RECIDIVE ET CONTENTION
La récidive en orthodontie est la réapparition plus ou moins importante de la malocclusion et des malpositions dentaires initiales à l’issue du traitement actif.
Elle doit être différenciée de la maturation physiologique « normale » des arcades dentaires.
Elle demeure encore, de l’avis de tous les auteurs, le problème le plus difficile à résoudre de l’orthodontie.
La contention, qui fait partie intégrante du traitement orthodontique, est le moyen de s’opposer à cette récidive.
- DEFINITIONS :
- La récidive :
🞂 En termes médicaux, la récidive désigne la réapparition d’une maladie survenant après que le sujet ait retrouvé la santé.
🞂 En orthodontie, c’est la réapparition de malpositions ou de malocclusions qui avaient été corrigées par le traitement. Elle peut être totale ou partielle.
1.2 La contention :
La contention en orthodontie, correspond à l’étape qui suit immédiatement la période de traitement actif, elle a pour objet le maintien des résultats obtenus par ce dernier. On peut donc réunir sous ce vocable tous les procédés qui contribuent à empêcher la récidive de se produire.
- LA RECIDIVE :
- Causes de la récidive :
L’origine de la récidive orthodontique est multifactorielle.Ces causes peuvent se classer en trois facteurs :
- Facteurs généraux.
- Facteurs locaux.
- Facteurs neuromusculaires.
-
- Facteurs généraux :
a. Causes générales:
- Les troubles endocriniens (thyroïde, modifications hormonales dues à la ménopause ou à la puberté,…)
- La nutrition, le psychisme également.
Dr.MEGHERBI 28 février 2024
- Causes génétiques:
Des recherches sont axées sur un ou plusieurs gènes expliquant l’apparition de rétrognathies mandibulaires et de dolichomandibulies après le traitement de classes II et III importantes avant la fin de croissance.
- Coopération du patient et de sa famille:
La coopération est importante durant toutes les phases du traitement : le port des appareillages actifs puis des appareillages de contention.
- Croissance post-orthodontique normale et pathologique:
Rappelons que la croissance de la mandibule continue plus longtemps que celle du maxillaire. Ce phénomène est favorable à la contention dans les cas de Classe II, et défavorable dans les cas de Classe III.
- Facteurs locaux :
- La forme des dents :
Certains auteurs notamment H.Peck et S.Peck pensent que la récidive des rotations est fortement liée à la morphologie des racines, une dent avec une racine de section ovalaire a moins de chance de faire une rotation qu’une dent ayant une racine de section circulaire) .
- L’engrènement :
Plus les cuspides sont courtes, moins l’engrènement est profond et moins la dent est solidaire de ses antagonistes.
- L’orientation du plan d’occlusion :
Certains auteurs pensent que toute bascule thérapeutique du plan d’occlusion est appelée à récidiver. PLANAS croit qu’un plan d’occlusion incliné en bas et en avant oriente les forces de mastication obliquement d’une façon qui pourrait pousser la mandibule vers l’arrière, le maxillaire vers l’avant, et ainsi favoriser la récidive d’une malocclusion de Classe II.
Ainsi donc, le plan d’occlusion devrait être orienté en haut et en avant pour les Classes II, en bas et en avant pour les Classes III.
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- La fonction occlusale :
L’occlusion fonctionnelle équilibrée est une occlusion sans contacts postérieurs dans le mouvement de propulsion (désocclusion postérieure immédiate) et sans contact du côté non travaillant pendant les mouvements de diduction.
Une mauvaise fonction occlusale peut être cause de récidive.
- L’évolution des dents de sagesse :
- Pour certains auteurs, la 3° molaire supérieure serait à l’origine d’une force mésialante entraînant l’instabilité de l’occlusion (CHATEAU).
- A la mandibule, lorsque cette dent fait son évolution intra-osseuse, du fait de la proximité de la branche montante, certains auteurs pensent qu’il se crée une poussée mésiale causant un encombrement incisif (SCHULHOF, THEUVENY).
- D’autres pensent que cette poussée est inefficace, si elle existe (BROADBENT, BISHARA et ANDREASEN, LITTLE et RIEDEL, VAN DER LINDEN).
Il n’existe pas de données scientifiquement établies pour recommander ou contre- indiquer leur avulsion pour raisons orthodontiques […] ces avulsions font l’objet de controverses, mais semblent admises dans la pratique clinique. »
En conclusion, les germectomies doivent être réservées :
- aux cas où le risque d’apparition d’un encombrement par insuffisance de place est élevé (DDM traitée sans extractions avec une pression labiale appréciable) ;
- aux cas pour lesquels un accident inflammatoire est prévisible, compte-tenu de la place pour les dents.
- La dysharmonie dento-dentaire:
La DDD peut être un facteur de récidive, du fait de la différence des diamètres mésio-distaux des dents d’une arcade par rapport à l’autre, car l’occlusion n’est pas verrouillée.
