Traitement des anomalies alvéolaires du sens sagittal, vertical et du sens transversal

Traitement des anomalies alvéolaires du sens sagittal, vertical et du sens transversal

Traitement des anomalies alvéolaires du sens sagittal, vertical et du sens transversal

Introduction

L’orthopédie dento-faciale a connu d’énormes progrès ces dernières années et permet la correction de nombreuses anomalies squelettiques, alvéolaires ou dentaires, notamment lorsque certains paramètres fondamentaux tels que l’âge du patient, la motivation, la bonne hygiène sont favorables.

Dans notre pratique quotidienne, les anomalies alvéolaires sont fréquentes. Ces anomalies touchent les trois sens de l’espace avec par ordre de fréquences la proalvéolie supérieure, la biproalvéolie et la rétroalvéolie supérieure. Ces anomalies, dont le préjudice esthétique et fonctionnel est plus ou moins important, poussent les patients à consulter.

L’établissement de toute thérapeutique survient suite à un diagnostic précis basé sur un examen clinique attentif, un examen minutieux de l’occlusion (statique et dynamique) du patient, et sur l’apport des examens complémentaires (moulages, photos, Rx panoramique et TLR).

  1. Notions fondamentales :

La thérapeutique en orthopédie dento-faciale utilise des dispositifs qui libérant des forces dites extrinsèques ou sollicitent les muscles

environnants engendrant des forces dites intrinsèques.

Plaque palatine active (forces extrinsèques) Activateur (forces intrinsèques

Chaque dispositif présente un mode d’action précis qu’il convient de connaît :

de la dent.

s multi-attaches fixés

va induire une rotation de la dent, voire une gression avec déplacement total de la dent avec son parodonte.

A ces données, s’ajoute la notion capitale du moment opportun de toute prise en charge d’un sujet donné. Il est certain, qu’un traitement précoce offre des possibilités d’action plus étendues, car il permet d’éviter certaines complexités inutiles au niveau des dispositifs utilisés et du temps nécessaire pour traiter. L’inconvénient cependant reste la longueur du traitement. L’éventail est donc très large, il convient d’en préciser les principes d’action les indications, le choix des moyens thérapeutiques, leur séquence d’intervention afin d’atteindre les objectifs thérapeutiques préalablement définis.

  1. Traitement des anomalies alvéolaires du sens sagittal :

On distingue deux types d’anomalies : la proalvéolie et la rétroalvéolie.

-postérieur qui se localise au niveau des incisives maxillaires ou mandibulaires. Elle se caractérise par une inclinaison vestibulaire augmentée.

-postérieur qui se localise au niveau des incisives maxillaires ou mandibulaires. Elle se caractérise par une inclinaison linguale augmentée des incisives.

Lorsque les deux arcades sont atteintes on parle de biproalvéolie ou de birétroalvéolie.

  1. Traitement de la proalvéolie supérieure :

C’est une anomalie alvéolaire dans le sens antéropostérieur caractérisée par une inclinaison vestibulaire exagérée des incisives supérieures. Cette anomalie lorsqu’elle est isolée, est en rapport avec :

Le traitement de la proalvéolie supérieure comporte deux étapes :

2.1.1-Traitement étiologique :

Elle consiste à corriger les dysfonctions (rééducation fonctionnelle) et à supprimer les para- fonctions afin de retrouver une position correcte de la langue au repos et en fonction (déglutition adulte, mastication unilatérale alternée, phonation correcte), ce qui permet

d’éviter ou de supprimer certaines anomalies.

2.1.2-Traitement proprement-dit :

La proalvéolie supérieure sera d’un bon pronostic :

La thérapeutique amovible simple propose dans ces cas favorables une simple plaque palatine avec : un arc vestibulaire actif (fil d’acier 0.6mm) et deux crochets Adams (fil d’acier 0.7mm) pour assurer la rétention de la plaque en bouche.

Elle doit être bien dégagée dans la région retro incisive pour permettre les corrections recherchées et peut -pour des raisons de confort- être échancrée à sa partie postérieure.

L’appareil réalise des déplacements dentaires simples appelés mouvements de version avec accentuation du recouvrement incisif, le recul des dents se fera dans la limite permise par la fermeture des diastèmes multiples (dans les cas où ces diastèmes n’existent pas, le recul des Incisives entraîne des chevauchements).

L’activation de l’appareil se fait par fermeture symétrique des boucles de l’arc vestibulaire, il est recommandé de faire des activations très douces, ces séances d’activation seront espacées

d’environ 3 à 4 semaines.

Le patient doit porter sa plaque palatine jour et nuit sauf au moment des repas jusqu’à correction de l’anomalie.

