Prévention des maladies parodontales
- Introduction :
Les maladies parodontales sont un problème de santé publique. Les médecins-dentistes et les pouvoirs publics ont un devoir d’information, individuel et collectif en termes de santé parodontale. Cette dernière peut être préservée par des méthodes simples, facilement applicables et dont l’efficacité a été prouvée. Ces méthodes constituent ce que Glickman appelle la « Parodontie préventive ».
- Définition de la prévention :
“L’ensemble des mesures visant à éviter ou à réduire le nombre et la gravité des maladies, des accidents ou des handicaps” Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ,1948.
Donc, la parodontie préventive est un ensemble de stratégies mis en œuvre par le praticien et le patient destinées à empêcher la survenue, la progression et la récidive de la maladie parodontale.
- Objectifs de la prévention parodontale :
La prévention vise à :
- Préserver la santé de l’organe dentaire tout au long de la vie du patient.
- Participer à la prévention des maladies systémiques ayant une origine inflammatoire ou infectieuse.
- Classification de la prévention parodontale :
L’OMS distingue trois formes de prévention qu’elle qualifie de primaire, secondaire ou tertiaire, et qui correspondent aux états successifs de la maladie.
- Prévention primaire :
C’est l’ensemble des mesures visant à éviter l’apparition d’une maladie ; elle empêche l’apparition clinique de la maladie. Elle vise à diminuer l’incidence (nombre de cas nouveaux) de la maladie et donc à supprimer ou réduire les facteurs étiologiques favorisant l’apparition de la maladie. Elle consiste à informer les sujets sains des facteurs de risque d’apparition de la maladie, en particulier des facteurs modifiables, et à les accompagner dans le changement de leurs habitudes à risque.
- Prévention secondaire :
La prévention secondaire désigne les méthodes diagnostiques et thérapeutiques qui évitent l’aggravation et la progression de la maladie, elle a pour objectif de diminuer la prévalence (nombre de sujets atteints) de la maladie et regroupe les actions de prise en charge précoce.
En parodontologie, le médecin-dentiste est un acteur fondamental à ce stade, à la fois en réalisant un dépistage dès l’apparition des premiers symptômes et en réalisant les soins de prophylaxie.
- Prévention tertiaire :
Elle comprend l’ensemble des mesures qui permettent de diminuer la prévalence des séquelles et des récidives de la pathologie. Les mesures prises à cette étape sont essentiellement de nature réhabilitatrice.
NB :
La prévention peut se faire soit :
*Au niveau individuel :
Elle comporte un ensemble de mesures qui s’adressent à un patient donné.
*Au niveau collectif :
Elle comporte un ensemble de mesures qui s’adressent à une population donnée.
- Moyens de prévention parodontale primaire :
- Dépistage :
Pour des raisons évidentes, il parait crucial que tous les professionnels de la santé du parodonte soient capables de dépister à temps les sujets à risque de développer une parodontite sévère afin de mettre en place rapidement des méthodes de prévention et/ou de traitement efficaces.
Il a pour but de :
- Connaitre avec précision l’état de santé d’une population.
- Evaluer la thérapeutique préventive par rapport à la curative en matière de santé bucco-dentaire.
- Etablir un état de référence par rapport auquel sera évalué le programme.
- Motivation :
- Définition :
Dans notre profession, motiver le patient c’est lui donner des motifs profonds de changer sa conduite par des explications convaincantes.
- Etapes de la motivation :
- Approche psychologique du patient : relation patient-praticien :
La motivation ne peut s’exercer que dans un climat de confiance réciproque.
En parodontologie la relation dentiste/patient requiert des nuances. Parce que le patient joue un rôle considérable dans la réussite à long terme du traitement, sa collaboration à domicile est indispensable.
- Sensibilisation du patient :
Le médecin-dentiste peut réussir à convaincre le malade à changer son comportement s’il utilise une démarche intelligente qui consiste à :
- Donner les renseignements, les informations, et les idées lentement pour laisser le temps au patient de les saisir.
- Ne pas accuser, effrayer ni blesser le malade car cela conduit à l’échec d’emblée.
- Exprimer les idées clairement pour que le discours soit accessible.
- Utiliser des vidéos de motivation pour aider le patient à mémoriser les informations.
- Ouvrir le dialogue au malade qui peut révéler des insuffisances de compréhension ce qui va permettre au praticien de lui apporter des informations complémentaires.
- Le patient doit être informé de la relation causale à l’origine de l’apparition de la maladie.
- Devoir d’information :
Il consiste à informer les personnes sur :
- Caractéristiques de l’état de santé parodontale :
La santé n’est observable pour le patient que par l’état du tissu de recouvrement qu’est la gencive. Elle ne doit pas saigner, être d’une couleur rosée, avec une consistance ferme et un aspect piqueté comme la peau d’une orange. Son contour doit suivre un feston régulier le long des couronnes dentaires.
- Existence des pathologies et leurs signes :
L’information sur l’état de maladie et les signes d’appel éventuels vient compléter celle sur la santé parodontale.
Gingivite | Parodontite |
Saignements provoqués (hygiène, mastication) / spontanésGencive rouge/gonflée ;Agacement/douleurs ;Mauvaise haleine. | Mêmes signes que la gingivite avec en plus :Récessions gingivales ;Mobilités dentaires ;Migration de dents. |
– Signes d’appels susceptibles d’être perçus par le patient lui-même –
- Conséquences locales et générales de ces pathologies :
Les patients doivent également être informés que les maladies parodontales peuvent être associées à des pathologies générales, et en particulier les pathologies cardio-vasculaires.
- Modification des conduites à risque :
Les maladies parodontales étant multifactorielles, il est possible d’agir sur différents facteurs de risque modifiables.
- Mauvaise hygiène bucco-dentaire :
L’apprentissage des techniques d’hygiène orale en vue de contrôler les dépôts bactériens est historiquement le premier axe d’action à avoir été développé.
- Consommation de tabac :
Les conséquences négatives du tabac sur la santé parodontale sont aujourd’hui largement documentées. La cessation tabagique est positive pour diminuer l’incidence des parodontites ainsi que pour la réussite des traitements parodontaux.
Il est toutefois à noter qu’en cas de tabagisme lourd, de codépendances (alcool, drogues) ou de troubles psychologiques (dépression, troubles alimentaires), un accompagnement plus spécifique est nécessaire. Le rôle du praticien est dans ce cas l’orientation vers un suivi adapté.
- Diabète non équilibré :
Le médecin-dentiste doit encourager ses patients atteints de diabète à suivre leurs traitements afin d’équilibrer leur glycémie.
Dans la mesure où l’inter-relation existant entre le diabète et les parodontites est à double sens, le médecin-dentiste peut être le premier praticien de santé à détecter un terrain à risque de diabète (parodontite, surpoids, etc.) et inviter le patient à un dépistage et une surveillance auprès de son médecin traitant.
- Mode de vie :
La promotion d’un mode de vie sain fait partie des missions des acteurs de santé que sont les médecins-dentistes en général et les parodontistes en particulier.
- Consommation d’alcool absente ;
- Alimentation équilibrée ;
- Activité physique régulière ;
- Gestion du stress.
- Sensibilisation du grand public : Les mass média :
- La presse.
- Les affichages.
- La radio.
- Le cinéma.
- La télévision.
Information en milieu scolaire :
- Rôle de l’enseignant.
- Place dans le programme scolaire.
- Influence de l’enfant sur ses parents.
- Rôle des parents.
- Contrôle de plaque :
Il se fait essentiellement à l’aide de moyens mécaniques et chimiques :
- Moyens mécaniques :
- Brosses à dents :
Depuis des siècles, la brosse à dents sert à l’élimination de résidus alimentaires et de la plaque sur toutes les faces vestibulaires, linguales et occlusales des dents.
