Matériaux et ciments endo-canalaires / Biomatériaux Dentaire

 Matériaux et ciments endo-canalaires / Biomatériaux Dentaire

 Matériaux et ciments endo-canalaires / Biomatériaux Dentaire

Introduction

L’obturation du système endodontique est le complément indispensable de la préparation canalaire. Elle doit être tridimensionnelle, étanche et durable afin de maintenir les effets obtenus lors du parage et de la mise en forme. Une obturation étanche du système canalaire, après désinfection et mise en forme, et l’absence de toute interaction biologique défavorable entre le ciment d’obturation et les tissus péri-apicaux sont deux conditions qui contribuent au succès d’un traitement endodontique (SCHILDER 1967, SAUNDERS & SAUNDERS 1994).

Définition

Un matériau d’obturation canalaire est un matériau de remplissage du système canalaire qui vise à sceller de façon étanche tout en évitant l’infection secondaire, et favorisant la cicatrisation du desmodonte et la fermeture apicale cémentaire.

Propriétés idéales d’un matériau d’obturation canalaire

Selon Grossman (1970)

Il devait :

  • Être facile à introduire dans le canal.
  • Sceller le canal latéralement et apicalement.
  • Être bactéricide ou au moins bactériostatique.
  • Être radio-opaque.
  • Être stérilisable.
  • Être facile à enlever et désobturer.

Il ne devait pas :

  • Subir de rétraction pendant ou après la prise.
  • Être altéré par l’humidité.
  • Entraîner de coloration de la dent.
  • Irriter les tissus périapicaux.
  • Altérer la structure dentaire.

Selon Schmalz (2003)

Propriétés techniques

  • Absence de rétraction.
  • Non soluble dans les fluides apicaux.
  • Bonne adhésion/adaptation à la dentine et entre les différents matériaux.
  • Absence de porosité.
  • Absence de coloration dentaire.

Propriétés biologiques

  • Non allergène pour le patient et le personnel soignant.
  • Non irritant pour les tissus.
  • Stérile.
  • Bactéricide ou bactériostatique.
  • Stimulant du processus de cicatrisation.

Propriétés pratiques de manipulation

  • Être radio-opaque selon la norme ISO 6876.
  • Présenter un temps de travail adéquat pour la mise en place et le contrôle radiographique.
  • Être facile à mettre en place et à éliminer en utilisant un solvant, la chaleur ou une instrumentation mécanique.

Classification des matériaux et ciments endo-canalaires

Matériau d’obturation canalaire d’interséance : l’hydroxyde de calcium

L’hydroxyde de calcium (CaOH₂) est disponible :

  • Soit pur, sous forme de poudre à mélanger à de l’eau stérile, au sérum physiologique ou à une solution anesthésique locale sans vasoconstricteur.
  • Soit en préparation commerciale conditionnée sous forme de seringues (Pulpdent®, Calasept®, Hypocal®, Calxyl®).

Propriétés

  • Peu soluble dans l’eau.
  • De par sa lente dissolution, le produit doit être laissé dans le canal au moins 1 semaine pour une action optimale avec une action efficace sur les bactéries Gram- au bout de 14 jours.
  • Son pH est compris entre 11,5 et 13 (alcalin).
  • A la même opacité que la dentine, et c’est un matériau résorbable qui nécessite des renouvellements au cours du traitement (apexogenèse et apexification).
  • Action antibactérienne : l’effet bactéricide du matériau est lié à la causticité de l’OH qui provoque la destruction de la membrane cellulaire bactérienne et la dénaturation de l’ADN.
  • Action antiseptique : comme tout antiseptique, il est toxique, mais son manque de solubilité limite en surface cette action toxique.
  • Action hémostatique : due à l’action des ions Ca++ qui sont un facteur de coagulation sanguine.
  • Effet anti-inflammatoire : dû à son pH alcalin, l’action des phosphatases acides favorisée par l’acidose inflammatoire est bloquée par le phénomène tampon créé par l’hydroxyde de calcium, les phénomènes de résorptions inflammatoires radiculaires sont donc inhibés.