REMARQUE : Lorsque la correction de la proalvéolie entraine une DDM limite (un léger chevauchement) on aura recours au stripping qui est la réduction amélaire des faces proximales du bloc incisivo-canin.

Si la proalvéolie supérieure est associée à un recouvrement (overbite) normal ou augmenté même avec présence de diastèmes multiples :

La correction de la proalvéolie avec une thérapeutique amovible fera apparaître un certain degré de supraclusion incisive, donc un traitement fixe multi-attaches est nécessaire. La thérapeutique la plus appropriée est l’utilisation d’un arc de base de Ricketts de contraction comportant un torque radiculo-vestibulaire et un tip-back molaire pour permettre le contrôle du recouvrement antérieur.

Dans les cas sévères offrant un overjet supérieur à 6mm :

Ces cas font appel à la thérapeutique fixe multi-attaches pour pouvoir rétracter et ingrésser le secteur antérieur après extraction de dents permanentes (1ère ou 2ème PM) et rétraction des canines.

2.1.3-La contention : est de longue durée, environ un an avec une plaque de Hawley.

C’est une plaque palatine en résine qui recouvre 1/3 des faces palatines de toutes les dents, elle comporte un arc vestibulaire passif confectionné en fil d’acier de 0,7mm de diamètre et deux crochets ADAMS pour la rétention de la plaque.

  1. Traitement de proalvéolie inférieure :

La proalvéolie inférieure est caractérisée par une inclinaison vestibulaire exagérée des incisives inferieures, cliniquement très discrète, ne peut être diagnostiquée d’emblée que si les incisives inférieures s’articulent en bout-à-bout ou en occlusion inversée antérieure. Elle est le plus souvent due à :

2.2.1- Traitement étiologique :

de la langue ; de la langue ; inférieure

2.2.2-Traitement proprement-dit :

En présence de diastèmes : et après amélioration du comportement neuro-musculaire environnant (traitement étiologique), une plaque linguale munie d’un arc vestibulaire actif ou un dispositif fixe multi-attaches seraient utilisables pour rétracter les incisives, corriger la proalvéolie inférieure et fermer les diastèmes.

En l’absence de diastème : la rétraction ne sera possible qu’en thérapeutique fixe multi-attaches et après extraction dentaire, le choix des dents à extraire se porte en général sur les premières ou deuxièmes prémolaires.

2.2.3-La contention :

ontention : recouvre 1/3 des faces linguales des dents, avec un arc

vestibulaire passif et deux crochets de rétention.

-canin.

Mini-positionneur ou “spring retainer” : c’est un appareil amovible, limité en général au secteur incisivo-canin. Son caractère amovible favorise le maintien d’une bonne hygiène, mais réclame une grande coopération du patient qui doit le porter régulièrement.

  1. Traitement de la rétroalvéolie supérieure :

La rétroalvéolie supérieure est une anomalie alvéolaire localisée aux incisives et caractérisée par une lingoversion des incisives supérieures.

Elle est le plus souvent due à :

brûlures ou due à une fente labiale.

2.3.1-Traitement étiologique :

C’est la suppression de l’hypertonicité labiale soit :

2.3.2-Traitement proprement-dit :

Le traitement de la rétroalvéolie supérieure se fait soit par :

Plaque amovible avec ressort de Schwartz : c’est une plaque palatine en résine comportant : face palatine des incisives supérieures ;

Plaque amovible avec un vérin à action antéropostérieure : le vérin est activé ¼ de tour tous les 2 jours.

Plan incliné rétro-incisif : c’est un bloc en résine acrylique, recouvrant le groupe incisivo- canin mandibulaire. La face vestibulaire de ce bloc est inclinée. La pression des bords libres des incisives supérieures sur la face vestibulaire du plan incliné permet la correction de la rétroalvéolie supérieure.

Quad’ hélix de Crozat : c’est un quad’ hélix avec un prolongement au niveau antérieurs, ces bras se croisent antérieurement et doivent aller jusqu’à la face distale de la canine opposée,

l’activation de ces ressorts auxiliaires permet la vestibuloversion des incisives supérieures.

2.3.3-contention :

Avec une plaque de Hawley de contention

  1. Traitement de la rétroalvéolie inférieure :

La rétroalvéolie inférieure se caractérise par une linguoversion des incisives inférieures. Elle peut passer inaperçue en raison des faibles signes cliniques qui l’accompagnent. Très rarement isolée, elle est souvent associée à une proalvéolie supérieure, elle est due à :

2.4.1-Traitement étiologique :

LIPBUMPER ou le

Fränkel II.

Lip Bumper :

Appelé aussi le par choc labial, c’est un dispositif fonctionnel qui supprime l’influence néfaste de la lèvre inférieure, il en existe 2 types : amovible et fixe.

adhère un bandeau de résine.

