Refus de Soins Dentaire : Vos Droits et Solutions Face à Cette Situation
Vous avez pris votre courage à deux mains pour contacter un dentiste, mais on vous a refusé un rendez-vous ? Cette situation, plus fréquente qu’on ne le pense, touche chaque année des milliers de patients dans l’espace francophone. Selon les témoignages recueillis auprès des associations de patients, près de 15% des personnes déclarent avoir déjà essuyé un refus de soins dentaires au cours de leur vie. Cette expérience peut être déstabilisante, voire blessante, surtout lorsqu’on souffre et qu’on a besoin d’aide rapidement.
Pourtant, le refus de soins dentiste n’est pas toujours illégal ou injustifié. Il existe des situations où un praticien a le droit de ne pas accepter un patient, et d’autres où ce refus constitue une discrimination sanctionnable. Comprendre vos droits, connaître les recours possibles et savoir comment réagir face à cette situation sont essentiels pour préserver votre santé bucco-dentaire.
Dans cet article, nous allons explorer ensemble les différentes facettes du refus de soins dentaires : pourquoi cela arrive, quand c’est légal ou non, comment vous pouvez vous protéger, et surtout, quelles solutions s’offrent à vous pour obtenir les soins dont vous avez besoin. Vous découvrirez également vos droits en tant que patient et les démarches concrètes à entreprendre si vous êtes confronté à cette situation délicate.
Comprendre le Refus de Soins Dentaires
Qu’est-ce qu’un refus de soins exactement ?
Le refus de soins dentaires se produit lorsqu’un chirurgien-dentiste décline de prendre en charge un patient, que ce soit pour un premier rendez-vous ou dans le cadre d’un suivi déjà établi. Ce refus peut être explicite (clairement exprimé) ou implicite (rendez-vous sans cesse reporté, délais d’attente déraisonnables).
Il est important de distinguer le refus de soins du refus de traitement spécifique. Un dentiste peut légitimement refuser de réaliser un acte particulier s’il estime ne pas avoir les compétences nécessaires, tout en orientant le patient vers un confrère spécialisé. En revanche, refuser purement et simplement d’examiner un patient soulève des questions éthiques et juridiques.
La notion de refus de soins est encadrée par le code de déontologie des chirurgiens-dentistes. Ce texte établit que, sauf circonstances particulières, un praticien ne peut refuser ses soins sans raison valable. Cette protection vise à garantir l’accès aux soins pour tous les citoyens.
Pourquoi un dentiste peut-il refuser un patient ?
Les raisons de refus de soins sont multiples et toutes ne se valent pas sur le plan légal. Voici les principales causes rencontrées :
Raisons légitimes acceptées :
- Absence de compétence spécifique : Le cas clinique dépasse les compétences du praticien
- Incompatibilité personnelle majeure : Relation de confiance impossible à établir après plusieurs tentatives
- Raisons d’organisation : Cabinet complet, pas de nouvelles admissions temporaires
- Urgence hors capacité : Situation nécessitant une prise en charge hospitalière immédiate
Raisons discriminatoires interdites :
- Bénéficiaire de la CMU-C, de l’AME ou d’autres aides sociales
- Origine ethnique, nationalité ou apparence physique
- Situation de handicap ou pathologie particulière (VIH, hépatite, etc.)
- Âge du patient (enfants, personnes âgées)
- État de grossesse
Selon les ordres professionnels, les refus discriminatoires constituent une faute grave pouvant entraîner des sanctions disciplinaires allant de l’avertissement à l’interdiction d’exercer.
Les statistiques révélatrices
Les études menées auprès des patients révèlent des chiffres préoccupants. Environ 12 à 18% des bénéficiaires de dispositifs d’aide déclarent avoir rencontré des difficultés pour accéder aux soins dentaires. Ce taux grimpe à près de 25% dans certaines régions où la démographie médicale est particulièrement tendue.
