Récidive et contention
Introduction
Le but d’un traitement orthodontique est d’obtenir un résultat final esthétique, fonctionnel et stable. Malgré les progrès de nos connaissances, la récidive demeure encore, de l’avis de tous les auteurs, le problème le plus difficile à résoudre de l’orthodontie.
Rien n’est plus frustrant que de voir un traitement bien terminé présenter après quelques mois une récidive, laquelle, souvent ressentie comme un échec, est source de déception pour le patient d’autant plus qu’il s’agit de perturbations intéressant les secteurs antérieurs et donc plus difficiles à accepter.
Donc pour arriver à la perfection, il faudrait tout d’abord mettre en valeur les causes d’instabilités, en essayant de les éliminer, les éviter ou les contrecarrer depuis l’examen clinique jusqu’au contrôle post-thérapeutique.
La récidive
Définition de la récidive
La récidive en orthodontie, c’est le retour vers la situation initiale, avec la réapparition partielle ou totale des caractéristiques dentaires et occlusales qui précédaient le traitement.
Formes de la récidive
Il existe 3 formes :
- Une forme assez fruste : intra-arcade.
- Une forme plus sévère avec détérioration des rapports occlusaux inter-arcades.
- Une forme ultime, entraînant le retour des désordres squelettiques et/ou fonctionnels.
Ces différentes formes peuvent se manifester de façon isolée ou différemment associées.
Causes de la récidive
Les causes générales
Les facteurs génétiques
Des recherches sont axées sur un ou plusieurs gènes expliquant l’apparition de rétrognathie mandibulaire et de dolichomandibulie après le traitement de classes II et III importantes avant la fin de croissance.
La croissance squelettique
La croissance peut être une cause de la récidive si elle se poursuit durant ou après la contention.
La croissance squelettique est dite « défavorable » si elle aggrave une malocclusion.
Dans certains cas, à l’issue du traitement orthodontique, des modifications inattendues de la croissance tant en direction qu’en quantité peuvent se produire :
- En direction : une rotation postérieure qui s’accentue après le traitement peut être à l’origine de la réouverture de béance et une rotation antérieure de l’apparition ou de la réapparition d’une supraclusion incisive et d’encombrements incisifs inférieurs.
- En quantité : la croissance de la mandibule se continue plus longtemps que celle du maxillaire. Ce phénomène est favorable à la contention dans les cas de classe II, et défavorable dans les cas de classe III. (Si l’on a terminé le traitement d’une malocclusion de classe III chez un garçon de 13 ans, en obtenant péniblement des rapports de classe I, il ne faut pas s’étonner de voir la récidive apparaître vers 18 ans).
La conjonction des deux phénomènes : les incisives mandibulaires sont pressées contre les dents maxillaires, du fait de la croissance de la mandibule vers l’avant et de sa rotation antérieure, ce qui peut expliquer la fréquence avec laquelle les malpositions des incisives mandibulaires apparaissent après la contention.
La non-coopération du patient
Le port irrégulier et non respecté des appareillages de contention sera à l’origine de la récidive.
Les causes locales
Les pressions dento-dentaires mal équilibrées : Dent, denture et dentition
La forme des dents :
La récidive de la rotation d’une incisive avec un bord occlusal large et une racine ronde se fait plus facilement qu’une dent étroite avec une racine plate. Le déplacement des dents multi-radiculaires offre une meilleure stabilité. Une autre particularité morphologique des couronnes des incisives maxillaires peut être la cause de récidive des malpositions des incisives mandibulaires. Certaines incisives maxillaires comportent sur leurs faces palatines des crêtes marginales saillantes qui se prolongent vers le bord occlusal. Elles sont dites dents « en pelle ».
