Technique de l’arc droit Straight Wire Appliance
1.Introduction
Depuis sa mise au point par L Andrews en 1970, l’« arc droit » est devenu une technique universellement répandue.
Avec ses avantages et ses inconvénients, ce nouvel « edgewise » a facilité le développement considérable de l’orthodontie à travers le monde.
Cette opportunité oblige toutefois le praticien à une observation plus méthodique du patient et à l’établissement d’un diagnostic beaucoup plus poussé, tenant compte du schéma morphologique de
départ, de l’estimation de croissance et des besoins mécaniques à mettre, de ce fait, en œuvre.
2.historique
Dès 1927, Angle angulait les brackets sur les bagues pour éviter certaines déformations de 2ème ordre. Jaraback en 1957, incorporait une inclinaison des gorges pour réduire les déformations de 3ème ordre.
Andrews en1970, conçoit, fabrique puis commercialise un matériel nouveau qui prend en compte les trois sens de l’espace, adapté à des normes morphologiques dentaires qu’il appelle le « Straight Wire Appliance ».
3. Présentation du SWA et des idées d’Andrews
Pour comprendre l’évolution des techniques prés informés, il faut revenir à la démarche initiale d’Andrews : son objectif étant de mettre au point un appareil pouvant être utilisé avec les méthodes classiques de traitement, il lui fallait :
- Établir pour chaque dent des normes de morphologie moyenne ;
- Définir un système précis de mise en place des attaches, c.à.d une position standardisée, aisément repérable du bracket;
La philosophie de l’appareil d’Andrews a bouleversé l’orthodontie. En effet, Andrews après une étude sur moulages de 120 dentures idéales d’adultes n’ayant jamais subi de traitement orthodontique, il repère certaines constantes d’engrènement occlusal statique, qu’il appelle : « The six keys to normal occlusion ».
3.1. Les six clefs de l’occlusion optimale :
La clef n° 1 précise les relations interarcades : elle comporte sept points parmi lesquels :
- La cuspide mésiovestibulaire de la première molaire permanente vient en occlusion dans le sillon vestibulaire de la première molaire mandibulaire, entre les cuspides mésiale et médiane ;
- le rebord marginal distal de la première molaire maxillaire vient au contact du rebord marginal mésial de la seconde molaire mandibulaire, ce qui impose une position plus distale de la première molaire maxillaire que celle décrite par Angle ;
- la canine maxillaire a un rapport cuspide-embrasure avec la canine et la prémolaire mandibulaires, la pointe de la cuspide étant légèrement mésiale par rapport à l’embrasure, etc.
La clef n° 2 détermine l’angulation des couronnes : toutes les couronnes de l’échantillon ont une version mésiale, cette version étant similaire pour chaque type de dent.
La clef n° 3 détermine l’inclinaison des couronnes (improprement appelée torque). Andrews fait les constatations suivantes :
- L’inclinaison est positive sur la plupart des incisives maxillaires, c’est-à-dire qu’elles présentent un torque coronovestibulaire ;
- L’inclinaison est légèrement négative sur les incisives mandibulaires, c’est-à-dire qu’elles présentent un torque coronolingual ;
- L’inclinaison est négative sur les secteurs latéraux supérieurs, légèrement plus marquée sur les premières et deuxièmes molaires maxillaires ;
- Au niveau des dents postérieures mandibulaires, l’inclinaison est négative, progressivement plus marquée de la canine à la seconde molaire.
La clef n° 4, c’est l’absence de rotations.
La clef n° 5, c’est l’absence de diastèmes s’il n’y a pas de dysharmonie dento-dentaire.
La clef n° 6, c’est une courbe de Spee plate ou légèrement concave.
4. Avantages et inconvénients du système
4.1. Avantages du système :
Avec cet appareil, il devenait possible de mettre en place des arcs exempts de déformations avec l’avantage d’une information éminemment reproductible sans ajustements aléatoires d’un arc à l’autre.
L’information étant donc dans le bracket, le SWA permettait et permet toujours de soulager le praticien dans la confection de ces arcs.
- Au niveau du 1er ordre, l’information programmée dans le bracket permet d’effectuer une grande partie de traitement sans déformation de l’arc.
Technique de l’arc droit Straight Wire Appliance
- Au niveau du 2ème ordre, l’angulation des dents est directement programmée et rapidement mise en place dès les premiers arcs, l’information moyenne ainsi incorporée permet en principe de conserver l’angulation physiologique de la dent, même pendant les mouvements de translation. Pour respecter cette angulation, l’axe du bracket doit être parfaitement superposé à l’axe de la couronne clinique ; toute erreur de placement entraîne une modification de l’angulation programmée.
Technique de l’arc droit Straight Wire Appliance
- Au niveau du 3ème ordre, l’inclinaison des dents est fixée par une information programmée qui est lue progressivement par l’augmentation du calibre des arcs. Un autre avantage de l’arc droit est que quelle que soit la taille de la couronne, la valeur de l’inclinaison reste identique si le bracket est correctement placé
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4.2. Inconvénients du système :
Les premiers résultats furent relativement décevants, car ce premier SWA se révéla mal adapté aux contraintes thérapeutiques ; la démarche initiale présentait certains inconvénients :
- Difficulté d’un placement précis pour conserver la valeur des informations programmées et en particulier du torque ;
- Les moulages collectés par Andrews et à partir desquels il définissait ses informations étaient des moulages d’adultes, sélectionnés uniquement sur des critères d’occlusion statique (les six clefs) ; sans tenir compte d’autres critères comme la typologie faciale, l’âge,..etc.
5.Conclusion
Quelle que soit la technique, le praticien doit choisir entre deux systèmes :
- Un comportant des informations moyennes qui ne s’adapteront pas à tous les cas (modifier l’arc).
- Un recherchant une individualisation des informations nécessitant une grande anticipation.
Un traitement orthodontique en arc droit nécessite la détermination des informations et le positionnement des attaches avant la mise en route du traitement pour chaque patient en particulier.
Le choix des informations demande un diagnostic précis s’articulant sur :
- Le schéma squelettique.
- Les compensations dento-alvéolaires.
- L’environnement fonctionnel.
- La croissance à venir.