Traitement des empreintes en prothèse conjointe

Traitement des empreintes en prothèse conjointe

Résumé

Une foi l’empreinte retirée de la cavité buccale, elle doit subir différents traitements pour aboutir à son objectif qui est : l’obtention d’un modèle de travail réplique fidèle de la situation intrabuccale ;Les différentes modalités de traitement des empreinte vont dépendre en grande partie du matériaux à empreinte utilisé et du matériaux de réplique choisis ; Une désinfection de l’empreinte doit être réalisé avant que celle-ci ne soit manipulée au laboratoire ; l’empreinte est ensuite coulée et traitée par différents matériaux et méthodes possible pour obtenir au finale un modèle de travail composée de modèles positifs unitaires (MPU) traités de telle sorte à fournir un accès à toutes les surfaces et limites des futures prothèse en respectant les rapports proximaux et occlusaux pour une intégration optimale en bouche.

Mots clés / Keywords

Modèle De Travail (Working Cast), Plâtre (Stone). MPU (Die). Coulée (Pouring). Hydrophile (Hydrophilic). Détourage (Trimming). Fractionnement (Sectioning).

1. Introduction

La confection du modèle de travail est la première étape de laboratoire qui suit la prise d’empreinte réalisée par le praticien.

De l’exactitude de ce modèle dépendra en grande partie la précision d’adaptation de la prothèse conjointe.

Le modèle de travail en prothèse fixée occupe une place importante dans la chaîne d’élaboration prothétique.

2. Définitions

1. Modèle de travail (Maitre modèle): Il est obtenu à partir d’une empreinte de la région clinique concernée afin de recevoir une construction prothétique.
2. Modèle Positif Unitaire (MPU) : Réplique unitaire amovible d’une dent préparée issue du maitre modèle par différent systèmes.

¹ Maitre-Assistant Hospitalo-Universitaire, CHU Mustapha, Alger.

3. La désinfection de l’empreinte :

1. Rinçage abondant à l’eau du robinet pour éliminer le film salivaire et d’éventuelle traces de sang.
2. Les empreintes sont désinfectées selon leur nature :
   • Matériaux hydrophobes : silicones A et C et les polysulfures.

Immersion dans une solution glutaraldéhyde à 2 % 🡪30 minutes ou Hypochlorite de sodium 5.25% 🡪10 min.

• Matériaux hydrophiles : Hydrocolloïdes et polyéthers.

Pulvérisation d’un spray désinfectant : glutaraldéhyde à 2 % ou Hypochlorite de sodium 5.25% pendant 15 à 20min.

3. Les empreintes sont ensuite rincées à

l’eau et traitées au laboratoire.

Délai de traitement des empreintes :

• Hydrocolloïdes : traitement immédiat.
• Polysulfure et silicone C : délai court.

2. Les matériaux dentaires de coulée :
   • Le plâtre dentaire.
   • Résine époxy.
   • Les métaux électrodéposés.
3. Procédés de coulées :
   1. Plâtre pierre

Caractéristiques chimiques : c’est un hémi- hydrate alpha de sulfate de calcium, il est obtenu par calcination du gypse ; C’est le matériau le plus fréquemment utilisé en prothèse fixée.

Notamment les plâtres pierre de type IV, extra durs, alors que les types III seront réservés à la coulée des modèles antagonistes.

1. Propriété :

• Compatible avec tous les matériaux à empreinte.
  • Polyéthers et silicones A : délai retardé ^{⮚ Non Toxique pour l’opérateur.}

possible.

4. Les matériaux de coulées :
   1. Caractéristiques des matériaux :
      • Capacité de reproduire les détails.
      • Manipulation très simple et très facile.
      • Compatibilité avec les matériaux

d’empreinte.

• Résistance à l’abrasion et à la fracture.
• Absence de toxicité.
• Stabilité dimensionnelle.
• Dureté de surface élevée.