Le volume des dents :
Lorsque les dents sont trop volumineuses pour pouvoir être alignées dans l’espace nécessaire destiné par les pressions des tissus mous, il revient alors au plan de traitement de choisir la meilleure solution (expansion de l’arcade et modification de l’équilibre musculaire, meulages proximaux, ou extraction). Dans un cas comme l’autre, si la solution choisie se révèle définitivement inadaptée, la récidive sera la sanction d’une mauvaise décision.
L’engrènement :
Plus les cuspides sont courtes, moins l’engrènement est profond et moins la dent est solidaire de ses antagonistes. Elle sera donc d’autant plus disposée à se déplacer indépendamment des autres. Dans le sens antéropostérieur, le déplacement d’une arcade par rapport à l’autre sera moins fixé par une relation cuspidienne peu marquée.
La non-coordination des formes d’arcade :
Cette absence de coordination est fréquente quand le praticien n’a pas constamment sous les yeux le dessin de la forme d’arcade souhaité et ne contrôle pas, à chaque réglage, la conformité de ses arcs à ce tracé, ainsi que leur parfaite symétrie. Donner à tous les patients la même forme d’arcade, alors que le type facial et le comportement musculaire sont strictement individuels, favorise grandement l’apparition de la récidive.
La courbe de Spee :
La courbure sagittale des arcades est une donnée architecturale de la face. Supprimer cette courbe de Spee, c’est créer une anomalie. Cette suppression est dangereuse pour la stabilité, quand on soupçonne la courbe de vouloir se réformer après le traitement, selon des déplacements dentaires alors incontrôlés.
Le plan d’occlusion :
Simmons et al. pensent que toute bascule thérapeutique du plan d’occlusion est appelée à récidiver. Planas soutient qu’un plan d’occlusion incliné en bas et en avant oriente les forces de mastication obliquement, d’une façon qui pourrait pousser la mandibule vers l’arrière, le maxillaire vers l’avant, et ainsi favoriser la récidive d’une malocclusion de classe II.
La fonction occlusale :
Une mauvaise fonction occlusale peut être la cause d’une récidive. On citera l’exemple d’une dysfonction occlusale, qui est à l’origine de la récidive de la supraclusion : c’est l’insuffisance du mouvement de propulsion mandibulaire.
Dentition (évolution des dents de sagesse) :
Les dents de sagesse, et notamment les mandibulaires qui donnent l’impression de s’appuyer sur le Ramus, exercent-elles lors de leur évolution une poussée mésiale qui se traduit par des malpositions ou des vestibulo-versions incisives ? Nombre d’auteurs ont répondu positivement (Frajdenrach, Schulhofl, Vego, Theuveney) et plus encore, négativement (Brodbent, Bishara et Andreasen, Little et Riedel et Van der Linden). On comprend la perplexité de ceux qui s’efforcent de faire un bilan objectif.
L’équilibre fonctionnel non adapté à la forme donnée aux arcades dentaires
Selon Lautrou : « la stabilité de la correction d’une dysmorphose ne sera atteinte que si la forme (squelette et dent) est en harmonie avec les fonctions (environnement non squelettique). La récidive apparaissant si le conflit existe ou persiste entre les deux ».
L’équilibre fonctionnel est régi par deux composantes :
- Les particularités anatomiques du sujet : pour la plupart déterminées génétiquement (muscles élévateurs et muscles faciaux courts ou longs, épais ou minces, langue volumineuse ou réduite, lèvres insuffisantes ou abondantes). Ces dispositions anatomiques ne peuvent être modifiées que par la chirurgie ou la maturation. Le traitement qui irait à l’encontre de ces impératifs anatomiques aurait de fortes chances d’être suivi d’une récidive.
- Les activités fonctionnelles du sujet : l’exercice de multiples fonctions de la face modèle la forme d’arcade qui leur est strictement adaptée. Changer cette forme sans modifier le jeu des fonctions qui l’a dessiné conduit tout droit à la récidive.
La mauvaise appréciation de l’importance des facteurs anatomiques et/ou l’absence de modification du comportement dysfonctionnel entraînent la récidive.
