Thérapeutique des mortifications pulpaires

Thérapeutique des mortifications pulpaires

Thérapeutique des mortifications pulpaires 

1. Problématiques inhérentes au traitement de la nécrose  

1.1. L’infection endodontique 

L’origine infectieuse de la pathologie endodontique a été largement démontrée depuis les travaux de Kake- hashi et al. (1965) 

Par conséquent, l’objectif du traitement endodontique est de prévenir ou d’éliminer l’infection, par l’éradication des bactéries et de leurs toxines du système canalaire, d’une part, et de tous les débris pulpaires susceptibles de servir de support et de nutriments à la prolifération bactérienne, d’autre part

1.2. La complexité anatomique

La complexité du canal pose de grosses difficultés au praticien. En effet, les bactéries vont être protégées des procédures de nettoyage et de mise en forme canalaire en s’immisçant dans les complexités anatomiques et géométriques du canal radiculaire : ramifications apicales, les canaux latéraux, les isthmes et les tubuli dentinaires inaccessibles à la préparation canalaire

1.3. La boue dentinaire

C’est la préparation canalaire (manuelle ou mécanique) qui va être à l’origine de la formation de cet enduit pariétal. En effet, la boue dentinaire est composée de débris de la préparation : collagène dénaturé, eau d’origine dentaire, cristaux d’hydoxyapatite, salive, sang et microorganismes.

La boue dentinaire a en moyenne une épaisseur de 1 à 2 micromètres et peut pénétrer jusqu’à 40 micromètres dans les tubulis dentinaires. Elle adhère donc fortement à la dentine sous-jacente.

Sa conservation ou non a longtemps fait débat mais aujourd’hui de nombreuses études sont en faveur de son élimination car :

Elle contient des bactéries qui se trouvaient au sein du système canalaire et qui vont donc être mêlées aux autres débris lors de la préparation mécanique.

Son élimination va permettre une meilleure irrigation et une meilleure étanchéité de l’obturation endodontique grâce à la pénétration du ciment au sein des tubulis dentinaires lors de l’obturation finale

1.4. La zone apicale 

C’est la zone la plus difficile à nettoyer car elle est difficilement accessible aux instruments de préparation endodontiques. 

Elle est souvent le lieu de développement des bactéries à l’origine de pathologies péri-apicales. 

La difficulté d’accéder à cette zone est renforcée par la présence des canaux latéraux en amont et par sa configuration très particulière (isthmes, deltas, ramifications apicales). 

L’irrigation est essentielle pour assainir ces différentes zones anatomiques inaccessibles aux instruments de préparation

2. La suppression de la charge bactérienne

Les moyens actuels disponibles pour réduire la population bactérienne incluent l’instrumentation mécanique, l’irrigation et la mise en place d’un pansement antiseptique.

– Préparation de la dent au traitement : suppression des caries puis restauration pré-endodontique.

– Mise en forme canalaire par le biais d’une instrumentation.

– Irrigation avec une solution antiseptique et solvante.

– Obturation du réseau endodontique lorsque les conditions optimales sont réunies.

– Suivi clinique et radiographique

2.1. L’aseptie 

Tous les efforts doivent être déployés pour exclure et éliminer les microorganismes du champ opératoire et du canal. Ainsi, lorsque le champ opératoire est aseptique, la chambre pulpaire peut être pénétrée avec l’assurance que le canal ne sera pas sujet à une contamination venant de la cavité orale

Bien souvent les pertes de substances coronaires sont telles que la stabilité du crampon est difficile à obtenir. Dans ces cas, la reconstitution pré-endodontique par l’utilisation d’une matrice métallique et d’un ciment verre ionomère permet de rétablir une morphologie coronaire compatible avec la stabilité du crampon et donc l’étanchéité du champ opératoire. Elle permet également l’obtention d’une cavité d’accès à quatre parois qui servira de réservoir pour les solutions d’irrigation ainsi qu’une obturation provisoire de bonne qualité pour éviter les nouvelles contaminations entre les séances

2.2. La préparation canalaire

La préparation endodontique se conçoit comme une préparation chimio-mécanique où la mise en forme instrumentale trouve toute sa signification pour influencer la qualité de l’assainissement endodontique. 