• Coût faible.
• Bonne précision dimensionnelle.
• Bonne et précision et reproduction des détails.
• Dureté de surface est convenable.
• Possibilité d’expansion contrôlée (par ajout

ou réduction d’eau)

2. Inconvénients :

• Résistance à l’abrasion médiocre.
• Faible résistance à la traction et à la flexion (cassant).

3. Coulée des empreintes :

• Les empreintes en élastomères sont badigeonnées avec un produit mouillant de façon à abaisser la tension superficielle.
• Respecter scrupuleusement le rapport eau- poudre du plâtre préconisé par le fabricant.
  • Un mélange trop liquide donne un plâtre fragile, mais avec une faible expansion de prise.
  • Un mélange épais présente une dureté plus élevée, une prise plus rapide mais une expansion plus importante.
  • Ne jamais rajouter d’eau en cours de mélange sous peine de diminuer la dureté et de provoquer une expansion de prise anormalement élevée.
• Malaxage :
  • Manuel : utilisant un bol en caoutchouc flexible avec une spatule en acier inoxydable.
  • Mécanique sous vide : augmente l’homogénéisation du mélange et élimine les bulles d’air.
• Remplissage de l’empreinte est assuré grâce à un vibreur.
• Le modèle obtenu doit être lisse et précis.

2. Résine époxy :
   1. Propriété :

• L’exactitude dimensionnelle est bonne,
• Bonne précision des détails < 25µm (> aux plâtres)
• Excellente résistance à l’abrasion.
• Compatible avec les polysulfures et les polyéthers et les Silicones (un agent isolant).
• Temps de prise 3 H pour le démoulage + 1h pour pouvoir fractionner le modèle.

2. Inconvénient :

• Les arêtes vives, présentent un profil légèrement émoussé.
• La dureté de surface faible.
• Incompatible avec les hydrocolloïdes.
• Allergène et Toxique pour l’operateur.

3. Coulée de l’empreinte :

Le mélange est effectué dans un récipient permettant l’obtention de la consistance crémeuse, la résine époxy est déposée dans les empreintes des préparations, préalablement coffrée, grâce à une spatule ou un pinceau puis la totalité de l’empreinte est coulée sur vibreur, ou mieux, centrifugée pour limiter le risque de bulles d’air.

Figure 1 Etapes de coulée d’empreinte au plâtre _{Figure 2 Modèle de travail en résine époxy}

3. Traitement des empreintes par galvanoplastie. :

Traitement basée sur l’électrolyse qui permet d’appliquer un dépôt (Ag, ou Cu+2, ou Ni) dans l’empreinte.

Le Principe : transfert des ions métalliques depuis l´anode (charge +) vers la cathode (charge -) grâce à un courant électrique continue dans un milieu liquide (électrolyse).

Les molécules s´unissant en perdant leur charge positive et adhérant fortement entre elles, formant ainsi une surface métallique très dur et résistante.

Figure 1 Principe de la galvanoplastie

1. Propriété

• L’exactitude dimensionnelle est

acceptable,

• Excellente reproduction des détails.
• Bonne résistance à l’abrasion (surtouts Ni Cu).
• Bonne dureté.

2. Inconvénients

• Mise en œuvre complexe (10-12h)
• Toxique (cyanure/ acide)
• Compatible uniquement avec les silicones

3. Traitement de l’empreinte

• Préparation des surfaces à métalliser :
• L’électrodéposition elle-même :
• Le remplissage de l’empreinte (plâtre ou résine époxy).

6. Techniques de fractionnements

Ces techniques ont pour but d’obtenir le modèle positif unitaire, MPU, Qui reproduit la dent préparée avec tous ses détails.

Diverse techniques sont envisageables pour obtenir ces fractionnement ; quelle que soit la technique employée les modèles de travail doivent présenter les caractéristiques suivantes :

• Les MPU doivent être enlevés et replacés sans difficulté.
• Les rapports entre MPU et les dents adjacentes et antagonistes doivent être aussi précis que s’il s’agissait d’un modèle non fractionné.
• Le modèle de travail doit pouvoir être placé sur un articulateur.
• Les MPU doivent être parallèles entre eux pour permettre une désinsertion aisée des maquettes en cire.
• Les manipulations effectuées lors des différents temps de travail doivent se dérouler sans déplacement des MPU.