- Les tensions des fibres desmodontales : Les mouvements de récidive les plus concernés par les facteurs desmodontaux sont les rotations et les réouvertures d’espaces.
- Compression tissulaire consécutive à la fermeture d’espace d’extraction :
2.1.3 Facteurs neuromusculaires :
Tous les auteurs sont d’accord pour dire que la suppression des causes de la
malocclusion dues à l’environnement musculaire et fonctionnel est indispensable dans la recherche de la stabilité.
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- Anomalies les plus récidivantes
- Les malocclusions de Classe I :
- Les infraclusions antérieures
- L’encombrement incisif mandibulaire.
- L’expansion transversale.
- Les rotations.
- Les diastèmes :
- Les malocclusions de Classe II :
- Les malocclusions de Classe I :
La classe II/1 : En ce qui concerne les rapports molaires, la récidive n’est que très légère.
La Classe II/ 2 : Le problème de cette malocclusion concerne la supraclusion, que tous les auteurs considèrent comme particulièrement exposée à la récidive.
a.2.3 Les malocclusions de Classe III :
La croissance mandibulaire qui se poursuit souvent, fort tard, chez le garçon. C’est la principale cause de récidive. Un autre facteur est le volume et l’activité linguale. La langue provoquera donc une récidive précoce. .
- Prévention de la récidive et procédés de stabilisation des effets de traitement :
L’apparition de la récidive peut être immédiate, dès la dépose de l’appareil, ou retardée et progressive, généralement plus marquée vers la trentaine. Chaque praticien développe en fonction de son expérience professionnelle, un certain nombre de critères de référence sur lesquels il s’appuie pour tenter de contrer ce phénomène.
1 L’établissement de l’occlusion d’Andrews :
Les six clés de l’occlusion idéale d’Andrews (la CL I canine et molaire, l’angulation mésiale des dents, le torque, l’absence de rotation, l’absence de diastème, une courbe de spee plate ou faible) représentent un objectif thérapeutique fondamental. La première clé, en particulier, assure un verrouillage postérieur qui semble être un des piliers d’une occlusion stable.
- choix des extractions :
Dans les cas où des extractions sont nécessaires, l’extraction aujourd’hui encore
presque systématique des premières prémolaires, est un facteur probable d’instabilité.
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- Le contrôle de l’environnement fonctionnel :
La maitrise de l’environnement neuro-musculaire reste le talon d’Achille de notre profession ( la rééducation fonctionnelle).
- L’appréciation du schéma de croissance.
- La surcorrection.
- Les coronoplasties :
- Plasties des incisives mandibulaires :
- Plasties des incisives maxillaires :
- La fibrotomie .
- La gingivoplastie .
- La frénectomie .
- LA CONTENTION :
- Objectif :
La contention correspond à la phase terminale d’un traitement d’orthodontie et débute après le traitement actif.
Ses objectifs sont :
- Stabiliser les dents pendant la réorganisation tissulaire
- Favoriser l’établissement d’une bonne occlusion
- Limiter les effets d’une pathogénie nouvelle ou encore existante.
- Principes :
Le choix du type de contention doit être guidé par certains principes ; Une bonne contention doit être :
- immédiate :
- intelligente : Une contention est dite intelligente lorsqu’elle s’oppose précisément et individuellement aux risques de récidive que présente le patient.
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- Fixée : Tous les systèmes de contention ne peuvent être fixés, mais chaque fois que c’est possible, il faut préférer les appareils fixes et éviter les appareils amovibles.
- Prolongée.
- Dispositifs de contention :
1 Les dispositifs unimaxillaires :
- Les dispositifs unimaxillaires amovibles :
- La plaque de Hawley : Elle peut être évidée au niveau palatin, dans les cas d’agénésie, une facette peut y être ajoutée.
- La plaque de SVED :
Il s’agit d’une plaque palatine avec un retour de
Résine englobant le bord libre des incisives maxillaires.
- La plaque amovible inferieure . d)L’enveloppe linguale nocturne.
e)La gouttière thermoformée :
Il s’agit d’une gouttière réalisée avec un matériau thermoplastique transparent rigide (environ 1mm d’épaisseur)
chauffé et mis en forme sous vide sur le moulage en plâtre de fin de traitement.
- Les dispositifs unimaxillaires fixes : (la contention collée):
- Le fil métallique : Le fil poli de section ronde de diamètre .030’’ (0.7mm) ou .032’’ (0.8mm) est conseillé .
- grilles collées : des rubans appliqués sur les faces linguales peuvent être utilisés parfois en matière plastique(Kevlar).. Ce procédé est le plus souvent utilisé en parodontie.
- Les fibres de synthèse ou fibres de verre
- Les attelles métalliques préfabriquées
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- Les attelles coulées collées : attelles métalliques ne sont généralement pas exécutées par l’orthodontiste, mais par le spécialiste en prothèse fixée, elles représentent la meilleure des contentions de l’adulte.
