Prise en charge odontostomatologique d’un Insuffisant Rénal

Prise en charge odontostomatologique d’un Insuffisant Rénal

Prise en charge odontostomatologique d’un Insuffisant Rénal

Les Objectifs Pédagogiques

  • Expliquer l’importance de la fonction rénale, à la fois excrétrice, métabolique et endocrinienne et toute altération de cette fonction qui mène vers : (anémie, troubles de l’hémostase, hypertension, déséquilibres électrolytiques, intolérances médicamenteuses, etc).
  • les manifestations des affections rénales sur la cavité buccale (muqueuse, parodonte, glandes salivaires, dents …..)
  • Renforcer la collaboration entre le néphrologue et le médecin dentiste.
  • Rendre le médecin dentiste plus réactif aux prises en charge urgentes et particulières de la maladie rénale.

Introduction

La prise en charge des patients atteints de pathologies générales et polymédiqués, occupe une place de plus en plus importante dans la pratique quotidienne au cabinet dentaire.

Les maladies rénales, qui englobent un large éventail de troubles affectant la fonction des reins, représentent un problème de santé mondial croissant.

D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un adulte sur dix souffre d’une affection rénale, soit près de 850 millions de personnes dans le monde (1), et est associée à des complications systémiques graves. Cependant, le stade terminal de la majorité de différentes néphropathies chroniques est l’insuffisance rénale chronique IRC, en Algérie, une étude estime qu’elle touche près de 13000 personnes, avec un taux de mortalité très élevé (2).Des études affirment qu’il y a un lien étroit entre les maladies rénales et les troubles bucco-dentaires, révélant des interactions bidirectionnelles significatives (3).

Les maladies rénales peuvent avoir des répercussions sur la santé buccale, tandis que les affections bucco- dentaires peuvent aggraver les problèmes rénaux chez les patients atteints de maladies rénales.

En effet, le médecin dentiste est de plus en plus confronté à ce type de pathologie lors de son exercice quotidien. Il doit posséder les connaissances médicales afin de prendre au mieux en charge ces patients tant au niveau des soins dentaires qu’au niveau des prescriptions médicamenteuses et cela en étant avec une bonne communication avec le médecin néphrologue.

Vu la diversité des maladies rénales, nous allons nous contenter de présenter uniquement l’insuffisance rénale aigue et chronique.

  1. Rappel physiologique
    1. Fonctions du rein

La fonction principale du rein est de filtrer le sang afin d’y retirer les impuretés et les déchets. Le sang arrive aux reins par l’artère rénale et entre dans les néphrons afin d’être nettoyé, une fois purifié retourne dans le corps par les veines rénales.

  1. Régulation du milieu interne

Le rein participe à l’équilibre du milieu intérieur, en particulier dans la régulation de la teneur en eau et en sodium (4).

Régulation acido-basique

Deux organes régulent l’équilibre acido-basique : le poumon et le rein, permettant de maintenir le ph plasmatique normal entre 7.38 et 7.42 pour une pression artérielle en dioxyde de carbone PCO2 de 38 à 42 mm Hg.

Toute élévation de PH est une alcalémie, à l’inverse toute diminution du PH est une acidémie, toute condition qui entraine une acidémie est une acidose, à l’inverse on parle de l’alcalose.

Régulation de la balance hydro sodée

L’homéostasie des liquides corporels intra et extracellulaires est vitale pour les cellules. Elle nécessite un équilibre entre les apports d’eau et les solutés (NA, K….).

Le rein est l’organe de l’homéostasie hydrique. Grâce à son pouvoir de concentration et de dilution de l’urine, il permet à l’organisme de s’adapter à des apports hydriques et des pertes d’eau extra rénales variables, et de maintenir ainsi normale l’hydratation.

Métabolisme phosphocalcique

La régulation phosphocalcique du rein implique la parathormone (PTH), la vitamine D active (calcitriol), le FGF-23 et d’autres mécanismes qui coordonnent l’absorption, la réabsorption et l’excrétion du calcium et du phosphore pour maintenir leur équilibre dans l’organisme.

  1. Fonctions exocrines

Cette fonction permet de maintenir l’équilibre du milieu intérieur de l’organisme en équilibrant les entrées et les sorties de l’eau, des électrolytes (potassium, sodium, chlore, bicarbonate), de l’azote, apportés par l’alimentation sous forme de protides et éliminés sous forme d’urée, de créatinine et d’acide urique.

Pour assurer ces diverses fonctions, le rein fait passer les substances dissoutes grâce au système de la filtration glomérulaire (FG) qui constitue la première étape de la formation de l’urine (5,6).

En effet, la formation de l’urine se fait en deux phases :

  • D’abord la filtration glomérulaire qui forme l’ultrafiltrat du plasma sanguin, l’urine primaire (150 litres par jours).
  • Ensuite certaines substances sont réabsorbées, Ce qui entraine la formation de l’urine secondaire.
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Mécanisme de la filtration glomérulaire (7)

La formation des urines

  1. Fonctions endocrines

Hormis sa fonction principale d’épuration du sang , le rein intervient ainsi dans la sécrétion endocrine d’hormones et de substances régulatrices comme l’érythropoïétine , le calcitriol et la rénine (8).

  1. Définitions
  • Insuffisance rénale aigue

L’insuffisance rénale aiguë (IRA) correspond à la perte brutale des fonctions du rein, qui se caractérise par une diminution brusque (en quelques heures ou jours) du débit de filtration glomérulaire (DFG) entraînant un syndrome de rétention azotée et de nombreux troubles hydro électrolytiques. Elle peut être oligurique (débit urinaire < 400 mL/24 h chez l’adulte) ou à diurèse conservée (non oligurique) (9, 10).

Selon le mécanisme étiologique, on distingue (10) :

🡺 Les IRA pré-rénales ou fonctionnelles : constituent 25 % des IRA, liées à une diminution du débit plasmatique rénale (DPR), sont la conséquence directe d’une insuffisance de perfusion rénale.

🡺 Les IRA post-rénales ou obstructives : dues à un obstacle sur les voies urinaires, les voies excrétrices intra rénale sou intra-tubulaires.