De nombreux auteurs se sont penchés sur le principe de la mise en forme en utilisant la technique du Crown-Down afin d’éliminer le maximum de bactéries

L’utilisation des instruments en Ni-Ti permet de pallier la rigidité des instruments en acier inoxydable et de contourner les difficultés anatomiques. Et d’avoir une meilleure remontée des débris.

2.3. L’irrigation

– L’instrumentation du système canalaire seule ne répond pas à l’objectif du traitement endodontique, car plusieurs études montrent que seuls 55% à 70% des parois d’un canal sont correctement mis en forme. Environ le tiers des parois radiculaires ne sont donc pas préparées, il faut impérativement pallier ce manque de désinfection mécanique par une désinfection chimique.    

  • DEFINITION Selon Machtou:  « L’irrigation est l’action d’apporter un liquide par l’intermédiaire d’un instrument à l’intérieur de la chambre pulpaire et des canaux radiculaires ».
  • Objectifs de l’irrigation 

L’objectif du traitement endodontique actuel est d’éliminer l’ensemble des microorganismes et leurs toxines présents dans le système canalaire et d’empêcher toute recolonisation ultérieure.

 La mise en forme canalaire seul ne permet pas de répondre à cet objectif, car plusieurs études ont montré qu’, au cours de l’étape par mis en forme canalaire seule une partie des parois de système endodontique est instrumente (entre 55 et 70 % des surfaces canalaires). D’où l’intérêt de compléter cette préparation mécanique par une préparation chimique qui correspond à l’irrigation. 

Le rôle de l’irrigation en endodontie est double. 

• une action physique, qui est essentielle afin d’aider à l’élimination des débris organiques et minéraux ainsi que des micro-organismes. La mise en suspension des débris évite leur sédimentation et un blocage potentiel du canal radiculaire. L’irrigation permet en outre une lubrification des instruments qui facilite leur nettoyage et maintient leur efficacité de coupe ;

• une action chimique combinant :

-une bonne efficacité antibactérienne,

-une bonne action solvante sur les débris organiques,

-une absence de cytotoxicité pour le péri-apex.

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  • Quand irriguer ?
  1. Phase préparatoire 

Avant toute pénétration instrumentale, un parage caméral (où une solution d’hypochlorite de sodium est déposée dans la chambre pulpaire) se révèle essentiel, surtout dans le cas de dents infectées, afin de prévenir toute contamination par des bactéries coronaires.

Cliniquement, ce parage autorise également la mise en évidence des entrées canalaires notamment surnuméraires (génération de bulles par l’interaction hypochlorite-tissu pulpaire)

B. Au cours du cathétérisme 

Le cathétérisme représente une première étape manuelle de mise en forme canalaire. 

L’irrigation intervient dès lors par une action solvante sur le contenu endocanalaire. 

L’irrigant préconisée à ce stade est un gel associant EDTA et peroxydes (peroxyde de carbamide (Glyde®) ou peroxyde d’urée (RC Prep®) . 

L’E D TA, par son action chélatante, facilite la première instrumentation canalaire tandis que les peroxydes contribuent à une action protéolytique.

C. Au cours de la mise en forme

Les solutions d’irrigation doivent exprimer des propriétés antimicrobiennes (effet bactériostatique et/ou bactéricide) et nettoyantes (pouvoir détergent, faible tension superficielle) 

 Les manœuvres instrumentales génèrent des copeaux dentinaires qui, en s’ajoutant aux débris organiques et aux solutions d’irrigation, forment une couche de boue dentinaire fermement adhérente aux parois canalaires.

 Ainsi, tout au long de la préparation, une lime de récapitulation (lime K #10 ou 15), employée entre chaque instrument rotatif, assure un contrôle permanent de la perméabilité canalaire pour l’instrument suivant.

En raison de sa complexité anatomique et de zones non instrumentales, le tiers apical présente de plus grandes quantités de boue dentinaire, de débris pulpaires et inorganiques. Si la conicité obtenue par la préparation endodontique autorise une pénétration plus profonde de l’aiguille, elle transforme surtout la simple diffusion passive de la solution d’irrigation en un véritable rinçage dynamique par l’établissement d’un circuit hydraulique dans le tiers apical.

