Plateau technique EN IMPLANTOLOGIE
Risque infectieux en implantologie
La technique de l’ostéointégration doit suivre un protocole rigoureux pour garantir de forts taux de succès en implantologie. Les facteurs de risque infectieux peuvent être endogènes ou exogènes.
- Facteurs de risque endogènes : Ils proviennent de l’état général du patient, de sa flore personnelle et de son âge.
- Facteurs de risque exogènes : Ils sont liés à une contamination externe, par exemple due à un défaut dans la procédure de traitement du matériel ou à une hygiène des mains insuffisante.
Traitement du matériel chirurgical et biomédical
Le niveau de traitement des dispositifs médicaux est déterminé en fonction du risque infectieux potentiel lié à leur utilisation. La classification de Spaulding, basée sur le type de contact, constitue la référence pour le traitement des dispositifs médicaux : critique, semi-critique et non critique. Cette classification établit un lien entre le niveau de criticité du matériel, le risque infectieux et le niveau de traitement minimum requis.
Elle impose le choix des méthodes de stérilisation ou de désinfection après chaque soin, pour chaque patient et chaque dispositif médical.
Catégorie critique : Usage unique ou stérilisation des dispositifs médicaux à usage multiple
Cette catégorie concerne tout matériel ou dispositif médical qui, lors de son utilisation, pénètre dans des tissus ou cavités stériles (après effraction muqueuse ou osseuse) ou dans le système vasculaire du patient. Ces instruments sont classés comme présentant un haut risque de transmission d’infection. Ils doivent être à usage unique ou stérilisés après chaque utilisation. En cas d’impossibilité de stérilisation (thermosensibilité), une désinfection de haut niveau peut être appliquée.
Exemples en implantologie : Forets de forage, bistouri, etc.
Catégorie semi-critique : Désinfection de niveau intermédiaire
Cette catégorie regroupe les instruments en contact avec la muqueuse buccale ou la salive. Ils présentent un risque modéré et nécessitent une désinfection de niveau intermédiaire (NI). Cette désinfection utilise un produit ou un procédé bactéricide, fongicide, virucide et mycobactéricide ou tuberculocide. Une stérilisation ou un usage unique, comme pour la catégorie critique, est également possible.
Exemples en implantologie : Cartouches d’anesthésie, miroirs, écarteurs. En chirurgie dentaire, les instruments semi-critiques, comme le miroir d’examen, sont souvent stérilisables à l’autoclave.
Catégorie non critique : Désinfection de bas niveau
Les dispositifs sans contact direct avec la cavité buccale ou en contact avec la peau saine du patient sont classés comme non critiques, car le risque infectieux direct est faible. Cependant, leur contamination peut favoriser une transmission croisée. Ils nécessitent une désinfection de bas niveau avec un produit bactéricide et fongicide, tel qu’un détergent-désinfectant.
Exemples en implantologie : Chariot de bloc, moteur, etc.
Étapes de traitement d’un dispositif médical réutilisable
Les procédures de stérilisation et de désinfection nécessitent des étapes préliminaires pour être efficaces : démontage, pré-désinfection, rinçage, nettoyage et conditionnement. Ces étapes sont impératives.
Toutes les manipulations lors des phases de pré-désinfection et de nettoyage requièrent le port de gants résistants (adaptés au risque chimique), ainsi que des lunettes et un masque pour se protéger des projections.
Pré-désinfection
Cette étape protège le personnel et facilite le nettoyage ultérieur en réduisant le niveau de contamination. Elle consiste à immerger immédiatement après usage tous les instruments utilisés en bouche (y compris les instruments dynamiques comme turbines, contre-angles, pièces à main et clés de démontage) dans une solution détergente-désinfectante. Cela évite les incrustations et diminue la contamination. Le bac d’immersion doit être suffisamment grand et muni d’un couvercle.
Nettoyage
Le nettoyage vise à éliminer les salissures (particules, déchets, etc.) des dispositifs. Les matériels pré-désinfectés sont rincés abondamment. L’action de nettoyage combine des effets physiques (thermique), chimiques et mécaniques, à l’aide d’une solution détergente ou détergente-désinfectante. Les dispositifs composés de pièces détachables doivent être démontés.
Techniques de nettoyage :
- Manuel : Par brossage.
- Ultrasons : Utilisation d’un bac à ultrasons.
- Machines à laver : Nettoyage automatisé.
- Automates : Nettoyage par systèmes spécialisés.
Rinçage et séchage
Le rinçage, manuel ou automatique, est obligatoire après le nettoyage et doit être abondant, réalisé sous eau courante. Le séchage s’effectue à l’aide de :
- Supports en non-tissé propre à usage unique.
- Machines à sécher.
- Air comprimé filtré.
Stérilisation
L’efficacité de la stérilisation dépend de la qualité des étapes précédentes. Il est strictement interdit de restériliser des dispositifs médicaux à usage unique.
Méthode de référence : La stérilisation à la vapeur d’eau, à une température de 134°C maintenue pendant 18 minutes (conformément à la circulaire n°138 du 14 mars 2001 relative aux précautions contre les agents transmissibles non conventionnels).
Mesures particulières à certains dispositifs
Guide chirurgical de forage
Les guides chirurgicaux, appartenant à la catégorie critique, sont généralement en résine et ne supportent pas la stérilisation à l’autoclave à 134°C. Ils nécessitent une désinfection de haut niveau avec des produits spécifiques pour dispositifs thermosensibles. Toutes les étapes de nettoyage doivent être réalisées avant leur utilisation.
Instruments rotatifs (ou dynamiques) : Contre-angles, pièces à main, turbines
La contamination des instruments rotatifs provient du contact avec les tissus durs de la dent, la salive, le sang, le spray ou d’autres instruments. Bien qu’appartenant à la catégorie critique, leur thermosensibilité peut empêcher une stérilisation à l’autoclave. Dans ce cas, une désinfection de haut niveau est appliquée. Ces instruments doivent être débranchés de l’unit et suivre les étapes de traitement (pré-désinfection, nettoyage, etc.).
Aspiration et irrigation chirurgicale
En implantologie, deux systèmes d’aspiration sont préférables :
- Un pour l’aspiration salivaire.
- Un pour les phases de forage, permettant de récupérer les débris osseux si nécessaire.
Le système d’aspiration comprend une aspiration chirurgicale, une canule d’aspiration et des tubulures stériles à usage unique. Le filtre doit être nettoyé et désinfecté avant et après chaque intervention.
Le système d’irrigation est couplé au microtour. Le cordon de raccord du contre-angle doit être démonté, pré-désinfecté, nettoyé et stérilisé. Si cela n’est pas possible, il doit être désinfecté et recouvert d’une gaine ou d’un protège-tuyau stérile.
Lingerie
Seules les blouses et la lingerie utilisées pour la chirurgie doivent être stérilisées. Elles peuvent être :
- À usage unique.
- Réutilisables : Après un cycle de lavage et séchage normal, suivi d’une stérilisation par autoclave de type B avec un cycle textile.
Les blouses jetables stériles peuvent être plus économiques pour des interventions en conditions aseptiques.
Préparation et mise en place du patient
Le patient doit avoir reçu au préalable un traitement antibioprophylactique, conformément aux recommandations de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé, ainsi qu’une éventuelle prémédication (antalgique, anti-inflammatoire ou sédative).
Le protocole de préparation comporte cinq étapes :
- Désinfection buccale : Bain de bouche à base d’iode ou de biguanide.
- Habillage : Blouse non stérile, surchaussures et charlotte.
- Installation : Dans la salle d’intervention.
- Antisepsie cutanée : Avec un antiseptique alcoolique.
- Drapage : Avec des champs chirurgicaux stériles.
Préparation et mise en place du praticien et assistants opératoires
Les protocoles de chirurgie implantaire impliquent généralement trois intervenants :
- Un praticien.
- Un assistant opératoire (instrumentiste, stérile ou aseptique).
- Un assistant circulant.
Le protocole de préparation comporte quatre étapes :
- Port d’une tenue non stérile : Tunique et pantalon de soins.
- Port de sabots, masque chirurgical, charlotte ou cagoule, et lunettes ou loupes.
- Lavage chirurgical des mains ou désinfection par friction.
- Mise en place d’une blouse stérile et de gants chirurgicaux.
Installation du matériel chirurgical
La salle d’intervention est préparée avant l’arrivée du patient, mais l’installation du matériel chirurgical peut se faire à son arrivée pour minimiser le temps d’exposition des dispositifs hors de leur conditionnement, même sous un champ stérile.
