Morphologie, histo-physiologie et physiopathologie des Dents temporaires

Morphologie, histo-physiologie et physiopathologie des Dents temporaires

Morphologie, histo-physiologie et physiopathologie des Dents temporaires

Introduction

La dent temporaire est le meilleur mainteneur d’espace dans les trois dimensions : sagittal, frontal et horizontal. Toute pathologie aboutissant à la perte de la dent sera à l’origine de perturbations dans la croissance des arcades et dans la mise en place des dents permanentes.

Séquences d’éruption

C:\Users\Lina Info\Desktop\bbbbbbb\dent-de-lait-schema.jpg Morphologie, histo-physiologie et physiopathologie des Dents temporaires

Caractéristiques des dents temporaires

  • Largeur des tubuli
  • Importance de la vascularisation
  • Faible épaisseur de la dentine
  • Physiologie pulpaire variable
  • Importance du complexe pulpo-parodontal
  • Communication pulpo-parodontale
  • Résorption physiologique et pathologique
  • Anatomie radiculaire évolutive
  • Relation avec le germe de la dent permanente

Du point de vue morphologique

L’épaisseur des tissus durs de la dent temporaire est réduite, la pulpe est donc proportionnellement plus volumineuse, les cornes pulpaires plus longues, plus effilées et sont peu éloignées de la surface amélaire. Le plancher pulpaire présente de nombreux canaux pulpo-parodontaux communiquant avec l’espace inter-radiculaire. L’anatomie canalaire complexe est la principale cause des échecs des traitements endodontiques. La mise en forme canalaire est particulièrement délicate du fait de la courbure accentuée des racines et de leur finesse dans la zone apicale, ainsi que du germe de la dent permanente qui peut occuper différentes positions et qui évolue en fonction de la résorption radiculaire. Les techniques d’obturation radiculaire doivent tenir compte de cette particularité.

Du point de vue histologique

Le tissu pulpaire des dents temporaires est de même nature que celui des dents permanentes, avec les caractéristiques d’un tissu conjonctif jeune, très fortement vascularisé, une richesse enzymatique et une forte activité odontoblastique.

Les stades physiologiques de la dent temporaire

Stade I : La dent temporaire en formation

Caractères morphologiques

Tout en ayant les caractères anatomiques propres à la dent temporaire, on observe conjointement des racines encore incomplètement formées.

Caractères physiologiques

Les dents temporaires en formation sont atteintes par la carie, mais peuvent être le siège de traumatismes. Dans ces cas, la réaction pulpaire sera inévitable :

  • Réponse de type « réparation » avec conservation de la vitalité.
  • Stimulation anormale de la dentinogenèse avec fermeture complète de la lumière canalaire.
  • Une nécrose pulpaire souvent asymptomatique et ne s’extériorisant parfois qu’après des mois, ou pouvant être diagnostiquée par une coloration anormale.

Au niveau des structures radiculaires des dents traumatisées, la réaction cémentaire et osseuse peut se traduire par une réparation ankylosante. Il n’est pas rare d’observer un léger retard dans la chronologie de remplacement. De ce fait, tout traumatisme survenu au niveau des incisives temporaires exige une surveillance radiologique et clinique.

Stade II : La dent temporaire stable

Caractères morphologiques

Les relations émail-dentine-pulpe

La couche d’émail est de faible importance (1 mm) mais sa réparation est très régulière. Les prismes d’émail au collet sont dirigés vers la face triturante au lieu de rayonner vers la sertissure gingivale. L’abrasion de l’émail est plus rapide que celle des dents permanentes. L’épaisseur totale émail-dentine est moindre que celle de la dent permanente, avec une épaisseur moyenne de 2 à 3 μm comparée à 6 μm pour la dent permanente, un maximum de 4 μm au niveau de certaines cuspides et un minimum de 0,7 μm au niveau de l’étranglement du collet. Il y a donc une faible quantité de tissu dentinaire pour protéger l’organe pulpaire. L’épaisseur de la dentine calcifiée avant la naissance est homogène, tandis que la portion formée durant l’enfance montre une calcification plus globuleuse. Elle est moins dense et se laisse plus facilement enlever à l’excavateur. La pulpe est proportionnellement beaucoup plus importante, avec un développement exubérant des cornes qui forment parfois de véritables digitations pulpaires.