- Différents types de brosse à dents :
Il existe 05 types de brosses :
- Brosse extrasouple ou Indice 1 (réservée pour les nourrissons) ;
- Brosse souple ou Indice 3 réservée pour les gencives fines, dents sensibles, récession gingivale, ou en postopératoire ;
- Brosse médium ou Indice 5 (la plus recommandable par tous en cas de gencive épaisse) ;
- Brosse dure et extra-dure ou Indice 7 et 9 exclusivement pour les prothèses.
Nb : Il existe aussi une brosse à dents orthodontique.
- Critères de qualité d’une brosse à dents :
Ils ont été définis lors du Workshop européen sur le contrôle de plaque comme suit :
- Avoir une taille adaptée à l’âge du patient et à sa dextérité ;
- Avoir une taille adaptée à la bouche du patient ;
- Avoir des poils en nylon ou polyester dont les pointes sont arrondies avec un diamètre de 20/100 de millimètres au maximum ;
- Avoir une douceur de poils compatible avec les normes internationales (normes ISO) ;
- Avoir des extrémités de poils favorisant l’élimination de la plaque dentaire dans les espaces interproximaux et le long de la gencive marginale.
- Entretien des brosses à dents :
La brosse à dents doit être changée :
- Tous les trois mois, même si elle semble encore utilisable car ses poils auront perdu leur efficacité ;
- Si elle est déformée ;
- Si une couche blanchâtre apparait au fond (dépôt de dentifrice et de bactéries).
Le nettoyage de la brosse est effectué après chaque usage, elle est laissée 30 secondes sous l’eau chaude de robinet, puis essorée, elle est stockée verticalement, tête en haut à l’air libre.
Certaines brosses comportent un bouclier de protection de la tête qui a l’avantage de bien rassembler les brins.
- Brosse à dents électrique :
Inventées en 1939, les brosses à dents électriques étaient considérées comme une aide chez :
- Porteurs d’appareils orthodontiques,
- Enfants,
- Après chirurgie complexe de greffe,
- Porteurs des implants dentaires,
- Patients présentant des incapacités physiques ou mentales,
- Patients hospitalisés,
- Patient avec un risque parodontal important, et dans la phase de maintenance.
Les nouvelles brosses électriques présentent une tête bien souvent ronde et effectuent des mouvements différents, que l’on pourrait classer en :
- Pulsations (va-et-vient) ;
- Rotation (circulaire) ;
- Contre-rotation (oscillation) ;
- Rotation oscillation ;
- Vibration ultrasonique.
Les inconvénients majeurs, est que, le patient ne fournit pas un effort d’attention et laisse travailler l’instrument seul, ainsi que la plus grande dureté des brins liée à leur longueur réduite.
NB :
A proscrire, les brosses fabriquées avec des poils naturels : ces soies creuses sont de véritables réservoirs à germes.
- Adjuvants mécaniques du brossage :
- Nettoyage interdentaire :
- Fil dentaire :
- Nettoyage interdentaire :
Autrefois en soie, actuellement en fibre synthétique, essentiellement en nylon parfois en téflon (PTFE), commercialisés sous différentes formes : ciré ou non ciré, parfumé ou imprégné de fluor. À utiliser manuellement, libre ou monté sur un porte fil, ou sous forme d’un petit appareillage vibratoire.
Indications : gingivite, parodontite légère, malpositions dentaires.
- Brossettes interdentaires :
Formes : coniques, cylindriques, longues, courtes, prémontées, voire électriques.
Différents diamètres : 0,6 à 04 mm, doivent avoir un diamètre légèrement supérieur à l’espace interproximal, de façon à ce que le passage se fasse avec un léger frottement.
Indications : espaces interdentaires ouverts et dans les atteintes inter-radiculaires des pluri-radiculées.
- Bâtonnets interdentaires :
Constitués à partir d’un bois tendre, de forme triangulaire, ils sont plus utilisés que le fil dentaire car plus maniables. Ils sont préférés dans les zones où la papille gingivale est rétractée, donnant ainsi plus facilement accès aux surfaces dentaires.