D. Avant l’obturation 

L’objectif ici est d’éliminer l’enduit pariétal afin d’avoir des parois propres qui garantissent l’adaptation des matériaux d’obturation sur les parois canalaires.

Ce régime final d’irrigation consiste en une première solution d’EDTA à 17 % pendant 2min (volume de 2 ml par canal), suivie d’hypochlorite de sodium à 5,25 % (également 2 min et 2 ml par canal) : l ’ E D TA pour éliminer les enduits pariétaux, hypochlorite de sodium pour compléter l’ouverture des entrées des canalicules dentinaires et assurer un complément de désinfection .

Un troisième rinçage par une solution alcoolique tamponnée à 99 % exerce une action de dessiccation des parois canalaires pour améliorer l’interface ciment-parois (absence d’adhésion à une dentine humide).

  • Les solutions d’irrigation
  • Cahier de charge de la solution d’irrigation 
  • Lavage ou débridement

• Capacité à mettre en suspension les particules dans le canal 

• une pénétration aisée et efficace du système canalaire complet (tubuli dentinaires, canaux principaux, latéraux et accessoires) 

  • Lubrification de l’instrumentation Diminuer les forces de frottement pour améliorer le glissement de l’instrument 
  • Dissolution et déminéralisation une dissolution rapide et totale des contenus canalaires organiques et inorganiques. 
  • Action solvante sur les tissus organiques 
  • Action déminéralisante sur tissus minéraux 
  • Action antibactérienne : La solution d’irrigation doit présenter 
  • Un large spectre antibactérien efficace contre les bactéries anaérobie s, les bactéries aérobies et les micro-organismes.
  • Un effet antibactérien à long terme appelé effet de rémanence. 
  • La capacité d’inactiver les endotoxines impliquées dans le processus de développement de la maladie pulpaire. 

– Biocompatible : La solution va avoir une action mécanique de lavage mais surtout une action chimique qui ne doit pas présenter de risques pour le patient à savoir :

– le risque toxique. (Produit ni trop acide, ni trop basique → ne dissout pas de matière en dehors du canal),

– le risque allergique, risque corrosif (sur la peau mais également sur les instruments de mise en forme utilises).

– Effets secondaires (dyschromies dentaires).

  • Les solutions d’irrigation 

Dérivés chlorés 

– Chélateurs 

– Famille des biguanides

– Agents oxydants

– Solutions annexes :

– Les ammonium Quaternaires 

– Les drivés iodés

  • Les moyens d’irrigation :

A ce jour il existe de nombreux systèmes d’irrigation différents. Nous allons décrire dans un premier temps le plus courant, l’irrigation passive conventionnelle à la seringue, avant de détailler des moyens plus récents tels que l’utilisation des ultrasons, des lasers, ou encore du système EndoVac. 

  • Le Système Seringue-Aiguille :

L’irrigation canalaire avec une seringue et une aiguille reste encore à l’heure actuelle la procédure la plus courante.

Si le type de mise en forme du canal et l’utilisation d’un instrument pour agiter la solution et la faire progresser dans le canal ont été très longtemps sous-estimés, c’est bien l’irrigation à la seringue qui est responsable de l’action physique de lavage.

Cette action physique est en fonction à la fois du volume de solution et du débit utilisés, lesquels dépendent du type de dispositif employé [assemblage seringue et aiguille]. 

  • Les différents types d’aiguilles :

On retrouve sur le marché deux grands types d’aiguille ; celle à bout ouvert et celle à bout fermé. Pour la pratique endodontique, dans le but de ne pas réaliser de dépassement de la solution d’irrigation au niveau du péri-apex, il a été démontré la nécessité d’utiliser des aiguilles à bout fermé, notamment grâce à la visualisation et à l’étude des trajectoires des particules de la solution d’irrigation au niveau du canal dentaire. 

Thérapeutique des mortifications pulpaires 

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Aiguilles différentes à bout ouvert (A, B et C) et à bout fermé (D, E et F)

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Visualisation de la trajectoire des particules de la solution d’irrigation en 3D

  • Le protocole d’irrigation suivant peut être recommandé : Selon P.Machtou

– L’exploration initiale peut être effectuée avec un lubrifiant du type Glyde (Dentsply Maillefer), en particulier dans les canaux étroits et sur les dents vivantes. 