Les principales populations touchées sont les bénéficiaires de la CMU-C, les personnes en situation de handicap, et les patients nécessitant des soins lourds et complexes. Cette réalité souligne l’existence de deux médecines : une accessible facilement, l’autre semée d’obstacles administratifs et humains.
Solutions et Recours Face au Refus de Soins
Solution 1 : Demander les Raisons du Refus
Description : Votre premier réflexe doit être de demander poliment mais fermement au praticien ou à son secrétariat les raisons précises du refus. Cette démarche permet souvent de clarifier un malentendu.
Comment procéder :
- Restez calme et courtois dans votre approche
- Demandez une explication écrite si possible
- Notez la date, l’heure et le nom de votre interlocuteur
- Enregistrez tous les échanges (mails, courriers)
Avantages :
- Résolution rapide si le refus est basé sur un malentendu
- Documentation utile pour d’éventuels recours ultérieurs
- Parfois, le simple fait de poser la question fait évoluer la situation
Limites : Le praticien n’est pas toujours transparent sur ses véritables motivations. Certains invoquent des raisons organisationnelles alors que le refus est discriminatoire.
Coût : Gratuit, démarche administrative simple.
Solution 2 : Contacter l’Ordre des Chirurgiens-Dentistes
Description : L’Ordre départemental ou national des chirurgiens-dentistes est l’autorité de régulation de la profession. Il peut intervenir pour médiation ou sanction en cas de manquement déontologique.
Démarche à suivre :
- Rédigez un courrier détaillé exposant les faits
- Joignez tous les documents prouvant le refus (mails, SMS, témoignages)
- Envoyez le dossier à l’Ordre départemental concerné
- Un conseiller ordinaire étudiera votre plainte
- Une procédure de conciliation ou disciplinaire peut être engagée
Avantages :
- Autorité reconnue et crédible
- Possibilité de médiation avant sanction
- Sanctions réelles en cas de faute avérée
- Gratuité de la démarche
Limites : Les procédures peuvent être longues (plusieurs mois). L’Ordre privilégie souvent la conciliation, ce qui ne garantit pas toujours une sanction exemplaire.
Délai moyen : 3 à 6 mois pour une réponse complète.
Solution 3 : Saisir le Défenseur des Droits
Description : Le Défenseur des droits est une autorité constitutionnelle indépendante qui lutte contre les discriminations. C’est un recours gratuit et accessible à tous.
Comment le saisir :
- En ligne sur defenseurdesdroits.fr
- Par courrier postal
- Via un délégué territorial (rendez-vous gratuit)
- Avec l’aide d’une association partenaire
Le Défenseur peut :
- Mener une enquête approfondie
- Demander des explications au praticien
- Proposer une médiation
- Émettre des recommandations
- Transmettre au Procureur si nécessaire
Avantages :
- Totalement gratuit
- Pouvoir d’investigation important
- Poids institutionnel significatif
- Accompagnement personnalisé
Limites : Pas de pouvoir de sanction directe. Les recommandations ne sont pas toujours suivies d’effets immédiats.
Taux de succès : Environ 60% des dossiers aboutissent à une solution satisfaisante pour le plaignant.
Solution 4 : Porter Plainte au Pénal
Description : En cas de refus discriminatoire avéré, vous pouvez déposer une plainte pénale. La discrimination est punie par la loi de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
Procédure :
- Rassemblez toutes les preuves du refus discriminatoire
- Rendez-vous au commissariat ou à la gendarmerie
- Déposez une plainte formelle
- Vous pouvez également écrire directement au Procureur de la République
- Faites-vous accompagner par une association si nécessaire
Avantages :
- Sanction pénale dissuasive
- Possibilité de dommages et intérêts
- Signal fort contre les pratiques discriminatoires
Limites :
- Nécessité de prouver l’intention discriminatoire
- Procédure longue et parfois stressante
- Besoin de preuves tangibles et solides
À savoir : Les associations de lutte contre les discriminations peuvent vous accompagner gratuitement dans cette démarche et se constituer partie civile à vos côtés.
