qui supportent la prothèse.

Description

Tous les paralléliseurs d’usage courant sont construits selon le théorème : « Toutes les droites perpendiculaires à un même plan sont parallèles entre elles ». Il est composé de :

  • Un socle à base plane.
  • Un plateau support de modèle orientable grâce à une rotule avec un dispositif de blocage.
  • Une potence avec :
    • Une colonne verticale.
    • Un bras à double articulation horizontale.
  • Un porte-instrument vertical à différentes hauteurs, bloqué par une vis, muni d’un mandrin avec des griffes de serrage recevant différents accessoires :
    • Tige d’analyse.
    • Mine de graphite.
    • Lame coupante.
    • Trois jauges de retrait : tiges cylindriques portant à leurs extrémités un épaulement de 0,25 mm, 0,50 mm et 0,75 mm.

Rôle du paralléliseur

Au cabinet dentaire

Dans la phase pré-prothétique, le paralléliseur intervient dans l’analyse du modèle d’étude pour établir le plan de traitement.

Au laboratoire

Dans la phase technique, sur le modèle de travail issu de l’empreinte terminale, diverses manipulations sont effectuées pour élaborer l’infrastructure métallique (exemple : réalisation de trottoirs dans les zones de retrait des dents supports de crochets).

La détermination de l’axe d’insertion

L’axe d’insertion est déterminé à l’aide du paralléliseur selon l’une des méthodes suivantes :

  • Technique de Roth : recherche de la bissectrice de l’ensemble des axes des dents restantes.
  • Méthode d’Appelgate (par tâtonnement) : contrôle des zones de contre-dépouille pour chaque dent porteuse de crochet, d’abord dans le sens vestibulo-lingual, puis dans le sens mésio-distal.
  • Méthode de Roach : utilisation de la méthode des trois points tracés sur le modèle formant un plan. La trajectoire d’insertion (axe d’insertion) est perpendiculaire à ce plan.

Les facteurs de détermination de l’axe d’insertion

La détermination de l’axe d’insertion dépend de quatre facteurs principaux :

  1. Les zones de retrait.
  2. Le parallélisme des surfaces de guidage.
  3. L’absence d’interférences.
  4. L’esthétique.
PARALLÉLISME ET AXE D'INSERTION EN PPMA (Prothèse Dentaire)

Les zones de retrait et point de départ du crochet

Les zones de retrait sont recherchées à l’aide de la tige d’analyse sur la face vestibulaire des dents supports de crochets, de part et d’autre de l’arcade. Pour une prothèse bien équilibrée, les crochets doivent exploiter des zones de retrait similaires de chaque côté de l’arcade. En utilisant les jauges du paralléliseur, le niveau du bras rétentif du crochet est déterminé en fonction de la morphologie coronaire. Lorsque la jauge est tangente à la ligne guide par sa tige et à la dent par sa collerette, le point de rétention maximale (point de départ du crochet) est déterminé.

Trois jauges de rétention (0,25 mm, 0,50 mm, 0,75 mm) peuvent être utilisées pour mesurer ou calibrer la rétention.

Le parallélisme des surfaces de guidage

En utilisant la tige d’analyse verticale comme référence, le parallélisme entre deux surfaces est comparé. Un parallélisme approché entre les faces latérales des dents permet aux éléments rigides de glisser selon l’axe choisi jusqu’au positionnement correct de la prothèse. Cela est obtenu par :

  • Réalisation de méplats sur les faces linguales des dents supports de crochets.
  • Réalisation de surfaces de guidage sur les faces proximales des dents supports de crochets.

Ainsi, la prothèse entre en contact avec les dents et est guidée comme un tiroir jusqu’au contact intime avec la surface d’appui.

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Absence d’interférences

La prothèse doit s’insérer sans obstacle. La recherche d’un axe d’insertion tenant compte des facteurs précédents peut révéler des interférences, telles qu’une dent mal positionnée, un versant de crête avec exostoses, ou des tubérosités ou trigones hypertrophiés. Si ces obstacles ne peuvent être éliminés par meulage, chirurgie ou restaurations appropriées, l’axe d’insertion doit être modifié en tenant compte de leur présence.