 Sur les dents nécrosées, il est préférable d’utiliser l’hypochlorite de sodium d’emblée.         

-La mise en forme corono-apicale sera réalisée dans un bain permanent et renouvelé d’hypochlorite de sodium à une concentration de 2,5 à 5 %. Les solutions moins concentrées doivent être chauffées.

-Le rinçage final est effectué avec de l’EDTA à 17 % activé pendant 1 minute, suivi de l’activation de l’hypochlorite de sodium pendant 30 secondes avec l’EndoActivator® ou par le biais de l’irrigation passive ultrasonore intermittente.

Pourtant, malgré l’essor croissant de la recherche et l’accumulation des connaissances couplés aux innovations techniques de ces dernières années, force est de constater que le pronostic du traitement endodontique n’est pas meilleur aujourd’hui qu’avant.

Dans la mise en œuvre du traitement endodontique, le facteur opérateur dépendant reste toujours le pivot du succès. 

  • L’activation de la solution d’irrigation

L’ensemble des recherches sur l’irrigation a montré que même arrivé au stade final de la mise en forme canalaire, le taux de pénétration des solutions d’irrigation dans le tiers apical reste encore faible. L’adjonction d’un dispositif spécifique peut permettre de faciliter la diffusion de la solution d’irrigation au niveau de la zone apicale. 

 Les objectifs de ces systèmes sont les suivants : renouveler les solutions d’irrigation d’une part et augmenter leur efficacité en les activant d’autre part. La difficulté de ces dispositifs d’activation reste d’obtenir une activation efficace des solvants sans action mécanique sur les parois canalaires afin de ne pas endommager la mise en forme et ne pas générer de nouveaux débris dentinaires. 

  • Activation manuelle dynamique :

La méthode d’agitation manuelle avec un cône de gutta a été proposée dans les années 1980 par Pierre Machtou et son efficacité a été expérimentalement approuvée. 

L’activation manuelle dynamique (Manual dynamic activation) s’effectue en utilisant le maitre cône de gutta percha. En réalité, cette activation manuelle démarre dès le début du traitement endodontique avec le premier apport de solution d’irrigation et les mouvements effectués avec la lime manuelle. 

Pierre Machtou détaille cette activation de la manière suivante : 

-Utilisation d’un maitre cône de gutta percha adapté dont la conicité est légèrement inférieure à la conicité de la mise en forme finale. (Vérification à l’aide du cliché per-opératoire cône en place). 

Cet espace restreint mais existant entre le cône de gutta et les parois canalaires est fondamental quant au bon fonctionnement de cette technique ; il permet d’appliquer la pression hydraulique nécessaire à la circulation du liquide. 

-Le maitre cône est coupé de 1mm avant utilisation pour éviter le risque d’extrusion apicale. 

-Dépose de la solution d’irrigation au plus proche de la zone apicale avec la seringue d’irrigation (aiguille 30 ou 31G), utilisation d’1mL d’EDTA pour la première activation. 

– Utilisation avec un mouvement de va-et-vient pendant environ 1 minute sur une amplitude d’environ 2 mm. L’auteur recommande une fréquence d’environ 100 mouvements en 1 minute. 

-Rinçage des débris avec de l’EDTA (1mL). 

-Dépose de la solution d’hypochlorite de sodium (1mL).

-Activation 50 mouvements pendant 30 secondes. 

-Rinçage final à l’hypochlorite de sodium (3mL). 

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Visualisation de l’espace entre le maitre cône et les parois canalaires, cet espace permet la circulation de la solution d’irrigation.