La tension des fibres desmodontales
Le ligament alvéolo-dentaire comprend les fibres intraseptales dites aussi fibres de Sharpey, les fibres supracrestales ou gingivales.
Selon Parker : « elles répondent à la tension causée par le déplacement orthodontique en cherchant à ramener les dents dans leur position d’origine ».
La principale différence entre les deux types de fibres, c’est leur durée d’action :
- Les fibres intraseptales se modifient et se réorganisent très vite.
- Pour les fibres supracrestales, selon Reitan cité par Philippe : « les fibres de la zone gingivale sont encore sous tension après 232 jours et il semblerait qu’elles puissent rester ainsi en tension avant de se réorganiser totalement pendant 3 ou 4 ans ».
La compression tissulaire
Après fermeture des espaces suite à des extractions, on peut observer parfois une réouverture du site d’extraction. Ce phénomène est lié à l’existence d’un bourrelet épithélial résultant de la compression des tissus parodontaux avec absence de fusion des parodontes lors du rapprochement des dents.
Causes iatrogènes
- Erreur de diagnostic ;
- Mauvais choix thérapeutique ;
- Critères de finition de traitement non respectés ;
- Contention mal adaptée.
Pour conclure :
Les récidives liées à la croissance, l’occlusion et au jeu fonctionnel, peuvent être prévenues mais non contenues. Par contre, celles liées au milieu desmodontal peuvent être contenues mais non prévenues.
La récidive selon les différentes malocclusions
Les malocclusions de la classe I
L’encombrement incisif mandibulaire :
Les causes qui peuvent être évoquées sont :
- La forme des incisives mandibulaires ou de leurs antagonistes. Cette cause passe souvent inaperçue ;
- La migration mésiale des secteurs latéraux et version mésiale des canines ; la pression évolutive de la troisième molaire ;
- La diminution progressive de la largeur intercanine, surtout si elle a été augmentée par le traitement ;
- La prédominance, au sein de l’équilibre des pressions labio-linguales de l’enveloppe musculaire, c’est-à-dire des forces centripètes sur les forces centrifuges ;
- La supraclusion ;
- Les modalités de la phase terminale de croissance mandibulaire. La poursuite tardive de la croissance mandibulaire, jointe à une ultime phase de « rotation antérieure », peut s’accompagner d’une pression des incisives mandibulaires sur les dents maxillaires.
Diastèmes :
Les causes de diastèmes sont multiples :
- Un frein inter-incisif hypertrophique ;
- Une mauvaise insertion du frein lingual ;
- Conséquence d’autres anomalies, telles qu’une proalvéolie ou une béance.
Il faut aussi considérer les diastèmes provoqués par un traitement avec extractions. La réouverture des espaces d’extraction peut être due à une mauvaise orientation des axes dentaires adjacents au site d’extraction, ou à un empilement de gencive entre les deux dents rapprochées à cause d’une mauvaise adaptation des tissus parodontaux formant un véritable pont fibreux inter-dentaire.
Selon Biourge, la correction d’un diastème inter-incisif ne sera stable qu’à quatre conditions :
- La cause doit être supprimée (frein labial à insertion basse ou très court, dents surnuméraires, etc.) ;
- Les dents proximales doivent assurer une continuité de l’arcade ;
- Aucune brèche, même distale, ne doit survenir sur l’arcade car un diastème peut réapparaître après la perte d’une prémolaire ou d’une molaire, surtout s’il y a une supraclusion incisive ;
- Il ne doit pas y avoir de supraclusion incisive.
Les rotations :
Swanson remarque des variations de récidive en fonction du type de dent : la canine est la dent qui récidive le plus au maxillaire et à la mandibule, suivie de l’incisive latérale au maxillaire et de la deuxième prémolaire à la mandibule. Par contre, l’âge du patient, son sexe, la présence d’extractions ou la croissance des mâchoires n’affectent pas la récidive des rotations.
