TECHNIQUES D’ANESTHÉSIE LOCALE
Introduction
- L’anesthésie locale de surface ou de contact
- L’anesthésie par infiltration (injection)
- Terminale ou locale
- Tronculaire ou locorégionale
Précautions générales
- Les solutions anesthésiques sont préalablement tiédies et le champ opératoire est aseptisé.
- Les régions infectées ou abcédées ne seront jamais injectées directement par la solution anesthésique, mais à distance du foyer infectieux.
I. Anesthésie locale de surface
Essentiellement utilisée en odontostomatologie pour l’insensibilisation en surface de la muqueuse et de la peau.
A. Les indications
- Avant injection du produit anesthésique chez l’enfant
- Pour la réalisation d’une prise d’empreinte au maxillaire supérieur (réflexe nauséeux important)
- Pour la réalisation d’un radio rétro-alvéolaire au niveau postérieur (réflexe nauséeux)
- Drainage des collections suppurées superficielles
- Extractions des dents de lait
- Pose de couronne en prothèse, ou de bague en orthodontie
- Détartrage
B. Action
Insensibiliser la muqueuse ou la peau par contact direct, de manière brève, de courte durée et limitée.
C. Techniques
1. Anesthésie par réfrigération ou Cryoanesthésie
- Méthode : On projette directement le produit anesthésique sur la peau ou la muqueuse, un liquide volatile qui provoque une diminution brutale de la température locale, bloquant ainsi les récepteurs dermiques. La muqueuse devient de couleur “blanc givrée”.
- Produit : Friljet (tétrafluoro-dichloro-éthane) – Utilisé actuellement, mais cette utilisation reste limitée.
2. Anesthésie par badigeonnage
- Produit : Le produit anesthésique se présente sous forme d’une solution gélatineuse ou de gel (ex. Xylocaïne à 5%).
- Technique :
- On assèche la zone opératoire préalablement.
- On badigeonne à l’aide d’une boulette de coton imbibée de substance anesthésique sur la muqueuse.
- L’effet anesthésique n’apparaît qu’au-delà d’une minute.
- Indications :
- Préparer le site pour l’anesthésie par infiltration (surtout au niveau de la fibromuqueuse palatine).
- Prévenir les réflexes nauséeux.
- Détartrage.
- Mise en garde :
- L’injection du produit anesthésique peut se produire après plusieurs applications sans rinçage immédiat de la bouche.
- Risques : brûlure de la muqueuse, mordillement de la lèvre chez l’enfant, fausses routes (après anesthésie des muscles du larynx).
3. Anesthésie par tamponnement narinaire
- Technique : On imbibe une mèche de Xylocaïne à 5% et on la tasse dans la partie antérieure des fosses nasales.
- Effet : Action sur les troncs nerveux à travers la membrane.
- Résultat : Anesthésie des nerfs dentaires supérieurs antérieurs.
- Indications :
- Enucléation d’un kyste du seuil narinaire (action réservée en O.R.L.).
- Lever un trismus inflammatoire (anesthésie de la région ptérygo-maxillaire).
- Extraction d’une dent incluse haute.
D. Contre-indications
- La cryoanesthésie est à éviter chez l’enfant de moins de 6 ans.
- Éviter de centrer le produit d’anesthésie au niveau de l’oropharynx :
- Risque d’anesthésie accidentelle de la luette ou du pharynx, pouvant entraîner une paralysie transitoire, très dangereuse à cause des risques de fausses routes et d’asphyxie.
II. Anesthésie par infiltration
Terminale (locale)
Principe : Porter à l’aide d’une seringue le produit anesthésique au contact des terminaisons nerveuses profondes, appelée anesthésie “terminale”.
Matériel
- Porte-carpule
- Aiguille à mono-usage
- Carpule d’anesthésie
A. Anesthésie para-apicale
- Technique :
- Touche le plexus péri-apical pour insensibiliser la gencive, l’alvéole, les ligaments et la pulpe.
- 1er temps – Vestibulaire :
- L’aiguille est introduite au niveau de la ligne de réflexion vestibulaire en regard de l’apex de la dent à extraire (biseau de l’aiguille dirigé vers l’apex, contre l’os).
- On injecte le produit dès la pénétration de l’aiguille, de manière progressive, les 2/3 du contenu de la carpule.