  • Avantage :
  • Coût : cette méthode d’activation est simple et peu coûteuse, elle ne nécessite pas d’investissement dans un dispositif spécifique. 
  • Élimination des débris : l’activation dynamique manuelle favorise l’élimination des débris et permet d’obtenir des parois canalaires très propres y compris lorsqu’on les canaux sont courbés. Le degré de propreté est significativement supérieur à celui obtenu après utilisation d’une seringue d’irrigation conventionnelle. 
  • Élimination de la smear layer : selon les études, l’activation dynamique manuelle permet une bonne élimination de la smear layer. Une faible persistance de smear layer est observée notamment au niveau des dents monoradiculées droites et des dents pluriradiculées courbes. Les résultats sont significativement équivalents voire supérieurs à des systèmes soniques comme l’EndoactivatorTM ou les ultrasons. 
  • Élimination bactérienne : des études ayant reconstituées un biofilm artificiel à base de collagène coloré sur des dents extraites, montrent que l’agitation manuelle favorise l’élimination du biofilm artificiel. 

On peut considérer in vivo que cette méthode d’activation permet de dissocier le biofilm et donc de mettre en suspension les bactéries qui seront éliminées par une irrigation conventionnelle à la seringue. 

  • Limite :

Bien que cette technique soit simple et peu coûteuse, elle est contraignante car elle impose au praticien un mouvement répétitif qui peut s’avérer fatiguant et fastidieux, notamment lorsqu’il s’agit d’une dent pluriradiculée. 

L’ajustage du cône de gutta peut être modifié lors de la mise en œuvre de cette technique puisque celui-ci peut se courber lors des mouvements de va et vient répétitifs. 

  • Activation mécanique assistée :

Comme décrit précédemment une irrigation efficace implique un contact direct de la solution avec les éléments qu’elle doit traiter et un renouvellement en quantité et en qualité de celle-ci, afin d’assurer un flux et une activité chimique constante. 

Bien que l’irrigation soit classiquement réalisée manuellement avec une seringue et une aiguille adaptée, des systèmes d’irrigation mécanisés ont été proposés afin d’améliorer le débit et la circulation de la solution. Ces dispositifs peuvent être classés en deux groupes : 

– Dispositifs à pression positive 

– Dispositifs à pression négative (dépression ou aspiration) 

  • A pression positive 
  • RinsEndoTM (Durr Dental) :

Ce dispositif d’irrigation utilise une pièce à main qui se branche sur le cordon turbine de l’unit. Il va délivrer la solution sous forme de flux 

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Système RinsEndoTM avec seringue d’irrigation et connecté au raccord turbine.

  • SAFTM (Self-Adjusting file) :

Le SAFTM est un instrument creux en NiTi initialement conçu pour la mise en forme canalaire et l’irrigation continue. Cet instrument est composé d’un maillage souple, compressible, flexible et déformable qui doit s’adapter à l’anatomie intra-canalaire. La solution d’irrigation sera délivrée en continue lors de la préparation canalaire, à l’intérieur du maillage. Il est nécessaire d’avoir recours à un contre angle spécifique qui permet des mouvements verticaux de 0,4mm d’amplitude ainsi qu’une rotation axiale libre qui agite la solution d’irrigation.

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Le système « self-adjusting file »

  • XP-endoFinisher par FKG :

Un autre système est apparu plus récemment, développé par FKG, c’est une lime endodontique dédiée à la finition de la mise en forme, le système XP-endo Finisher. Cette lime à conicité nulle a pour objectif de venir brosser les parois canalaires. 

Ce système se décompose en deux versions distinctes : 

-Une première version avec un diamètre de 25/.100 mm et une conicité nulle dédiée au traitement initial. 

-Une deuxième version avec un diamètre de 30/.100 mm et une conicité nulle dédiée au retraitement. 

Ces deux versions s’utilisent en rotation continue à 1000 tours/min et les deux sont à usage unique.

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       XP-endo Finisher, FKG                                             XP-endo Finisher R, FKG

  • A pression négative (aspiration) :
  • Système EndoVacTM (Discus Dental, CulverCity, CA, USA) :

C’est un dispositif d’irrigation à pression négative. Il a pour particularité d’inverser le flux de l’irrigation. La solution est délivrée dans la cavité d’accès puis attirée vers l’apex par une micro-canule insérée dans le canal et reliée à l’aspiration. 

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La pression apicale négative est obtenue par une irrigation coronaire passive et une aspiration apicale.                                                                             

  • Activation sonique :

Cette activation résulte de la transmission d’ondes issues de la vibration d’un insert spécifiques d’une fréquence comprise entre 1 et 6 kHz au sein des solutions d’irrigation. Cette fréquence est plus faible que les ultra-sons donc produit des zones de tension de plus faible amplitude. 