ème de mm recouvert d’une gaine en plastique antérieurement et

soudé aux bagues molaires (sur la 36 et la 46).

Indications du lip bumper :

tonicité ou succion de la lèvre inférieure) ;

-way) ;

-attaches.

2.4.2-Traitement proprement-dit : Fait appel à :

Plaque linguale avec ressort de Schwartz : c’est une plaque en résine comportant : linguales des incisives inférieures

Un arc lingual actif :

C’est un arc soudé aux bagues molaires (36 et 46) et sceller en bouche, il prend appui sur toutes les faces linguales des dents inferieures, cet arc comporte des boucles de compensation pour permettre l’activation.

Bihelix de crozat : il diffère du bihélix par ses prolongements antérieurs des bras latéraux qui servent à vestibuloverser les incisives inférieures

Traitement fixe multi-attaches : on utilise un arc d’expansion antérieur comportant un torque corono-vestibulaire.

2.4.3-Contention : Avec :

-canin inférieures

Spring-retainer

  1. Traitement de la biproalvéolie :

La biproalvéolie est une anomalie alvéolaire du sens antéropostérieur, caractérisée par une position trop antérieure des incisives des deux arcades par rapport aux bases osseuses ; elle se présente rarement comme une malformation isolée, elle entre généralement dans le cadre

complexe d’une dysmorphose (DDM, classe IIdiv1…).

Cette association (proalvéolie supérieure + proalvéolie inférieure) est souvent due à :

tique (anomalie héréditaire).

2.5.1-Traitement étiologique :

2.5.2-Traitement de la biproalvéolie :

Traitement fixe multi-attaches :

tractions est souvent une solution de choix (extraction des 04 premières prémolaires 14, 24, 34 et 44)

prémolaires :

2.5.3-Contention

niveau inférieur. La contention supérieure sera maintenue pour une période de 6 mois jour et nuit puis conservée une année supplémentaire durant la nuit

. C’est un dispositif monobloc constitué de deux gouttières, maxillaire et mandibulaire, solidarisées entre elles. Ces gouttières sont réalisées selon un alignement dentaire et des rapports d’arcades optimaux.

Remarque : en fin du traitement il est indispensable de surveiller l’évolution des troisièmes molaires.

  1. Traitement des anomalies alvéolaires du sens vertical :
    1. Traitement de la supraclusion incisive :

Le traitement de la supraclusion consiste soit en :

Dispositifs utilisés :

de ces plaques réside dans le fait que les incisives peuvent également s’égresser d’où la nécessité de mettre un bourrelet de résine antérieurement.

à la propulsion provoquée par ces appareillages, il apparaît une béance des secteurs latéraux et une correction artificielle de la supraclusion, ainsi les prémolaires et molaires s’égressent progressivement pour retrouver des contacts corrects. Cette égression postérieure augmente la dimension verticale et réduit la supraclusion.

-attaches de façon à

ingresser les incisives.

Cette correction doit tenir compte :

ux bords libres des incisives ;

Remarque : Des contrôles radiologiques sont nécessaires car l’ingression, étant un mouvement anti-physiologique, peut provoquer des résorptions radiculaires si la force appliquée est importante.

  1. Traitement de l’infraclusion incisive ou béance antérieure :

Souvent d’origine fonctionnelle, la suppression de l’étiologie permet la correction de cette béance.

Dispositifs utilisés :

-attaches avec un arc

d’égression et rétraction au maxillaire et à la mandibule ;

diminuée ;

-attaches

avec extraction de dents permanentes, 4 prémolaires + 4 molaires ;

l’anomalie fonctionnelle s’étant anatomisée, le traitement sera chirurgical.

  1. Traitement de l’infraclusion latérale ou béance latérale :

La béance est parfois, bien que rarement, latérale. Il n’y a donc pas de contacts dentaires en intercuspidation maximum dans les zones latérales alors qu’ils existent dans la zone antérieure. Ceci est attribué :

La thérapeutique, d’abord non mécanique, visera par la rééducation à supprimer l’interposition de la langue puis par l’appareillage mécanique provoquera l’égression des dents des secteurs latéraux

:

favorisant l’égression ;

ion de l’interposition linguale et

-attaches complet et tractions inters maxillaires verticales latérales,

parfois linguale supérieure et vestibulaire inférieure lorsque s’y associe une anomalie transversale soit vestibulaire supérieure et inférieure.

  1. Traitement des anomalies alvéolaires du sens transversal :

Il s’agit dans ce volet de l’endoalvéolie (diminution de la dimension transversale) ou de l’exoalvéolie dans le cas contraire. Seuls les cas ayant entrainé une malocolusion du sens transversal (articulé inversé ou inocclusion) uni ou bilatérale seront considérés par la thérapeutique orthodontique. Encore que dans certains cas où la dimension verticale est augmentée, cette correction pouvant augmenter encore cette dernière, il est préférable de s’abstenir de toute correction du sens Transversal.