L’obtention des MPU amovibles intégrés dans un modèle fait appel à 2 types de système :

1. Fractionnement de 1ere intention

: Système « DOWEL PINS »

Principe : Mise en place de pins en première intention : avant ou pendant la coulée du modèle.

1. Les DOWEL-PINS

Ils sont en général en métal inoxydable il comprend :

• Une tête rétentive qui prend sa place en regard de la préparation dentaire.
• Le corps est conique pour faciliter

l’insertion et la désinsertion du MPU.

1. Réalisation (Fig7)

• Le DOWEL-PINS doit être placé parallèlement à la préparation dentaire si non le MPU ne se déplacera pas aisément dans le modèle de travail.
• Le DOWEL-PINS est maintenu grâce à un dispositif de maintien constitué par une épingle à cheveux fixée par 2 épingles.
• L’empreinte ainsi préparée, Le DOWEL- PINS passera entre les deux chefs de l’épingle à cheveux, sa tête rétentive doit être à distance de 1 à 2 mm par rapport à la face interne de l’empreinte de la préparation.
• L’empreinte est placée sur un vibreur, du plâtre extra dur est coulé jusqu’à 3mm au- dessus des dents.
• Apres durcissement du plâtre :
• Une boulette de cire rouge est mise sur

l’extrémité du pins.

• Le corps du pins est vaseliné de même que le plâtre de la préparation dentaire.
• L’empreinte est ensuite coulée au plâtre dur d’une autre couleur réalisant ainsi le socle du modèle de travail.
• Apres durcissement du socle, on supprime la boulette de cire dans le socle découvrant ainsi l’extrémité du corps de pins, on scie le plâtre de part et d’autre de la préparation dentaire jusqu’à ce qu’on arrive à la partie supérieure du plâtre du socle.
• Grâce  à  une  pression  simple  sur

l’extrémité du pins on dégagera le MPU.

2. Avantages :

• Économique.
• Peu de matériel nécessaire.

2. Fractionnement de 2ème intention. (Fig 8)

Principe : Mise en place de pins en deuxième intention : Apres la coulée du modèle.

1. Système de « Monobloc » / « Di-Lock »

• Il est possible de traiter l’empreinte avec

de la résine ou du plâtre.

6.1.1.3. Inconvénients :

• Risque de mauvais positionnement du pins pouvant rendre impossible la désinsertion du M.P.U.
• Mise en œuvre longue et fastidieuse.
• Sans l’utilisation de dispositifs de parallélisme, cette technique reste très approximative.
• Peu fiables pour des empreintes de grande étendue intéressant de nombreuses préparations.

ou Système d’emboîtage démontable.

• Le socle est réalisée grâce à un boitier démontable en plastique appelé di-lock.
• L’empreinte sera coulée en monobloc en recouvrant la totalité des dents. Les MPU seront réalisés dans un second temps.
• Le modèle monobloc est meulé de façon à ce qu’il puisse être introduit dans le moule.
• Après avoir rempli le moule au ¼ d’un plâtre dur de couleur différente. Le modèle positif est inséré dans le moule.
• Après durcissement le modèle est libéré du moule puis passeé au découpage selon le nombre de préparation dentaire, le découpage s’effectue sur les ¾ de la hauteur du modèle.
• Les MPU seront réalisés en fracturant le socle du modèle.
• L’ensemble des MPU obtenus peuvent être reconstitués dans le moule (di-lock) grâce aux dentelures qui sont gravées sur sa face interne.

Figure 8 étapes de réalisation du DI-LOCK

2. Système PINDEX
   1. Réalisation (Fig 9) Forage de puits parallèles à la base du modèle obtenu après coulé de l’empreinte

• Modèle en forme de fer à cheval (1)
• Détermination de l’emplacement des puits par un système de localisation lumineux (2)
• Forage des puits (3)
• Mise en place des pins collés dans les puits (4)
• Mise en place des gaines (6)
• Coulée du socle (8)
• Fractionnement du modèle. (9)

2. Avantages :

• Parfaite présentation.
• Traitement immédiat de l’empreinte

possible et fractionnement différé.

