MORPHOLOGIE, HISTOPHYSIOLOGIE ET HISTOPATHOLOGIE DES DENTS PERMANENTES IMMATURES

MORPHOLOGIE, HISTOPHYSIOLOGIE ET HISTOPATHOLOGIE DES DENTS PERMANENTES IMMATURES

MORPHOLOGIE, HISTOPHYSIOLOGIE ET HISTOPATHOLOGIE DES DENTS PERMANENTES IMMATURES

Introduction

Les hommes sont diphyodontes, c’est-à-dire qu’ils possèdent deux dentitions successives.

Les dents permanentes sont donc notre deuxième génération de dents après les dents temporaires.

La dent permanente est considérée comme immature (DPI) lorsque sa racine est en cours de développement et que la fermeture apicale n’est pas complète.

I-Définition

Une dent permanente, présente sur une arcade, est dite immature tant que la jonction cémento-dentinaire apicale n’est pas en place, et ce, depuis son éruption dans la cavité buccale jusqu’à 3 à 4 ans plus tard.

Les dents permanentes immatures sont présentes à partir de l’établissement de la denture mixte (6 ans) jusqu’au début de la phase de denture adulte jeune (15ans).

  1. Morphologie des dents permanentes immatures

A- La couronneC:\Users\mourad\Desktop\Nouveau dossier (3)\images.jpeg

Du point de vue anatomique, la dent permanente immature présente une couronne dont la morphologie est marquée par des cuspides prononcées, des sillons profonds ou anfractueux. Au niveau des dents antérieures, des lobes donnent un aspect dentelé aux bords incisifs.

Les tissus qui la constituent sont jeunes et donc immatures

B- La racine

Elle est d’apparence frêle, plus ou moins courte, selon le degré d’évolution, avec les parois dentinaires mince et par conséquent très fragiles.

Une dent permanente immature jeune présente un canal très large évasé dans le sens ou l’extrémité apical est plus large que l’extrémité cervicale (à l’inverse d’une dent mature).

Enfin, elle présente un apex largement ouvert béant qu’on appelle

«entonnoir apical »

  1. Histologie des dents permanentes immatures
    • L’émail :

À l’éruption, l’amélogénèse est terminée, mais la surface de l’émail est poreuse et irrégulière. La maturation s’achève au cours des années par incorporation, en surface, de substances minérales contenues dans l’alimentation et la salive.

L’eau et les protéines sont progressivement remplacées par du calcium et du phosphate, ce qu’on appelle des cycles de déminéralisation-reminéralisation.

Parallèlement, une usure progressive de la surface amélaire se produit. Ainsi la porosité de surface va se réduire.

  • L’organe pulpo-dentinaire :

La dentine radiculaire et coronaire est de faible épaisseur et les tubuli dentinaires très larges, facilitent une invasion bactérienne rapide. En revanche, le diamètre apical large permet une parfaite vascularisation et un excellent potentiel réparateur.

  • Le parodonte

Le parodonte est également immature pendant les trois ou quatre années qui suivent l’émergence de la dent dans la cavité buccale.

Il est incomplètement formé et organisé, l’épaisseur du procès alvéolaire est réduite, la paroi osseuse ligamentaire est en cours de formation et l’épithélium de jonction gingival n’est pas encore organisé.

Le développement des fibres débute au niveau de la région cervicale de la racine et progresse en direction apicale.

  1. Physiologie des dents permanentes immatures

Quand la dent immature fait son éruption seuls 2 /3 de la longueur de sa racine sont formés (stade 8 de Nolla). Il s’écoulera entre 3 et 4 ans avant que la jonction cémento- dentinaire se mette en place et donc avant que la dent soit mature.

L’apex de la dent immature est béant, ouvert : le cône dentinaire n’est pas fermé mais cette région est très vascularisée et a une intense activité cellulaire.

Ceci permettra la formation de la jonction cémento-dentinaire une fois la désintégration de la gaine de Hertwig effectuée.

La gaine de Hertwig est tributaire de la progression apicale, et une fois la longueur définitive de la racine atteinte, elle se désintègre. En effet, sa disparition permet la mise en contact direct de la dentine avec le tissu conjonctif environnant et c’est cette induction qui permet la formation des cémentoblastes et donc du cément.

  • Différents stades d’édification radiculaire :

Selon Nolla, l’édification radiculaire se déroule en dix stades: Du 1er au 6ème, formation de la couronne;

Du 7ème au 10ème, la formation de la racine.