Principe :

L’EndoactivatorTM est le principal système d’activation sonore disponible sur le marché. Il s’agit d’une pièce à main sonore sans fil qui permet la vibration d’inserts spécifiques en plastique, flexibles et résistants, de diamètre et de conicité variables. Il en existe trois : petit (diamètre : 15/100èmemm ; conicité : 2%), moyen (diamètre : 25/100èmemm ; conicité : 4%) et large (diamètre : 35/100èmemm ; conicité : 4%).                                     

Système EndoActivatorTM

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Flexion de l’insert sonique avec un mouvement elliptique de son extrémité

  • Activation ultrasonique :

A l’origine, l’activation ultrasonore était concentrée sur le fait de faire vibrer la lime au contact du canal. Plus tard, les études ont démontré l’atténuation majeure des effets des ultrasons lorsque du au contact. Le protocole d’utilisation s’est donc tourné progressivement vers une activation passive ultrasonore, c’est-à-dire sans contact de la lime ultrasonore avec les parois canalaires. Ce protocole est encore connu sous la dénomination de « passive ultrasonic irrigation ». 

  • Activation photonique

L’effet décrit ici, est l’effet photo acoustique qui correspond à l’activation de la solution d’irrigation à l’aide d’un dispositif laser. L’onde électromagnétique est absorbée dans le liquide ; cette onde transmet de l’énergie qui est convertie en chaleur. Cette augmentation de la température serait responsable de la création d’un effet photo acoustique similaire à l’effet « acoustic streaming » obtenu à l’aide des limes ultrasonores. L’augmentation de la température entrainerait une dilatation thermique du liquide responsable de la création de l’onde acoustique. 

Ce phénomène est regroupé sous l’appellation « photon-initiated photoacoustic streaming » ou PIPS et peut être obtenu avec un laser Er : YAG (longueur d’onde 2940nm). 

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Fotona Lightwalker, laser YAG (Er: YAG)

Ce nouveau protocole offre plusieurs avantages pour le praticien. 

2.4. La désinfection à l’hydroxyde de calcium : Désinfection médiate 

S’il est admis aujourd’hui qu’il est préférable de traiter endodontiquement les dents exemptes de lésions apicales en une seule séance, la question reste posée pour les dents affectées d’une LIPOE.

 Faut-il procéder de façon systématique à une phase de médication temporaire au cours du traitement endodontique des dents infectées ?

Aujourd’hui il est préférable de traiter endodontiquement la dent infectée soit en une seule séance pour les raisons suivantes :

• La mise en place d’une phase de CaOH2 nécessite une réintervention, augmentant de ce fait le risque décontamination bactérienne du canal. 

• En raison de la diminution ou de l’absence de douleur à la suite de la préparation chimio-mécanique initiale, le patient peut ne pas honorer le rendez-vous suivant. 

• L’hydroxyde de calcium est difficile à éliminer des parois canalaires et sa présence compromet la sensibilité des prélèvements microbiens (Molander et al., 1990). 

• L’hydroxyde de calcium n’est actif que sur une période relativement courte, au-delà de laquelle le canal pourra de nouveau être contaminé par des bactéries, compliquant donc encore d’avantage le pronostic de guérison. 

• Une insertion iatrogène de ce biomatériau par défaut d’insertion ou méconnaissance anatomique au-delà ou en dehors du canal radiculaire peut entraîner des nécroses des muqueuses ou de la peau, des kystes des maxillaires ou encore des paresthésies du nerf alvéolaire inférieur, sous orbitaire ou mentonnier. 

• L’application prolongée d’hydroxyde de calcium, entraîne une fragmentation du collagène dentinaire, résultant de l’interaction avec le calcium contenu dans l’hydroxyapatite dentinaire. Ces différentes interactions chimiques sont donc toutes susceptibles de fragiliser la structure dentinaire et d’une diminution de certaines propriétés mécaniques de surface, telles que la micro-dureté. 