Solution 5 : Utiliser les Dispositifs d’Aide Locaux
Description : De nombreux dispositifs existent pour faciliter l’accès aux soins dentaires des populations vulnérables.
Ressources disponibles :
- Centres de santé dentaires : Tarifs conventionnés, tiers payant accepté
- Hôpitaux publics : Services d’odontologie pour cas complexes
- Associations caritatives : Dentibus, Bus Solidaire Dentaire, Croix-Rouge
- Maisons de santé pluriprofessionnelles : Approche globale et accessible
- Plateformes de mise en relation : Certaines aident à trouver des praticiens acceptant tous les patients
Avantages :
- Accueil sans discrimination
- Tarifs maîtrisés ou gratuits
- Accompagnement social parfois inclus
- Délais souvent plus courts que le secteur privé classique
Limites : Disponibilité géographique variable. Les délais peuvent être longs dans les grandes villes.
Comment les trouver : Contactez votre CPAM, votre mairie, ou les services sociaux de votre département pour connaître les structures près de chez vous.
Solution 6 : Changer de Praticien et Documenter l’Expérience
Description : Parfois, la solution la plus pragmatique est de chercher un autre dentiste tout en documentant le refus subi pour action ultérieure.
Stratégie recommandée :
- Ne pas se décourager : Un refus ne signifie pas que tous les dentistes refuseront
- Élargir la recherche géographique : Accepter de faire quelques kilomètres supplémentaires
- Contacter l’assurance maladie : Elle peut orienter vers des praticiens acceptant votre situation
- Documenter chaque tentative : Garder trace des refus pour d’éventuels recours
- Privilégier les centres de santé : Souvent plus ouverts et accessibles
Témoignage type : “Après trois refus successifs liés à ma CMU-C, j’ai contacté un centre de santé dentaire. J’ai été reçu avec bienveillance et mes soins ont été pris en charge sans surcoût. Je regrette juste d’avoir perdu du temps avec des praticiens peu scrupuleux.”
Prévention et Conseils Pratiques
Les 8 Bonnes Pratiques pour Faciliter l’Accès aux Soins
1. Préparer votre premier contact
Lorsque vous appelez un cabinet dentaire, soyez clair sur votre situation dès le début. Mentionnez votre couverture sociale (CMU-C, AME, mutuelle classique) pour éviter les mauvaises surprises. Demandez explicitement si le cabinet accepte votre situation avant de prendre rendez-vous.
2. Connaître vos droits par cœur
Familiarisez-vous avec la déontologie médicale et vos droits en tant que patient. Un praticien informé que vous connaissez vos droits sera moins enclin à des pratiques discriminatoires. Vous pouvez consulter le code de déontologie des chirurgiens-dentistes en ligne.
3. Toujours demander une trace écrite
Que ce soit par mail, SMS ou courrier, privilégiez les communications écrites lors de la prise de rendez-vous. Ces documents constituent des preuves précieuses en cas de litige. Notez systématiquement les dates, heures et noms des personnes contactées.
4. Ne pas se laisser intimider
Face à un refus ambigu ou à des délais déraisonnables (rendez-vous dans 8 mois alors que le cabinet affiche “Nouveaux patients acceptés”), n’hésitez pas à questionner fermement. Demandez si d’autres patients obtiennent des rendez-vous plus rapidement.
5. S’appuyer sur les associations
Des associations comme ATD Quart Monde, la Ligue des Droits de l’Homme, ou des collectifs spécialisés dans l’accès aux soins peuvent vous conseiller, vous accompagner et parfois intervenir directement. Leur expertise est précieuse.
6. Privilégier les structures publiques et associatives
Les centres de santé, les hôpitaux publics et les structures associatives ont l’obligation d’accueillir tous les patients sans discrimination. Ils constituent une alternative sûre et accessible, même si les délais peuvent être plus longs.
7. Utiliser les services de votre CPAM
Votre caisse d’assurance maladie dispose de services d’aide à l’accès aux soins. Les conseillers peuvent vous orienter vers des praticiens ayant signé des engagements spécifiques ou vers des dispositifs adaptés à votre situation.
8. Maintenir un suivi régulier malgré les difficultés
Ne laissez pas les refus vous décourager au point de renoncer aux soins. Les problèmes dentaires non traités s’aggravent rapidement et peuvent avoir des conséquences sur votre santé générale. Persévérez dans votre recherche de praticien.
Les Erreurs à Éviter Absolument
❌ Ne pas documenter les refus : Sans preuves, vos recours seront limités
❌ Accepter un refus sans poser de questions : Vous avez le droit de comprendre pourquoi
❌ Mentir sur votre situation : Cela peut se retourner contre vous et compliquer vos recours
❌ Renoncer aux soins : Votre santé bucco-dentaire est trop importante
❌ Rester isolé : Les associations et services sociaux sont là pour vous aider
❌ Payer des dépassements d’honoraires illégaux : Les tarifs CMU-C sont encadrés
Timeline Réaliste des Démarches
Semaine 1 : Essuyez un refus, documentez-le, contactez 3-4 autres praticiens
Semaine 2-3 : Si les refus persistent, contactez votre CPAM et recherchez un centre de santé
Mois 1 : Saisissez l’Ordre des dentistes et/ou le Défenseur des droits
Mois 2-6 : Suivez l’instruction de votre dossier, continuez à chercher des soins
Mois 6-12 : Réponses des autorités saisies, éventuelles suites judiciaires
L’essentiel est de ne jamais abandonner votre recherche de soins tout en menant en parallèle vos démarches de recours.
Quand et Comment Agir Rapidement ?
Les Signes d’Alerte Nécessitant une Action Immédiate
Certaines situations de refus de soins nécessitent une réaction rapide de votre part pour préserver votre santé et vos droits.
⚠️ Agissez immédiatement si :
- Vous avez une urgence dentaire (douleur intense, infection, traumatisme) et essuyez des refus répétés
- Le refus est clairement discriminatoire et explicitement formulé
- Vous êtes enceinte et avez besoin de soins urgents non reportables
- Un traitement en cours est brutalement interrompu sans raison médicale valable
- Vous constatez une différence de traitement flagrante avec d’autres patients
Ce que Vous Pouvez Faire en Urgence
Pour les urgences dentaires avec refus de soins :
- Contactez le service de garde : Chaque département organise une permanence des soins (numéro disponible auprès du 15 ou de votre CPAM)
- Rendez-vous aux urgences hospitalières : Les services d’odontologie des hôpitaux publics ne peuvent refuser les urgences
- Appelez le 15 : En cas de douleur insupportable ou de risque vital (infection généralisée)
Pour documenter un refus discriminatoire :
- Enregistrez la conversation si possible (légal si vous êtes partie prenante)
- Demandez une confirmation écrite du refus
- Faites témoigner une personne vous accompagnant
- Prenez des captures d’écran des échanges numériques
- Notez immédiatement les propos exacts tenus
Questions à Poser Lors d’un Refus
Pour clarifier la situation et obtenir des informations utiles pour d’éventuels recours, posez ces questions systématiquement :
“Pour quelle raison précise ne pouvez-vous pas me recevoir ?”
Cette question oblige le praticien ou son secrétariat à formuler explicitement la raison, ce qui peut révéler un motif discriminatoire.
“Acceptez-vous d’autres nouveaux patients actuellement ?”
Si la réponse est oui alors que vous essuyez un refus, cela suggère une discrimination sélective.
“Pouvez-vous me confirmer ce refus par écrit ?”
Un praticien qui refuse de formaliser son refus révèle souvent qu’il sait être dans son tort.
“Pouvez-vous m’orienter vers un confrère acceptant ma situation ?”
Le code de déontologie encourage les praticiens à faciliter l’accès aux soins, notamment par l’orientation.
“Acceptez-vous les patients bénéficiant de [votre dispositif d’aide] ?”
Question directe qui peut mettre en évidence une discrimination liée à la couverture sociale.
Déroulement d’une Procédure de Recours Type
Phase 1 – Tentative de résolution amiable (0-2 mois) :
- Courrier recommandé au praticien exposant le problème
- Contact avec l’Ordre des dentistes pour médiation
- Recherche de solutions alternatives de soins
Phase 2 – Saisine des autorités (2-6 mois) :
- Dépôt de plainte auprès du Défenseur des droits
- Signalement à l’Ordre pour procédure disciplinaire
- Constitution du dossier de preuves
Phase 3 – Suites possibles (6-18 mois) :
- Médiation réussie et accès aux soins négocié
- Sanction ordinale du praticien
- Procédure pénale si discrimination avérée
- Indemnisation éventuelle
La durée totale varie considérablement selon la complexité du dossier et la coopération des parties. Ne vous découragez pas : même si les procédures sont longues, elles aboutissent dans la majorité des cas.
Questions Fréquentes sur le Refus de Soins Dentaires
Un dentiste a-t-il le droit de refuser de me soigner ?
Oui et non. Un dentiste dispose d’une certaine liberté dans le choix de ses patients, mais cette liberté a des limites strictes. Il peut refuser un patient si le cas dépasse ses compétences, s’il existe une incompatibilité personnelle majeure, ou pour des raisons d’organisation de son cabinet. En revanche, il ne peut en aucun cas refuser quelqu’un en raison de sa couverture sociale (CMU-C, AME), de son origine, de son handicap, ou de toute autre caractéristique protégée par la loi anti-discrimination. Un refus discriminatoire constitue une faute déontologique grave et un délit pénal.
Comment prouver qu’un refus est discriminatoire ?
La preuve d’une discrimination peut être complexe mais pas impossible. Rassemblez tous les éléments écrits (mails, SMS, courriers) mentionnant le refus. Notez les propos tenus et les circonstances exactes. Si possible, faites témoigner une personne vous accompagnant. Vous pouvez également effectuer un “testing” en faisant appeler le même cabinet par quelqu’un ayant un profil différent. Le faisceau d’indices suffit souvent : si vous prouvez le refus et que le praticien ne peut justifier de raison légitime, la discrimination peut être présumée.
Que faire si mon dentiste habituel refuse soudainement de continuer à me soigner ?
Cette situation, appelée abandon de patient, est très encadrée. Un dentiste ne peut interrompre le suivi d’un patient qu’avec son accord ou pour des motifs légitimes (mésentente grave, non-respect répété des rendez-vous, etc.). Il doit vous prévenir suffisamment à l’avance, s’assurer de la continuité des soins en cours, et vous orienter vers un confrère. Si l’interruption est brutale ou injustifiée, contactez immédiatement l’Ordre des dentistes qui peut intervenir rapidement pour garantir la continuité de vos soins.
La CMU-C ou la CSS entraînent-elles vraiment des refus de soins ?
Malheureusement, oui. Malgré l’illégalité de cette pratique, de nombreux témoignages et études confirment que les bénéficiaires de dispositifs d’aide rencontrent plus de difficultés à accéder aux soins dentaires. Certains praticiens invoquent des raisons économiques (tarifs jugés insuffisants) ou organisationnelles (complexité administrative). Ces refus constituent pourtant une discrimination sanctionnable. Si vous y êtes confronté, ne considérez pas cela comme normal : signalez systématiquement ces pratiques aux autorités compétentes.
Combien de temps ai-je pour porter plainte après un refus ?
Pour une plainte disciplinaire auprès de l’Ordre des dentistes, il n’y a pas de délai strict, mais il est conseillé d’agir dans l’année suivant les faits. Pour une plainte pénale concernant une discrimination, le délai de prescription est de 6 ans à compter des faits. Pour saisir le Défenseur des droits, aucun délai particulier n’est imposé, mais plus vous agissez rapidement, plus les preuves sont faciles à rassembler et plus votre dossier est crédible. N’attendez donc pas : documentez et signalez dès que possible.
Les dentistes peuvent-ils refuser les enfants ou les personnes âgées ?
