Occlusion Clinique : Examen Clinique et Analyse Occlusale
Introduction
L’occlusion est considérée comme étant la pièce maîtresse, ou la “clé”, de la fonction buccale. Elle est la résultante d’un complexe fonctionnel qui comprend :
- Le système dentaire
- Le système ostéo-articulaire (maxillaire, mandibule, ATM)
- Le système neuromusculaire (muscles masticateurs et le système nerveux de contrôle et de coordination).

La préservation et la restauration de la fonction occluso-articulaire restent une préoccupation permanente et majeure en odontostomatologie, parce que :
- Une occlusion physiologiquement équilibrée permet d’éviter toute dysfonction de l’appareil manducateur.
- L’occlusion est l’un des facteurs les plus importants pour assurer la stabilité des prothèses.
Dans de nombreuses situations, qu’il s’agisse :
- De désordres de l’appareil manducateur,
- Ou de projets prothétiques étendus, afin d’assurer l’intégration de la prothèse dans le système stomatognathique ainsi que sa pérennité,
un examen clinique rigoureux et une analyse occlusale minutieuse sont nécessaires pour préciser le diagnostic et établir le plan de traitement.
I. L’Examen Clinique
Indispensable à l’établissement d’un plan de traitement cohérent, l’examen clinique, ou observation clinique, peut être défini comme une analyse à la fois psychologique et anatomique, menée sur le plan général et sur le plan local. Il doit être réalisé avec méthode et rigueur, de façon à mettre en évidence et en ordre toutes les informations indispensables.
L’examen clinique de l’appareil manducateur permet au praticien de dépister d’éventuelles algies et dysfonctionnements, d’aboutir à un diagnostic occlusal et d’établir une stratégie thérapeutique.
Il existe deux étapes fondamentales à cette observation clinique :
- La première est celle de contact et d’information.
- La deuxième est l’examen proprement dit, suivi par l’élaboration d’un plan de traitement.
1. Phase Initiale de Contact
Lorsqu’un patient consulte, il vient rechercher une ou plusieurs solutions à des problèmes fonctionnels, esthétiques et phonétiques. L’accueil et l’écoute de ce patient au cours d’un entretien constituent le premier stade de l’examen clinique. Il est fondamental, dès le premier contact, d’établir un climat de sympathie et de détente, sans lequel il n’y a pas de relation possible.
2. Entretien
L’accueil et l’écoute du patient au cours d’un entretien constituent le premier stade de l’examen clinique. Il s’agit tout d’abord du recueil de l’identité et de l’ensemble des coordonnées socioprofessionnelles du patient :
- Nom, prénoms, adresse.
- Sexe : qui peut avoir un retentissement important des points de vue psychique et esthétique.
- Âge : un patient jeune a des exigences surtout d’ordre esthétique, alors qu’un patient âgé a des motivations essentiellement fonctionnelles.
- L’activité professionnelle : certaines professions imposent des postures pathogènes à la tête (violoniste, standardiste). Certaines professions peuvent présenter des exigences particulières, phonétiques et/ou esthétiques (orateurs : avocat, enseignant, comédien, chanteur, etc.).
- Il est aussi nécessaire de connaître les possibilités matérielles du patient, afin de lui proposer un plan de traitement adapté à son budget.
3. Anamnèse
Après avoir écouté le patient, noté le ou les buts de sa visite et ses premières réactions, il est nécessaire de connaître ses antécédents afin d’en déduire des précautions éventuelles.
Motifs de la consultation
En général, ils sont doubles : fonctionnel et esthétique, avec la prépondérance de l’un des deux selon les patients.
Objectifs
Rétablir l’intégrité de l’appareil manducateur, tant sur le plan fonctionnel qu’esthétique.
4. L’Examen Exo-Buccal
Examen de face
- L’examen de la face dans le plan frontal permet de déceler certaines asymétries du visage.
- Appréciation de la forme, du contour, de la tonicité et de la couleur des téguments.
- Égalité des étages de la face : l’intensité des sillons nasogénien et labio-mentonnier.
- La position et la forme des lèvres, en relation avec l’étroitesse de l’orifice buccal.
- La présence de perlèche associée à un abaissement des commissures, sont notées et mises en relation avec une perte de dimension verticale.
Examen de profil
- L’examen du profil (plat, convexe, concave) est défini en premier lieu.
- La diminution de la dimension verticale (DV) peut être objectivée ainsi que des anomalies de rapport inter-arcades : prognathie, rétrognathie.
- Examen des ATM et des muscles : rechercher des douleurs articulaires et faciales, des contractures musculaires et/ou des céphalées dans la région de la tête et du cou peuvent être le signe d’un DAM (désordre de l’appareil manducateur).
- La palpation digitale des muscles masséters, temporaux, ptérygoïdiens latéraux et médiaux permet de détecter toute sensibilité ou contracture qui peut être le signe d’une dysfonction neuromusculaire.
Examen de l’ouverture buccale
- Amplitude : inférieure à 40 mm, elle signe une pathologie d’ordre anatomique.