Indications

En tant que médicament d’interséance dans le cas :

  • D’hémorragie canalaire (pulpite ou irritation apicale iatrogène).
  • D’une dent infectée avec symptomatologie douloureuse.
  • D’un exsudat inflammatoire qui interdit toute obturation définitive étanche, notamment en cas de LIPOE.
  • Sur une communication endo-parodontale infectée (résorption ou perforation), il aide à la désinfection et séchera la plaie pour mettre les tissus en condition d’accepter le matériau d’obturation définitif.
  • En post-traumatique, il est surtout utilisé en traitement préventif et curatif des résorptions radiculaires de type inflammatoire.
  • En interséance longue, pour une durée allant de 3 à 24 mois, il est utilisé dans les traitements d’apexification sur les dents immatures.
  • En cas de fractures radiculaires ou de perforations.

Manipulation en médication d’interséance

  • La poudre est mélangée à de l’eau stérile pour obtenir une consistance crémeuse.
  • La pâte obtenue est ensuite déposée dans le canal avec un Lentulo.
  • Des pointes de papier sont utilisées à l’envers pour la tasser et éliminer les excès d’humidité.

Matériaux d’obturation canalaire définitive

Les ciments endo-canalaires

Les pâtes/ciments de scellement canalaire

Les pâtes et ciments de scellement canalaire ont généralement la même composition de base, ils diffèrent par quelques composants et surtout par leur utilisation :

  • Les pâtes sont généralement destinées à être utilisées seules ou en techniques monocône pour réaliser un remplissage canalaire à l’aide d’un bourre-pâte.
  • Les ciments de scellement sont destinés à être utilisés sous la forme d’un mince film avec de la gutta condensée.

Classification : il existe actuellement cinq familles de pâtes/ciments de scellement :

  • À base d’oxyde de zinc-eugénol.
  • À base de résine.
  • À base d’hydroxyde de calcium.
  • À base de verre ionomère.
  • À base de silicone.
Ciments et pâtes oxyde de zinc-eugénol

Composition :

  • Ciments à base d’oxyde de zinc-eugénol : répondent généralement à deux formules et sont disponibles sous la forme poudre/liquide.
    • Formule de Rickert :
      • Poudre :
        • 40 % à 45 % d’oxyde de zinc (masse).
        • 25 % à 30 % de l’argent (radio-opacité).
        • 16 % de la résine (stabilité dimensionnelle/adhésion).
        • 13 % de di-iodothymol (consistance, fluidité et légèrement antiseptique).
      • Liquide :
        • 80 % d’eugénol + baume du Canada.
      • Exemple : le ciment de scellement le plus ancien et le plus représentatif de cette famille est le Pulp Canal Sealer®.
    • Formule de Grossman :
      • Poudre :
        • 42 % d’oxyde de zinc (masse).
        • 27 % de la résine (stabilité dimensionnelle/adhésion).
        • 15 % de carbonate de bismuth (temps de prise).
        • 1 % de borate de sodium (temps de prise).
        • 15 % du sulfate de baryum (radio-opacité).
      • Liquide :
        • Eugénol.
      • Remarque : La formule de Grossman ne contient pas d’argent.
  • Pâtes à base d’oxyde de zinc-eugénol :
    • Dans la quasi-totalité des formulations, un antiseptique (polyoxyméthylène, parachlorophénol) et/ou un anti-inflammatoire (dexaméthasone, énoxolone) ont été ajoutés à la formule de base. Exemples : Cortisomol® (Pierre Rolland), Endométhasone N® (Septodont).
    • Les antiseptiques ont pour but de compenser des défauts d’asepsie résultant d’une mise en forme et d’une irrigation insuffisante.
    • Les anti-inflammatoires ont pour but de diminuer les douleurs post-opératoires engendrées par l’acte endodontique et surtout par l’agressivité des antiseptiques.
    • Remarque : L’utilité du rajout de ces produits antiseptiques et anti-inflammatoires dans la formulation de ces matériaux est discutable puisque aucune étude n’a prouvé leur supériorité par rapport aux matériaux qui en sont exempts.

Propriétés :

  • Physico-chimiques :
    • Radio-opaque.
    • Le pH avoisine 7, donc il ne présente pas d’agressivité pulpaire.
    • Neutralité électrochimique.
    • Bonne adhérence aux parois dentinaires => bonne étanchéité marginale.
    • Résistance mécanique faible, elle augmente avec le rapport poudre/liquide.
    • Contraction au cours de la prise est nulle.
    • Conductibilité thermique faible : de l’ordre de la conductibilité dentinaire.
  • Biologiques :
    • Anti-inflammatoire, décongestif.
    • Antibactérien : grâce au trioxyméthylène et au thymol.
    • Analgésique : due à la fonction phénol calmante.
    • Cytotoxicité négligeable : à partir d’une épaisseur résiduelle de dentine supérieure à 1 mm.
    • Sur le plan clinique, ils ont l’avantage de posséder des solvants utiles à leur désobturation en cas de réintervention.
Ciments et pâtes à base de résine

Ciments de scellement (sealers) :

  • Sous la forme pâte-pâte, destinés à être utilisés en mince film avec des techniques de condensation de gutta.
  • Composition : à base de résine époxy ou de résine méthacrylate.
  • Propriétés :
    • Bonnes propriétés mécaniques et d’adhérence.
    • Bonne étanchéité.
    • Présentent une excellente résistance à la résorption.
    • Bonne biocompatibilité.

Pâtes résineuses :

  • Sous la forme poudre-poudre, destinées à être utilisées en grande quantité dans le canal à l’aide d’un bourre-pâte.
  • Composition :
    • Poudre : Énoxolone + sulfate de baryum.
    • Liquide : Composé de deux liquides différents à mélanger extemporanément :
      • Liquide de traitement : paraformaldéhyde et des excipients.
      • Liquide durcissant : résorcinol, acide chlorhydrique et excipients.
  • Propriétés :
    • Ces pâtes contiennent du formaldéhyde : elles sont allergènes, cytotoxiques, génotoxiques et neurotoxiques irréversibles.
    • Elles génèrent des paresthésies irréversibles.
    • Le formaldéhyde a été classé comme « cancérigène certain » (OMS), il est à l’origine de cancers de la cavité buccale.
  • Remarque : Au niveau clinique, les ciments de scellement à base de résine doivent être utilisés en tant que ciment associé à de la gutta et en aucun cas en tant que pâte d’obturation en remplissage canalaire car leur principal inconvénient est leur insolubilité dans les solvants en cas de nécessité de retraitement. Les pâtes résineuses sont, quant à elles, totalement contre-indiquées.
Ciments à base d’hydroxyde de calcium
  • Disponibles en général sous forme pâte-pâte.
  • Composition :
    • Catalyseur : contient une résine obtenue à partir de l’acide salicylique (polyméthylène méthyle salicylate) et des adjuvants (dioxyde de silicone, trioxyde de bismuth).
    • Base : contient de l’oxyde de calcium et/ou de l’hydroxyde de calcium, de l’oxyde de zinc et des adjuvants (résine, dioxyde de silicone).
    • Exemples : Apexit, Sealapex.
  • Propriétés :
    • Ces ciments de scellement ont été élaborés sur la base des propriétés connues de l’hydroxyde de calcium.
    • Leur réaction de prise aboutit à un hydroxyde de calcium pris dans une matrice résineuse.
    • Augmente le pH des tissus périapicaux.
    • Favorise la cicatrisation apicale.
  • Remarque : Au niveau clinique, le taux de succès obtenu avec ces ciments n’est pas plus important que celui obtenu avec les ciments à base d’oxyde de zinc-eugénol (Waltimo et al., 2001).
Ciments à base de verre ionomère
  • Composition :
    • Poudre : Fluoro-aluminosilicate de calcium + radio-opacifiant.
    • Liquide : Acide poly carboxylique.
  • Propriétés :
    • Adhésion spontanée à la dentine radiculaire (excellente étanchéité apicale).
    • Sensibles à l’humidité.
    • La libération de fluor leur confère un effet bactéricide immédiat.
    • La désintégration et la solubilité importantes de ces matériaux altèrent leur étanchéité.
    • La dureté du matériau et l’absence de solvants efficaces compliquent les retraitements.
  • Remarque : Il s’avère que leurs propriétés ne sont pas celles espérées et que si le ciment adhère à la dentine, il ne présente aucune adhésion à la gutta-percha.
Ciments à base de silicone
  • Composition : Ces ciments à base de polydiméthylsiloxane, d’huile de paraffine et de silicone sont utilisés comme pâte d’obturation canalaire en technique monocône (Gutta Flow®) ou comme ciment de scellement canalaire en gutta condensée (RoekoSeal® RSA®).
  • Propriétés :
    • Présentent une cytotoxicité limitée.
    • Propriétés dimensionnelles stables dans le temps.
    • Les tests d’étanchéité montrent que le RSA® utilisé comme ciment de scellement canalaire avec de la gutta condensée possède une excellente qualité d’écoulement qui lui permet de pénétrer dans les tubules dentinaires et lui donne une étanchéité comparable aux ciments résineux ou à base d’oxyde de zinc-eugénol.