- 2ème temps – Région palatine :
- Du côté palatin, à mi-distance entre collet et apex de la dent à extraire, on injecte le produit anesthésique (le 1/3 restant) lentement pour éviter l’escarre.
- Note : La fibromuqueuse palatine est épaisse et très adhérente à l’os, la diffusion du produit est difficile, avec risques de douleurs et de nécrose au point d’injection (vascularisation terminale).
- Effet : Immédiat après injection, dure entre 30 et 60 minutes.
- Indications :
- Extraction de toutes les dents maxillaires.
- Extraction des dents mandibulaires (bloc incisivo-canin-prémolaire).
- Acte de chirurgie buccale.
B. Anesthésie intra-ligamenteuse
- Principe : Le produit anesthésique est porté au niveau de l’espace desmodentale à l’aide d’une aiguille fine et rigide.
- Technique :
- 1er temps :
- L’aiguille est introduite perpendiculairement à l’axe de la dent, enfoncée dans le bourrelet gingival inter-dentaire, pour infiltrer et anesthésier les ligaments circulaire, face mésiale puis face distale de la dent.
- 2ème temps :
- L’aiguille est orientée parallèlement à la dent, presque verticalement, enfoncée carrément dans l’espace desmodentale dans l’alvéole vers l’apex.
- 1er temps :
- Indications :
- Extraction des dents arthritiques.
- Patients présentant des troubles de l’hémostase (maladies congénitales, hémophilie, Von Willebrand).
C. Infiltration intramuqueuse
- Principe : Infiltrer directement la muqueuse buccale ; anesthésie limitée au revêtement épithélial.
- Technique : Simple, consiste à injecter directement le produit anesthésique au niveau de la zone opératoire ; dure 20 à 40 minutes.
- Indications :
- Acte de chirurgie orale en vue d’une biopsie.
- Complément de l’anesthésie tronculaire.
- Exérèse d’une tumeur.
D. Anesthésie intra-osseuse
- Principe : Porter directement le produit anesthésique au contact des nerfs pour un effet plus rapide, plus important et moins dangereux.
- Technique :
- Décrite par Nogue en 1907, consiste à traverser la corticale pour injecter le produit anesthésique directement dans l’os spongieux à proximité immédiate des dents à traiter.
- La corticale n’étant pas innervée, sa perforation est indolore.
- Utilisation d’un appareil spécial permettant la perforation de la corticale externe et l’injection dans l’os alvéolaire.
- Indications :
- Toutes interventions au niveau buccal, surtout :
- Extraction dentaire chez les patients présentant des troubles de l’hémostase primaire ou secondaire (hémostase sévère).
- Préparation en vue d’une suite implantaire.
- Toutes interventions au niveau buccal, surtout :
- Avantages :
- Effet anesthésique immédiat, profond, de 15 à 20 minutes.
- Peu de risque de surdosage (quantité limitée).
- Inconvénients :
- Durée d’action brève.
- Risque de nécrose osseuse (pas d’utilisation de vasoconstricteur).
- Nécessite un matériel coûteux, notamment des aiguilles spéciales.
E. Anesthésie septale
- Matériel : Seringue à carpule dotée d’un piston à crans pour une infiltration sous forte pression.
- Technique :
- La pointe de l’aiguille est dirigée vers l’axe central du septum inter-dentaire, inclinée de 30 à 45°.
- Même principe que l’anesthésie intra-osseuse : perforer la corticale au niveau du septum inter-dentaire.
TECHNIQUES D’ANESTHÉSIE LOCALE
Une occlusion équilibrée est cruciale pour la santé bucco-dentaire à long terme.
Le contrôle de la plaque dentaire reste la clé de la prévention des parodontopathies.
L’utilisation correcte de la digue en caoutchouc améliore la qualité des soins endodontiques.
Une anamnèse détaillée permet d’éviter de nombreuses complications en chirurgie orale.
Les matériaux dentaires évoluent rapidement, nécessitant une veille technologique constante.
La gestion du stress pré-opératoire fait partie intégrante de la relation patient-praticien.
L’analyse céphalométrique reste un outil fondamental en orthodontie diagnostique.
TECHNIQUES D’ANESTHÉSIE LOCALE

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.