Leur utilisation chez des patients indemnes de rétraction gingivale peut entraîner une perte d’attache pouvant atteindre 02 mm, perte inesthétique surtout dans les régions antérieures.
- Autres :
- Brosses mini touffes :
Leur utilisation, plus spécifique, concerne les zones difficiles d’accès, telles que les furcations inter- radiculaires ouvertes, les faces distales des dernières molaires ou les faces linguales des molaires mandibulaires où l’adaptation de la gencive marginale est souvent irrégulière.
- Jet dentaire (hydropulseur) :
A été développé dans les années 1960, afin de promouvoir et faciliter l’hygiène interdentaire.
Il a pour effet l’élimination des débris alimentaires grâce à l’action mécanique d’un jet d’eau pulsé, son utilisation en complément d’un brossage n’a aucun effet sur l’indice de plaque au niveau interproximal. Son utilisation peut être recommandée avant brossage chez des patients porteurs de prothèses fixée.
- Gratte-langue :
Commercialement, différents gratte-langues ont été proposés. La partie travaillante est constituée soit d’une surface rugueuse, soit de poils courts en caoutchouc.
Les gratte-langues sont plus efficaces dans le nettoyage lingual qu’une brosse classique et particulièrement indiqués si les anfractuosités linguales sont importantes. Il semblerait également que le brossage lingual permette de limiter la formation de plaque dentaire.
- Techniques de brossage :
Il existe de nombreuses méthodes de brossage, chacune prenant en compte un aspect particulier des recommandations visant à éliminer la plaque dentaire.
La meilleure méthode de brossage pourrait être définie comme celle contribuant à l’élimination d’un maximum de plaque dentaire en un minimum de temps, sans causer de lésions tissulaires.
Plusieurs techniques ont été proposées :
- Critères jouant un rôle dans le choix de la technique de brossage :
- Type de parodonte ;
- Présence ou non de récession ;
- Forme des papilles – embrasure (ouvertes ou comblées) ;
- Profondeur de poches ou sulcus ;
- Niveau de motivation et dextérité manuelle du patient.
- Technique horizontale :
C’est la méthode classiquement recommandée en denture temporaire et chez les personnes qui n’ont reçu aucun enseignement d’hygiène orale.
- Technique de Léonard (verticale) :
Dans cette méthode, le patient utilise un mouvement vertical en plaçant la brosse à dents toujours perpendiculairement à la surface dentaire.
- Technique de Fones, 1934 ou circulatoire :
Elle est fondée sur une série de mouvements circulaires allant de la gencive maxillaire à la gencive mandibulaire en imprimant une pression modérée sur la tête de la brosse à dents.
Des mouvements de va-et-vient sont appliqués sur les autres faces dentaires.
- Technique de Bass, 1948 :
Les filaments de la brosse sont inclinés à 45° en direction de l ‘apex, au niveau de la jonction gingivo- dentaire, mais surtout pénétrant dans le sulcus (d’environ 0,5 mm).
On applique une pression modérée et un mouvement antéropostérieur sans dégager les poils de la zone sulculaire.
Les mouvements sont les mêmes en palatin mais la brosse à dents sera placée verticalement au niveau des faces palatines des dents antérieures.
Elle est indiquée chez les patients à parodonte épais avec des dents bien alignées.
- Technique de Bass modifié :
À la fin de la technique précédente, un mouvement de rotation (rouleau) en direction occlusale est effectué. Il faut noter qu’elle peut entraîner la formation de récessions gingivales chez les patients au parodonte fin.
- Technique de Stillman, 1932 (vibratoire-compression) :
Elle permet, dans un même mouvement, d’effectuer un massage de la gencive ainsi stimulée et de nettoyer la zone cervicale de la dent. La tête de la brosse à dents a une position oblique à 45° en direction apicale de façon à placer ses brins à cheval sur la gencive marginale et sur le tiers cervical de la dent.
Une pression responsable d’un blanchiment de la gencive est associée à des mouvements vibratoires (mouvements circulaires d’amplitude limitée) répétés plusieurs fois après relâchement de la pression, ils stimulent la circulation et désorganisent la plaque.