Les structures péri-dentaires

L’attache épithéliale de la dent temporaire : les dents temporaires ont des couronnes particulièrement bombées, les surfaces de contact sont situées près du tiers coronaire plutôt que gingival. La papille est nettement plus volumineuse puisqu’elle comble l’espace inter-dentaire. La gencive libre arrive jusqu’au bombé de la couronne, l’attache épithéliale est située au niveau de l’émail et non à la jonction amélo-cémentaire. Le sillon gingival est très peu marqué, la gencive papillaire est très bombée.

Les zones de contact inter-dentaire et les structures septales

Les molaires temporaires établissent leurs relations proximales par des surfaces de contact. On sait qu’un point de contact se transforme sous l’influence de l’occlusion, de la mastication et de la compression. Au niveau de la dentition temporaire, le point de contact se transforme d’autant plus facilement en surface que :

  • L’épaisseur de l’émail est faible et donc fragile.
  • Le septum inter-dentaire est plus large.
  • Les forces de compression sont augmentées dès l’éruption des molaires permanentes.
Les ligaments et zones alvéolaires

Ils subiront des remaniements tout au long de la durée de vie de la dent temporaire.

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Caractères physiologiques

La dent temporaire présente, dans sa phase stable, une physiologie assez comparable à celle de la dent permanente. Elle possède en effet la capacité de réagir aux différents stimuli. La dentinogenèse peut être particulièrement intense et plus importante qu’au niveau de la dent permanente. La quantité de dentine réactionnelle élaborée en réponse au phénomène d’abrasion, par exemple, en est la meilleure illustration.

La pulpe présente une structure également comparable à celle de la dent permanente. Sa région centrale est richement vascularisée, son innervation semble être moindre que celle de la dent permanente. Les constituants cellulaires et fibreux sont représentés par les fibroblastes, les histiocytes, les cellules endothéliales, les cellules mésenchymateuses et les fibres collagènes. Tous ces éléments permettent à la pulpe de remplir ses multiples fonctions (induction, formation, nutrition, protection, défense et réparation). Sa région périphérique, ou région odontogénique, comprend la couche odontoblastique, la zone de Weill qui représente l’endroit de mobilisation et de remplacement des odontoblastes, et la zone cellulaire riche contenant les fibroblastes et les cellules mésenchymateuses non différenciées. À l’instar de la dent permanente, la communication se fait par la zone apicale mais aussi par les canaux accessoires pulpo-parodontaux qui constituent, même en période stable, de multiples voies de communication.

Caractères physiopathologiques

La dent temporaire stable peut répondre à une agression en concentrant ses activités de défense et de réparation et donc réagir de façon active comme la dent permanente. Nos thérapeutiques pourront avoir le même but et utiliser les mêmes méthodes. Étant donné la faible épaisseur que représentent les structures émail-dentine qui constituent la protection pulpaire la plus efficace, l’atteinte pulpaire peut se faire rapidement malgré une faible perte de substance et une petite cavitation. Cette évolution rapide est également occasionnée par la moindre minéralisation de l’émail et par le fait qu’une dentine jeune est d’autant plus perméable.

Stade III : Résorption de la dent temporaire

La résorption physiologique est un processus déterminant dans la vie de la dent temporaire, non seulement parce qu’elle modifie les structures environnantes. Cette résorption résulte de l’activité des cellules multinucléées, les ostéoclastes et cémentoclastes, qui apparaissent dans l’environnement des structures dentaires. Leur activité est régulièrement compensée par une consolidation et une réparation mais aboutit néanmoins à la destruction du cément et de la dentine et à l’expulsion de la dent.

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Début de la résorption radiculaire

Chute de la dent temporaire

On sait que plusieurs facteurs, tant locaux que généraux, participent à ce processus. Pour l’expliquer, il est indispensable de considérer les zones concernées : la dent temporaire et ses structures parodontales, la présence de la dent permanente, les zones alvéolaires adjacentes aux deux structures qui subiront des remaniements continuels. Les modifications de ces zones sont très significatives dans le processus de résorption sous les actions conjuguées des forces éruptives de la dent permanente et des forces masticatoires exercées sur la dent temporaire. On observe une modification du tissu conjonctif interposé entre les deux organes dentaires en un tissu de granulation typique, fortement hyperhémié, de type inflammatoire. Ce tissu de granulation à forte activité ostéoclastique est formé à la fois au départ des zones alvéolaires et des tissus parodontaux.

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