5. L’Examen Endo-Buccal
(Note : Le document fourni s’arrête avant de détailler cette section. Elle est mentionnée dans le sommaire mais absente du texte OCR.)
II. L’Analyse Occlusale
(Note : Le document fourni s’arrête avant de détailler cette section. Les sous-sections suivantes sont mentionnées dans le sommaire mais absentes du texte OCR.)
- Organisation des arcades (examen intra-arcade)
- L’examen inter-arcade
- Examen de l’occlusion en intercuspidation maximale (ICM)
- Examen de l’occlusion en relation centrée (ORC)
- Examen de guidage
- Parafonctions linguales et jugales
Voici le texte complet du document, bien organisé et structuré pour une lecture claire. Le contenu a été retranscrit tel quel à partir de l’OCR fourni, avec une mise en forme pour refléter les sections et sous-sections implicites dans le texte original.
Texte Complet du Document
I. Examen Clinique Endo-Buccal
1. Hygiène Buccale
- Évaluation : Bonne, moyenne ou mauvaise.
- Observations : Noter la présence de plaque bactérienne et de tartre.
2. Examen des Muqueuses
- Objectif : Rechercher toute modification au sein de la muqueuse buccale.
- Éléments à détecter : Foyer inflammatoire, infectieux ou tumoral.
3. Examen Parodontal
- Nécessité : Appréciation de l’état des tissus de soutien et du support osseux.
a) Examen Gingival
- Signes cliniques de l’inflammation gingivale :
- Modifications de couleur.
- Modifications d’aspect, de volume et de consistance.
- Tendance au saignement.
b) Examen du Sondage
- Méthode : Utilisation d’une sonde parodontale graduée.
- Objectifs :
- Mettre en évidence la profondeur des poches.
- Évaluer la perte d’attache.
- Particularités à noter :
- Récession.
- Suppuration.
- Atteinte de furcation.
4. Examen Dentaire
- Objectif : Établissement d’un schéma dentaire complet regroupant le maximum d’informations.
- Éléments diagnostiques :
- Formule dentaire.
- Diagnostic des infections carieuses et des pathologies pulpaires : Inclut l’hypersensibilité dentinaire.
- Répartition des édentements et leurs étiologies : Dents incluses, agénésies, extractions.
- Appréciation de la mobilité dentaire.
- Présence de chevauchements : Antérieurs ou latéraux, ectopies, malpositions, rotations et versions localisées.
- Localisation des anomalies : Surfaces d’usure, signes de bruxisme ou traumatismes occlusaux.
Trajet
- Observation : Présence d’une latéro-déviation du point inter-incisif mandibulaire.
- Signification : Signe l’existence d’un spasme musculaire du côté de la déviation.
- Cause fréquente : Troubles occlusaux dus à des déplacements dentaires non compensés.
- Laxité ligamentaire : Supérieure à 50 mm.
II. Analyse Occlusale
Définition
- Importance : Étape clé de la démarche diagnostique occlusale et prothétique.
- Complément : S’ajoute à l’entretien et à l’examen clinique.
- Objectif : Déterminer avec précision les anomalies dentaires ou articulaires qui entravent l’occlusion.
1. Organisation des Arcades (Examen Intra-Arcade)
- Objectif : Relever les dysharmonies dento-dentaires ou dento-maxillaires et les dysharmonies des courbes occlusales dans les plans sagittal, horizontal et frontal.
- Anomalies possibles :
- Dystopies.
- Versions, rotations, égressions.
- Conséquence : Favorisent des interférences occlusales.
2. Examen Inter-Arcade
- Observation : Chez certains patients, les premiers contacts sont unilatéraux en OIM (Occlusion d’Intercuspidie Maximale) passive.
- Particularité : L’intercuspidie n’est obtenue que par une activité isométrique supplémentaire, surchargeant certains secteurs des arcades.
- Palpation des muscles élévateurs :
- Renseigne sur la simultanéité de contraction lors du passage en OIM.
- Indique la simultanéité des contacts.
- Recherche :
- Asymétries et asynchronismes d’activité musculaire.
- Témoignent de l’inégalité des contacts d’intercuspidie entre les côtés gauche et droit.

a) Claquement Rapide des Dents
- Instruction : Demander au patient de claquer des dents sans effort et rapidement.
- Observation : Chemin de fermeture entre l’inocclusion habituelle et les contacts dentaires.
- Normalité : Position d’intercuspidie reproductible, mouvements rapides et réguliers.
- Anomalie : Intercuspidie imprécise, mouvements irréguliers en forme et en vitesse (répéter l’observation plusieurs fois).
b) Auscultation des Contacts Dentaires
- Méthode : Utilisation d’un stéthoscope pour écouter les bruits du claquement des dents.
- Normalité : Son unique et clair (précision de l’intercuspidation, absence d’hésitation).
- Anomalie : Pré-contact produisant un dédoublement ou un bruit de glissement.
3. Observation des Positions Dentaires Relatives en OIM
- Classification : Classes d’Angle (I, II, III).