- Technique de Stillman modifié :
Elle est la même que la précédente, « du rose vers le blanc » en direction occlusale et se termine par un mouvement de rouleau vers les faces occlusales.
Réalisée chez les patients à risque, principalement chez les patients présentant des antécédents familiaux de parodontite afin d’éviter l’apparition d’une maladie parodontale.
- Technique vibratoire-rotation, 1948 de Charters :
Elle est utilisée dans le cas où les papilles interdentaires ne comblent pas les embrasures (les espaces interdentaires) et si le parodonte est fin.
- Méthode de Rouleau :
Les filaments de la brosse sont inclinés à 45° en direction de l’apex, au niveau de la jonction gingivo- dentaire. On applique une pression modérée et la tête de la brosse effectue ensuite une rotation (rouleau), c’est-à-dire un balayage vertical de la gencive vers la face occlusale de la dent (du rose vers le blanc ou du rouge vers le blanc). Cette technique simple à communiquer consiste en quelque sorte à ” peigner les dents”. Elle peut être conseillée en première intention, bien qu’assez fastidieuse et longue lorsqu’elle se veut efficace.
- Technique de Solo (nouvelle) :
Jiri Sedelmayer (2000) a proposé une nouvelle technique qui pourrait être une alternative au brossage habituel.
Avec une brosse à dents mono touffe, ronde et souple, et de légères pressions, cette technique permet de nettoyer parfaitement dent après dent, surtout les parties linguales marginalement et en profondeur les espaces interdentaires.
- Brosse à dents électrique :
La brosse doit être placée à 45° au niveau de la région gingivo-dentaire, chaque dent doit être brossée sur les faces vestibulaires et linguales/palatines en effectuant un petit mouvement elliptique couvrant la face dentaire et la jonction gencive-dent. La pénétration sous-gingivale des poils de la brosse est d’environ 1 à 1,5 mm.
- Nettoyage des prothèses :
Pour protéger tant la muqueuse que les dents restantes, les prothèses amovibles doivent être nettoyée, tous les jours, à la brosse et au savon jusqu’à l’élimination complète de toute salissure visible.
- Méthodologie du brossage :
Quelle que soit la méthode de brossage utilisée, il faut indiquer au patient un ordre séquentiel de brossage
:
- Fréquence et durée du brossage :
La recommandation la plus courante est de procéder à un brossage deux fois par jour car l’élimination de la plaque n’est jamais complète, et ce même si l’on répète plusieurs fois l’exercice.
On conseille un brossage de 02 minutes en pratique quotidienne.
- Moyens chimiques du contrôle de plaque :
- Révélateurs de plaque :
L’usage de colorants de plaque dentaire (sous forme de pastilles ou liquide) peut être conseillé pendant la période d’apprentissage.
Le but est de permettre au patient de vérifier l’efficacité de ses mouvements, mais cet examen reste difficile dans les zones postérieures.
Exp : Solution alcoolique de Fuchine, tablettes de rouge neutre, érythrosine, mélange de tartrazine et du bleu patenté, système Plack–light.
Inconvénient : coloration persistante après utilisation.
- Dentifrice :
Selon l’Américain Dental Association, un dentifrice est une substance utilisée avec une brosse à dents dans le but de nettoyer les surfaces accessibles des dents, compléter et faciliter leur action.
Ils sont indispensables à l’hygiène buccale quotidienne pratiquée à la maison.
Dans le but d’éliminer la plaque dentaire, des éléments abrasifs pour leur action mécanique ou du fluor pour son action chimique ont été incorporés depuis de nombreuses années aux pâtes dentifrices.
Actuellement, et dans le souci de prévenir le développement des maladies parodontales, sont incorporées des substances antibactériennes, antitartre ou avec des propriétés désensibilisantes.
- Bains de bouche :
Une utilisation quotidienne ne peut être envisagée qu’en présence d’indications très précises (après chirurgie, en cas d’inflammation importante…).
De plus, leur action est essentiellement dirigée contre la formation de la plaque dentaire supra-gingivale et en aucun cas contre la plaque sous-gingivale.
Ces bains de bouche contiennent des antiseptiques représentés essentiellement par la chlorhexidine (Cariax, Eludril) ou l’héxétidine (Hextril).
Une application professionnelle peut être envisagée dans le cas de poches parodontales.
- Autres moyens de prévention primaire :
- Utilisation du fluor :
Elle dépend de l’apport quotidien de celui-ci par l’eau ou autres vecteurs.
Si son rôle dans la prévention des caries est actuellement bien établi, il possède également des propriétés antibactériennes, antitartre et anti-inflammatoires non négligeables.
- Hygiène alimentaire :
On devrait conseiller au patient d’inclure dans son régime des aliments durs et fibreux et éviter les aliments sucrés et collants.
Les aliments dures et fibreux particulièrement à la fin des repas permettent de réduire l’accumulation de la plaque au niveau des faces dentaires qui sont exposées à l’action mécanique de nettoyage au cours de la mastication et donnent une stimulation fonctionnelle de ligament alvéolo-dentaire et l’os alvéolaire.
- Visites systématiques de dépistage :
Ce sont des visites de contrôle régulières qui permettront de maintenir l’état de santé ou détecter la maladie dès le début de son apparition (au moins une fois par an).
- Moyens de prévention parodontale secondaire :
Elle consiste à intervenir précocement pour limiter l’extension de la maladie.
- Dépistage précoce :
Un des principes de la prévention secondaire est la détection précoce du trouble. En effet, plus la pathologie est diagnostiquée et prise en charge précocement, plus le traitement sera simple et léger pour le patient, tant sur le plan psychologique (désagrément, temps passé, peur) que financier.
Un diagnostic précoce permet également de diminuer les séquelles de la maladie.
Ce rôle de dépistage précoce est essentiel dans la prévention des maladies parodontales et un rapide examen du parodonte devrait faire partie intégrante de toute visite de contrôle dentaire.
Anamnèse | Interrogatoire médical : évaluation du risque |
Examen visuel | Plaque / tartreGencive : couleur / consistance / contour |
Sondage | SaignementNiveau d’attache |
Radiographie | Perte osseuse alvéolaire |
- Motivation à l’hygiène bucco-dentaire :
La motivation en présence d’une maladie parodontale est sensiblement différente de celle décrite en présence d’une gencive saine.
Il faut déterminer si le patient souhaite un traitement parodontal et ce qu’il veut en obtenir. Aussi, il faut fournir au patient des informations concernant l’étiologie de sa maladie. Viendront après, les instructions et renforcement de la motivation par des vidéos, un document écrit ou un support visuel.
- Détartrage et surfaçage radiculaire :
Le détartrage et le surfaçage suivis d’un polissage soigneux des surfaces dentaires constituent la pierre angulaire du traitement parodontal (c’est-à-dire la base du traitement parodontal).
Ils visent à éliminer les masses bactériennes et tartriques sus- et sous-gingivales et rendre les surfaces dentaires propres et lisses.
- Soins des caries dentaires :
Pour éviter la progression de la maladie, les caries dentaires (notamment les caries cervicales et proximales) qui constituent une source de bactéries doivent être soignées précocement.
Les restaurations doivent éviter de créer un état pathologique tel que :
- Surplomb des rebords.
- Contacts interproximaux inadéquats, ainsi que les relations occlusales traumatiques.
- Contrôle des traumatismes occlusaux :
Consiste en la détection et la correction des anomalies occlusales qui sont responsables d’un traumatisme, plus l’élimination des irritants locaux qui provoquent l’inflammation par :
- Procédés orthodontiques : on doit traiter le plus tôt possible les irrégularités de position et les DDM.
- Le contrôle des prothèses conjointes et les crochets des prothèses adjointes.
- La correction des cuspides plongeantes et équilibration de l’occlusion par remplacement des dents absentes.
- Maintenance :
Elle vise le maintien de l’état de santé obtenu après la phase active du traitement et évite la récidive et la progression défavorable de la maladie.