• Compatible avec plâtre, résine.
• Démontage/remontage précis de tous les éléments constitutifs.
• Le fractionnement des empreintes de grande étendue est précis.

3. Inconvénients :

• Matériel spécifique nécessaire (foreuse…).
• Mise en œuvre demandant une

grande rigueur.

Figure 10 modèle de travail réalisé par PINDEX avant le fractionnement

BN : le parfait parallélisme entre les différents pins

7. La préparation des MPU

Elle se fait en 2 étapes :

1. Détourage :

• Exposition de la limite de préparation dans son intégralité grâce à l’élimination par fraisage minutieux des tissus gingivaux autour de chaque préparation,

Buts :

• Permettre l’accès aux instruments de

modelage.

• Contrôle de l’ajustage de la pièce coulée.

Figure 11 détourage du MPU pour faciliter l’accès aux instruments

2. Traitement en surface du plâtre.

• Application d’un vernis espaceur d’une épaisseur de 20 à40 µm à 0.5mm de la ligne de finition.
• Les vernis sont colorés pour maitriser leur application

But ;

• Aaugmenter le volume du MPU pour permettre l’écoulement du ciment de scellement et la mise en place de la prothèse en bouche

8. Conclusion :

Le temps et l’effort fourni par le chirurgien- dentiste sur le fauteuil ne doit pas être en vain, la chaine prothétique ne doit pas se rompre au laboratoire ; Le plus grand soin doit être apporté à la réalisation du modèle de travail, pièce maitresse de toute prothèse car elle conditionne la précision pour réaliser les points de contact, la sculpture correcte de toutes les surfaces.

9. Bibliographie

1. Shillingbourg, Herbert T, et al. Bases fondamentales en prothèse fixé. [trad.] Francine Liger. 3eme edition. Chicago, Illinois : Quintessence Publishing/ Edition CDP, 1998. ISBN 0-867 15-201-X.
2. BENBELAÏD, S, KAMAGATE, S.F et TRAMBA, Ph. La désinfection des empreintes au cabinet dentaire . Stratégie prothétique. 2005, Vol. 5, 1.

3. Thiry, Marc. Le laboratoire doit-ildésinfecter les empreintes . Stratégie prothétique février . 2005, Vol. 5, 1.

4. Laviole , O et Bartala, M. Confection des modèles de travail en prothèse conjointe. EMC Odontologie,. Elsevier Masson SAS, 2000, Vol. 23-380-A-10.

5. J.colat-parros, f.jordana v.dupuis. platres dentaire . Emc medecine buccale . Elsevier Masson SAS, 2013, Vol. 22-225-B-10.

6. CAIRE , Thierry . Pourquoi et comment couler les modèles au cabinet dentaire. Stratégie prothétique. CDP, 2004, Vol. 4, 5.

7. STEPHEN F. ROSENSTIEL, MARTIN F. LAND, JUNHEI FUJIMOTO. Contemporary Fixed Prosthodontics. s.l. : Mosby, Inc, 2001 .

Traitement des empreintes en prothèse conjointe

  L’examen clinique doit toujours être complété par un bilan radiographique adapté pour un diagnostic précis.
Une bonne anamnèse permet d’identifier les facteurs de risque et les antécédents pertinents avant tout traitement.
La maîtrise des techniques d’anesthésie locale est essentielle pour le confort du patient pendant les soins.
Le détartrage et le surfaçage radiculaire sont indispensables dans la prise en charge des parodontites.
Une restauration dentaire doit respecter l’anatomie occlusale pour éviter les dysfonctions articulaires.
L’utilisation du champ opératoire améliore l’isolement et la durabilité des obturations en composite.
La prévention carieuse repose sur l’éducation à l’hygiène bucco-dentaire et la réduction des apports sucrés.
 

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