Nolla en 1960 définit les stades de développement des dents, comme suit : Stade 0 : absence de la crypte

Stade 1 : présence d’une crypte dentaire avec absence de minéralisation. Stade 2 : apparition de points de calcification qui correspondent aux pointes cuspidiennes.

Stade 3 : minéralisation d’un tiers coronaire. Stade 4 : minéralisation de deux tiers coronaires.

Stade 5 : minéralisation coronaire presque complète. Stade 6 : minéralisation coronaire complète.

Stade 7 : édification du premier tiers des racines.

Stade 8 : édification de deux tiers des racines, éruption de la dent. Stade 9 : les racines sont édifiées mais leurs apex restent ouverts.

Stade 10 : les racines sont complètement formées, leurs apex sont fermés, la jonction cémento-dentinaire est en place.

Développement dentaire selon les stades de NOLLA

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Les stades de NOLLA

À retenir:

En se référant à l’âge moyen d’éruption des dents permanentes et en comparant avec les stades de développement de Nolla, il est aisé de constater que:

-Les dents font leur éruption sur l’arcade après que la racine ait atteint les deux 2/3 de sa longueur (stade 8).

-Il s’écoule environ 4 ans entre l’éruption de la dent et de sa maturation radiculaire (stade 10: mise en place de la jonction cémento-dentinaire}.

  • lorsque la dent a atteint à peu près sa longueur définitive (stade 9) il faudra environ 3 ans pour que la jonction cémento-dentinaire est mise en place (stade 10)
  • Chronologie d’éruption des dents permanentes
MandibuleMaxillaire
Incisive centrale6-7 ans7-8 ans
Incisive latérale7-8 ans8-9 ans
Canine9-10 ans11-12 ans
1ère prémolaire10-12 ans10-11 ans
2ème prémolaire11-12 ans10-12 ans
1ère molaire6-7 ans6-7 ans
2ème molaire11-13 ans12-13 ans
3ème molaire17-21 ans17-21 ans
  1. Physiopathologie des dents permanentes immatures

La progression très rapide de la carie sur les dents permanentes immature s’explique par les caractéristiques histo-morphologiques de l’organe dentaire jeune.

  • Au moment de l’éruption dans la cavité buccale, la dent est dite immature. L’amélogénése est terminée, mais la surface et les couches de sub-surfaces de l’émail post éruptif sont poreuses et irrégulières et donc hautement sensibles aux agressions chimio-bactériennes du milieu buccal. La maturation amélaire s’achève aux cours des années.
  • Cette maturation post éruptive se fera progressivement, conférant à la surface dentaire une résistance au processus carieux.
  • Si une première molaire fait son éruption dans une cavité buccale présentant de nombreuses caries, elle sera confrontée à un environnement bactérien cariogène.
  • Les thérapeutiques doivent être tournées vers la préservation de la vitalité pulpaire afin de permettre une fermeture physiologique de

l’apex ou« Apéxogénése ».

  • En cas de nécrose pulpaire, la conservation de la dent peut être réalisée en effectuant des thérapeutiques d’«Apéxification». Mais la fragilité des parois radiculaires diminue le pronostic de conservation.
  • Le maintien de la dent le plus longtemps possible permet de garder

l’intégrité de la longueur d’arcade et le développement de l’os alvéolaire

pendant la période de croissance.

Conclusion

Chez l’enfant, toute décision thérapeutique devra prendre en compte le type de denture et le stade de formation radiculaire, afin de permettre un développement dentaire le plus physiologique possible.

Il est primordial de conserver la vitalité pulpaire, la pulpe étant le seul organe capable d’assurer la formation de dentine via les odontoblastes et donc la continuité de

l’édification radiculaire.

Bibliographie

  1. Chantal NAULIN-IFI ; Carie Et Ses Complications Chez L’enfant ; Emc- medecine Buccale ; 2012
  2. Constance RENAUD; Le soin pulpaire chez l’enfant, Université de Lorraine ; septembre 2015.
  3. F.Tillota et col ; physiopathologie de l’éruption dentaire ; EMC ; 2014
  4. Goldsmith ; la formation de la racine dentaire ; Une MCF ; 2013
  5. Goldsmith ; L’éruption dentaire ; UE MCF ; 2014
  6. Yves DELBOS ; PHYSIOLOGIE DENTAIRE APPLIQUEE ; MCU-PH ; Université De

Bordeaux; 2009

MORPHOLOGIE, HISTOPHYSIOLOGIE ET HISTOPATHOLOGIE DES DENTS PERMANENTES IMMATURES

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