  1. Traitement de l’endoalvéolie supérieure :
4.1.1-Traitement de l’endoalvéolie symétrique avec articulé inversé bilatéral :

En denture mixte stable : une plaque palatine avec vérin médian pour réaliser l’expansion des secteurs latéraux, avec une activation d’1/4 de tour tous les 2 jours.

En denture permanente : quad hélix soudé sur bagues molaires (16/26), associé à une thérapeutique fixe multi-attaches.

4.1.2-Traitement de l’endoalvéolie symétrique avec articulé inversé unilatéral avec latéro- déviation :

“Ce traitement doit être effectué le plus tôt possible, après l’évolution des premières molaires permanentes en denture mixte stable ou en denture adolescente stable”.

Objectifs : corriger l’articulé inversé unilatéral et supprimer la létéro-déviation avant son anatomisation.

Dispositifs utilisés :

il est possible d’utiliser la plaque palatine avec un vérin médian permettant l’expansion. Si cette anomalie entraine “une latéro-déviation, il est nécessaire de meuler les pointes canines temporaires et les cuspides vestibulaires des molaires temporaires inférieures et celles linguales des supérieures à l’origine de la latéro-déviation et du blocage en articulé inversé du secteur latéral. L’appareillage est activé d’1/4 de tour tous les 2 jours jusqu’à suppression de la malocclusion.

-attaches avec un arc d’expansion transversal.

Contention : Une plaque Hawley.

4.1.3-Traitement de l’endoalvéolie asymétrique avec articulé inversé unilatéral :

Objectifs: Corriger l’articulé inversé unilatérale sans modifier les rapports transversaux du côté opposé.

Dispositifs utilisés :

l’anomalie (un vérin asymétrique), du côté sain un pan de résine englobant le secteur latéral

inférieur pour éviter une expansion du côté sain sous l’action du vérin. La correction est très lente, entre 6 mois et un an.

déviation de la cloison nasale).

-attaches avec un arc d’expansion transversal

de même qu’on peut utiliser des élastiques croisés (cross-bite) allant de la face vestibulaire des molaires inférieures à la face palatine des molaires supérieures, et ce dans le cas où l’étage inférieur de la face n’est pas augmenté.

Contention : La plaque amovible sert également de plaque de contention après suppression du pan en résine du coté sain ou une plaque de Hawley.

  1. Traitement de l’endoalvéolie inférieure :

A la mandibule cette endoalvéolie peut être observée (bien que rarement) car elle s’inscrit dans un tableau particulier d’inocclusion totale ou syndrome de Brodie.

mandibule à l’aide d’un activateur, cela diminuera la malocclusion transversale. Il faut, cependant, savoir que ces traitements donnent une correction très lente et nécessitent une grande coopération du patient.

-attaches menée en denture adulte est probablement plus indiquée car elle donne des résultats positifs rapidement. D’autre part, l’utilisation d’élastiques croisés (cross bite) sera fort utile.

  1. Traitement de l’exoalvéolie supérieure :

: plaque palatine avec vérin médian ouvert que le praticien fermera progressivement, les résultats de cette thérapeutique restent à prouver.

-attaches avec un arc de contraction

transversal.

  1. Traitement de l’exoalvéolie inférieure :

Lorsque l’exoalvéolie est mandibulaire (rare) et non sévère, une expansion de l’arcade supérieure en denture mixte peut être tentée si la musculature environnante le permet. Cette expansion rétablira l’occlusion des secteurs latéraux.

Conclusion

Le traitement des anomalies alvéolaires doit se faire précocement. Il permet d’une part de prévenir la survenue des traumatismes des dents en les plaçant en bonne position, et d’autre part évite

l’installation des habitudes déformantes.

Traitement des anomalies alvéolaires du sens sagittal, vertical et du sens transversal

  La médecine dentaire exige une précision et une rigueur constantes pour garantir des soins optimaux.
Les étudiants en odontologie doivent maîtriser l’anatomie dentaire avant de pratiquer des interventions cliniques.
Les praticiens doivent se tenir informés des dernières avancées technologiques pour améliorer leurs traitements.
Une bonne communication avec le patient est essentielle pour établir un climat de confiance et de compréhension.
L’asepsie et la stérilisation sont des piliers incontournables pour prévenir les infections en cabinet dentaire.
La planification thérapeutique permet d’optimiser les résultats et d’éviter les complications postopératoires.
Les formations continues sont indispensables pour maintenir ses compétences à jour en médecine dentaire.
 

Traitement des anomalies alvéolaires du sens sagittal, vertical et du sens transversal

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *