Risque et maladies professionnelles au cabinet dentaire prévention et conduite à tenir

Risque et maladies professionnelles au cabinet dentaire prévention et conduite à tenir

Risque et maladies professionnelles au cabinet dentaire prévention et conduite à tenir

Introduction

Comme tous les personnels de santé, le chirurgien-dentiste et l’assistante sont exposés à de nombreux risques qui engendrent des maladies professionnelles. Une maladie professionnelle résulte de l’exposition à un risque auquel une personne est exposée à son poste de travail.

Les risques principaux

Le risque infectieux

Risques de transmission de maladies infectieuses au chirurgien-dentiste

Germes en cause et leur mode de transmission
Germes présents au niveau oro-pharyngé

Les germes susceptibles d’être transmis par les patients peuvent être séparés en trois groupes :

  1. Les flores commensales orales et rhinopharyngées des patients sains, qui ne constituent aucune menace pour le personnel soignant.
  2. Les germes pathogènes fréquents, comme les bactéries pyogènes (Staphylocoques aureus, Streptocoques pyogenes), les virus respiratoires, les virus des maladies de l’enfance, ainsi que les Candida albicans.
  3. Les germes pathogènes portés par des patients malades, représentant un risque professionnel majeur pour le personnel soignant. Il s’agit de la tuberculose, de la grippe, des infections à herpes virus, des hépatites A, B et C, et du SIDA.
Transmission par voie aérienne et parentérale
  • Contamination par voie aérienne directe : Favorisée par l’extrême promiscuité du contaminateur et du contaminé au cours des soins dentaires.
  • Contamination par voie parentérale :
    • Directe, par contact entre le sang ou la salive infectée et une coupure, même minime, au niveau des mains du praticien.
    • Indirecte, par le biais d’un instrument ou d’une aiguille souillée par le sang ou la salive.
La grippe

Le chirurgien-dentiste et son personnel font partie des groupes exposés, pour lesquels la vaccination est recommandée.

Infections herpétiques

Les herpes virus humains 1 et, plus rarement, 2, peuvent être accidentellement transmis au praticien. Communément appelés Herpes Simplex I et II, le type I est plus fréquent dans les éruptions labiales, et le type II dans les éruptions génitales. Les praticiens ne peuvent se protéger qu’en appliquant rigoureusement les mesures habituelles d’hygiène et de prévention, en évitant de traiter des patients présentant une lésion herpétique manifeste.

Hépatites virales

Les hépatites virales peuvent être provoquées par les virus de l’hépatite A (HAV), de l’hépatite B (HBV) et de l’hépatite C (HCV). Tous ces virus peuvent donner les mêmes symptômes cliniques, mais les hépatites dues au HAV ont une évolution favorable. Étant transmissible par voie oro-fécale, le HAV ne fait pas partie des risques professionnels.

Hépatite B

Les trois modes de transmission principaux sont :

  • La transmission percutanée (exposition accidentelle professionnelle au sang, transfusions sanguines ou dérivés sanguins, toxicomanie intraveineuse).
  • La transmission sexuelle.
  • La transmission verticale de la mère à l’enfant.
Hépatite C

Les trois modes de transmission sont :

  • Patients contaminés par transfusion sanguine avant 1990.
  • Patients toxicomanes contaminés par échange de matériel souillé.
  • Transmission sexuelle, familiale ou materno-fœtale.

Chez le personnel soignant et au cabinet dentaire, la contamination par voie parentérale est nosocomiale (accidents impliquant des instruments piquants ou tranchants). En cas de contamination accidentelle par le HBV, les immunoglobulines spécifiques anti-HBs sont efficaces si elles sont injectées le plus rapidement possible par voie intramusculaire. Le meilleur moyen de protection contre l’hépatite reste la prévention par la vaccination (efficace à 94 % après trois injections à un mois d’intervalle, suivies d’un rappel un an après, puis tous les cinq ans). Le chirurgien-dentiste et son personnel sont particulièrement exposés, car il suffit de 5 à 10 ml de sang contaminé pour transmettre le virus par piqûre, blessure ou contact avec une plaie minime des mains.

SIDA : Syndrome d’Immuno-Déficience Acquise

Ce fléau a pour origine le virus VIH 1, responsable de la majorité des cas dans le monde, et plus rarement le VIH 2, surtout présent en Afrique de l’Ouest. Les risques de contamination par le SIDA existent au cabinet dentaire, mais ils sont faibles ou nuls si les règles fondamentales d’hygiène sont respectées. Le VIH est présent dans le sang des malades infectés, mais aussi dans les fluides corporels comme le sperme, la salive, le lait et les larmes.

