Principes généraux des préparations des cavités d’obturation
Introduction
Les principes généraux des préparations des cavités d’obturation se répartissent en deux volets : les principes biologiques et les principes mécaniques. Alors que les concepts mécaniques ont évolué depuis BLACK et sont appelés à disparaître avec l’apparition des matériaux adhésifs, les concepts biologiques, quelles que soient les techniques utilisées, doivent être respectés car la préparation se traduit par la taille des tissus vivants minéralisés qui a un effet sur l’organe dentaire.
I. Les principes biologiques
Ces concepts sont liés à la bonne santé et à la vie de la dent, d’où leur qualificatif de « biologique ».
1. Les effets de la taille
La préparation est rendue facile grâce aux instruments rotatifs à grande vitesse. Mais il est indispensable pour la survie de l’organe dentino-pulpaire d’éviter des réactions pulpaires secondaires aux facteurs suivants : la chaleur, la pression, la vitesse de rotation, les vibrations et la profondeur de la cavité.
1.1 Effets thermiques (chaleur)
C’est le facteur le plus dangereux vis-à-vis du complexe dentino-pulpaire. La chaleur est due à la vitesse de rotation, la pression, le temps de fraisage lorsqu’il est long et continu, l’absence de refroidissement (spray réduit ou absent). La chaleur provoque une déshydratation de la dentine. Les liquides de la pulpe et les odontoblastes pénètrent dans les canalicules, il se produit un accroissement de la circulation sanguine, à ce stade l’inflammation est modérée. Si la température dépasse 46°C au cours du fraisage, les lésions deviennent irréversibles par mortification des odontoblastes et hémorragies intra-pulpaires. Sur le plan clinique, il se produit une hypersensibilité dentaire et un inconfort post-opératoire considérable pour le patient.
1.2 Vitesse de rotation et pression
Le degré de vitesse intervient dans les réactions pulpaires. La zone dangereuse se situe entre 3 000 tr/min et 30 000 tr/min, probablement à cause du maximum de vibrations dans ce créneau. De même, les réactions provoquées par une instrumentation à grande vitesse sous refroidissement efficace sont deux fois moins élevées qu’avec des techniques utilisant des vitesses lentes même avec refroidissement, ceci est relatif au phénomène de pression. La vitesse de choix est au-dessous de 3 000 tr/min pour le contre-angle et au-dessus de 200 000 tr/min à 300 000 tr/min pour la turbine. À très forte vitesse au-delà de 200 000 tr/min et sous un bon refroidissement, les modifications intra-pulpaires sont pratiquement nulles, mais sans refroidissement, il est possible de carboniser la pulpe en 10 secondes.
1.3 La profondeur de la cavité
L’intensité de la réaction inflammatoire est liée à la profondeur de la préparation. Les tissus durs constituent une protection mécanique, thermique et chimique. De plus, le curetage d’une carie trop profonde peut occasionner une exposition pulpaire accidentelle.
1.4 Précautions à prendre lors des tailles de cavités
- Travailler lentement, utiliser les petites vitesses pour le fraisage des puits ;
- Se méfier des élévations thermiques ;
- Travailler sous spray d’eau, jamais à sec ;
- Se méfier des anesthésies (perte de la sensibilité) ;
- Éviter de mutiler la dent et l’approfondissement en direction pulpaire ;
- Éviter l’augmentation de pression sur le plafond pulpaire.
II. Intérêt de la dentine réactionnelle
Dans les pertes de substance dues surtout à la carie, la dentine réactionnelle constitue le fond de la carie à évolution lente ; et avec moins de densité après le coiffage dentinaire, celle d’une carie à évolution rapide cicatrisée. Donc, la taille de la préparation peut l’intéresser et le matériau d’obturation entrer en son contact. Il faut donc la préserver :
- Sa teinte est brune (ne pas la confondre avec le reste du tissu carié) ;
- Elle est peu sensible ou pas aux instruments ;
- Elle est peu douloureuse au fraisage ;
- Elle constitue une barrière aux substances toxiques des matériaux.
III. Extension prophylactique
La plaque dentaire constitue localement l’élément déterminant pour l’apparition de carie. Il convient donc de définir les zones cariogènes en fonction de la situation privilégiée de la pulpe afin d’étendre les préparations à des zones d’immunité relative vis-à-vis de la carie. Il s’agira d’éviter l’apparition de nouvelles caries aux abords de la restauration, c’est-à-dire à la jonction dent-restauration.
1. Les limites superficielles
- Sur les faces occlusales : la plaque se situe dans les sillons et fossettes. Donc, en fonction du relief accentué, l’extension sera généralisée ou non. Elle le sera si le relief est anfractueux ; par contre, si le relief est doux, l’extension à toute la face occlusale devient inutile, par exemple : dents abrasées ou plates.
- Sur les faces proximales : dans le sens axial, la dentine s’étend du point de contact inter-dentaire à l’insertion de la papille gingivale. Dans le sens transversal, de l’embrasure vestibulaire à l’embrasure linguale, les limites de ce quadrilatère constituent les limites de cette restauration.
- Pour les restaurations cervicales : la plaque se situe sous le bombé cervical face vestibulaire (carie essentiellement vestibulaire), c’est-à-dire entre son sommet et l’attache gingivale jusqu’aux papilles mésiale et distale.
L’hygiène dentaire du patient joue un rôle important dans le choix des limites à donner à l’extension prophylactique, ainsi que la prédisposition aux caries dentaires.
2. Les limites en profondeur
a. Plaie dentinaire
Cette extension doit être pratiquée avec modération en profondeur à cause de la pulpe. Cette plaie dentinaire doit être traitée avant la reconstitution définitive par un coiffage dentinaire ou un vernis dans les cas superficiels.
Principes généraux des préparations des cavités d’obturation
La prévention des caries repose sur une hygiène bucco-dentaire rigoureuse et des visites régulières chez le dentiste. La maîtrise des techniques d’anesthésie locale est essentielle pour assurer le confort du patient lors des soins. L’imagerie dentaire, comme la radiographie panoramique, permet un diagnostic précis des pathologies buccales. Les étudiants doivent comprendre l’importance de la stérilisation pour prévenir les infections croisées en cabinet. La restauration dentaire, comme les composites ou les couronnes, exige une précision technique et un sens esthétique. Les praticiens doivent rester informés des avancées en implantologie pour proposer des solutions modernes aux patients. Une communication claire avec le patient renforce sa confiance et favorise l’adhésion au plan de traitement.
Principes généraux des préparations des cavités d’obturation

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.