Edwards décrit la fibrotomie circonférentielle supracrestale (C.S.F.) (circumferential supracrestal fibrotomy) qui semble être plus effective dans la diminution des récidives dans les 4 à 6 premières années après traitement ; de plus, l’efficacité de la C.S.F. est moins grande à la mandibule qu’au maxillaire 12-14 ans après le traitement.
Les dents incluses :
En général, si la traction de la dent a été réalisée avec des forces légères et constantes, il n’y a pas de phénomènes d’ingression secondaire une fois la force supprimée. Si la dent est positionnée en équilibre sur l’arcade par rapport aux dents voisines et aux forces musculaires, la contention n’est même pas nécessaire.
Les infraclusions antérieures ou béances verticales :
La cause de la récidive est probablement à rechercher dans le volume ou le comportement lingual. Des résultats stables ont été décrits quand « la respiration buccale, l’interposition linguale et les douleurs dentaires ont été éliminées ».
La particularité du sens vertical est qu’il ne possède pas de traitement spécifique efficace mais reste souvent influencé par le traitement des autres sens. Il est important de respecter la dimension verticale au cours du traitement et de ne jamais perdre de vue la réalité de la liaison intime des sens antéro-postérieur et vertical.
L’expansion transversale :
L’expansion de la seule arcade maxillaire est également pratiquée dans un nombre de cas de classe II pour permettre l’avancement de la mandibule puisqu’une partie plus postérieure, et donc plus large de l’arcade mandibulaire, est mise en regard d’une partie plus étroite, parce que plus antérieure du maxillaire. Cette expansion est le plus souvent stable, et ce, pour plusieurs raisons :
- La ventilation nasale a pu être améliorée par l’action du traitement O.R.L. par l’effet mécanique de l’appareil d’expansion (Loreille), par les conséquences de la mise en place des incisives maxillaires (Talmant) ;
- Les parties antérieures des arcades sont remises dans le circuit fonctionnel occlusal, du fait de la correction du rapport incisivo-canin de classe II ;
- L’arcade maxillaire élargie peut s’appuyer sur la mandibule qui n’a pas été modifiée, et ne risque donc pas une récidive.
L’expansion peut aussi être pratiquée aux deux arcades pour traiter un encombrement attribué à une biendoalvéolie. Or, l’expansion transversale de l’arcade mandibulaire est particulièrement instable. De nombreuses études l’ont montré. Pour Château, la récidive s’explique parce que l’expansion de cette arcade se fait « presque toujours par version et que seules les expansions par gression sont stables ».
Rappelons qu’à propos de la stabilité à long terme des traitements par expansion, la plupart des arcades traitées et non traitées ont tendance à présenter une diminution de leur largeur, surtout dans la région antérieure de l’arcade. Cette lente diminution peut passer, lors des études à long terme, pour une récidive.
Les malocclusions de classe II division 1
La stabilité de la correction des rapports d’occlusion est favorisée par la dernière poussée de croissance mandibulaire, qui se poursuit plus longtemps que la correction maxillaire. Plus longtemps la croissance se prolongera (puberté tardive), et meilleur sera le pronostic.
D’autre part, le changement de position de la lèvre inférieure qui, initialement, passait sous les incisives maxillaires en les poussant vers le haut puis, après traitement, remonte en vestibulaire sur ces incisives, en les maintenant en arrière, a le plus souvent une action contentive décisive.
Les malocclusions de classe II division 2
La correction des rapports molaires est relativement stable. Le problème de cette malocclusion concerne la supraclusion, que tous les auteurs considèrent comme particulièrement exposée à la récidive. (Dake, Sinclair 1989, 20 % de récidive 4 ans après ; Sadowski 1993, 73 % de récidive 20 ans après, Vaden 1997 taux de récidive à 100 % 15 ans après).
Les malocclusions de classe III
Les mauvais rapports squelettiques s’aggravent, plus ou moins, jusqu’à la fin complète de la croissance mandibulaire. Celle-ci se poursuit souvent, fort tard, chez le garçon. C’est la principale cause de récidive.
Un autre facteur est le volume et l’activité linguale. Il semble que l’effet de la langue se poursuive moins longtemps que celui de la croissance mandibulaire. La langue provoquera donc une récidive précoce, parfois lors de la dépose de l’appareil actif, et la croissance mandibulaire, une récidive tardive, souvent après la fin de la contention.
La contention
Définition de la contention
C’est la phase de traitement qui suit immédiatement la période de traitement actif. Elle fait appel à tout un ensemble de procédés et de dispositifs destinés à stabiliser le résultat obtenu, s’opposer à la récidive, c’est-à-dire à la prédisposition naturelle qu’ont les dents à retourner vers leur position d’origine.
Objectif de la contention
L’objectif est d’assurer la stabilité en s’opposant à la récidive, soit de façon permanente si aucun équilibre ne peut être trouvé, soit le temps que l’« environnement » se réorganise autour de la nouvelle position des dents et assure leur stabilité par l’obtention d’un équilibre naturel.
Principes de la contention
Le choix du type de contention doit être guidé par quelques principes : une bonne contention doit être immédiate, intelligente, prolongée et, chaque fois que possible, fixée.
- Une contention immédiate : car la récidive commence dès la dépose de l’appareil actif. Parker a estimé que la moitié de la récidive totale avait lieu au cours des douze premières heures.
- Une contention intelligente : Cette règle a été parfaitement formulée par Angle : « Puisque les dents ont tendance à retourner à leur position initiale, le premier principe à retenir pour le dessin de l’appareil de contention est qu’il doit s’opposer au mouvement des dents vers leurs positions premières, et seulement à ce retour ».
- Une contention prolongée : La contention doit être prolongée jusqu’à ce que les tissus environnants, les dents ainsi que les fonctions orales soient adaptés à la nouvelle position des dents et à la nouvelle forme des arcades. La contention post-orthodontique prend fin lorsque toutes les causes de récidive, liées au traitement, ont disparu.
- Une contention fixée : Tous les systèmes de contention ne peuvent être fixés, mais chaque fois que c’est possible, il faut préférer les appareils fixés. En effet, une plaque amovible peut être cassée, perdue ou oubliée. Un traitement d’orthodontie représente trop d’efforts, et son résultat trop d’importance pour le patient, pour être à la merci d’un coup de malchance ou d’un mouvement d’impatience.
En conclusion, le point le plus important à souligner est que le type de contention doit être choisi selon les particularités de chaque cas et de chaque type de traitement, et en fonction de la récidive possible.
Les différents types de contention
La contention peut être naturelle ou artificielle, active ou passive, fixe ou amovible, uni- ou bi-maxillaire, temporaire ou permanente.
Les dispositifs de contention
Les dispositifs unimaxillaires
Dispositifs unimaxillaires amovibles
La plaque de Hawley :
Les plaques amovibles de type Hawley stabilisent les dents grâce à une plaque en résine plus ou moins renforcée avec un contact sur chaque dent en palatin et un fil en acier inoxydable vestibulaire. Elles trouvent essentiellement leur indication dans les cas d’endoalvéolie traitée par expansion maxillaire afin de maintenir la dimension transversale et la forme d’arcade.
Il existe plusieurs variantes dont :
- La plaque peut être évidée au niveau palatin pour permettre les contacts de la langue avec la muqueuse palatine nécessaire à la fonction linguale.
La plaque de Sved :
Il s’agit d’une plaque palatine avec un retour de résine englobant le bord libre des incisives maxillaires. Les incisives mandibulaires viennent au contact de la plaque juste en arrière des incisives maxillaires sur un plan de résine.
La plaque amovible inférieure :
La plaque de contention à l’arcade mandibulaire est plus gênante qu’à l’arcade maxillaire. Elle est étonnamment fragile et sujette à la perte, d’où l’indication primordiale d’une contention fixe à l’arcade inférieure.
Les gouttières thermoformées :
Il s’agit d’une gouttière réalisée avec un matériau thermoplastique transparent rigide chauffé et mis en forme sous vide sur le moulage en plâtre de fin de traitement. C’est une contention rigide :
- Indiquée pour le maintien de la forme d’arcade et de l’alignement dentaire ;
- S’oppose à la réouverture de diastèmes ou d’espaces d’extractions et à la réapparition de malpositions et rotations, notamment des incisives.
Dispositifs unimaxillaires fixés
Il s’agit de dispositifs collés essentiellement sur les faces linguales des dents. Certains le sont pour un temps limité, d’autres pour plus longtemps, enfin certains le sont à titre définitif.
Contention collée semi-permanente :
C’est le type de contention le mieux adapté pour s’opposer aux récidives des malpositions (rotation, version, égression) et de réouverture d’espaces après fermeture d’un site d’extraction ou d’un diastème.
Il en existe de très nombreuses variantes selon la nature du fil et les dents concernées :
- Nature du fil :
- Soit un fil rond d’assez gros diamètre .030 si celui-ci n’est collé qu’à ses extrémités sur les canines ;
- Soit un fil tressé plus fin .0175 si celui-ci est collé sur toutes les dents.
- Dents concernées :
- À la mandibule : le plus utilisé est le fil collé de 33 à 43. En cas d’extraction des premières prémolaires, le fil peut être prolongé sur la seconde prémolaire afin de s’opposer à la réouverture du site d’extraction ;
- Au maxillaire : on utilise essentiellement un fil tressé .0175 collé sur toutes les dents de 13 à 23. Comme à la mandibule, en cas d’extraction des premières prémolaires, le fil peut être prolongé sur la seconde prémolaire afin de s’opposer à la réouverture du site d’extraction.
Contention collée permanente :
Dans certains cas, une contention post-orthodontique doit être envisagée de façon permanente. Pour choisir une contention coulée collée, trois paramètres sont à prendre en considération :
- L’état du parodonte : tissus mous, l’os et tissu de soutien de la denture ;
- Intégrité des dents restantes et la présence ou non de restauration ;
- Degré de mobilité dentaire.
Les attelles coulées collées en denture adulte :
Ce sont des systèmes de contention fixés dits permanents, imposant une préparation des tissus dentaires et leur mise en œuvre au laboratoire. Ils regroupent :
- Les attelles en composite fibré ;
- Les attelles métalliques coulées ou attelle-bridges.
Les dispositifs bimaxillaires
Les dispositifs bimaxillaires amovibles
Le « tooth positioner » de Kesling :
Fabriqué en caoutchouc naturel, très souple et très résistant, l’appareil est construit sur un montage des dents du patient, placées en parfait alignement et en parfaite intercuspidation, selon une position approximative de l’ATM. L’appareil enveloppe les deux arcades sous forme d’une double gouttière.
Les « élastopositionneurs » :
Également appelé OSAMU, cet appareil ressemble au « tooth-positioner ». Il est construit sur un montage des dents du patient, placées en position idéale. Son principal avantage est que ce montage est lui-même placé sur un articulateur adaptable, ce qui permet d’obtenir une grande qualité d’intercuspidation ; il fournit également une solution au problème de la contention de l’arcade mandibulaire et écarte tout risque d’incoordination entre les arcades.
Les principaux défauts des élastopositionneurs sont leur encombrement, qui rend l’élocution très difficile, et la difficulté de leur élaboration. Bien construit et bien porté, l’élastopositionneur est, sans doute, le meilleur système de contention que l’on puisse proposer selon Philippe.
L’activateur :
Lorsqu’un activateur est fait pour la contention, il doit être aussi peu encombrant que possible. Il devient ainsi moins encombrant qu’un tooth-positioner. Cependant, son port doit être parfaitement régulier car, si le moindre déplacement dentaire a lieu, l’appareil ne peut plus être remis en place.
Les élastiques intermaxillaires sur plaques :
Deux plaques amovibles peuvent être reliées par des élastiques intermaxillaires (de type Classe II ou III, portés par des bras à hauteur du plan d’occlusion pour ne pas déstabiliser les plaques). Facilement trop actifs, ces dispositifs ne doivent être portés en période de contention que la nuit, et avec des élastiques très faibles.
Les dispositifs bimaxillaires fixes
Les butées cingulaires :
Ce sont de petites masses de composite placées sur les cingulums des incisives et souvent des canines maxillaires, destinées à empêcher la récidive de la supraclusion. En augmentant le volume des cingulums, elles leur permettent de jouer le rôle de cuspides linguales qui maintiennent les rapports des groupes incisifs antagonistes dans le sens vertical et constituent donc un dispositif à effet bimaxillaire. Le plus souvent, les butées s’ajoutent au fil de contention collé sur les incisives maxillaires, de même que la contention de la supraclusion s’ajoute à celle de l’alignement des incisives.
La durée de la contention
La stabilité de certaines corrections orthodontiques augmente avec la durée de la contention ; le temps de contention souhaitable varie selon les auteurs et les anomalies traitées :
- Izard et Château recommandent de porter l’appareil jour et nuit, puis quelques semaines après uniquement nocturne pour permettre de noter le nouvel articulé.
- Selon Nanda (1992), « peut-être la solution à la question de la récidive à long terme est-elle la contention à long terme ».
- Schudy, jusqu’à la fin de la croissance et l’évolution des dents de sagesse.
Selon les anomalies traitées :
- Pour une classe I avec DDM : un an.
- Pour une classe II : deux ans.
- Pour une classe III : jusqu’à la fin de la croissance.
Conclusion
La récidive, en orthodontie, reste un phénomène multifactoriel dont nous ne connaissons pas et ne maîtrisons pas beaucoup d’éléments. La récidive est l’aiguillon qui nous forcera à avancer.
« La compréhension de l’évolution des arcades et de la face, au fil du temps, montre que la stabilité que nous cherchons n’est que relative. En fait, nous voulons insérer un moment de stabilité dans un continuum évolutif. Cette constatation rejoint la conclusion qui dit que : « la contention n’est pas un maintien statique mais dynamique ».
Héraclite disait : « rien n’est, tout devient ».
L’erreur à éviter pour chacun de nous, ce serait de rester immobile, satisfait de notre méthode thérapeutique. Rien de tel qu’on tombe dans l’ennui et nos cas dans la récidive.
Le monde évolue, les arcades dentaires évoluent, l’orthodontie évolue. Ne restez pas fixés et trouvez votre bonheur dans le changement. » Julien Philippe.
Voici une sélection de livres:
- “Orthodontie de l’enfant et de l’adulte” par Marie-José Boileau
- Orthodontie interceptive Broché – Grand livre, 24 novembre 2023
- ORTHOPEDIE DENTO FACIALE ODONTOLOGIE PEDIATRIQUE
- Orthopédie dento-faciale en dentures temporaire et mixte: Interception précoce des malocclusions Broché – Illustré, 25 mars 2021
- Nouvelles conceptions de l’ancrage en orthodontie
- Guide d’odontologie pédiatrique: La clinique par la preuve
- Orthodontie linguale (Techniques dentaires)
- Biomécanique orthodontique
- Syndrome posturo-ventilatoire et dysmorphies de classe II, Bases fondamentales: ORTHOPÉDIE ET ORTHODONTIE À L’USAGE DU CHIRURGIEN-DENTISTE
Récidive et contention

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.