Non, absolument pas. L’âge est un critère de discrimination prohibé. Un dentiste ne peut refuser de soigner un enfant ou une personne âgée au seul motif de leur âge. Il peut en revanche estimer qu’un cas pédiatrique complexe nécessite l’expertise d’un pédodontiste, ou qu’une personne âgée polypathologique relève d’une prise en charge hospitalière, mais il doit alors orienter le patient vers la structure appropriée. Le refus sec basé uniquement sur l’âge constitue une faute grave.
Puis-je changer de dentiste librement même si j’ai un traitement en cours ?
Oui, vous êtes libre de changer de praticien à tout moment. C’est un droit fondamental du patient. Votre nouveau dentiste récupérera votre dossier médical auprès de l’ancien (avec votre accord écrit) pour assurer la continuité des soins. En revanche, certains traitements complexes déjà commencés (orthodontie, implantologie) peuvent poser des questions de responsabilité entre praticiens. Dans ces cas, privilégiez une discussion franche avec votre nouveau dentiste avant d’entamer la transition.
Les centres de santé dentaires sont-ils vraiment ouverts à tous ?
Oui, c’est leur vocation première. Les centres de santé dentaires (mutualistes, municipaux, associatifs) appliquent le principe d’accueil universel. Ils pratiquent les tarifs conventionnés, acceptent le tiers payant et ne peuvent refuser un patient en raison de sa situation sociale ou administrative. Les délais d’attente peuvent être plus longs qu’en cabinet privé dans certaines zones, mais l’accessibilité et la non-discrimination sont garanties. Ces structures constituent une alternative solide et fiable pour tous ceux qui rencontrent des refus en secteur libéral classique.
Conclusion : Vos Droits, Votre Santé, Vos Recours
Face au refus de soins dentaires, vous n’êtes jamais seul et vous n’êtes jamais sans recours. Cette situation, bien que difficile et parfois humiliante, ne doit pas vous faire renoncer à vos soins ni à la défense de vos droits.
Les 4 choses essentielles à retenir :
- Un refus discriminatoire est illégal : Vous êtes protégé par la loi contre toute discrimination liée à votre couverture sociale, votre origine, votre handicap ou toute autre caractéristique personnelle.
- Documentez systématiquement : Chaque refus doit être tracé par écrit. Ces preuves sont votre meilleure arme pour faire valoir vos droits auprès des autorités compétentes.
- Des solutions alternatives existent : Centres de santé, hôpitaux publics, associations caritatives – vous trouverez toujours une structure pour vous accueillir dignement et vous soigner correctement.
- Vos recours sont multiples et gratuits : Ordre des dentistes, Défenseur des droits, plainte pénale, accompagnement associatif – plusieurs voies s’offrent à vous pour obtenir justice et sanction des pratiques discriminatoires.
Votre santé bucco-dentaire impacte directement votre santé générale, votre confiance en vous et votre qualité de vie. Ne laissez jamais des refus injustifiés vous priver de soins essentiels. Chaque patient mérite respect, dignité et accès aux soins, quelles que soient ses ressources ou sa situation.
Si vous êtes confronté à un refus de soins, agissez sans tarder : contactez les autorités compétentes, recherchez des alternatives de soins, et surtout, ne renoncez jamais. Des milliers de personnes ont déjà fait valoir leurs droits avec succès. Vous aussi, vous pouvez y arriver.
N’hésitez pas à partager cet article avec vos proches qui pourraient être confrontés à cette situation. Ensemble, en faisant connaître nos droits et en signalant les pratiques discriminatoires, nous contribuons à améliorer l’accès aux soins pour tous.
Note importante : Cet article a un but informatif et ne remplace pas l’avis d’un professionnel de santé ou d’un conseiller juridique. Pour toute situation spécifique de refus de soins, consultez les autorités compétentes (Ordre des dentistes, Défenseur des droits) ou une association spécialisée dans l’accès aux soins et la lutte contre les discriminations.
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Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.