- Moyens de prévention parodontale tertiaire :
Elle consiste à corriger les séquelles engendrées par la maladie.
- Traitement des poches parodontales :
Soit par les moyens non chirurgicaux ou chirurgicaux (intervention à lambeau).
- Recouvrement des récessions :
Soit par les procédés de greffe gingivale libre ou les greffes pédiculées.
- Extraction des dents perdues :
Par avulsions des dents dont le support osseux est inexistant.
- Contention des dents mobiles :
Soit par des contentions définitives ou des contentions semi-définitives.
- Equilibration occlusale :
Soit par :
- Procédé d’ODF qui vise à corriger les migrations dentaires provoquées par la maladie ;
- Traitement prothétique ;
- Meulage sélectif.
- Maintenance :
Elle vise à maintenir les résultats obtenus après le traitement actif et préserver la santé des dents restantes par :
- Contrôle de l’hygiène du patient ;
- Détartrage et surfaçage périodique ;
- Irrigation sous gingivale.
- Cas particuliers : prévention chez la femme enceinte :
Toutes les femmes enceintes doivent être examinées préventivement le plutôt possible pendant la grossesse. Il faut informer les patientes du contrôle de plaque et des techniques d’hygiène buccale, en leur expliquant le risque d’avoir un accouchement prématuré en présence de parodontites actives.
Elles doivent subir des visites de contrôle régulières.
- Conclusion :
La maladie parodontale est une pathologie chronique touchant une importante partie de la population d’où l’intérêt de la prévention.
Il est facile de contrôler la plaque, mais il est difficile pour certains patients de le faire au long cours d’où l’importance de l’éducation thérapeutique du patient.
- Bibliographie :
- Bercy P. Tenenbaum H. Parodontologie du diagnostic à la pratique. DeBoek Université. 1996.
- Bouchard P. Parodontologie et dentisterie implantaire Volume 1 – Médecine parodontale. Lavoisier Médecine SCIENCES. 2015.
- Carranza F A. La parodontologie clinique selon Glickman. 5ème édition. Editions CdP. 1988.
- Charon J. Mouton C. Parodontie médicale. Editions CdP. 2003.
- Charon J. et al. Parodontie médicale Innovations cliniques. 2ème édition. Editions Cdp, 2010.
- Glickman I. Parodontologie clinique. Editions CdP. 1983.
- Goldberg M, Ardouin J-L, Yann Barrandon Y, Bernimoulin J-P, Bonnaure-Mallet M, et al. Maladies parodontales : thérapeutiques et prévention. Éditions INSERM. 1999.
- Lindhe J. Manuel de Parodontologie Clinique. Editions CdP. 1986.
- Newman M G et al. Carrranza’s clinical periodontology. 12ème édition. Elsevier Saunders. 2015.
- Svoboda J-M, Dufour T. Prophylaxie des parodontopathies et hygiène buccodentaire. Encyclopédie Médico-Chirurgicale. 2004 : 23-447-E-10.
- Wolf Herbert F, Edith M. et Rateitschak Klaus H. Atlas de parodontologie. MASSON. 2004.
- Wolf Herbert F, Rateitschak E. et Rateitschak K. Parodontologie. MASSON. 2005.
Prévention des maladies parodontales
La prévention des caries commence par une bonne hygiène bucco-dentaire et des visites régulières chez le dentiste. Maîtriser les techniques de restauration dentaire est essentiel pour redonner fonction et esthétique aux patients. L’anatomie dentaire est la base de toute intervention, de l’extraction à la pose d’implants. Les avancées en imagerie, comme la radiographie 3D, facilitent un diagnostic précis et un traitement optimal. La gestion de la douleur et de l’anxiété des patients est une compétence clé pour tout praticien. Les étudiants en dentisterie doivent s’entraîner à reconnaître les pathologies orales dès les premiers stades. Collaborer avec des prothésistes dentaires garantit des solutions sur mesure pour chaque cas clinique.
Prévention des maladies parodontales

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.