Maladies gingivales non induites par la plaque

Maladies gingivales non induites par la plaque

Maladies gingivales non induites par la plaque

  1. INTRODUCTION :

Les maladies intéressant la gencive représentent des affections très fréquentes, face auxquelles tout praticien peut être confrontée dans son exercice quotidien. Une prise en charge réussie est considérablement conditionnée par la maîtrise de leurs sémiologies , mais aussi de leurs étiologies .Après avoir étudier les maladies gingivales induites par la plaque(biofilm dentaire),place désormais aux maladies gingivales non induites par la plaque (biofilm dentaire).

  1. DÉFINITION :

Les maladies gingivales non induites par la plaque regroupent l’ensemble des affections touchant la gencive (le parodonte profond est complètement épargné=absence de perte d’attache -absence de perte osseuse – alvéolyse ), dont les étiologies sont autres que le biofilm dentaire.

  1. CLASSIFICATION ES MALADIES GINGIVALES NON INDUITES PAR LA PLAQUE(LE BIOFILM DENTAIRE)(CONSENSUS 2017) :
  2. DÉSORDRES GÉNÉTIQUES /TROUBLES DU DÉVELOPEMENT
  1. Fibromatose gingivale héréditaire
  2. INFECTIONS SPÉCIFIQUES
    1. Origine bactérienne :
      • Neisseria gonorrhoeae
      • Treponema pallidium
      • Mycobacterium tuberculosis
      • Gingivites à streptocoques.
    2. Origine virale :
      • Virus Coxsackie(fièvre aphteuse)
      • Virus Herpès type I et II(primaire ou récurrent)
      • Virus Varicelle-Zona(varicelle et zona -nerf trigémial)
      • Molluscum contagiosum
      • Papilloma virus.
    3. Origine fongique :
      • Candidoses
      • Autres mycoses(histoplasmose ;aspergilose).
  1. INFLAMMATION ET IMMUNITÉ
  1. Hypersensibilité :
    • Allergie de contact
    • Gingivite à plasmocytes
    • Érythème polymorphe.
  2. Maladies auto-immunes de la peau et des muqueuses :
    • Pemphigus vulgaire
    • Pemphigoïde
    • Lichen plan
    • Lupus érythémateux (Disséminé-Discoïde).
  3. Lésions inflammatoires granulomateuses (granulomatoses oro-faciales)
    • Maladie de Crohn
    • Sarcoïdose.

D.PROCESSUS RÉACTIONNELS

  1. Épulides :
    • Épulis fibreux
    • Granulome fibroblastique calcifié
    • Épulis vasculaire
    • Granulome périphérique à cellules géantes.

E.TUMEURS NÉOPLASIQUES

  1. Tumeurs pré-néoplasiques :
    • Leucoplasie
    • Érythroplasie.
  2. Tumeurs malignes :
    • Carcinome épidermoïde
    • Infiltration leucémique
    • Lymphome Hodgkinien-Non-Hodgkinien.

F.MALADIES ENDOCRINIENNES,NUTRITIONNELLES ET MÉTABOLIQUES

Déficit vitaminique(Déficit vitamine C).

G.LÉSIONS TRAUMATIQUES

  1. Physique/mécanique :
    • Kératose frictionnelle
    • Ulcération gingivale mécanique
    • Blessure auto-infligée(auto-mutilation).
  2. Brûlure chimique (toxique)
  3. Agression thermique(brûlure de la gencive).

H.PIGMENTATIONS GINGIVALES

  • Mélanoplasie
  • Mélanose tabagique
  • Pigmentation médicamenteuse(anti-paludien)
  • Tatouage amalgame.
  1. PRINCIPALES FORMES CLINIQUES :
    1. MALADIES GINGIVALES D’ORIGINE GÉNÉTIQUE« FIBROMATOSE GINGIVALE HÉREDITAIRE » :

Il s’agit d’une prolifération fibreuse non inflammatoire de la gencive, d’origine congénitale, qui pourra en venir jusqu’au recouvrement excessif, voire total des couronnes dentaires.

Des anomalies d’éruption des dents, ainsi que des malpositions dentaires accompagnent l’accroissement gingival.

Les lésions se caractérisent par leur contenu important en réseaux de fibres de collagène,et très peu de fibroblastes.

Figure N°1 :Aspect clinique d’une fibromatose gingivale héréditaire

Source :https://www.google.com/search?q=fibromatose+gingivale+h%C3%A9r%C3%A9ditaire&tbm

  1. INFECTIONS SPÉCIFIQUES :
    1. Origine bactérienne :
      • Treponema pallidium :

La gencive peut être le siège des lésions syphilitiques.

La syphilis est une infection bactérienne due à Treponema pallidum du groupe des spirochètes. Cliniquement ,on distingue :

Syphilis primaire :

Le chancre se manifeste par une érosion indolore, ronde ou ovalaire, à bord bien limité, encerclé parfois par un halo périphérique rouge. Le fond est plat et lisse avec un exsudat gris (fourmillant de tréponèmes), sa base est indurée mais peu épaisse (cartonnée). Le chancre peut se développer au niveau des joues, lèvres, sur la pointe de la langue, les amygdales ou la gencive. Il est accompagné d’une adénopathie régionale.

Dans la syphilis secondaire, on observe des lésions maculo-papuleuses, généralement indolores et hautement contagieuses.

Figure N°2 : Aspect gingival d’une atteinte syphilitique

Source : https://www.google.com/search?q=aspect+gingival+de+la+syphilis&tbm

  1. Origine virale :

L’herpès est la plus fréquente des viroses humaines, provoqué par un virus dont il est existe deux types : (Human Herpes Virus HHV1 et HHV2 ).Le HHV1 est généralement associé aux infections buccales.