Mineral Trioxide Aggregate (MTA)
  • Composition :
    • 75 % de ciment de Portland.
    • 20 % d’oxyde de bismuth, et 5 % de gypse.
  • Prise : Hydratation du silicate tricalcique pour former un gel calcium-silicate, et de l’hydroxyde de calcium. Au contact d’ions phosphates, on observe une précipitation et la formation de cristaux d’hydroxyapatites.
  • Présentation : Trois produits sont disponibles sur le marché :
    • ProRoot® MTA.
    • MTA-Angelus®.
    • MM-MTA®.
    • Le MTA se présente sous la forme d’une poudre, grise ou blanche, conditionnée en sachets pré-dosés, qui est mélangée à de l’eau distillée dans des proportions de 3/1. (Sauf pour le MM-MTA® qui se présente sous forme de capsule à vibrer.)
  • Propriétés :
    • Physico-chimiques :
      • Temps de prise : Concernant le ProRoot® MTA et le MTA-Angelus®, le temps de prise est long, en moyenne de 2h45. Dans le cas du MM-MTA®, il est de 20 minutes.
      • Temps de travail : 5 minutes environ.
      • Solubilité : Le ratio eau-poudre optimal est 1/3. Une augmentation de ce ratio entraîne une augmentation de la solubilité et de la porosité du MTA.
      • pH : 10,2 immédiatement après mélange, puis augmente progressivement à 12,5 après 3 heures.
      • Résistance à la compression : Faible initialement, mais augmente avec le temps.
      • Radio-opacité : Due à l’adjonction d’oxyde de bismuth. Elle est équivalente à celle d’une plaque d’aluminium d’une épaisseur de 6,4 mm. De ce fait, elle est supérieure à celle de la dentine (0,7 mm).
      • Sensibilité à l’humidité : L’utilisation en milieu humide ne constitue pas un problème.
      • Bonne adaptation marginale et étanchéité.
    • Biologiques :
      • Biocompatibilité : Matériau de choix pour la protection et la guérison pulpaire.
      • Action anti-inflammatoire : Moins d’inflammation pulpaire que l’hydroxyde de calcium.
      • Bioactivité : Due à la formation d’hydroxyde de calcium.
      • Propriétés antibactériennes : Liée à son pH élevé.
  • Indications :
    • Coiffages pulpaires.
    • Pulpotomie.
    • Apexification.
    • Traitement des résorptions internes et externes inflammatoires.
    • Traitement des perforations radiculaires ou du plancher.
    • Obturation endodontique rétrograde.
Biodentine
  • Description : Dérivé du ciment de Portland, se présente sous forme de capsules de poudre (à base de silicate tricalcique) et de monodoses de liquide (solution aqueuse de chlorure de calcium et excipients). Il peut être préparé par mélange dans un amalgamateur ce qui permet d’obtenir un mélange homogène.
  • Prise : La réaction de prise ressemble à celle du MTA.
  • Propriétés :
    • Physico-chimiques :
      • Temps de prise : Entre 9 et 12 minutes.
      • Temps de travail : 6 minutes.
      • Adhésion : Excellente aux tissus dentinaires grâce à un ancrage micromécanique dans les tubuli.
      • Étanchéité immédiate : Bonne.
      • Radio-opacité : Due à l’oxyde de zirconium. Elle est équivalente à celle d’une plaque d’aluminium d’une épaisseur de 3,5 mm. De ce fait, elle est supérieure à celle de la dentine (0,7 mm).
      • Sensibilité à l’humidité : Une contamination hydrique ralentit la prise.
    • Biologiques :
      • Biocompatibilité : Excellente (absence de cytotoxicité vis-à-vis du complexe dentinopulpaire, ainsi qu’une bonne tolérance vis-à-vis des tissus parodontaux).
      • Bioactivité : Capacité d’induire l’apposition de dentine tertiaire ou réactionnelle.
      • Activité antimicrobienne : Due au pH élevé.
    • Mécaniques : Biodentine est un matériau évolutif qui améliore ses propriétés mécaniques dans le temps. Elles sont similaires à la dentine saine et peut la remplacer sans traitement préalable des tissus calcifiés.
  • Indications :
    • Restaurations provisoires de l’émail.
    • Restaurations définitives de la dentine.
    • Coiffages.
    • Pulpotomies.
    • Apexification.
    • Traitement des résorptions internes et externes inflammatoires.
    • Traitement des perforations radiculaires ou du plancher.
    • Obturation endodontique rétrograde.
Ciments oxyde de zinc-eugénol renforcés à la résine (OZnR)
  • IRM (Intermediate Restorative Material) :
    • Matériau de restauration à base d’oxyde de zinc-eugénol renforcé par la résine, conçu pour les restaurations intermédiaires pouvant rester en place un an au maximum.
    • Se présente sous différentes versions : poudre/liquide pour mélange manuel et capsule prédosée pour mélange mécanique (IRM® Caps™).
    • Propriétés :
      • Antiseptique, calmant, étanchéité élevée, forte résistance à la compression.
      • Faible solubilité, permet une obturation stable.
  • EBA (Super EBA) :
    • Une partie de l’eugénol est remplacée par l’acide orthoétoxybenzoique. De plus, des grains de quartz et de l’oxyde d’aluminium sont ajoutés pour renforcer le matériau.
    • Propriétés :
      • Résistance à la compression importante.
      • Solubilité faible, d’où une moindre irritation liée à l’eugénol libre.
      • Temps de prise court : 7 à 13 minutes.
      • Bon pouvoir adhérent assurant une bonne étanchéité.
      • Radio-opacité voisine de celle de la gutta.
    • Indications :
      • Obturations rétrogrades.
      • Obturation des perforations.
      • Restauration coronaire temporaire.
      • Protection pulpo-dentinaire.
Biocéramiques : BioRoot – RCS
  • Propriétés : Ont des caractéristiques innovantes pour des obturations réussies :
    • Haute étanchéité :
      • Interface étanche.
      • Excellente adhésion à la dentine et aux pointes de gutta-percha.
      • Moins de risques d’espaces vides.
      • Résistance accrue aux micro-infiltrations :
        • Cristallisation de BioRoot-RCS pour un scellement en 3 dimensions.
        • Minéralisation de la structure dentinaire grâce à la formation d’hydroxyapatite.
        • Meilleure résistance aux micro-infiltrations qu’avec la technique à chaud à temps court.
    • Propriétés antimicrobiennes :
      • Crée un environnement alcalin favorable :
        • Libération d’hydroxyde de calcium.
        • Permet d’augmenter la valeur du pH ≥ 11.
        • Empêche la croissance bactérienne entraînant des échecs cliniques.
    • Cicatrisation péri-apicale :
      • Optimise les chances de réussite.
      • Obturation bioactive :
        • Stimule la régénération osseuse.
        • Favorise la cicatrisation du parodonte.
    • Obturation et suivi simplifiés :
      • Mise en place rapide :
        • Application aisée sur les parois canalaires.
        • Insertion rapide des pointes de gutta-percha.
        • Optimisation du temps de travail ≥ 10 min et de prise ≤ 4 h.
      • Suivi simplifié :
        • Radio-opacité pour faciliter le suivi radiographique.
        • Retraitement simple.

Les cônes

Cônes de gutta-percha
Définition

La gutta-percha est un produit naturel issu d’arbres de Malaisie ou d’Amérique du Sud, de la famille des Sapotacées. Elle a été préconisée en endodontie depuis 1867 par Bowman.

Composition
  • 25 % gutta-percha.
  • 60 à 65 % oxyde de zinc.
  • 11 % sulfate de baryum.
  • 4 % colophane, cire et colorants.
  • Remarque : La qualité d’un cône dépend des proportions relatives d’oxyde de zinc et de gutta-percha. Plus la proportion de gutta-percha augmente, moins le cône est malléable et plus il est dur.
Formes

La gutta-percha est un matériau thermoplastique, elle existe sous deux formes cristallines :

  • Forme α : Correspond à la gutta-percha naturelle, fluide (demande l’utilisation d’une seringue, capsules ou tuteurs), viscosité faible.
  • Forme β : Correspond à la gutta-percha commerciale qui a subi un traitement thermique pour incorporer d’autres composants et pouvoir la présenter en cône, rigide (en cône), viscosité élevée.
Présentations commerciales
  • Gutta-percha sous la forme de cônes :
    • Différents types de cônes de gutta sont disponibles :
      • Cônes standardisés, répondant aux normes ISO, avec des diamètres de 10 à 140 en conicité 2 %.
      • Cônes non standardisés avec une pointe fine et des conicités différentes (extra-fine, fine-fine, fine, medium-fine, fine-medium, medium, medium-large, large, extra-large).
  • Gutta-percha sur tuteur :
    • La gutta-percha est aussi utilisée sur des tuteurs en plastique de 4 % de conicité et du diamètre 20 au diamètre 140 (Thermafil®) ou bien sur des tuteurs adaptés aux limes des systèmes de mise en forme.
  • Gutta-percha en bâtonnets et en réservoir :
    • Dans les systèmes de gutta injectables, la gutta est fournie sous la forme de bâtonnets (pour les systèmes en forme de pistolet), alors que celle utilisée dans les systèmes plus récents est disponible dans des réservoirs métalliques munis d’une aiguille.
    • Remarque : Toutes ces présentations doivent être stockées dans l’obscurité et au froid sous peine d’accélérer le vieillissement de la gutta qui la rend dure et cassante par cristallisation, en particulier les cônes.
Propriétés
  • La gutta-percha n’adhère pas au canal, l’adjonction d’un ciment pour compléter le joint est impérative.
  • Elle présente peu ou pas de toxicité et celle-ci est variable en fonction des marques.
  • Elle n’est pas résorbable et une réaction antigène-anticorps peut intervenir si les fragments sont considérés par l’organisme comme un corps étranger.
  • Elle présente une faible conductibilité thermique.
  • Elle a des propriétés antimicrobiennes dues certainement à l’oxyde de zinc.
  • Faible radio-opacité.
  • La gutta-percha s’oxyde à l’air et à la lumière ce qui entraîne des modifications physiques et devient dure et cassante.
  • Elle est insoluble dans l’eau mais peut être dissoute dans l’eucalyptol et le chloroforme.
  • Stérilisation : Les cônes de gutta-percha ne sont pas stériles et doivent être désinfectés juste avant l’utilisation par immersion dans de l’hypochlorite de sodium à 5,25 % durant quelques minutes.
Cônes résineux : Le système Resilon
Définition

Ce concept, apparu sur le marché français en 2005, utilise les propriétés d’adhésion dentinaire des résines polyméthacrylates afin de réaliser une « obturation monobloc » qui :

  • Permettrait l’obtention d’une étanchéité optimale sur chaque interface (dentine/ciment de scellement, ciment de scellement/cône).
  • Assurerait une consolidation biomécanique de la dent.
  • Présenterait une parfaite compatibilité avec les matériaux de restauration coronaire collés (al 2004).
Composition

Le système est fondé sur l’utilisation du Resilon comme matériau principal d’obturation (en remplacement de la gutta) couplé à un adhésif, l’Epiphany (qui joue le rôle du ciment de scellement). Il comprend :

  • L’Epiphany : Un système adhésif automordançant à deux temps (sixième génération) comprenant un primer et un ciment de scellement :
    • Primer acide :
      • Contient un monomère d’acide sulfonique, de l’HEMA (hydroxy-éthylène méthacrylate), de l’eau et un déclencheur de polymérisation.
      • Appliqué sur la surface dentinaire intracanalaire à l’aide de pointes absorbantes.
    • Sealer Epiphany® :
      • Résine composite autopolymérisable et photopolymérisable.
      • Contient du bis-GMA (glycidyl méthacrylate), de l’UDMA (uréthane diméthacrylate) et des méthacrylates difonctionnels.
      • Appliqué sur les parois canalaires avec une lime et le cône de Resilon® et polymérisé.
  • Le Resilon® :
    • Disponible en cônes de 2 %, 4 % et 6 % et en bâtonnets destinés aux pistolets d’injection.
    • Son utilisation est la même que pour les techniques de condensation de gutta à froid ou à chaud.
Propriétés
  • Le système Resilon® montre :
    • Une bonne cytocompatibilité mais présente une toxicité initiale importante de l’adhésif.
    • Il ne possède aucune action antibactérienne et le protocole de mise en œuvre de ce matériau est plus délicat que dans les techniques habituellement utilisées.
    • Ne montre aucune activité antiseptique, contrairement aux autres ciments endodontiques habituellement utilisés.
    • Susceptible de se dégrader par hydrolyse alcaline et par hydrolyse enzymatique, ce qui entraînera une perte d’étanchéité.

Conclusion

Les clés de succès d’un traitement canalaire sont :

  • Dans un premier temps, une bonne mise en forme canalaire avec une bonne irrigation à ClONa.
  • Ensuite, une obturation canalaire satisfaisante avec un bon matériau endodontique qui doit être le moins toxique possible, biologiquement bien toléré, et qui permet une cicatrisation rapide et facile.
  • Mais les recherches biotechnologiques récentes nous ont donné un espoir pour conserver des dents toujours vitales.

 Matériaux et ciments endo-canalaires / Biomatériaux Dentaire

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