Organisation des plans de travail
Une table de chirurgie, recouverte d’un champ stérile, est préparée par l’assistant en tenue aseptique. Elle accueille :
- La boîte de chirurgie.
- La trousse spécifique à l’intervention.
- Les canules d’aspiration stériles à usage unique.
- Le champ de tête.
Le tout est recouvert d’un champ stérile servant de champ de corps pour le patient.
Différents temps opératoires
Les temps opératoires sont décrits en fonction du plateau technique, de l’ergonomie et de la maîtrise de l’asepsie. Les techniques et protocoles opératoires spécifiques ne sont pas détaillés, car ils n’impactent pas systématiquement le plateau technique.
Matériel indispensable
Le matériel classique de chirurgie comprend :
- Plateau d’examen : Miroir, précelle, sonde, spatule de bouche.
- Sonde parodontale.
- Bistouri avec lames à usage unique.
- Syndesmotome droit et faucille.
- Décolleurs.
- Fouloir.
- Écarteurs métalliques.
- Curettes, rugines.
- Pince gouge.
- Pince à griffes.
- Kit de suture : Pince porte-aiguilles, fil de suture, ciseaux.
- Compresses.
- Canules d’aspiration chirurgicales, tuyaux d’aspiration.
- Poches de liquide physiologique, tuyaux d’irrigation.
Anesthésie
L’anesthésie peut être locale, loco-régionale ou générale. Le matériel nécessaire inclut :
- Seringue à anesthésie.
- Aiguilles adaptées aux types d’anesthésie.
- Cartouches d’anesthésie en nombre suffisant.
Pour une anesthésie générale, l’intervention se déroule dans un bloc opératoire, avec un médecin anesthésiste, conformément à la réglementation.
Incision et décollement du lambeau
L’incision et le décollement du lambeau permettent un accès au site osseux. Le site peut être isolé en suturant les lambeaux aux muqueuses avoisinantes pour :
- Améliorer la visibilité.
- Libérer une main.
- Réduire le risque de contamination salivaire.
Préparation du site implantaire
La préparation consiste à forer un puits osseux pour accueillir l’implant. Les kits de forage à usage unique, livrés sous emballage stérile, sont privilégiés. Ces kits, rangés dans des boîtes ergonomiques, incluent forets, tarauds, etc.
Matériel :
- Guide chirurgical (si nécessaire).
- Fraise boule.
- Instruments de chirurgie : Ciseaux à os, curette, etc.
- Trousse de chirurgie implantaire : Forets, tarauds, tiges de parallélisme, etc.
- Système d’irrigation avec eau stérile.
- Moteur, contre-angle, pièce à main.
Mise en place de l’implant
L’implant est positionné dans le puits osseux à l’aide du contre-angle. Un système de préhension garantit l’absence de contact entre la surface de l’implant et le puits osseux. L’implant, sorti de son double emballage stérile, est fixé sur un porte-implant si nécessaire.
Matériel :
- Système de préhension.
- Implant, vis de couverture ou vis de cicatrisation.
- Clé de serrage avec système de couple.
Selon les techniques, une vis de cicatrisation ou un pilier est mis en place à l’aide de tournevis spécifiques.
Repositionnement du lambeau
Le lambeau est repositionné délicatement, comprimé pour rapprocher les berges, et suturé si nécessaire.
Conclusion
La pratique de l’implantologie exige un infrastructure technique adapté à cette chirurgie. Le praticien-dien doit contrôler plusieurs paramètres pour garantir l’asepsie :
- Traitement du matériel biomédical et chirurgical.
- Architecture des locaux.
- Préparation des intervenants.
- Temps opératoires.
- Procédures post-opératoires.
Voici une sélection de livres:
- Guide pratique de chirurgie parodontale Broché – 19 octobre 2011
- Parodontologie Broché – 19 septembre 1996
- MEDECINE ORALE ET CHIRURGIE ORALE PARODONTOLOGIE
- Parodontologie: Le contrôle du facteur bactérien par le practicien et par le patient
- Parodontologie clinique: Dentisterie implantaire, traitements et santé
- Parodontologie & Dentisterie implantaire : Volume 1
- Endodontie, prothese et parodontologie
- La parodontologie tout simplement Broché – Grand livre, 1 juillet 2020
- Parodontologie Relié – 1 novembre 2005
Plateau technique EN IMPLANTOLOGIE

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.