L’esthétique

L’esthétique intervient dans :

  1. Le montage des dents : le remplacement d’une dent antérieure impose le choix d’un axe adéquat dans le plan frontal.
  2. Le positionnement des crochets : un crochet est moins visible s’il est placé près du collet, de préférence distalement.
  3. La réalisation de la fausse gencive : en cas de perte de substance nécessitant une fausse gencive, l’axe choisi implique une forte inclinaison du modèle dans le plan sagittal.
  4. Réalisation des surfaces de guidage : une préparation des faces proximales des dents supports est souvent nécessaire en raison des rétrécissements cervicaux, permettant aux éléments rigides de glisser selon l’axe choisi sans torsion sur les dents supports lors du passage du bras rétentif.

Réalisation pratique

La recherche de l’axe d’insertion se déroule en trois étapes :

Premier temps

Le modèle est placé sur la platine du paralléliseur, avec le plan d’occlusion orienté perpendiculairement à la tige d’analyse, ce qui donne une inclinaison antéro-postérieure de la table du paralléliseur. Le parallélisme des faces proximales des dents supports de crochets bordant l’édentement est recherché, permettant de visualiser les futures surfaces de guidage proximales.

Deuxième temps

Le praticien recherche la rétention sur les dents supports de crochets. En se plaçant au-dessus du modèle, il cherche à observer la même quantité de faces vestibulaires (surfaces de dépouille) sur l’ensemble des dents supports, à l’aide de la tige d’analyse. Cela permet d’obtenir une inclinaison latérale de la table du paralléliseur, tout en préservant l’inclinaison antéro-postérieure précédente.

Troisième temps

Cette étape confronte l’axe obtenu aux quatre facteurs mentionnés : rétention, surfaces de guidage, esthétique et interférences. Une fois l’axe d’insertion déterminé, la ligne guide est tracée sur les dents supports de crochets pour valider l’axe choisi et le tracé prospectif du châssis. La ligne guide est tracée en frottant la paroi latérale de la mine de graphite contre les dents supports, idéalement entre le tiers cervical et la moitié de la dent. Une fois l’axe d’insertion localisé, il est matérialisé sur le socle du modèle d’étude.

Détermination des points de départ des crochets

La position de l’extrémité du bras rétentif est déterminée à l’aide de la jauge de retrait choisie. Lorsque la jauge est tangente à la ligne guide par sa tige et à la dent par sa collerette, le point de départ du crochet est établi.

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Réalisation des différentes retouches sur le modèle d’étude

Les retouches sont effectuées à l’aide d’une lame coupante montée sur la tige verticale, en respectant l’axe choisi, pour assurer une plus grande surface de contact entre la dent et les éléments de stabilisation, facilitant l’insertion de la prothèse.

Réalisation des méplats linguaux

Les méplats linguaux sont réalisés à l’aide d’une lame coupante montée sur la tige verticale, en respectant l’axe choisi. L’objectif est de soutenir les dents piliers par le bras de calage du crochet avant que le bras rétentif ne passe le bombé maximum.

Réalisation des surfaces de guidage

Une préparation des faces proximales des dents supports de crochets est souvent nécessaire en raison des rétrécissements cervicaux. Cela permet aux éléments rigides de glisser selon l’axe choisi jusqu’au positionnement correct de la prothèse sur les surfaces d’appui, évitant les effets de torsion sur les dents supports lors du passage du bras rétentif. Cette préparation assure une plus grande surface de contact entre la dent et les éléments de stabilisation.

Préparation des logettes

Les logettes, destinées à recevoir les appuis occlusaux directs ou indirects, sont préparées :

  • Sur les prémolaires et molaires, sous forme de demi-cuillère au niveau des fossettes marginal Influe sur la transmission de forces axiales, en évitant soigneusement tout effet de plan incliné.
  • Sur les canines, sous forme d’épaulement.
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Réalisation de la clé de transfert de l’axe d’insertion

La clé de transfert est réalisée sur les dents non concernées par les corrections, à l’aide d’une petite quantité de résine auto-polymérisable et d’une petite fraise. La tête de la fraise est noyée dans la résine, et la partie dépassante est solidarisée à la tige d’analyse jusqu’au durcissement complet de la résine. Cette clé permet de transférer les retouches effectuées sur le modèle d’étude aux dents supports de crochets dans la bouche du patient, en suivant l’axe d’insertion matérialisé par la tige incluse dans la résine.

Prise d’empreinte secondaire

Cette étape se termine par une prise d’empreinte secondaire à l’aide d’un porte-empreinte individuel, pour obtenir le modèle de travail.

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Conclusion

La détermination de l’axe d’insertion est une étape cruciale dans l’élaboration du plan de traitement. Les étapes nécessaires doivent être suivies scrupuleusement pour concevoir une prothèse biologiquement intégrée.

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