- Évaluation : Mauvaises relations frontales et verticales qualifiant les malocclusions.
- Mesures :
- Alignement (ou décalage) des points inter-incisifs maxillaires et mandibulaires.
- Valeur du surplomb et du recouvrement en OIM.
Classes d’Angle
- Classe I
- Classe II
- Classe III
4. Marquage des Contacts en OIM
- Méthode :
- Surfaces dentaires propres et sèches.
- Marquage en noir ou bleu avec des papiers marqueurs.
- Patient claque fort les dents à plusieurs reprises.
- Observation :
- Intensité et répartition des points de support de l’occlusion.
- Contacts punctiformes (normaux).
- Surfaces importantes = contacts exagérés.
5. Glissement Observé entre ORC et OIM
- Facilité d’accès à l’ORC (Occlusion en Relation Centrée) :
- Révèle l’état de contracture des muscles masticateurs.
- Manipulation normalement aisée et indolore.
- Conséquence : Annule la valeur de la RC comme référentiel d’évaluation ou de traitement.
Repérage des Contacts en RC
- Localisation : Versants mésiaux des prémolaires ou molaires maxillaires (distaux sur les dents mandibulaires).
- Méthode : Ruban marqueur de 10 μm.
6. Évaluation du Différentiel ORC/OIM
- Méthode :
- Réitérer la projection de la ligne médiane et des bords incisifs maxillaires sur les incisives mandibulaires.
- Mesurer avec un pied à coulisse ou une réglette métallique :
- Surplomb des incisives (soustraire le surplomb mesuré en intercuspidation).
- Écart entre les deux traits horizontaux (amplitude verticale du glissement ORC-OIM).
- Écart entre les deux traits verticaux (amplitude du glissement latéral).
- Observations :
- Différentiel vertical (axe Z) et antéro-postérieur (axe X) presque systématique.
- Écart sur l’axe transversal (axe Y) : Signe une OIM asymétrique (anomalie de centrage mandibulaire).
- Seuil : Différentiel > 2 mm = facteur biomécanique de risque (souvent asymptomatique).
7. Examen de Guidage
a) En Propulsion
- Instruction : Patient réalise un trajet de grincement en propulsion avec un film coloré fin sur les dents antérieures.
- Observation :
- Contacts en bout-à-bout marquent les limites du guide antérieur.
- Si une seule dent entre en contact : Obstacle pouvant entraîner une déviation hors du plan sagittal.
- Désocclusion des dents postérieures : Doit être immédiate et totale.
- Contact interrompu par des dents postérieures = interférence.
b) En Latéralité
- Définition : Trajet de la mandibule lorsque les dents inférieures glissent latéralement sur les faces internes des cuspides vestibulaires des dents maxillaires (notamment la face palatine de la canine supérieure).
- Interférences possibles :
- Côté travaillant (condyle pivotant) : Côté vers lequel se déplace la mandibule.
- Côté non-travaillant (condyle orbitant) : Côté opposé.
- Marquage : Ruban marqueur coloré d’épaisseur moyenne.
8. Parafonctions Linguales et Jugales
- Observations :
- Troubles de déglutition : Interposition ou pulsion linguale.
- Tics ou habitudes nocives : Mordillement d’objets, onychophagie.
- Conséquences : Altération ou déplacement des dents (diastèmes ou dystopies évolutifs).
- Signes :
- Face interne des joues : Empreintes des dents (pressions).
- Bords périphériques de la langue : Blessures par morsures.
Conclusion
- Citation :
“La forme et la fonction des dents, des muscles, des articulations, des os et des ligaments sont en rapport constant et le traitement de l’altération de la santé de l’un de ces composants oblige à une connaissance et une compréhension de l’ensemble du système.”
Peter E. Dawson
Bibliographie
- Pierre-Hubert Dupas : L’analyse occlusale : avant, pendant, après. Guide clinique, Éditions CdP, 2004.
- Jean Daniel Orthlieb, Daniel Brocard, Jean Schittly : Occlusodontie pratique, Collection JPIO, 2000.
- Marcel G. Le Gall, Jean-François Lauret : La fonction occlusale : implications cliniques, Collection JPIO, 2007.
- R. Marguelles-Bonnet, J-P. Yung : Pratique de l’analyse occlusale et de l’équilibration, Éditions CdP, Paris, 1984.
Occlusion Clinique : Examen Clinique et Analyse Occlusale
La prévention des caries commence par une bonne hygiène bucco-dentaire et des visites régulières chez le dentiste. Maîtriser les techniques de restauration dentaire est essentiel pour redonner fonction et esthétique aux patients. L’anatomie dentaire est la base de toute intervention, de l’extraction à la pose d’implants. Les avancées en imagerie, comme la radiographie 3D, facilitent un diagnostic précis et un traitement optimal. La gestion de la douleur et de l’anxiété des patients est une compétence clé pour tout praticien. Les étudiants en dentisterie doivent s’entraîner à reconnaître les pathologies orales dès les premiers stades. Collaborer avec des prothésistes dentaires garantit des solutions sur mesure pour chaque cas clinique.