Mastication
1.Introduction
La mastication est la première étape de la digestion. Elle associe, au cours d’une même séquence, plusieurs activités motrices, comme la préhension, l’incision des aliments, leur transport intrabuccal et leur fragmentation. Elle réalise ainsi la préparation mécanique et
L’insalivation du bol alimentaire afin de le rendre apte à la déglutition.
Cet acte rythmique, très complexe, est effectué grâce à l’activité coordonnée des muscles masticateurs mais aussi faciaux, linguaux et hyoïdiens.
La mastication unilatérale dominante peut induire un développement maxillofacial asymétrique ou, chez l’adulte, des dysfonctions articulaires et des lésions parodontales. L’efficacité masticatrice peut être réduite par des pathologies nerveuses, musculaires ou dentaires.
2.Maturation de la mastication
Cette fonction apparaît avec l’établissement de la denture temporaire, et en particulier avec la mise en occlusion des molaires temporaires qui coïncide avec le passage vers une alimentation de plus en plus solide et résistante. Les récepteurs parodontaux sont stimulés, la motricité trigéminale (V) se développe et va remplacer progressivement
Celle du fascia (VII). Le calage de la mandibule s’effectue par la contraction isotonique
Puis isométrique complète des muscles élévateurs; le couple lèvres-joues et langue se dissocie, les partenaires acquièrent une indépendance fonctionnelle.
Cette maturation est rapide et le type masticateur est stable et bien coordonné vers 4 ou 5 ans ou lors de la mise en occlusion des premières molaires.
3.Rôle et efficacité de la mastication
La mastication a pour but de faciliter l’insalivation et par là elle permet de débuter la digestion chimique et de constituer un bol alimentaire lubrifié susceptible d’être dégluti.
Cette efficacité masticatrice est directement liée au nombre et à la surface des contacts occlusaux en intercuspidation maximale.
4.Physiologie de la mastication
La mastication est accomplie grâce à des mouvements mandibulaires rythmiques dans les trois dimensions de l’espace qui permettent la fragmentation et l’écrasement de l’aliment entre les arcades dentaires associés à des mouvements coordonnés de la langue, des joues et des lèvres qui assurent le transport, la formation et le contrôle du bol alimentaire.
Chaque fois que le point interincisif mandibulaire revient à sa position initiale, la mandibule a effectué un cycle masticateur.
On distingue trois modes de mastication :
• la mastication unilatérale alternée : la plus fréquente et la plus physiologique.
• la mastication unilatérale stricte ou dominante : le côté travaillant est presque toujours le même ;
• la mastication bilatérale : l’aliment est écrasé simultanément des deux côtés.
De nombreux sujets présentent un côté préférentiel de mastication. Ainsi, pour de nombreux auteurs, le côté préféré correspondrait à celui assurant le maximum de contacts lors du guidage occlusal.
5.La séquence masticatoire :
- Une séquence masticatrice correspond à l’ensemble des mouvements de l’ingestion de l’aliment jusqu’à sa déglutition complète.
- C’est l’ensemble des cycles réalisés entre la prise d’une bouchée alimentaire et sa déglutition constitue une séquence de mastication.
- La mastication s’accomplit au cours de la succession ininterrompue de ces cycles, 15 en moyenne dans une séquence. Si le côté utilisé pour mastiquer change au cours d’une séquence on dit qu’il s’agit d’une mastication bilatérale alternée. 80 % des patients examinés avaient une mastication de ce type, tandis que 12 % ne mastiquaient que d’un seul côté (mastication unilatérale). Seulement 8 % de ces patients présentaient une mastication bilatérale au cours de laquelle les aliments étaient écrasés à la fois à droite et à gauche.
- Divisée en trois phases:
1ère phase : série de préparation
La nourriture est rassemblée et fractionnée en morceaux de taille compatible avec la mastication puis déplacée par la langue vers l’arrière et les surfaces occlusales molaires.
2ème phase : série de réduction
Elle assure la majeure partie du fractionnement de la nourriture grâce à des mouvements mandibulaires correspondants aux cycles masticateurs.
3ème phase : série de pré déglutition
La partie postérieure de la langue s’abaisse, s’avance créant un espace postérieur et sa partie antérieure s’élève permettant à l’aliment de glisser postérieurement.