Remarque :
Pour finir avec les dispositifs fixes unimaxillaires, il est à signaler que la contention collée, peut être parfois temporaire et cela même avant l’éruption de toutes les dents permanentes.
2 Les dispositifs bimaxillaires :
- Les dispositifs bimaxillaires amovibles:
- Les positionneurs :
Le positionneur, fabriqué en caoutchouc ou en matériau élastomérique élastique, est un dispositif monobloc constitué de deux gouttières, une maxillaire et une mandibulaire, solidarisées entre elles. Ces gouttières sont réalisées selon un
alignement dentaire et des rapports d’arcades optimaux. Il agit donc comme un dispositif actif de finition dans un premier temps, puis, ensuite, comme un dispositif de contention.
- Le tooth positioner : (mis au point par KESLING en 1945)
- les positionneurs préfabriqué ou les ‘’FINISSEURS’’ :
- Les activateurs :
Initialement conçus pour la correction des décalages squelettiques de classe II, ils peuvent également être utilisés en contention. construits en très légère propulsion et portés la nuit.
- Les élastiques intermaxillaires sur plaque amovible :
Deux plaques amovibles peuvent être reliées par des
élastiques intermaxillaires, soit de type classe II, soit de type classe III.
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2 Les dispositifs bimaxillaires :
- Les dispositifs bimaxillaires fixes:
- Les butées cingulaires :
Les butées cingulaires sont de petites masses de composite placées sur les cingulums des incisives et souvent des canines maxillaires, destinées à empêcher la récidive de la supraclusion .
- L’élastique nocturne antérieur :
En réalité, l’élastique nocturne antérieur est un diapositif mixte, avec une partie fixe et une autre amovible, constituée le plus souvent par un élastique.
- Il est indiqué pour la contention des traitements de la classe II division 1.
3.4Contention chez l’adulte : 3.4.1.Particularités de l’adulte :
- Psychologie et motivation :L’adulte demande un traitement
court et efficace, il y a souvent des compromis et la contention doit être de longue durée voire permanente.
- Absence de croissance : Les décalages squelettiques sont compensés par la chirurgie orthognatique.
- Vieillissement parodontal
- Contexte articulaire :
L’orthodontiste doit savoir détecter les patients à risque pour ne pas aggraver ou déclencher des problèmes articulaires.
3.4.2 Type de contention :
La contention chez l’adulte doit être fixe, et sera de nature ;
- Fils tressés collés
- Fils intra coronaires inclus dans du composite
- Attelles coulées collées
- Grilles métalliques de contention
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- Bridges
Dans les cas d’édentements multiples, ces systèmes pourront être complétés par une prothèse amovible décolletée.
3.5Durée de la contention :
- -IZARD et CHATEAU, recommandent une contention jour et nuit pendant quelques semaines ; après cette période la contention est uniquement nocturne pour permettre de roder le nouvel articulé.
- THEUVENY, THEVENIN, MAGILL, arrêtent la contention au bout d’un an.
- SCHUDY, BONNOT, poursuivent la contention jusqu’à la fin de la croissance et l’évolution de la 3° molaire.
- On attribue à OPPENHEIM, traitant de la durée de la contention, la réponse suivante : « jusqu’au mariage pour les filles ! ».
- 1919 – HAWLEY. « Il y a douze ou quinze ans, un de mes bons amis, qui s’était confronté aux difficultés de la contention durant plusieurs années, me dit : ‘si quelqu’un voulait prendre mes cas quand ils sont finis, les contenir et être responsable d’eux ensuite, je serais heureux de lui donner la moitié des honoraires’. »
- Hawley expose les avantages de la plaque amovible qui désormais porte son nom. Il précise que la plaque doit monter sur les faces linguales jusqu’au bord occlusal, dans la mesure où elle ne gêne pas l’occlusion .
- Il n’y a pas de durée déterminée et bien définie pour la contention, mais on peut raisonnablement adopter les principes suivants :
- Tant que les facteurs de récidive persistent, il est indispensable de maintenir une contention.
Conclusion :
Au terme de ce travail nous pourrons dire que la récidive existe et qu’il est donc absurde de la nier et par la de promettre l’impossible. Au contraire le praticien se trouve dans l’obligation d’en apporter l’information au patient avant le traitement, en insistant sur l’importance de la phase de contention et des risques de récidive possible, et en mettant en œuvre les procédures destinées à la limiter.
RECIDIVE ET CONTENTION
Les dents de sagesse peuvent causer des douleurs si elles poussent de travers.
Les couronnes en céramique offrent une apparence naturelle et une grande résistance.
Les gencives qui saignent au brossage peuvent indiquer une gingivite.
Les traitements orthodontiques courts corrigent les désalignements mineurs rapidement.
Les obturations dentaires en composite sont discrètes et durent longtemps.
Les brossettes interdentaires sont essentielles pour nettoyer les espaces étroits.
Une alimentation riche en vitamines renforce les dents et les gencives.
RECIDIVE ET CONTENTION

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.