Les deux modes de transmission sont :

  • La voie sexuelle.
  • La voie parentérale.

La première mesure préventive est une attitude d’hygiène générale. Pour chaque patient, il faut établir une anamnèse discrète portant sur les facteurs de risque associés au SIDA. Il faut éviter tout risque de contamination par une désinfection parfaite du matériel et des surfaces de travail.

Inactivation du virus VIH

Le virus peut être inactivé par les procédés chimiques ou physiques suivants :

  • Glutaraldéhyde à 0,01 % pendant une heure.
  • Eau de Javel à 0,1 % pendant une heure.
  • Éthanol à concentration supérieure à 20 % pendant 10 minutes.
  • Incubation à 50 °C pendant 30 minutes (l’incubation à 56 °C pendant 15 minutes ne neutralise que 95 % de l’activité virale).
  • Rayons gamma à partir de 200 rad.
  • Rayons UV à partir de 5000 J/m³ (dose supérieure à celle employée pour stériliser les instruments). Le VIH est résistant aux radiations, et il faut ajouter une solution désinfectante dans la cuve à UV.

Le risque physique

Les problèmes rachidiens du chirurgien-dentiste

Les conditions de travail des chirurgiens-dentistes engendrent des problèmes vertébraux bien particuliers, qui surviennent avec une fréquence importante. Ces troubles peuvent être évités par des mesures prophylactiques précises, mises en œuvre dès le début des études dentaires.

Les syndromes douloureux typiques sont :

  • Syndrome cou-colonne vertébrale.
  • Migraine cervicale.
  • Névralgie occipitale.
  • Syndrome de la colonne lombaire.

Les mesures préventives incluent :

  • Travailler assis autant que possible et prévenir la fatigue des membres inférieurs et du bassin.
  • Limiter la rotation et l’inclinaison latérale de la colonne vertébrale, en se penchant le moins possible vers l’avant.
  • Réduire le nombre de mouvements de la tête.
  • Garder les coudes aussi près que possible du corps.
  • Surveiller et entretenir la colonne vertébrale par une activité sportive.

La prévention de l’accentuation des pathologies rachidiennes en phase infraclinique est également assurée.

Problèmes sonores résultant de l’exercice de l’odontologiste

Il existe un risque auditif lié à l’exercice de la profession, dû aux nuisances sonores engendrées par le matériel utilisé, notamment :

  • Aspiration chirurgicale.
  • Vibreur à amalgame et à plâtre.
  • Compresseur.
  • Détartreur à ultrasons.
  • Turbine à air.

Les risques chimiques et toxiques

Risques d’intoxication et d’allergie en pratique odontologique

La manipulation de nombreux produits peut entraîner des états pathologiques qu’il est important de connaître, car une prévention efficace doit être entreprise.

Intoxication professionnelle

L’hydrargyrisme, intoxication au mercure, est l’un des risques liés à l’utilisation de ce métal et de ses sels dans de multiples thérapeutiques. Les recommandations de l’American Dental Association (ADA) incluent :

  • Utilisation de récipients étanches, placés dans un endroit frais et ventilé.
  • Manipulation minimale de l’amalgame.
  • Ventilation des locaux de travail.
  • Proscription de l’utilisation de moquettes ou tapis.

Lésions allergiques professionnelles

L’eczéma allergique cutané est un risque local fréquent. La prévention impose :

  • Mise en place de crèmes protectrices.
  • Port de gants.
  • Technique de lavage des mains correcte :
    • Choix du savon.
    • Température de l’eau de rinçage.
    • Utilisation de serviettes à usage unique.

Le risque d’incendie

(Aucune information détaillée n’est fournie dans le document concernant ce point.)

Protection et ergonomie

La prophylaxie

Des mesures prophylactiques doivent être appliquées quotidiennement au cabinet dentaire afin de minimiser tous les risques infectieux pour le personnel, son entourage et les patients. Ces mesures consistent à :

  • Appliquer les règles d’hygiène et de stérilisation.
  • Dépister les patients à risque.
  • Prendre des précautions opératoires rigoureuses.
  • Faire vacciner tout le personnel soignant.

Hygiène et stérilisation

Un cabinet dentaire doit être conçu et entretenu comme un bloc chirurgical, avec :

  • Nettoyage (détergent) et désinfection (eau de Javel) biquotidiens des sols et des surfaces.
  • Décontamination impérative du cabinet, notamment du fauteuil et du scialytique, avec de l’eau de Javel après le passage de malades suspects.
  • Lavage des mains du praticien et de l’assistante entre chaque patient, en préférant les savons liquides, les robinets à pédale et les serviettes en papier.
  • Port de gants stériles, changés après chaque patient.
  • Désinfection, nettoyage et stérilisation des instruments non jetables. Pour les patients suspects, utilisation d’instruments à usage unique.

Précautions opératoires

Quel que soit le patient ou l’acte pratiqué, le chirurgien-dentiste doit :

  • Porter un masque, des gants et des lunettes.
  • Utiliser des tenues opératoires complètes (pantalons, blouses, embarrasses).
  • Orienter les instruments dans le même sens sur les plateaux pour limiter le risque de piqûre ou de blessure accidentelle.
  • Replacer systématiquement les aiguilles de seringues, d’anesthésie, les fils de suture et les bistouris dans leur conditionnement d’origine après usage.

Vaccins

Il est recommandé de vacciner le chirurgien-dentiste et son personnel contre :

  • La grippe.
  • L’hépatite.
  • La tuberculose, si les tests à la tuberculine sont négatifs.

Les conditions de travail

  • Adaptation anthropométrique du poste de travail : Pour assurer un confort optimal.
  • Sécurité :
    • Mise en place d’arrêts d’urgence sur les machines.
    • Utilisation de capots anti-projections.
    • Installation d’extincteurs à dioxyde de carbone ou à eau pulvérisée.
    • Stockage à part des produits dangereux ou inflammables.
  • Respect des règles d’hygiène :
    • Isolation de la salle de repas.
    • Interdiction de manger ou de fumer directement au poste de travail.

Protection physique

Protection individuelle

  • Port de gants, d’une blouse à manches longues et à col remonté.
  • Lavage fréquent des mains.
  • Port de lunettes ou d’un écran protecteur (visière, box) pour les opérations de polissage, dégrossissage ou tronçonnage.
  • Utilisation de bouchons thermoformés à usage unique ou de protections auditives sur mesure.
  • Maintien d’une posture correcte : se tenir droit, jambes non croisées, avec les yeux à hauteur du travail (éviter le dos rond).

Protection collective

  • Éclairage suffisant : Composé de plaques rectangulaires à trois tubes parallèles, placées à 1 mètre au-dessus du plan de travail, avec ajout éventuel de lampes individuelles.
  • Séparation des ateliers : Par des pièces ou cloisons pour limiter la pollution sonore par secteur.
  • Isolation phonique : Des machines générant un bruit supérieur à 60 dB (seuil de fatigue), comme les ventilateurs ou compresseurs.
  • Mobilier adapté : Siège réglable en hauteur, dossier à inclinaison variable, roulettes, machines et meubles ajustables à la hauteur de l’utilisateur.

Radioprotection en chirurgie dentaire

Les dangers liés aux radiations sont minimes, mais les précautions suivantes doivent être respectées :

  • Port du tablier plombé.
  • Position de l’opérateur dans un angle compris entre 90 et 135° par rapport au faisceau primaire.

Risque et maladies professionnelles au cabinet dentaire prévention et conduite à tenir

  La prévention des caries repose sur une hygiène bucco-dentaire rigoureuse et des visites régulières chez le dentiste. La maîtrise des techniques d’anesthésie locale est essentielle pour assurer le confort du patient lors des soins. L’imagerie dentaire, comme la radiographie panoramique, permet un diagnostic précis des pathologies buccales. Les étudiants doivent comprendre l’importance de la stérilisation pour prévenir les infections croisées en cabinet. La restauration dentaire, comme les composites ou les couronnes, exige une précision technique et un sens esthétique. Les praticiens doivent rester informés des avancées en implantologie pour proposer des solutions modernes aux patients. Une communication claire avec le patient renforce sa confiance et favorise l’adhésion au plan de traitement.  

Risque et maladies professionnelles au cabinet dentaire prévention et conduite à tenir

1 thought on “Risque et maladies professionnelles au cabinet dentaire prévention et conduite à tenir”

  1. Pingback: Hygiène alimentaire et recommandations diététiques - CoursDentaires.com

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *