Prothèse Amovible Complète Supraradiculaire & Supraimplantaire / Prothèse Dentaire

Prothèse Amovible Complète Supraradiculaire & Supraimplantaire / Prothèse Dentaire

Prothèse Amovible Complète Supraradiculaire & Supraimplantaire / Prothèse Dentaire

Introduction

Les prothèses complètes supraradiculaires (PACSR) et supraimplantaires (PACSI) obéissent au même principe de conception que la prothèse adjointe conventionnelle. L’expérience acquise avec la prothèse supraradiculaire est adaptée à la prothèse supraimplantaire. Les anglosaxons les regroupent sous le terme d’overdenture.

Objectif Général

  • Conduire un projet prothétique PACSR ou PACSI cohérent.

Objectifs Spécifiques

  • Connaître les avantages et indications des PACSR et PACSI.
  • Choisir le site et l’attachement de choix en fonction de la situation clinique.
  • Assurer une maintenance efficace des dispositifs de connexion.

I. Définition

La prothèse amovible complète supraradiculaire est une restauration qui utilise en complément de rétention et/ou de sustentation les racines dentaires résiduelles, alors que la supraimplantaire recouvre des implants pour améliorer la rétention, la sustentation et la stabilisation.

II. Historique

Historique de la PACSR

DateÉvénement
1856Ledger a prescrit une prothèse ressemblant à une prothèse supraradiculaire. Ses prothèses étaient appelées plaques couvrant les crocs.
1888Evans a décrit une méthode d’utilisation des racines pour retenir les restaurations.
1896La première prescription d’une chape télescopique par Essig.
1906William Hunter a avancé sa théorie de la septicémie focale, ce qui a porté un grand coup à la prothèse supraradiculaire. Le principal point de cette théorie était que les racines exposées agissent comme des foyers d’infection.
1916Des couronnes télescopiques amovibles étaient employées par Pesso.
1970Présentation des concepts actuels de prothèses supraradiculaire par l’American Dental Association lors de la réunion annuelle à Las Vegas, Nevada. Le Dr Charles Bolender et son club d’étude ont présenté un aperçu étape par étape des modalités de traitement des Overdentures.

III. Les Attachements

1. Définition

Un attachement est un dispositif mécanique unissant une prothèse amovible aux piliers dentaires ou implantaires. Il est constitué de deux parties s’encastrant l’une dans l’autre : une partie mâle (patrice) et une partie femelle (matrice).

2. Classification

Selon Marcel Begin et Isabelle Fouilloux, les attachements sont classés selon 4 critères :

  • Mode de fabrication :
    • Précision : usinés (brasage, soudage ou coulée de raccord).
    • Semi-précision : en résines calcinables.
  • Nature de la liaison patrice-matrice : magnétique, par clip ou par friction.
  • Type de liaison :
    • Rigide (non résilient) : sans possibilité de mouvements.
    • Articulée (résilient) : possibilité de mouvement.
  • Situation : extra-coronaires, intra-coronaires, intra-radiculaires, supraradiculaires et supraimplantaires.

3. Cahier de Charge

  • Simplicité de mise en œuvre en clinique et au laboratoire.
  • Volume réduit.
  • Biocompatible.
  • Hygiène facile.
  • Efficacité rétentive suffisante (5 N – 25 N).
  • Activation/désactivation possible et facile.
  • Réintervention et maintenance simple.

4. Différents Types d’Attachements

Les Barres de Conjonction

Les barres jouent un double rôle : assurer une contention des dents restantes et assurer la rétention et la stabilisation de la prothèse existante par l’intermédiaire de systèmes mécaniques, les cavaliers, qui relient la prothèse à la barre.

  • Barre d’Ackermann : De section ronde, elle permet une rotation autour de l’axe de la barre.
  • Barre de Dolder Ovalaire : Elle permet des mouvements de translation verticale et une légère rotation autour de l’axe de la barre.
  • Barre de Dolder en U : Pas de mouvement de rotation.
  • Barre en U inversé, Barre ovoïde, Barre ronde.

Une barre impose une distance minimale de 10 mm et optimale de 15 à 20 mm entre les implants (pour les cavaliers). Elle autorise de fortes angulations (transvissage de la barre) et est conseillée si la divergence des implants est supérieure à 10° jusqu’à une tolérance maximale de 40°. La barre ne peut être utilisée que sur des arcades larges (en U) ; les arcades en V, étroites, sont incompatibles avec un montage harmonieux des dents prothétiques.

Les Attachements Axiaux

Ils Réprennent le principe des « boutons-pression », de conceptions et de dimensions variées. Ils varient en fonction :

  • Type de rétention : lames métalliques, bague caoutchouc, bague plastique, anneau ressort.
  • Force de rétention.
  • Dimensions de l’attachement : en hauteur et en largeur.
  • Tolérance au manque de parallélisme des implants.

L’angulation autorisée entre les implants varie de 5 à 20°, au maximum, selon le type (droit ou angulé) et le mode de rétention.
Exemples : Dalbo, Excentric de Rotherman, Locator…

Les Attachements Magnétiques

Pendant une période, ils furent largement utilisés en raison de leur simplicité de mise en œuvre. Cependant, ils sont beaucoup moins employés actuellement car ils présentent de nombreux inconvénients : diminution de la rétention sans possibilité de réactivation, phénomènes d’oxydation, création d’un champ magnétique.

Tableau Comparatif des Systèmes d’Attachements Supra-implantaires

CritèresBarres de conjonctionAttachements axiauxAttachements magnétiques
Crête trapézoïdale++++++
Crête curviligne ou ogivale+++++
Résorption importante ou faible qualité osseuse+++++
Espace intercrête et/ou volume prothétique limité++++
Aparallélisme implantaire++++
Faible distance inter-implantaire++
Mise en charge immédiate+++
Simplicité d’entretien par le patient++++

Légende : – : insuffisant ; + : acceptable ; ++ : bien ; +++ : excellent

IV. Intérêt Clinique (PACSR-PACSI)

Avantage Fonctionnel

  • Augmentation de l’efficacité masticatoire.

Avantage Psychologique

  • Les patients acceptent mieux les prothèses à appui muco-dentaire qu’une prothèse conventionnelle.

Avantage Biologique

  • Le maintien du capital osseux.

Avantage Esthétique

  • Amélioration de l’esthétique par une meilleure stabilisation.

V. Indications & Contre-indications

Indications Communes à la PACSR & PACSI

  • Aptitude à assurer l’hygiène.
  • Nombre de racines ou d’implants : < 4.
  • Situation des racines et implants : symétrie.
  • Espace prothétique : 7 mm/hauteur, 5 mm/largeur.
  • Nature de l’arcade antagoniste : occlusion généralement équilibrée.

Indications Spécifiques PACSR

  • Valeur des dents restantes :
    • Parodonte sain.
    • Racine intra-osseuse (longueur ≥ 8 mm).
  • Contre-dépouille vestibulaire : absence.

Indications Spécifiques PACSI

  • Alternative à la PAC conventionnelle.
  • Alternative à la prothèse fixe implantoportée.
  • Résorption importante.
  • Mouvements incontrôlés (langue, muscles péribuccaux).
  • Réflexe nauséeux incoercible.

Contre-indications PACSI

  • En rapport avec la chirurgie implantaire.
  • En rapport avec l’ostéointégration.

VI. Choix du Site et Choix de l’Attachement

La position des racines restantes est évaluée en fonction de leur répartition sur l’arcade, divisée en quatre secteurs : secteur 1 (canine), secteur 2 (prémolaire), secteur 3 (incisive), secteur 4 (molaire).

Le nombre idéal est de quatre racines, réparties symétriquement dans les secteurs canines-prémolaires. La présence de trois racines est favorable si les dents sont largement espacées et réparties sur les deux côtés de l’arcade. Deux racines offrent aussi une situation favorable si elles se situent de manière symétrique.

Schéma Théorique Idéal pour une PACSI

  • À la mandibule édentée : deux implants.
  • Au maxillaire édenté : quatre implants non alignés.

VII. Traitement Prothétique

Traitement Prothétique en PACSR

Le choix de la thérapeutique se fait en fonction de la longueur de la racine intra-osseuse.

Réalisation d’une Prothèse Supraradiculaire avec une Barre d’Ancrage

  • Préparation radiculaire pour un tenon cylindro-conique occupant les 2/3 de la racine.
  • Préservation de l’obturation canalaire apicale sur 4 à 5 mm.
  • Préparation périphérique complète à congé juxta-gingival.
  • Élargissement de l’entrée canalaire pour obtenir une bonne résistance de la pièce prothétique.
  • Réalisation d’une empreinte pour la confection des chapes radiculaires, objectivant le parallélisme des tenons radiculaires.
  • Montage des dents prothétiques suivi d’un essai fonctionnel.
  • Réalisation d’une clef vestibulaire du montage, objectivant la place et le volume réellement exploitables de l’attachement préalablement choisi.
  • Réalisation de la barre d’ancrage sur les chapes en tenant compte de l’emplacement des dents prothétiques antérieures.
  • Essai de la barre, puis entraînement dans une empreinte secondaire de la surface d’appui.
  • Après les étapes classiques de réalisation de la prothèse, la barre est scellée en bouche, et le cavalier est solidarisé à l’intrados prothétique en bouche avec de la résine autopolymérisable et sous pression occlusale.

(Pour les attachements axiaux, c’est la matrice qui est solidarisée à l’intrados prothétique en bouche).

Traitement Prothétique en PACSI

  • Les vis de cicatrisation sont remplacées par les attachements (patrice).
  • La matrice est solidarisée à l’intrados prothétique.

VIII. Maintenance

Le patient doit être capable d’assurer l’hygiène au niveau des piliers et l’entretien des dispositifs de connexion. Le maintien de l’hygiène est exigeant au niveau des barres de rétention, nécessitant le passage d’un fil dentaire et d’une brossette interdentaire. L’hygiène bucco-dentaire est plus facile à réaliser avec les attachements axiaux.

Conclusion

Les aspects psychologique et fonctionnel sont des raisons objectives pour le patient de conserver ses racines pour la réalisation d’une PACSR. Pour une mandibule édentée, depuis le consensus international de McGill en 2002, la prothèse amovible complète supraimplantaire (PACSI) sur 2 implants est la thérapeutique de référence.

La PACSI au maxillaire présente un taux d’échecs plus important qu’à la mandibule. Du fait de la surface d’appui augmentée, le traitement de l’édentement complet maxillaire par la réalisation d’une prothèse amovible complète conventionnelle bien conçue permet de satisfaire le patient sur les plans fonctionnel et esthétique.

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