🡺 Les IRA rénales ou organiques : constituent 65 % des IRA et sont dues à une lésion qui touche l’une des composantes du tissu rénal (lésions tubulaires, glomérulaires, interstitielles ou vasculaires).

Le diagnostic et la classification en stade de sévérité reposent sur une définition qui tient compte de deux paramètres, l’élévation de la créatinine plasmatique et le volume de la diurèse.

Conséquences : Le syndrome d’urémie aiguë, conséquence commune des IRA, associe : élévation quotidienne de la créatininémie et de l’urée sanguine, critère fondamental du diagnostic, hyperkaliémie, acidose métabolique, hyperhydratation. Ces troubles et leurs conséquences cliniques sont d’autant plus marqués, parfois menaçant la vie, qu’il existe un état hypercatabolique et une oligurie(10) .

  • Insuffisance rénale chronique

L’insuffisance rénale chronique est la diminution progressive et irréversible de la capacité des reins à assurer leurs fonctions de filtration du sang, de régulation de sa composition et de sécrétion d’hormones. Cette lente détérioration du fonctionnement des reins conduit à diverses complications, dont l’accumulation des déchets du métabolisme et de l’eau, l’anémie et les troubles cardiovasculaires (11). En Algérie, on estime qu’elle touche près de 13 000 personnes (2).

Anémie

L’anémie est caractéristique de la maladie rénale chronique modérée à avancée (≥ stade 3). L’anémie de la maladie rénale chronique est normochrome normocytaire, associée à un hématocrite de 20 à 30% (35 à 40% en cas de polykystose rénale). Habituellement, elle est due à un déficit en production d’érythropoïétine entraîné par la réduction de la masse rénale). D’autres causes comprennent les carences en fer, en folates et en vitamine B12.

Conséquences(11):L’accumulation de déchets du métabolisme (acide urique, urée, créatinine, etc.) dans le sang peut entraîner :

  • Des nausées, des vomissements et une perte d’appétit.
  • La présence dans le sang de quantité anormalement élevée d’acides issus du métabolisme perturbe le pH sanguin (acidose) et peut entraîner des troubles neurologiques.
  • L’accumulation de l’eau dans les tissus provoque des gonflements (œdèmes La perte des capacités rénales provoque des déséquilibres au niveau des éléments minéraux dissous dans le sang : sodium, potassium, phosphore et calcium en particulier. Par exemple :
  • Un excès de potassium peut provoquer des troubles du rythme cardiaque (voire un arrêt du cœur). Une perte anormalement élevée de calcium, associée à un excès de phosphore, peut être à l’origine d’une fragilité osseuse (ostéoporose) voire de troubles cardiovasculaires, de plus, les reins jouent également un rôle dans le métabolisme de la vitamine D, La perte de cette capacité peut aggraver la fragilisation des os.
  • En cas d’insuffisance rénale chronique, la sécrétion d’érythropoïétine diminue et l’anémie s’installe, responsable de fatigue et d’essoufflement. Aussi peut également entraîner des troubles de la coagulation sanguine (saignements).
  • La diminution de la sécrétion de rénine par les reins peut provoquer une hypertension artérielle (ou l’aggravation d’une hypertension préexistante) et augmenter le risque de maladies et d’accidents cardiovasculaires (angine de poitrine, AVC ou infarctus du myocarde, par exemple).

Enfin, l’insuffisance rénale chronique tend à augmenter la vulnérabilité aux maladies infectieuses.

🡺 Traitement de l’insuffisance rénale chronique :

Les médicaments utilisés dans le traitement de l’insuffisance rénale chronique sont différents selon le stade de la maladie, son origine et les particularités de chaque patient.

Ils peuvent être destinés à augmenter la production d’urines (diurétiques), à lutter contre l’hypertension artérielle (antihypertenseurs), à réduire la production d’acide urique, à contrôler le taux sanguin de cholestérol (statines), ou à normaliser les concentrations sanguines de phosphore, de calcium ou de composés acides. Ils peuvent également stimuler la production de globules rouges pour lutter contre l’anémie (fer et dérivés de l’érythropoïétine).

🡺 La greffe de rein contre l’insuffisance rénale chronique :

La greffe de rein (transplantation rénale) est le traitement de choix de l’insuffisance rénale chronique.

🡺 Les techniques de dialyse dans le traitement de l’insuffisance rénale chronique :

La dialyse est une technique destinée à éliminer les déchets du métabolisme dans un liquide neutre (le

« dialysat ») à travers une membrane de filtration qui le met en contact avec le sang du patient. Le choix de la technique de dialyse se fait selon les capacités et la préférence du patient, et selon ses antécédents médicaux.

  • La dialyse péritonéale :

La dialyse péritonéale consiste à placer, de manière permanente, un tube fin (cathéter) à travers la paroi du ventre dans l’espace compris entre les deux membranes du péritoine.

  • L’hémodialyse :

C’est une technique de filtration qui se pratique dans un centre spécialisé, clinique ou hôpital. Le patient est connecté à une machine dans laquelle son sang va passer au contact d’une membrane synthétique elle-même au contact du dialysat. Le sang filtré est ensuite réinjecté au patient.

  1. Effets des affections rénales et des traitements sur la cavité buccale

Les manifestations dans la cavité buccale peuvent se produire à différents stades de la maladie rénale, à partir de l’insuffisance rénale chronique précoce, des signes indirects peuvent être présents dans la cavité buccale en raison de déséquilibres métaboliques, à mesure que l’insuffisance rénale progresse à un stade plus avancé, des manifestations bucco-dentaires plus évidentes peuvent apparaître.

Il est important de noter que certains médicaments utilisés et prescrits pour le traitement de certaines affections rénales peuvent avoir aussi des répercussions sur la cavité buccale.

  1. Répercussions dentaires
    • Retard d’éruption et malpositions dentaires

On observe un retard dans le développement de la dentition chez des enfants atteints d’une affection rénale (insuffisance rénale chronique plus précisément). En effet, les dents temporaires sont parfois retenues de manière prolongée, et la maturation radiculaire des dents permanente se fait tardivement. Selon « Cadenat et al » en 1977, ceci serait dû à un retard de formation et de minéralisation de l’organe dentaire et surtout de la racine qui est insuffisamment formée lors de l’éruption de la dent, pourrait être responsable de mobilités (12).

  • Anomalies carieuses

L’hypoplasie peut rendre la dent plus vulnérable à la carie en affaiblissant la structure de l’émail et de la dentine.

L’hypoplasie de l’émail présente dans les puits et les fissures de la surface des dents facilite l’accumulation de la plaque dentaire cariogène, et comme les surfaces sont rugueuses, elles sont plus difficiles à nettoyer (13). Une fois que la carie s’est installée, elle évolue très rapidement.

  • Hypoplasie amélaire et dentinaire

L’hypoplasie est définie comme un trouble de l’élaboration des tissus dentaires lors de leur calcification entrainant surtout un défaut amélaire ou dentinaire. la prévalence de ces hypoplasies est significativement plus élevée chez les enfants atteints d’insuffisance rénale chronique (IRC), atteignant 57%, que chez les enfants en bonne santé, dont la prévalence est de 33%(14).

Une concentration élevée en fluorure sérique, provoquant une fluorose, pourrait être responsable de ces hypoplasies puisque les reins jouent un rôle important dans l’élimination du fluor inorganique du corps. Enfin, le dysfonctionnement phosphocalcique causé par les troubles rénaux serait également responsable de ces opacités amélaires par perturbation des améloblastes (15, 16).

  • L’érosion dentaire

L’érosion dentaire est une lésion non carieuse, cliniquement définie comme la perte progressive et irréversible des tissus dentaires calcifiés (émail, dentine, cément) causée par un procédé chimique de déminéralisation sans intervention des bactéries(17). La perte de substance résulte d’une dissolution acide et/ou une chélation progressive des tissus calcifiée de la dent : atteinte de la couche supérieure des cristaux d’hydroxyapatite et de la structure des cristaux de fluoroapatite (18).

La salive joue un rôle marquant au cours de l’érosion. En fonction de leur localisation sur l’arcade, les dents sont plus ou moins bien protégées par la salive contre les agents érosifs. En effet, les sites mal baignés par la salive sont plus susceptibles de présenter des lésions érosives que des sites bien baignés par la salive. On constate que tous les événements qui diminuent le flux ou la qualité de la salive vont donc potentialiser l’érosion dentaire(19).

  • Calcification de la pulpe

On observe une augmentation de l’incidence de calcification pulpaire chez les patients atteints d’une insuffisance rénale chronique. Ce phénomène est également retrouvé chez les patients transplantés rénaux et les patients dialysés (20, 21).

  • Dyschromie dentaires

Des altérations de la coloration des dents ont été observées chez les enfants atteints d’insuffisance rénale chronique. Ces altérations se manifestent par des teintes allant du jaune pâle au brun-orangé, avec des nuances de jaune plus ou moins foncé par rapport à la population normale.

Ces anomalies peuvent affecter aussi bien les dents temporaires que les dents permanentes et sont le résultat de la rétention de pigments urochromes lors de la formation des germes dentaires (22).

  • L’attrition dentaire

L’attrition dentaire c’est l’usure progressive de la surface des dents qui se produit généralement en raison du frottement entre les dents supérieures et inférieures pendant la mastication et la fonction normale. Cette usure peut être accélérée ou exacerbée par certains facteurs, y compris les maladies rénales et leurs conséquences, La diminution du flux salivaire due à l’insuffisance rénale chronique peut entraîner une diminution de la lubrification et de la protection des dents, les rendant plus vulnérables à l’usure causée par le frottement des surfaces dentaires lors de la mastication (23, 24).

  1. Répercussions sur le parodonte
    • Répercussions sur le parodonte superficiel L’inflammation gingivale

Les patients atteints de maladies rénales présentent souvent une inflammation gingivale sévère, la gencive

perd son contour festonné et devient hypertrophique, avec un aspect lisse et brillant.

De plus, cette inflammation peut être exacerbée par l’accumulation de toxines dans le sang qui ne sont pas filtrées correctement par les reins, ainsi que par l’affaiblissement du système immunitaire qui peut accompagner l’insuffisance rénale. (25-26).

L’hypertrophie gingivale Due aux traitements :

Deux familles de médicaments sont principalement à l’origine d’hypertrophies gingivales :les immunosuppresseurs (cyclosphosphamide (Endoxan®),le tacrolimus) et les inhibiteurs calciques (l’amlodipine, le diltiazem) (27). De plus, chez les sujets atteints d’une maladie rénale, le système immunitaire est perturbé, les facteurs inflammatoires associés à la maladie peuvent aggraver la réponse inflammatoire des gencives à la plaque bactérienne, contribuant ainsi à une hypertrophie plus accentuée.

L’hyperplasie gingivale Due aux traitements :

Les patients traités pour une maladie rénale à un stade avancé ou ceux qui ont subi une transplantation rénale prennent plusieurs types de médicaments, tels que les inhibiteurs calciques pour les patients pré-dialysés et les immunosuppresseurs principalement la cyclosporine A et la nifédipine pour les patients ayant subi une greffe (28), la prise de ces deux derniers médicaments au même temps augmente significativement le risque de développer une hyperplasie gingivale (29, 30).

Cet effet se produit dans les 3 mois suivant le traitement. Les personnes atteintes d’hypertension réno- vasculaire, présentent un risque accru de développer une hyperplasie gingivale en raison des médicaments qu’elles prennent.

Les gingivorragies

L’inflammation gingivale constitue la cause principale des gingivorragies. En plus de la mauvaise hygiène buccodentaire chez les patients atteints d’une maladie rénale, le taux de l’urée salivaire augmente le nombre de bactéries dans la bouche puisqu’il accentue la formation du tartre. De plus, il existe d’autres facteurs favorisants.

De plus chez les insuffisants rénaux, les gingivorragies peuvent être aussi secondaires à la thrombopénie et à l’anti coagulation durant les séances de l’hémodialyse (31)

  • Répercussions sur le parodonte profond L’ostéoporose

Due aux affections

La définition de l’ostéoporose a évolué au cours des années et elle est actuellement définie par une masse osseuse faible et une détérioration de la micro-architecture osseuse conduisant à une fragilité osseuse et une augmentation du risque de fractures (32).

Les patients atteints de toute maladie rénale (stade final) ont un risque accru de développer une ostéoporose de l’os alvéolaire de la cavité buccale, en raison de plusieurs facteurs.

Due aux traitements

Les ostéoporoses secondaires sont plus rares, elles peuvent être d’origine médicamenteuse , les patients atteints d’IRC peuvent être traités avec des médicaments qui peuvent affecter la santé osseuse à long terme tels que des corticostéroïdes comme la méthylprednisolone et la prednisone (33).

Les parodontites

Il faut noter que la progression de la maladie parodontale et reliée à la durée de la maladie rénale et le statut urémique du patient .La malnutrition, la prise de certains médicaments, l’immunodéficience et les désordres métaboliques sont des facteurs favorisants. (25, 34).

  1. Répercussions sur la muqueuse buccale
    • Les stomatites Dues aux affections

La stomatite se caractérise par une inflammation douloureuse de la muqueuse buccale, qui peut se manifester par des rougeurs, des ulcérations ou des lésions au niveau des tissus buccaux.

Il est important de noter que l’accumulation d’ammoniac n’est pas le seul facteur contribuant à la survenue de stomatite chez les patients atteints d’insuffisance rénale chronique.

Dues aux traitements

La radiothérapie, la chimiothérapie et l’immunothérapie (nivolumab et le pembrolizumab) peuvent avoir des effets indésirables sur la cavité buccale, notamment la stomatite.

Le risque de survenue de cet effet indésirable dépend donc de la chimiothérapie proposée, des doses administrées mais aussi de la durée du traitement(35).

  • Aphtes Dus aux affections

Les personnes atteintes d’IRC sont souvent sujettes à des troubles nutritionnels, notamment des carences en fer, en vitamine B12 et en acide folique qui peuvent également contribuer à l’apparition des aphtes. Il faudra rester vigilent face à ces pathologies bénignes et à leurs récidives (36, 37, 38).

Dus aux traitements

De nombreux médicaments peuvent être responsables d’aphtes. Ces lésions peuvent être liées à une action systémique du médicament (39).

Il est important de noter que ces médicaments sont utilisés dans le traitement de certaines maladies rénales (comme la lithiase rénale, l’hypertension réno-vasculaire) comme mentionné précédemment.

  • Candidose Due aux affections

Chez les personnes souffrant de troubles rénaux associés à un système immunitaire affaibli, tels que des affections rénales d’origine virale, des affections rénales tumorales, des greffes rénales, une néphropathie diabétique glomérulosclérose, IRC (stade final de la maladie rénale) etc…, ou la fonction rénale est altérée. Par conséquent, ces personnes peuvent être plus vulnérables aux infections à Candida en raison de leur immunité affaiblie.

Due aux traitements (40, 41, 42, 43) :

Des médicaments à action systémique ou à action locale peuvent prédisposer le patient à la candidose. Les agents immunosuppresseurs (Prednisone, Tacrolimus) utilisés contre le rejet des greffes, diurétiques (tels que le Furosémide, l’Hydrochlorothiazide, le Spironolactone).

  • Stomatite urémique

La stomatite urémique est une observation clinique rare associée à l’urémie(40) fait suite à l’accumulation de déchets azotés dans le sang(28). Elle est représentée par des ulcérations non spécifiques et des lésions érythémateuses essentiellement localisées à la face ventrale de la langue et sur le plancher buccal ou généralisées(44).Chez les patients atteints de maladies rénales (stade final ).

  • Leucoplasie chevelue buccale Due aux traitements

Fréquemment observée chez les patients ayant subis une transplantation rénale et prenant des médicaments immunosuppresseurs pour éviter le rejet de l’organe transplanté. C’est une affection asymptomatique de la muqueuse buccale, peut-être unilatérale ou bilatérale, impliquant généralement la langue latérale et dorso- latérale et est souvent observée chez les patients sous traitement à la cyclosporine.

  • Lésion lichénoïde

Chez les patients sous dialyse ou ayant subi une transplantation rénale, des lésions des muqueuses buccales, en particulier des taches blanches et des ulcérations, ont été observées (45).

Due aux traitements

Les patients atteints de maladie rénale chronique peuvent développer une maladie lichénoïde en raison du traitement qu’ils reçoivent : diurétiques tels que l’Hydrochlorothiazide , bêta-bloquants tel que le Propranolol

(46) ou en raison de l’administration de médicaments immunosuppresseurs (Tacrolimus)

  • Chéilite angulaire Due aux affections

La chéilite angulaire ou perlèche, est une inflammation douloureuse des commissures labiales qui s’accompagne souvent de fissures bilatérales. Un déficit immunitaire, les déficits en vitamine B (B2, B3, B6, B12), en fer ou en zinc par anorexie ou dénutrition peuvent être responsables (47).

  • Angiœdème

L’Angiœdème est une réaction allergique caractérisée par un gonflement soudain des tissus sous –cutanés ; des muqueuses ou des viscères .Elle peut affecter la bouche, les lèvres, la langue, la gencive, le palais, et la gorge.

Due aux traitements (40)

Certains médicaments peuvent induire des angioedèmes non allergiques, parmi lesquels les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (l’Enalapril, le Lisinopril, le Ramipril). Ainsi l’angioedème est un effet indésirable et potentiellement mortel de cette classe thérapeutique. Ou bien les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA II) (Losartan, Valsartan, Irbésartan). Ces médicaments sont métabolisés par le foie et éliminés par les reins, et chez les insuffisants rénaux, leur accumulation peut causer un angioedème (40).

  • Stomatodynie

C’est une sensation douloureuse qui intéresse la cavité buccale constitue l’autre symptôme classique de la carence en vitamine B12.

Le déficit en vitamine B1, B2 ou B6 pourrait être responsable de stomatodynie.

  • Pâleur des muqueuses

Une pâleur est observée fréquemment dans la muqueuse buccale secondaire à l’anémie chez les patients atteints de maladie rénale chronique , avec une perte de la démarcation de la jonction muco-gingivale (48), qui peut survenir principalement en raison d’une diminution de la production d’érythropoïétine par les reins, d’une perte rénale de globules rouges, d’une fibrose médullaire et d’une fragilité accrue des globules rouges avec destruction précoce subséquente (49).

  1. Répercussions sur la langue
    • Macroglossie

Observée en cas d’urémie grave. Il a été observé surtout à la phase terminale de la maladie chez les patients non hémodialysés une stomatite urémique de type ulcéreuse (50, 51).

  • Glossite

Cela regroupe toutes les lésions inflammatoires de la langue, superficielles ou profondes, aigues ou chroniques(52), qui provoque un gonflement, des changements dans la texture et la couleur de la langue .

La langue apparaît érythémateuse et douloureuse, cliniquement la glossite inflammatoire peut être dépaillée (peut détruire les papilles) ce qui donne à la langue un aspect lisse ou s’accompagner d’ulcérations (52).

  1. Répercussions osseuses
    • Ostéonécrose des maxillaires ONM Due aux traitements

Dans certains cas, les avantages potentiels de l’utilisation des bisphosphonates chez les patients atteints de maladie rénale peuvent l’emporter sur les risques. Par exemple, chez les patients atteints d’insuffisance rénale chronique, patients greffés et d’ostéoporose, les bisphosphonates peuvent aider à prévenir les fractures osseuses liées à l’ostéoporose, qui peuvent entraîner des complications importantes. De plus l’administration intraveineuse de bisphosphonates à groupe nitrogène montre un risque d’ostéonécrose variant de 0,8 % à 12

% (53, 54, 55).

  • Le retard de croissance osseuse

Les altérations du tissu osseux sont plus fréquentes chez l’enfant que chez l’adulte, elles apparaissent plus vite en raison du rythme et de la rapidité du renouvellement osseux.

  • Anomalies de structures osseuses

L’ostéodystrophie : Il s’agit d’un signe tardif d’insuffisance rénale dû à des altérations du métabolisme du calcium et du phosphore, à un métabolisme anormal de la vitamine D et à l’hyperactivité compensatoire des glandes parathyroïdes (hyperparathyroïdie secondaire)(46) ; qui en résulte est stimulé par l’hypocalcémie et l’augmentation du taux de phosphore(34)

  1. Répercussions sur les glandes salivaires et la salive

L’atteinte glandulaire est un symptôme courant chez les patients atteints d’insuffisance rénale chronique (IRC). Les glandes salivaires mineures peuvent subir une atrophie du parenchyme, ce qui peut entraîner une diminution de la sécrétion salivaire et une respiration buccale. La perte de la perception du goût est souvent associée à cette manifestation.

La xérostomie Due aux affections

La xérostomie est un symptôme de sécheresse buccale qui peut être distinct de l’hypofonctionnement des glandes salivaires ,qui implique la réduction du flux salivaires(28).

La sécheresse buccale est une complication fréquente chez les patients ayants une maladie rénale chronique ou hémodialysés.

Due aux traitements (52)

De nombreux médicaments sont responsables de xérostomies par leur effet pharmacologique associé à une susceptibilité individuelle.

Les classes thérapeutiques les plus impliquées dans la xérostomie sont les traitements à visées cardiovasculaire dont certains sont couramment utilisés dans le traitement de diverses affections comme (l’hypertension réno- vasculaire et l’IRC) :

La chimiothérapie, l’immunothérapie et la thérapie ciblée peuvent être à l’origine d’une sécheresse buccale comme effet secondaire

  1. Halitose

Due aux affections

Une haleine normale est caractérisée par une odeur de « marron frais ». elle est constituée de composés sulfurés volatils (CSV) : méthylmercaptan , sulfure d’hydrogène ainsi que d’autres

Les causes métaboliques de la mauvaise haleine sont en rapport avec l’accumulation d’une substance volatile dans le sang. Ceci est la conséquence d’un déficit enzymatique ou une insuffisance fonctionnelle au niveau d’un organe, comme le rein..

L’halitose est d’autant plus marquée le matin car le taux d’urée est important et il en est de même pour sa dégradation en ammoniac (56).

Due aux traitements

D’autres médicaments contribuent à l’apparition d’une halitose en induisant une sécheresse buccale. C’est le cas des antihypertenseurs utilisés dans le traitement de l’hypertension réno-vasculaire (Nephroangiosclérose hypertensive artériolaire) induisent une hyposialie (effet secondaire courant) avec pour conséquence une halitose (57).

  1. Atteintes tumorales

Le risque de carcinome épidermoïde de la bouche chez les patients recevant l’hémodialyse est généralement similaire à celui d’autres personnes en bonne santé de la population générale. Cependant, des rapports suggèrent que le traitement après une transplantation rénale peut prédisposer à la dysplasie épithéliale et au carcinome de la lèvre (58).

  1. Troubles d’hémostases Dus aux affections

l’hémodialyse prédispose aux ecchymoses, aux pétéchies et aux hémorragies de la muqueuse buccale (46, 49).

Dus aux traitements

Les patients nécessitant une hémodialyse prennent des anticoagulants, certains peuvent avoir des répercussions sur la cavité buccale.

  1. Répercussions neurologiques Paresthésie péri orale

Due aux affections

Les paresthésies de la cavité buccale peuvent être causées par des troubles métaboliques liés à la maladie rénale (stade final), tels qu’une acidose (un déséquilibre des niveaux d’acide dans le sang) ou une carence en vitamine B12.

  1. Répercussions fonctionnelles Altération du goût ou dysgueusie Due aux affections

Les altérations du goût sont fréquentes chez les patients atteints de maladie rénales chroniques terminale (en particulier pour les saveurs sucrées et acides ) (49) , dans une population dialysée , il a été estimé que 43.08% souffraient d’anomalies du goût , les patients ressentent un goût métallique , acide ou amer , un mélange de goûts ou l’absence de goût carrément , en plus ils ont également signalé une haleine désagréable .

Due aux traitements

Les médicaments peuvent entraîner différentes modifications de la gustation, une augmentation du seuil de perception (hypogueusie) globale ou sélective (salée, sucrée, acide, amère) et / ou plus rarement une perte totale du goût (agueusie)… Trois cents médicaments, qui recouvrent l’ensemble de la pharmacopée, sont susceptibles de perturber le goût. Ces troubles apparaissent préférentiellement avec(59) :

  • Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (Captopril, Enalapril, Fosinopril et Lisinopril)(59) utilisés dans le traitement des maladies rénales d’origines virales et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA II) comme Losartan
  • Nombreux anti-inflammatoires qui sont utilisés pour traiter quelques affections rénales comme les néphrites interstitielles et la lithiase rénale peuvent entraîner une agueusie ou une dysgueusie(52)
  • Les antidiabétiques tels que la Metformine
  • Bêta-bloquants tels que le Métoprolol, le Propranolol, le Bisoprolol
  • Alpha-bloquants tels que la Prazosine, la Doxazosine, la Térazosine.
  • Diurétiques tels que le furosémide, l’Hydrochlorothiazide , le Spironolactone.
  • Les antagonistes des canaux calciques tels que l’Amlodipine, le Diltiazem, le Nifédipine.
  • Les séquestrants d’acide biliaire tels que le Colestyramine et les statines tels que l’Atorvastatine, la Simvastatine utilisé dans le cas d’IRC
  • La cystéamine (Cystagon) utilisé pour traiter les néphropathies héréditaires non kystiques
  • Les agents de chimiothérapie et thérapie ciblée : utilisés pour traiter le cancer des reins (60)
  1. Manifestations buccales en relation avec la dialyse

La dialyse intervient de différentes façons sur les manifestations buccales ; elle en améliore certaines comme la stomatite urémique et la kératose buccale (leucoplasie) ; mais elle est plus inconstante en ce qui concerne l’ostéodystrophie rénale, et l’hyperparathyroïdie secondaire, elle peut aggraver ou provoquer l’apparition de certaines pathologies : amylose dialytique, ostéomalacie (déminéralisation et fragilité accrue des os due à une mauvaise minéralisation de la matrice osseuse).

Chez le patient dialysé, seront donc retrouvées certaines perturbations décrites chez le sujet urémique et des manifestations plus spécifiques comme :

  • Une amyloïdose dialytique linguale ou de l’articulation temporo-mandibulaire

Cette affection, très rare, retrouvée chez les patients dialysés depuis plus de 20ans est due à l’infiltration de la ß2 microglobuline dans la langue.

Cliniquement, elle s’objective par la présence, sur la face dorsale de la langue, de nodules blanc-jaunes, de plus de l mm de diamètre, de consistance normalement ferme, associés ou non à une macroglossie. On peut prévenir son apparition en utilisant des membranes dialytiques à haute perméabilité (61, 62).

  1. La prise en charge en pathologie bucco-dentaire
  • Consignes pré opératoires et collaboration avec le médecin traitant

La prise en charge des patients dont l’état de santé est altéré représente un défi pour le chirurgien-dentiste, en raison des conséquences des soins qu’il pourrait mettre en œuvre. La prise en charge hospitalière systématique de ces patients n’est pas justifiée mais trop souvent indiquée par une mauvaise identification des risques ou par méconnaissance des protocoles à appliquer.

Une collaboration étroite entre le dentiste et le médecin traitant est essentielle pour :

  • Evaluer l’état de santé rénal du patient
  • comprendre les médicaments pris et leurs effets sur les soins dentaires
  • Les éventuelles modifications à apporter au traitement en cours et prendre des décisions cliniques appropriées, Toute modification des médicaments couramment utilisés par le patient ou d’autres aspects du traitement doit être préalablement approuvée par le néphrologue
  • L’évaluation de la fonction rénale avant toute procédure dentaire qui est très importante, cela peut inclure des analyses de sang pour mesurer les taux d’urée et de créatinine, ainsi que d’autres tests si nécessaire.
  • Se baser sur un bilan biologique (NFS), ce bilan permet d’apprécier le risque hémorragique, infectieux (63).
  • La pression artérielle doit être surveillée avant et pendant le traitement, avec l’administration d’un sédatif pour réduire l’anxiété (64).
  • Il existe un risque d’infection en raison de l’accès vasculaire et de transmission du VHB, du VHI, ce qui doit donc être confirmé chez les patients sous hémodialyse.
  • Les patients ayant subi une transplantation rénale sont sous traitement immunosuppresseur, Les infections buccales chez ces patients peuvent entraîner des complications graves. Les médicaments couramment utilisés incluent des corticoïdes, des inhibiteurs de la calcineurine tels que la cyclosporine et le tacrolimus, ainsi que des inhibiteurs de la prolifération lymphocytaire tels que l’azathioprine et le mycophénolate mofétil.
  • Choix du moment de l’acte dentaire : L’héparinisation au cours de l’hémodialyse entraîne une tendance résiduelle au saignement pendant 3 à 4 heures. Aussi peut-on programmer les interventions 12 heures après une hémodialyse (65) , idéalement le jour qui suit ou bien les procéder dans des journées sans hémodialyse pour s’assurer de l’absence d’héparine circulante et permettre son élimination. (66)
  • Motivation à l’hygiène
  • L’abord psychologique est primordial chez les patients ayants une maladie rénale comme tous les patients, la relation praticien-patient prend toute son importance.
  • L’anesthésie et ses effets

Les anesthésiques locaux sont principalement métabolisés et éliminés par le foie, de sorte que les problèmes rénaux ne devraient pas affecter significativement leur métabolisme ou leur élimination.

Il est donc essentiel que les dentistes prennent en compte les antécédents médicaux complets (prendre en considération les pathologies et les complications associées HTA, diabète…) du patient, Des précautions supplémentaires doivent également être prises pendant et après la procédure pour minimiser le risque de complications.

Chez le patient sous antiagrégants plaquettaires ou ayant un trouble de l’hémostase sévère, l’anesthésie locorégionale est déconseillée ou à proscrire du fait du risque d’asphyxie par hématome latéro-pharyngé

  • Le risque infectieux

Les patients hémodialysés sont exposés à un risque accru d’infections en raison de leur susceptibilité accrue à l’endoartérite et à l’endocardite infectieuse, en plus des risques déjà présents chez les patients insuffisants rénaux sous traitement conservateur(67, 68).

De plus, le risque d’hépatite virale est également augmenté en raison de la morbidité et de la mortalité associée aux infections liées à l’accès vasculaire, l’utilisation d’antibiotiques prophylactiques pour prévenir de telles infections est courante avant les interventions chirurgicales générales. (68, 69)

Il n’y a donc pas de réponse simple à la nécessité d’une antibioprophylaxie pour les procédures dentaires produisant des bactériémies chez les patients atteints d’insuffisance rénale chronique. La décision se prendra donc après consultation du néphrologue responsable et évaluation du risque infectieux en fonction de l’acte à réaliser du terrain du patient et de son état bucco-dentaire.

Le risque d’infection est majeur dans les 3 à 6 mois qui suivent la transplantation. Durant cette période, seuls les soins d’urgence peuvent être entrepris ; Au-delà de 6 mois, les soins pourront se faire chez le praticien

habituel. Une antibioprophylaxie sera discutée avec le spécialiste en charge du patient, en fonction de l’immunodépression

Chez les patients atteints de néphropathie diabétique (glomérilosclérose) (70)

Les personnes atteintes de néphropathie diabétique glomérulosclérose peuvent présenter un risque accru d’infections, il est donc important de prendre en compte des mesures pour réduire le risque d’infections

Chez les patients recevant une chimiothérapie (70)

Antibioprophylaxie poursuivie jusqu’à la cicatrisation muqueuse de la plaie si le taux de polynucléaires neutrophiles (PN) est inférieur à 500/mm3 de sang. Il n’y a pas de consensus pour une antibioprophylaxie pour un taux de PN supérieur à 500/mm3.

En dehors des cas d’urgence, les gestes chirurgicaux peuvent être pratiqués dans une phase de normalité des polynucléaires neutrophiles.

Chez les patients avec une sérologie positive et en cas d’un accident d’exposition au sang

  • Ne pas faire saigner ;
  • Laver immédiatement à l’eau et au savon ;
  • Réaliser une antisepsie (Dakin®, eau de Javel à 2,6 % diluée au 15e) pendant au moins 5 minutes.
  • Projection : laver à l’eau ou au sérum physiologique pendant au moins 5 minutes.
  • Contacter le médecin référent AES :
    • Pour évaluation du risque dans l’heure.
    • Pour mise en place éventuelle d’une prophylaxie dans les 4 heures suivantes
    • Reconnaissance de l’origine professionnelle de l’accident
    • Déclaration de l’accident.

Chez les patients sous biphosphonates (70)

Avant la mise en place du traitement, les racines résiduelles, les dents à mauvais pronostic et les dents en désinclusion doivent être extraites. De même, les foyers de parodontite ou de péri-implantite devront être assainis.

En cours de traitement : la prise en charge des malades se fait selon les recommandations AAOMS 2022 : (Évaluation préliminaire, communication avec le médecin traitant, planification des procédures dentaires, En cas de nécrose des maxillaires induite par les biphosphonates, un traitement multidisciplinaire peut être nécessaire, comprenant des antibiotiques, un débridement chirurgical, une thérapie hyperbare ou une résection osseuse).

Seules les dents ayant une mobilité de stade 3 ou présentant un foyer infectieux actif doivent être extraites, ces interventions se font sous traitement antibiotiques d’au moins 10 jours.

  • Le risque hémorragique

Le risque hémorragique chez les patients atteints d’une maladie rénale est une préoccupation clinique importante en raison des altérations de la fonction rénale et des perturbations dans le système de coagulation sanguine, en particulier dans les cas de maladie rénale avancée(IRC).

Les maladies rénales peuvent entraîner plusieurs mécanismes qui augmentent le risque de saignement (71, 72) :

  • Dysfonction plaquettaire
  • Anomalies de la coagulation
  • Thrombocytopathie urémique
  • Traitements anticoagulants

Il peut varier en fonction de plusieurs facteurs, tels que le stade de la maladie rénale, la présence de comorbidités et la prise de certains médicaments

Pour la prise en charge:

  • Réalisation d’un bilan biologique explorant l’hémostase
  • Si possible ; intervention en début de la journée et en début de semaine pour permettre un contrôle post opératoire.
  • Intervention chirurgicale la moins traumatique possible afin de préserver les tissus osseux périphériques et la gencive attachée.
  • Si la réalisation de lambeau est nécessaire : (Lambeau de pleinne épaisseur, éviter de dépasser la ligne mucco-gingivale, éviter les incisions de décharge)
  • Tout le tissu de granulation doit être éliminé

Dans tous les cas le contrôle du saignement se fera grâce à l’usage des techniques locales intrinsèques et extrinsèques d’hémostase (64)

  • Conseils postopératoires

NB : Dans le cas d’une anémie sévère (Hb<8g/dl), l’acte chirurgical peut favoriser en postopératoire un allongement du temps de saignement et une diminution significative de la capacité du sang de transporter l’oxygène, entraînant un retard de cicatrisation. Une surveillance de la cicatrisation est alors nécessaire.

  • Les problèmes pharmacologiques

Chez le patient insuffisant rénal, les médicaments peuvent s’accumuler, entraînant un risque de toxicité. L’IRC engendre une diminution de l’excrétion urinaire des médicaments et/ou de leurs métabolites, d’autres modifications pharmaco cinétiques au niveau de l’absorption, la distribution et la métabolisation. Ces modifications sont surtout observées aux stades 4 et 5 de l’insuffisance rénale chronique (73).

En effet, avant toute prescription, la posologie à utiliser sera toujours vérifiée, chez le patient sous dialyse, la possibilité qu’un médicament soit dialysé est en fonction de quatre facteurs :

  • Le poids moléculaire
  • La taille
  • Le taux de fixation protéique
  • Le volume de distribution et la clairance endogène.

La prescription des médicaments avec une élimination essentiellement rénale nécessite une adaptation de leur posologie qui consiste à adapter la prescription à l’état du patient au lieu d’appliquer les doses standard. Cette adaptation peut se faire soit en ;

  • Réduisant les doses journalières
  • Espaçant les prises
  • Ou de faire les deux.

Certains facteurs pharmacocinétiques et biologiques vont guider cette décision :

  • La durée de la demi-vie du médicament chez le sujet normo-rénal
  • Le rôle des reins dans l’élimination et la métabolisation des médicaments
  • La néphrotoxicité du médicament et de ses métabolites
  • La valeur du DFG
  • Les interactions médicamenteuses (74-75)

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que l’ibuprofène et le naproxène peuvent causer une insuffisance rénale aiguë chez les patients atteints de maladies rénales.

Certains antibiotiques tels que la vancomycine et la gentamicine peuvent être toxiques pour les reins et doivent être utilisés avec prudence.

Les médicaments antihypertenseurs sont couramment utilisés chez les patients atteints de maladies rénales pour contrôler leur pression artérielle. Cependant ces médicaments peuvent nécessiter un ajustement de la dose chez les patients atteints de maladies rénales, car ils peuvent avoir une élimination rénale altérée. Certains médicaments utilisés pour traiter les troubles du rythme cardiaque, comme la digoxine, peuvent s’accumuler chez les patients atteints de maladies rénales, entraînant des effets secondaires dangereux.

  • Traitements des répercussions buccales

Cette étape nécessite une approche multidisciplinaire et une collaboration étroite entre le médecin dentiste et le néphrologue. Le néphrologue est responsable du traitement de l’étiologie sous-jacente de la maladie rénale, tandis que le médecin dentiste intervient pour soulager les répercussions, les symptômes buccaux spécifiques qui peuvent se manifester dans la cavité buccale des patients atteints de maladies rénales et prévenir les complications, Les prescriptions doivent être selon l’état du patient et sous l’accord du néphrologue.

  1. Consignes post opératoires et suivi du patient

Les consignes postopératoires peuvent varier en fonction de la nature de l’intervention chirurgicale, de la gravité de l’insuffisance rénale et de la santé générale du patient.

Cependant elles sont d’autant plus importantes chez les patients à risque comme le patient dialysé.

  • Toute de suite après l’intervention, faites attention de ne pas mordre les zones anesthésiées endormies : joues, lèvres ou langue.
  • Dans les 2-3 jours suivant l’intervention, évitez de consommer de l’alcool et fumer, pour réduire ainsi le risque hémorragique secondaire et contribuer à accélérer la cicatrisation. un tabagisme élever et une hygiène buccale négliger peuvent mettre en péril le succès du traitement.
  • Eviter les efforts physiques violents pendant au moins 3 jours.
  • Ne pas prendre d’aliments ou de boissons chaudes et éviter les expositions prolongées au soleil.
  • En cas de saignement persistant, mordre sur une compresse afin d’assurer l’hémostase
  • Ne pas toucher le site opéré avec la langue
  • Essayer de dormir sur le dos, rester couché sur le ventre ou sur le côté de l’intervention risquerait de favoriser l’apparition d’un œdème et de compromettre le résultat escompté.
  • Donner un rendez-vous au patient après 8 jours pour contrôler la cicatrisation et l’ablation de fil, Tout signe d’infection, de retard de cicatrisation ou de complications devrait être signalé.
  • En fonction des recommandations spécifiques du néphrologue, il peut être nécessaire d’ajuster le régime alimentaire du patient pour tenir compte de l’insuffisance rénale. Cela peut inclure des restrictions de sodium, de potassium ou de phosphore.

Le suivi d’un patient atteint de maladie rénale en odontologie nécessite une surveillance étroite et prudente afin de réduire le risque d’infection et de complications. Dans ce contexte, le chirurgien-dentiste doit planifier des visites de contrôle régulières pour assurer un suivi approprié de ce patient comme pour le cas chez :

  • Les patients recevant une radiothérapie, Il est important de communiquer avec l’oncologue et de revoir le patient dès la fin de la radiothérapie : une fois par mois durant les deux premières années, puis chaque trimestre pour des contrôles (Rouers et al. 2015). Au cours de ce suivi, il faudra contrôler l’hygiène buccodentaire, l’observance de la prophylaxie fluorée, l’état du parodonte et la prolifération d’éventuelles caries postradiques. Les soins dentaires nécessaires seront réalisés et il faudra surveiller l’apparition d’une potentielle récidive. (Meurman et Grönroos 2010) recommandent de surveiller le nombre de Streptocoques Mutans salivaires afin de cibler le risque de carie chez les patients irradiés et d’ainsi mettre en place une prophylaxie intensifiée (76).
  • Les patients sous bisphosphpates dans le cadre des recommandations de l’AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé), un contrôle bucco-dentaire doit être effectué pour les patients recevant des bisphosphonates au moins une fois par an chez ceux qui prennent ces médicaments dans le cadre de l’ostéoporose. Marx et al (77).
  • Après chimiothérapie, il n’y a pas lieu d’adopter, vis-à-vis de la recherche de FIBD, une attitude différente de celle proposée à un patient sain(70).
  • Le suivi du patient sous hémodialyse : Un suivi périodique est nécessaire (78).
  • Chez les patients atteints d’une maladie rénale d’origine virale et une glomérilosclérose , un suivi bucco-dentaire est recommandé avec une fréquence de 4 à 6 mois (70)

Conclusion

Le rôle du médecin dentiste dans la prévention, la sensibilisation et le dépistage précoce des affections rénales par le biais de la cavité buccale est d’une importance capitale. En identifiant les signes et symptômes précoces liés à la santé rénale permettra la correction rapide avec un minimum de traitements dentaires lourds. Une collaboration étroite entre les professionnels de la santé bucco-dentaire qui doivent être conscients des ramifications de la maladie rénale et les spécialistes rénaux est essentielle pour assurer la prise en charge de ces patients.

Les stratégies de prévention et de gestion des affections bucco-dentaires chez ces patients nécessite des protocoles de soins dentaires adaptés, une éducation appropriée, une collaboration interdisciplinaire, ainsi qu’une sensibilisation accrue à l’importance de la santé bucco-dentaire, peuvent tous contribuer à améliorer les résultats cliniques et la qualité de vie de ces patients vulnérables.

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Pr Mahchouche.H Prise en charge odontostomatologique d’un Insuffisant rénal

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