L’action antimicrobienne du CaOH2nécessite un contact direct avec les micro-organismes, et elle s’avère plus faible que celle exercée par certains ciments d’obturation canalaire à base d’oxyde de zinc-eugénol

Face à une symptomatologie aiguë ou à l’impossibilité d’obtention de canaux secs, l’obturation devra être reportée et une médication intracanalaire sera mise en place afin d’obtenir  les conditions nécessaire à une obturation endodontique idéale. 

De plus si le canal est laissé vide entre deux séances, les bactéries se multiplient pour rapidement atteindre leur niveau initial (Byström et Sundqvist, 1983).(41)L’hydroxyde de calcium [Ca(OH) 2] s’est alors imposé comme le matériau de choix (Law et Messer, 2004). 

L’hydroxyde de calcium a été introduit en dentisterie par Hermann en 1920. C’est une substance alcaline puissantedont le pH est situé entre 12, 5 et 12,8 et qui présente des propriétés biologiques intéressantes dans plusieurs situations cliniques : une capacité de stimulation et d’induction des tissus durs ainsi qu’une action antibactérienne importante liée à son pH élevé. 

Il est utilisé non seulement pour maintenir l’assainissement réalisé par la mise en forme canalaire mais encore pour compléter la désinfection (Byström et Sundqvist, 1985)(32) par l’éliminent les bactéries, empêchant leur croissance, stoppant leur pénétration et coupant leur alimentation en nutriments.

L’application de pâte d’hydroxyde de calcium à des intervalles d’au moins 7 jours est capable d’éliminer et/ou de réduire le nombre total de bactéries survivantes.

2.5. L’obturation canalaire 

L’obturation définitive du système endodontique correspond à l’avant dernière étape du traitement (même si pour certains elle peut représenter l’ultime phase), elle permet de maintenir une charge bactérienne la plus faible possible et d’emmurer les derniers micro-organismes restants, les empêchant ainsi tout contact avec l’environnement extérieur. 

 La dernière étape consiste en la mise en place d’une restauration définitive afin de garantir la pérennité du traitement. 

– Le May, O. « Histopathologie pulpaire », 2018. https://moodle.parisdescartes.fr/course/view.php?id=5670. Ricucci, D., S. Loghin, et J. F. Siqueira. « Correlation between clinical and histologic pulp diagnoses ». Journal of endodontics 40, no 12 (2014) : 1932‑ 39. https://doi.org/10.1016/j.joen.2014.08.010.

– Regezi, J. A., J. J. Sciubba, et R. C. K. Jordan. « Inflammatory jaw lesions ». In Oral pathology : clinical pathologic correlations, 7th ed., 313‑ 25. St Louis : Elsevier, 2017

– Neville, B. W., D. D. Damm, C. M. Allen, et A. C. Chi. « Pulpal and periapical disease ». In Oral and maxillofacial pathology, 4th ed., 111‑ 39. Saint Louis : Elsevier, 2016

– Mente, J., J. Petrovic, H. Gehrig, S. Rampf, A. Michel, A. Schürz, T. Pfefferle, et al. « A prospective clinical pilot study on the level of matrix metalloproteinase-9 in dental pulpal blood as a marker for the state of inflammation in the pulp tissue ». Journal of endodontics 42, no 2 (2016) : 190‑ 97. https://doi.org/10.1016/j.joen.2015.10.020

– Torabinejad, M., et S. Shabahang. « Pulp and periapical pathosis ». In Endodontics : principles and practice, par M. Torabinejad, R.E. Walton, et A. F. Fouad, 48‑ 67, 5th ed. St Louis: Saunders Elsevier, 2015. 

– Martin Trope. Impératifs biologiques du traitement des dents infectées, realites cliniques Vol. 12 n° 2, 2001 pp. 171-184  

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  Les dents fissurées peuvent être consolidées avec des techniques modernes.
Les maladies des gencives peuvent être évitées avec un bon brossage.
Les implants dentaires s’intègrent à l’os pour une solution durable.
Les dents jaunies peuvent être éclaircies grâce à un blanchiment professionnel.
Les radiographies dentaires révèlent les problèmes invisibles à l’œil nu.
Les dents sensibles bénéficient de dentifrices spécifiques.
Une alimentation pauvre en sucre protège contre les caries.
 

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