6.Cycles masticateurs types:
- La réduction du bol alimentaire par les dents est assurée par des mouvements rythmiques d’ouverture fermeture combinés à des mouvements de propulsion rétropulsion et de diduction de la mandibule. Chaque fois que la mandibule revient à sa position de départ en occlusion, après avoir effectué une trajectoire d’ouverture-fermeture, on dit qu’elle a accompli un cycle de mastication.
- La trajectoire du point incisif pendant un cycle unique est représentée par une ellipse.
Pendant un cycle masticateur typique, le point incisif s’abaisse en s’écartant légèrement de la ligne médiane vers le côté non masticant. Puis il rejoint la ligne médiane et continue à descendre en se dirigeant vers le côté masticant. La mandibule commence à remonter et les dents du côté masticant entrent en contact avec le bol alimentaire, tandis que le point incisif se dirige vers le haut en restant écartée de la ligne médiane ; à ce moment la mandibule est en position travaillante. Puis les dents entrent en contact par l’intermédiaire des versants cuspidiens travaillant. A la suite d’un glissement interdentaire le point incisif rejoint brusquement la ligne médiane où il retrouve la position correspondant à l’occlusion d’intercuspidation maximale (OIM) à partir de laquelle le cycle suivant recommencera.
7.Amplitude des mouvements masticateurs
L’amplitude moyenne du déplacement du point inter incisif mandibulaire :
• dans le sens vertical, varie de 16 mm à 22 mm.
• dans le sens transversal, varie de quelques mm à 1 cm.
• dans le sens sagittal, est de 6 mm environ.
8.Caractéristiques des cycles masticatoires
Un cycle dure moins d’une seconde. La vitesse n’est pas constante ce qui permet d’individualiser quatre phases. La vitesse est rapide pendant l’ouverture, et le reste pendant le début de la phase d’élévation (phase d’élévation rapide) pour ne diminuer qu’après que les dents aient commencé d’écraser le bol alimentaire (phase d’élévation lente)
Pendant la quatrième et dernière phase, la pause en OIM, la vitesse de déplacement tombe à O
Cette pause dure environ 20 % du temps total du cycle masticateur.
Plus généralement le cycle masticatoire change de caractéristiques à la suite de modifications occlusales.
9.Variabilité des cycles de mastication
La forme des trajectoires, la durée, la vitesse des différentes phases des cycles de mastication varient en fonction de plusieurs paramètres, chez un même individu et d’une espèce à l’autre.
– En fonction de l’âge: Chez l’enfant en denture temporaire, le cycle masticateur est caractérisé par une large déflection latérale vers le côté travaillant à l’ouverture Et un moindre déplacement à la fermeture, L’amplitude du mouvement latéral à l’ouverture tend à diminuer avec l’âge. Le nombre de cycles masticateurs nécessaires augmente avec l’âge
Selon la situation du cycle dans la séquence : Pendant le temps préparatoire à la déglutition, les cycles sont plus irréguliers tant en fréquence qu’en amplitude ou en forme.
- La variabilité existante entre les cycles au sein d’une séquence de mastication. Chez un même individu sont aussi influencés par la nature de l’aliment mastiqué.
- Chaque individu utilise plus fréquemment un certain type de cycle si bien qu’il est possible de parler d’une variabilité interindividuelle.
Généralement le cycle masticatoire change de caractéristiques à la suite de pathologies ou de modifications occlusales, Gibbs et Lundeen rapportent plusieurs exemples de prognathes mandibulaires présentant des cycles totalement verticaux.
10.Enveloppe des mouvements de mastication enregistrés au niveau du condyle :
Le condyle se déplace obliquement d’arrière en avant et de haut en bas le long de trajectoires qui peuvent atteindre 8 mm de long du côté mastiquant et plus de 1 cm du côté
Controlatéral.
11.Activités musculaires lors de la mastication
Les cycles masticateurs sont le résultat de l’activité successive et coordonnée des muscles de la mastication : Élévateurs – abaisseurs – propulseurs et rétropulseurs
Si les mouvements mandibulaires sont importants, c’est l’activité réciproque de la langue et des muscles de la joue et des lèvres qui assure la position du bol alimentaire.
A l’ouverture
Contraction des : – mylohyoidien – géniohyoïdien – Digastrique – ptérygoïdien externe.
- Étirement passif des élévateurs.
A la fermeture:
- Contraction des : ptérygoïdiens internes – Masséter – Temporal.
- Étirement passif des abaisseurs
Les Mouvements latéraux:
- Contraction ipsilatérale des fibres postérieures et médianes du temporal.
- Contraction controlatérale des ptérygoïdiens internes et externe et des fibres antérieures du temporal
A la propulsion
Contraction bilatérale des ptérygoïdiens externe.
12.Approche neurophysiologique de la mastication
Les mouvements mandibulaires au cours de la mastication sont essentiellement conditionnés par deux facteurs :
- Un facteur anatomique : le guidage est assuré par les structures occlusales.
- Un facteur neurophysiologique qui, par une programmation issue du système nerveux central, met en harmonie le complexe musculaire et articulaire avec ce
Guidage pour une efficacité fonctionnelle optimale. Il semble en effet qu’il existe un générateur central détenteur d’engrammes et responsable du rythme des mouvements fonctionnels : le centre de la mastication.
Bien que l’étude des mécanismes nerveux de la mastication soit d’un abord complexe. Une représentation schématique de fonctionnement peut être proposée ;
Schéma de fonctionnement du système nerveux central et périphérique au cours de la mastication.
13.Angles fonctionnels masticateurs de Planas (AFMP):
C’est l’inclinaison par rapport au plan d’occlusion du trajet du point interincisif mandibulaire lors de mouvements de latéralité à droite et à gauche maintenant le maximum de contacts dentaires. Une différence entre les AFMP droit et gauche signe une mastication unilatérale dominante du côté de l’angle le plus faible. La valeur de ces angles traduit aussi l’usure dentaire due à la mastication. Elle doit être analysée en fonction de l’âge du patient et du stade de dentition.
14.Syndrome de mastication unilatérale dominante
Dans ce syndrome le patient mastique exclusivement ou préférentiellement d’un seul côté.
Les stimuli de croissance engendrés lors de la mastication par le glissement de l’ATM du côté balançant et les frottements occlusaux puissants du côté travaillant demeurent unilatéraux et conduisent, chez l’enfant, à un développement maxillo-facial asymétrique.
On observe du côté mastiquant :
• une hémi mandibule plus courte et en position distale par réduction des stimuli de croissance au niveau de l’ATM ;
• un corps mandibulaire plus haut surtout au niveau molaire, en relation avec les fortes sollicitations fonctionnelles ;
• un condyle plus volumineux et une pente condylienne plus accentuée ;
• un développement marqué du maxillaire vers l’extérieur et l’avant ; Ce développement induit une déviation de la médiane.
On constate du côté opposé :
• un allongement excessif de l’hémi mandibule par stimulation de la croissance condylienne lors des mouvements sagittaux du condyle non travaillant ;
• un condyle plus allongé et une pente condylienne plus faible ;
Il existe une inclinaison frontale du plan d’occlusion vers le haut du côté mastiquant et vers le bas du côté controlatéral. Chez l’adulte, une mastication unilatérale dominante peut
Induire ou aggraver des atteintes parodontales ou articulaires.
15.Conclusion
La mastication est une fonction très importante car c’est elle qui organise l’occlusion (Selon Planas, la mastication correcte est de type unilatérale alternée afin de favoriser une croissance harmonieuse et symétrique de la sphère maxillo-faciale. C’est pourquoi, lorsque la mastication est correctement accomplie toutes les dents temporaires s’usent énormément entre l’âge de trois et six ans.
Mastication
Les dents de sagesse mal positionnées peuvent endommager les dents adjacentes.
Les couronnes dentaires en céramique offrent un résultat naturel.
Les gencives qui reculent peuvent exposer les racines des dents.
Les aligneurs transparents sont une alternative discrète aux bagues.
Les obturations en composite sont moins visibles que les amalgames.
Les brossettes interdentaires préviennent les problèmes de gencives.
Une alimentation riche en calcium renforce les dents et les os.