Après la phase de primo-infection (1er contact avec le virus), une caractéristique de ces virus est leur capacité de rester localisés durant toute leur vie à l’état de latence dans certaines cellules (nerveuses, épithéliales, endothéliales, lymphoïdes).La réactivation du virus provoque l’apparition de lésions spécifiques.

La primo-infection s’accompagne de signes généraux discrets et des lésions au niveau de la muqueuse buccale. Après une incubation de 3 à 5 jours, apparait une gingivite érythémateuse, marginale, douleureuse, avec parfois saignements et sialorrhée.

La réactivation du HHV1 resté latent est responsable de l’herpès secondaire ou de l’herpès récurrent, dont la topographie la plus expressive est la lèvre inférieure (herpès labial), encore appelé (bouton de fièvre).L’herpès récurrent peut siéger au niveau de la muqueuse buccale : labiale, palatine, langue, ou la gencive.

Figure N°3 :Aspect endo-exobuccal d’une infection herpétique

Source : https://www.google.com/search?q=herp%C3%A8s+buccal&tbm=isch&ved/ https://www.google.com/search?q=herp%C3%A8s+buccal&tbm=isch&ve

  1. Origine fongique :

Les infections à Candida albicans sont les plus décrites.

La candidose aigue s’annonce par une sensation de gout métallique, suivie de l’apparition de macules rougeâtres sur la face interne des joues, des lèvres, la langue, le palais, en respectant au début la gencive, mais qui tend rapidement à confluer. Un enduit blanchâtre ponctiforme apparait d’abord au centre des macules, puis s’étend en nappes irrégulières, comparées à des grumeaux de lait. Le raclage détache facilement l’enduit sans faire saigner.

Par rapport aux candidoses chroniques, deux formes peuvent être décrites :la candidose chronique diffuse(lésions rappelant le muguet, mais les lésions blanchâtres sont très adhérentes ne peuvent être enlevées par raclage),et la candidose chronique en foyers(perlèche

,glossite et ouranite).

Figure N°4 :Aspect endobuccal d’une infection candidosique

Source : https://www.google.com/search?q=aspect+gingival+d%27une+candidose&tbm

  1. INFLAMMATION ET IMMUNITÉ :
    1. Hypersensibilité :

La cavité buccale ainsi que toutes les muqueuses la recouvrant dont la gencive peuvent être exposées à différents allergènes (médicaments, aliments, produits d’hygiène, ou un produit de soins dentaires).

La stomatite allergique de contact est un équivalent muqueux de l’eczéma. Les lésions siègent le plus souvent sur la muqueuse labiale, jugale, linguale , du plancher ,palatine et gingivale.

Elles apparaissent sous la forme d’un érythème plus ou moins intense et étendu, un œdème (discret),une exfoliation de la langue .

Figure N°5 :Aspect clinique d’une stomatite allergique

Source : https://www.google.com/search?q=allergie+muqeuse+++buccale&tbm

  1. Maladies auto-immunes de la peau et des muqueuses :

Le lichen plan est une forme assez décrite.

Il s’agit d’une maladie auto-immune, faisant partie des dermatoses. L’atteinte cutanée est une papule hexagonale de taille variable de 2 à 4 mm, ou un peu plus, de couleur violine, mais qui peut être brune ou blanchâtre.

Toute la muqueuse buccale peut être atteinte, l’atteinte gingivale correspondant à près de 40 % des localisations, se traduit par des lésions peu spécifiques : il existe un érythème et un œdème de la gencive marginale et attachée, essentiellement sur sa face vestibulaire, se compliquant souvent d’ulcérations.

Ces lésions sont excessivement douloureuses et invalidantes, et peuvent être aggravées par des surinfections bactériennes.

Figure N°6 :Aspect endo-buccal/Cutané d’un lichen plan

Source : https://www.google.com/search?q=lichen+plan+buccale&tbm/ https://www.google.com/search?q=lichen+plan+cutan%C3%A9&tbm

  1. CONCLUSION :

Concluons ensemble.

Bibliographie/Webographie :

  1. BOUCHARD P. PARODONTOLOGIE & DENTISTERIE IMPLANTAIRE. VOLUME 1. LAVOISIER; 2015.
  2. Caton J. A new classification scheme for periodontal and peri-implant diseases and cinditions-Introduction and key changes from the 1999 classification. J Clin Periodontol. 2018;45(20):1‑8.
  3. Mattout C. Nouvelle classification des conditions saines et pathologiques des tissus parodontaux et péri-implantaires. J Parodontol D’Implantologie Orale. 2018;37:1‑10.
  4. Chapple I. Periodontal health and gingival diseases and conditions on an intact and a reduced periodontium: Consensus report of workgroup 1 of the 2017 World Workshop on the Classification of Periodontal and Peri-Implant Diseases and Conditions. J Periodontol. 2018;89(01):74‑84.
  5. Davido N, Yasukawa K. Médecine orale et chirurgie orale, parodontologie. Maloine; 2016.

Maladies gingivales non induites par la plaque

Voici une sélection de livres:

La photographie en odontologie: Des bases fondamentales à la clinique : objectifs, matériel et conseils pratique

Odontologie conservatrice et endodontie odontologie prothètique de Kazutoyo Yasukawa (2014) Broché

Concepts cliniques en odontologie conservatrice

L’endodontie de A à Z: Traitement et retraitement

Guide clinique d’odontologie

Guide d’odontologie pédiatrique, 3e édition: La clinique par la preuve

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