Mobilité dentaire : étiologies et classifications

Mobilité dentaire : étiologies et classifications

Mobilité dentaire : étiologies et classifications

Introduction

La mobilité dentaire est souvent un des symptômes de la maladie parodontale. La destruction des tissus de soutien de la dent a pour conséquence de modifier le rapport racine clinique-couronne clinique et de souvent favoriser la mobilité des dents. La mobilité dentaire peut alors entraîner des difficultés lors de l’alimentation, et cet inconfort représente souvent l’une des causes prioritaires de consultation.

Définition

La mobilité dentaire est définie comme étant une augmentation de l’amplitude du déplacement de la couronne dentaire sous l’effet des forces exercées.

Types de mobilité dentaire

La mobilité dentaire est divisée en deux catégories : physiologiques et pathologiques.

Mobilité dentaire physiologique

La mobilité dentaire physiologique ou normale fait référence au mouvement limité de la dent ou au déplacement dentaire, qui est permis par la résilience d’un parodonte intact et sain, lorsqu’une force modérée est appliquée sur la couronne de la dent examinée.

Mobilité dentaire : étiologies et classifications

Le matin, la mobilité physiologique est à son maximum sur toutes les dents, mais elle diminue tout au long de la journée. Les personnes dont les tissus sont sains présentent généralement une mobilité plus faible que celles qui ont des habitudes parafonctionnelles. La grossesse entraîne principalement des changements physiologiques associés à une mobilité accrue, et une fonction dentaire unilatérale prolongée peut contribuer à une mobilité accrue.

Mobilité dentaire pathologique

La mobilité pathologique fait référence à une augmentation progressive de la mobilité dentaire et peut être causée par divers facteurs, tels que la progression de la maladie parodontale, la perte de l’os alvéolaire de soutien, le bruxisme, le traumatisme occlusal, la pathologie radiculaire et l’inflammation pulpaire.

Étiologies de la mobilité dentaire

La parodontite

La parodontite entraîne une résorption des tissus parodontaux qui soutiennent les dents, et elle finit donc par provoquer une mobilité dentaire dans les cas les plus sévères. Le mécanisme par lequel la parodontite induit la mobilité dentaire comprend la destruction inflammatoire des tissus parodontaux, la perte d’attache, et le trauma occlusal.

Le trauma occlusal

Primaire ou secondaire, il n’est pas reconnu comme une étiologie en soi de la mobilité dentaire mais comme un facteur favorisant son apparition. Il est important de préciser qu’il est actuellement clairement admis que les forces occlusales n’influencent pas le déclenchement de la perte d’attache ou le niveau de la perte d’attache pour des dents au parodonte réduit et sain. Cependant, les forces occlusales peuvent aggraver la perte d’attache si une inflammation parodontale est déjà présente.

Les parafonctions comme le bruxisme et les tics agissent avec le même mécanisme que le trauma occlusal.

Les pathologies pulpaires

Une inflammation pulpaire aseptique ou non peut aussi se propager dans l’espace desmodontal et entraîner une augmentation de la mobilité de la dent incriminée. Dans ces cas, le traitement de l’inflammation parodontale ou endodontique suffit à rétablir des conditions physiologiques.

Autres

On peut citer :

  • Traumatisme : accidents ou chocs.
  • Les processus tumoraux : comme les carcinomes épidermoïdes, etc.
  • Hémopathies : neutropénies cyclique, histiocytose langerhansienne, etc.
  • Déséquilibre phosphocalcique : hypophosphatasie.
  • Certaines maladies génétiques : syndrome de Down, syndrome de Papillon-Lefèvre, etc.

La mobilité doit toujours être rattachée à son étiologie. Pour cela, des examens parodontaux, occlusaux, radiographiques, accompagnés d’un test de vitalité pulpaire sont indispensables face à une mobilité dentaire.

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Évaluation de la mobilité dentaire

Le test de Miller

Lors d’un examen clinique de routine, la mobilité dentaire est évaluée en immobilisant la dent entre les manches métalliques de deux instruments et en la déplaçant dans le sens buccolingual ou buccopalatin.

Le parodontomètre

Utilisé par Mühlemann, il utilise une petite force qui est appliquée à la couronne d’une dent. La couronne commence alors à basculer dans la direction de la force. Cette technique nécessitait des embrayages ou des plateaux personnalisés, limitant principalement leur utilisation à des fins de recherche.

Le Periotest

Consiste à tapoter la dent avec un appareil portatif qui applique une charge de tapotement de 8 g à une vitesse de 0,2 m/s. Le temps de contact entre la charge de tapotement et la dent est mesuré par un logiciel et converti en valeur du Periotest (PTV), qui est un paramètre biophysique qui représente la réaction à l’impact sur les tissus parodontaux. Le Periotest est adapté à la mesure de la mobilité dentaire en raison de sa facilité d’application, de sa capacité à mesurer les dimensions horizontales et verticales et de sa reproductibilité.

Classifications de la mobilité dentaire

Classification de Miller

Mobilité dentaire : étiologies et classifications
ScoreDescription
0Mobilité horizontale dite physiologique (< 0,2 mm), donc peu ou pas détectable.
1Mobilité supérieure à la mobilité physiologique.
2Mobilité horizontale jusqu’à 1 mm.
3Mobilité horizontale au-delà de 1 mm dans le sens vestibulo-lingual avec plus ou moins une composante verticale montrant l’aspect dépressible de la dent dans son alvéole.

Indice de Mühlemann

IndiceDescription
0Ankylose.
1Mobilité physiologique perceptible entre deux doigts.
2Mobilité transversale visible à l’œil nu inférieure à 1 mm.
3Mobilité transversale supérieure à 1 mm.
4Mobilité axiale.

Indice de l’ARPA

DegréDescription
IMobilité physiologique, perceptible aux doigts et non visible à l’œil nu.
IIMobilité transversale, visible à l’œil nu et inférieure à 1 mm.
IIIMobilité transversale, visible à l’œil nu et supérieure à 1 mm.
IVMobilité axiale.

Conclusion

La mobilité dentaire doit toujours être rattachée à son étiologie afin d’établir un plan de traitement efficace. Pour cela, un examen clinique minutieux doit être mené.

Enfin, la mobilité dentaire doit être exprimée par un indice de mobilité qui va refléter le degré de la mobilité et sa sévérité et contribuer, à côté d’autres facteurs, au pronostic de la dent mobile et au plan de traitement.

Références bibliographiques

  1. Bartala Michel, Michau Charles, La contention parodontale, Revue réalités cliniques, N°4, 15 décembre 2024.
  2. Gi Youn Kim, Sunjai Kim, Jae-Seung Chang, Se-Wook Pyo, Progrès dans les méthodes de classification et de mesure utilisées pour évaluer la mobilité dentaire : une revue narrative, Journal of Clinical Medicine, 27 décembre 2023.
  3. Elfarouki M, Amine K., Kissa J., Le pronostic global des maladies parodontales : quels critères de décision, AOS 267, Mars 2014.
  4. Glargia M., Lidhe J., Mobilité dentaire et maladie parodontale, Journal of Clinical Periodontology, 1997.
  5. Niklaus P. Lang, Lidhe Jan, Clinical Periodontology and Implant Dentistry, sixth edition, Wiley Blackwell, 2015.

Voici une sélection de livres en français sur les prothèses dentaires:

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