Mobilité dentaire : stratégies thérapeutiques

Mobilité dentaire : stratégies thérapeutiques

Mobilité dentaire : stratégies thérapeutiques

Plan

  1. Introduction 
  2. Stratégie thérapeutique selon la situation
  3. La contention
  1. Définition
  2. Principes de la contention

3-2-1- Principes mécaniques de base

3-2-2- Principes biologiques

  1. Indications et contre-indications
  2. Classification des contentions
  3. Différents types de contention 

3-5-1- Les contentions directes

3-5-2- Les contentions indirectes

  1. Ajustage occlusal
  2. Conclusion
  3. Références bibliographiques
  4. Introduction :

La mobilité pathologique d’une ou plusieurs dents entraîne des inconforts de vie et peut augmenter la maladie parodontale en ne rendant pas faciles les méthodes d’hygiène. De plus, cette mobilité ne permet pas d’assurer des thérapeutiques parodontales efficaces. Ainsi des stratégies thérapeutiques qui vont de l’ajustement occlusal aux différentes contentions ont été proposée afin de stabiliser les dents mobiles.

  1. Stratégies thérapeutique selon la situation :

Lidhe a proposé différentes stratégies thérapeutiques selon cinq situations que l’on peut rencontrer en pratique quotidienne.

  • Situation 1 : présence d’une mobilité dentaire ou on observe un élargissement du ligament alvéolo-dentaire (LAD) mais sans lyse alvéolaire :

Ce type de situations se rencontrent lorsqu’il y a une restauration débordante ou une couronne mal ajustée, causant un trauma occlusal. Ainsi Lidhe suggère qu’un ajustage occlusal seul permettra le retour à la normal et l’élimination de la mobilité. 

  • Situation 2 : présence d’une mobilité dentaire ou on observe une perte osseuse alvéolaire et élargissement du LAD :

Après traitement des cas de parodontite modérée à sévère le retour a la santé parodontale permet la stabilité des dents avec un parodonte réduit. Si une dent au parodonte réduit est exposée a des forces excessives cela peut produire une mobilité dentaire. Dans ce cas c’est un trauma occlusal et un ajustage occlusal permet de supprimer cette mobilité.

  • Situation 3 : présence d’une mobilité dentaire avec un parodonte réduit et sans élargissement du LAD :

Lorsque la mobilité dentaire est le résultat d’un parodonte réduit mais sans élargissement du LAD un ajustage occlusal ne permettra pas de résoudre le problème. Dans ce cas si la mobilité ne gène pas la fonction l’abstention est le meilleur choix thérapeutique. Dans le cas contraire, lorsque la mobilité gène la fonction (mastication, phonation…etc) une contention doit être mise en place.

  • Situation 4 : mobilité dentaire croissante d’une dent en raison de l’élargissement progressif du LAD réduit :

Il arrive souvent, dans le cas de parodontite avancée, que la destruction tissulaire ait atteint un niveau tel que l’extraction d’une ou plusieurs dents ne puisse être évitée.

Dans une telle situation, les dents encore disponibles pour un traitement parodontal peuvent, après thérapie présenter un degré de mobilité si élevé, que les forces exercées pendant la fonction perturbent mécaniquement les composants restants du LAD et entrainent la perte des dents.

Il sera possible de maintenir ces dents qu’au moyen d’une contention.

  • Situation 5 : présence d’une mobilité dentaire malgré la présence d’une contention :

Il arrive dans les cas de parodontite les plus sévère qu’une mobilité dentaire persiste malgré la mise en place d’une contention ou d’un bridge de contention. Cette mobilité peut être accepté si elle ne gène pas la fonction et que la maladie parodontale est stable. Dans les cas les plus extrême l’extraction de ces dents peut être envisagé.

Mobilité dentaire : stratégies thérapeutiques

  1. La contention 

3-1- Définition :

La contention signifie « tenir avec ». Temporaire, semi-permanente ou permanente, elle est destinée à solidariser et maintenir en place des dents à l’aide d’un appareillage fixe.

3-2- Principe de la contention :

3-2-1-Principes mécaniques de base :

  • Principe des plans de Roy (1923) : il existe trois plans par arcade, un plan sagittal qui passe par les incisives, un plan frontal qui passe par les prémolaires et les molaires et un plan intermédiaire qui passe par les canines. Une contention est plus efficace si elle réunit, par un moyen indéformable, des dents contiguës appartenant à deux plans de mobilités différentes.
Mobilité dentaire : stratégies thérapeutiques
  • Polygone de contention (Fourel et Falabragues, 1980) : un système matériel qui possède un point fixe peut tourner autour de tous les axes passant par ce point ; un système qui possède deux points fixes peut tourner autour de l’axe reliant ces points ; un système matériel qui possède trois points non alignés est immobile dans tous les cas dans le plan concernant ces trois points. L’augmentation du nombre de points d’appui non alignés améliore donc les conditions d’équilibre en limitant le nombre d’axes de rotation.
  • Principe de la dent terminale : plus exposée aux forces exogènes, il convient de s’assurer que la dent terminale possède une stabilité suffisante.
  • Sens des forces de mastication : à la mandibule, ces forces sont centripètes et dans l’axe de la dent ; au maxillaire, elles sont centrifuges et perpendiculaires à l’axe des dents. Les risques de fractures sont donc plus importants au maxillaire qu’à la mandibule d’où la nécessité de renforcer la contention au maxillaire.

3-2-2- Principes biologiques :
Les principes biologiques découlent directement des notions de préservation des tissus de soutien. Une contention doit donc être compatible avec un bon contrôle de plaque et ne doit pas irriter les tissus environnants. Le volume des dispositifs ne doit pas perturber l’occlusion physiologique ni entraver les fonctions orales ou les postures mandibulaires.

Mobilité dentaire : stratégies thérapeutiques

3-3- indications et contre indications :

  • Indications :

D’après l’Académie Américaine de Parodontologie, la contention est un dispositif destiné à stabiliser les dents mobiles dont l’extraction est reportée ou non envisagée et qui présente une moins bonne réponse aux traitements.
Les indications parodontales des contentions sont les suivantes :
– Interférence de la ou des dents mobiles avec la mastication et/ou le confort du patient dans un contexte d’occlusion stable,
–  Risque de migration de la ou des dents mobiles,
–  Risque d’aggravation de la mobilité malgré la disparition des signes inflammatoires, sur un parodonte réduit et assaini, mais qui ne supporte plus les charges occlusales,
–  Risque d’aggravation de la mobilité après un surfaçage ou une chirurgie parodontale.

  • Contre-indications : 

La contention a pour but de stabiliser des dents mobiles, mais avec pour objectif la réalisation d’un traitement parodontal. Ainsi, la non-observance du patient pour son traitement parodontal peut être considérée comme un frein, une contre-indication à la réalisation de cette contention. Dans le même esprit, le manque d’hygiène orale ou une alimentation inadéquate favorisant le développement de pathologies carieuses restent des limitations à la réalisation de ces systèmes de contention.

De façon plus pragmatique, les dents délabrées ne pouvant être incluses dans la préparation pour le maintien du système de la contention peuvent contre-indiquer ce traitement.

3-4- Classification des contentions :

  • La contention temporaire ou semi-permanente : indiqué pour les dents très mobile avant ou après le traitement parodontal
  • La contention semi-permanente ou permanente : peut être utilisé pour les dents extrêmement mobile gênant la mastication.
  • La contention permanente : indiquée au cours des réhabilitation buccale complexes lorsque les piliers sont très mobiles ou lorsque quelques piliers doivent soutenir la prothèse entière, en particulier si ces dents piliers ont un parodonte très réduit mais ont bénéficié d’un traitement parodontal efficace. Si de telles dents ne sont pas solidarisée elles deviendront de plus en plus mobiles.

3-5- Différents type de contention : 

3-5-1- Les contentions directes :

  • Ligature métallique : 

En 8 ou en échelle sont des systèmes de contention valables pour quelques semaines au plus. Elles sont actuellement rarement utilisées car elles sont inesthétiques.

  • Les contentions collées :

Ces contentions sont sous forme de fil métallique (tressé ou non), de bande de fibre de verre ou de grille métallique d’Elman et vont être collées en linguale. Le collage peut se faire par simple apposition de la contention sur les faces linguales, la rétention étant assurée par des points de collage avec des masses composites.

Mobilité dentaire : stratégies thérapeutiques
Mobilité dentaire : stratégies thérapeutiques

3-5-2- Les contentions indirectes :

Les contentions par méthode indirecte sont réalisées au laboratoire et nécessitent donc une préparation amélaire et une prise d’empreintes. Leur utilisation se justifie par la plus grande précision des dispositifs : attelles coulées-collées, attelles en composite fibrées ou en zirconium, bridges de contention.

Mobilité dentaire : stratégies thérapeutiques

Mobilité dentaire : stratégies thérapeutiques
  1. Ajustage occlusal :

L’ajustage occlusal se fait par meulage sélectif. L’application des règle simples permet la suppression des contacts prématuré en occlusion centrée, l’harmonisation des occlusions latérales et l’élimination des contacts du coté balançant.

Le meulage sélectif est fait par de petite meulette diamanté en forme de roue, de flemme et de boule.

Les surfaces des dents sont parfaitement séchées puis les contacts prématurés et les interférences sont marqué avec des papiers a articulé de différentes couleurs pour le simple contact et pour les glissements.

Mobilité dentaire : stratégies thérapeutiques

Mobilité dentaire : stratégies thérapeutiques
  1. Conclusion : 

La contention parodontale de dents mobiles est une aide thérapeutique efficace pour donner un confort de vie au patient. Ces contentions viennent en complément des traitements parodontaux qui restent avec la maintenance régulière les thérapeutiques efficaces pour stopper la perte osseuse à l’origine de ces mobilités dentaires.

  1. Références bibliographiques :

[1] Bercy, Tenembaum, Parodontologie du diagnostic à la pratique, Edition de boeck, 2000.

[2] Bartala Michel, Micheau Charle, La contention parodontale, Réalité clinique, 2024.

[3] Clara Joseph, Frédéric Courson, Sophie-Myriam Dridi, La contention dans tous les cas …, Réalité clinique n°2, Juin 2015.

[4] s. Campana, k. Nasr, r. Esclassan,T. Canceill, a. Galibourg, b. Arcaute,O. Chabreron, l. Raynaldy, s. Laurencin, Réalisation d’une attelle de contention parodontale par CFAO à l’aide de matériau hybride, les cahiers de prothèse, 2019.

[5] Lidhe Jan, Niklaus P. Lang, Clinical periodontology and implant dentistry, sixth edition, wiley Blackwell, 2015.

Mobilité dentaire : stratégies thérapeutiques

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *