Risques liés aux rayons X et radioprotection / Radiologique Dentaire
Introduction
Les rayonnements ionisants ou rayons X sont des rayonnements invisibles capables de traverser le corps humain. Dans le cadre d’applications médicales, la différence d’atténuation du rayonnement provoquée par les différents composants du corps humain (os, graisse, muscles, eau, air, vaisseaux…) permet en radiologie de réaliser une image diagnostique ou de traiter les patients. Les techniques d’imagerie qui utilisent les radiations ionisantes sont les radiographies, la tomodensitométrie appelée aussi scanner, l’ostéodensitométrie et la médecine nucléaire (scintigraphies). Les rayons X ont des effets très nocifs sur la santé pour des durées d’exposition longues ou répétées et/ou pour de fortes intensités. La protection contre le rayonnement X est donc impérative, tant par la prévention collective que par la prévention individuelle.
Risques liés aux rayons X
Dommages tissulaires radio-induits
L’action des rayonnements sur les cellules et les dommages en résultant sont classifiés comme suit :
- Effet direct : Dommage résultant de l’ionisation de macromolécules.
- Effet indirect : Dommage résultant des radicaux libres produits par ionisation d’eau.
Effet pathologique par effet direct
Les photons des rayons X, ou électrons de haute énergie éjectés, ionisent et interagissent directement avec les macromolécules biologiques vitales telles que l’ADN, l’ARN, les protéines et les enzymes. Cette ionisation aboutit à la rupture des liaisons chimiques des macromolécules, qui deviennent des structures anormales. La rupture de l’une des liaisons chimiques dans une macromolécule d’ADN est appelée mutation ponctuelle. Les effets chromosomiques consécutifs des dommages directs peuvent inclure :
- Incapacité à transmettre l’information.
- Réplication anormale.
- Mort cellulaire.
- Dommages temporaires seulement, l’ADN étant réparé ad integrum avant de nouvelles divisions cellulaires.
Effet pathologique par effet indirect
Implique l’ionisation d’une molécule d’eau produisant à la fois des ions et des radicaux libres qui peuvent se combiner pour endommager les macromolécules biologiques vitales comme l’ADN. Les radicaux libres peuvent se recombiner pour former du peroxyde d’hydrogène, un poison cellulaire, et un radical hydroperoxyle, autre substance toxique. Ces deux substances sont très réactives et produisent des effets biologiques. À eux seuls, les radicaux libres peuvent transférer l’énergie en excès aux autres molécules en cassant leurs liaisons chimiques, voire en occasionnant des effets encore plus importants. Comme 80 % du corps est constitué d’eau, la majeure partie des interactions avec les rayonnements ionisants sont indirectes.
Classification des effets biologiques
Les effets biologiques des rayonnements ionisants sont classés en deux principales catégories :
- Effets déterministes : À court terme, liés directement aux lésions cellulaires.
- Effets aléatoires ou stochastiques : À long terme, comme les cancers et anomalies génétiques. Ils se manifestent de quelques mois à quelques années après l’exposition.
Effets déterministes
Ce sont des effets délétères non cancéreux atteignant le corps des personnes exposées. Ils vont aboutir à des effets pathologiques suite à une dose élevée de rayonnement. La sévérité de ces effets est proportionnelle à la dose reçue. Dans la plupart des cas, une dose seuil en dessous de laquelle il n’y aura aucun effet existe. On distingue les effets liés à une irradiation partielle ou globale. Les tissus les plus radiosensibles sont les cellules de l’appareil digestif, des organes reproducteurs, de la moelle osseuse (formation des cellules sanguines), le cristallin, la peau. Une irradiation cutanée localisée peut entraîner, selon les doses, un érythème, une ulcération ou une nécrose. En cas d’irradiation globale du corps humain, le pronostic vital est lié à l’importance de l’atteinte des tissus (moelle osseuse, tube digestif, système nerveux central). Pour des rayonnements X, à partir de 4,5 Gy, la moitié des accidents par irradiation, en l’absence de traitement, sont mortels.
Effets aléatoires (stochastiques)
Ce sont des effets qui peuvent se produire mais sans certitude. Leur développement est aléatoire et dépend des lois de la probabilité. Ces effets pathologiques peuvent être provoqués quand le corps est exposé à une dose de rayonnement. Les effets stochastiques sont subdivisés en :
Effet cancérigène
Cancers radio-induits, dont ceux de la thyroïde, les sarcomes osseux, les leucémies…
Effets héréditaires (effets génétiques)
Les mutations résultent de toute modification soudaine d’un gène ou d’un chromosome. Elles peuvent être causées par des facteurs externes, comme les rayonnements, ou peuvent se produire spontanément. Les rayonnements orientés vers les organes reproducteurs peuvent endommager l’ADN du sperme ou des cellules ovulaires. Cela peut conduire à une anomalie congénitale chez les descendants d’une personne irradiée. Tous les effets génétiques sont considérés comme des effets stochastiques.
Effets sur le fœtus
- Les anomalies congénitales ou le décès associés à de hautes doses de rayonnement.
- Le retard mental et la réduction du quotient intellectuel (QI).
- La genèse d’un cancer ou la cancérogenèse.
Les mesures préventives des risques des rayons X (Radioprotection)
La prévention consiste à limiter l’ensemble des doses reçues à un très bas niveau (pour les risques aléatoires différés), et en évitant qu’une dose puisse excéder le seuil d’apparition des risques immédiats certains. Les principes généraux de la radioprotection reposent sur trois piliers :
- Les durées : Durée d’exposition aux rayons X la plus brève possible.
- Les distances : Éloignement maximal des travailleurs par rapport aux sources de rayons X, avec l’utilisation d’appareils manipulables à distance.
- Les écrans : Interposition d’un écran épais et absorbant entre la source de rayons X et le travailleur et port de vêtements de protection.
La diminution du risque d’irradiation repose sur :
- La justification des actes :
- Pertinence des prescriptions.
- Notion de risque/bénéfice.
- Consensus et protocoles préétablis tant à la phase diagnostique que dans le suivi.
- La substitution des actes :
- Moins irradiant.
- Non irradiant : IRM / Échographie à bénéfice diagnostique équivalent.
- L’optimisation des actes.
La protection collective
Elle passe par une signalisation spécifique.
L’état des machines
En radiologie, des voyants rouges ou « rayons X » sont installés au-dessus des portes des salles :
- Allumé : Appareil sous tension, en cours d’utilisation ou éventuellement émission de rayons : demander l’autorisation d’accès aux utilisateurs.
- Éteint : Appareil hors tension, aucun risque, accès sans danger.
Les appareillages de surveillance de l’exposition aux rayons X
La surveillance se fait à l’aide d’un dosimètre qui permet des mesures individuelles des dosimétries à lecture différée. Le port de dosimètre est obligatoire pour tout le personnel exposé. Ce dispositif permet de vérifier que la dose reçue ne dépasse pas les normes en vigueur.
Les mesures de prévention technique
- L’interposition des écrans et l’éloignement de la source des écrans de protection entre le personnel de radiologie et la source (plomb, verre au plomb…).
- Le contrôle et l’entretien des équipements à rayons X.
- Les contrôles techniques d’ambiance.
- La ventilation et le traitement de l’air des salles d’examen.
Les mesures de prévention individuelle
Port de protections individuelles :
- Blouses plombées (épaisseur d’équivalent en plomb d’au moins 0,35 mm en avant et 0,25 mm en arrière).
- Lunettes en verre plombé, caches thyroïdes, caches gonades et gants plombés lorsque l’exposition des mains ne peut être évitée, par exemple si la présence auprès du patient en radiologie médicale est nécessaire (examens spécifiques…).
La surveillance médicale radiologique
Conclusion
L’imagerie joue un rôle très important en pratique médicale et est de plus en plus indiquée par les praticiens. Les examens utilisant les rayons X doivent être réalisés avec prudence sous la responsabilité du médecin radiologue afin d’éviter leurs effets nocifs sur le patient et le personnel de radiologie.
Risques liés aux rayons X et radioprotection / Radiologique Dentaire
La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes. Les étudiants en médecine dentaire doivent maîtriser l’anatomie dentaire et les techniques de diagnostic pour exceller. Les praticiens doivent adopter les nouvelles technologies, comme la radiographie numérique, pour améliorer la précision des soins. La prévention, via l’éducation à l’hygiène buccale, reste la pierre angulaire de la pratique dentaire moderne. Les étudiants doivent se familiariser avec la gestion des urgences dentaires, comme les abcès ou les fractures dentaires. La collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de santé optimise la prise en charge des patients complexes. La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes.
Risques liés aux rayons X et radioprotection / Radiologique Dentaire

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.