L’essai fonctionnel
Introduction :
Le montage des dents terminé, la finition des cires réalisée, les maquettes des prothèses sont adressées au cabinet dentaire pour une séance aussi capitale que négligée, celle de l’essai fonctionnel. Elle a pour objectif d’évaluer une dernière fois avant la polymérisation, les différentes caractéristiques biomécaniques, fonctionnelles, occlusales, esthétiques de la future prothèse. Elle permet aussi d’impliquer le patient dans son traitement en sollicitant son avis. Avant tout essai fonctionnel, il convient d’examiner les maquettes en cire :
- L’intrados devrait être exempte de toutes rugosités ou parcelles de plâtre afin d’éviter toute irritation de la surface d’appui.
- Les bords devront obéir aux mêmes impératifs, de reproduire fidèlement les bords de l’empreinte anatomo-fonctionnelle.
- Les surfaces polies doivent être orientés de telle sorte que les muscles en action tendent à appliquer la prothèse contre la surface d’appui.
L’essai fonctionnel sera méthodique en respectant successivement les différents temps.
1. Essai mécanique de la prothèse inférieure :
1.1 Examen statique :
Il consiste à :
- Vérifier l’orientation du plan prothétique en relation avec la langue et la sangle orbiculo-buccinatrice.
La surface occlusale des dents prothétiques dans le cas de relation intermaxillaire normale doit se situer au niveau de la convexité du buccinateur et des bords marginaux de la langue. - Contrôler la stabilité de la maquette au repos :
- Si la maquette s’élève lentement en restant parallèle à elle-même, il faut réduire la longueur des bords vestibulaires dans la région allant du triangulaire des lèvres au massèter.
- Si elle s’élève uniquement dans la région postérieure, la longueur du bord lingual sous mylohyoïdien sera réduite.
- Si elle est chassée d’arrière en avant, c’est que l’extension linguale rétromolaire est trop importante.
- Si elle est chassée d’avant en arrière, l’une des deux possibilités suivantes peut exister :
- Le bord vestibulaire dans la région antérieure est trop long.
- Le montage des incisives est incorrect. Celles-ci doivent avoir leur implantation linguale ménageant un espace concave libérant le jeu du muscle orbiculaire.
Un excès de cire à ce niveau peut-être aussi responsable de déplacement antéropostérieur de la prothèse. Une suppression de matériaux suffit en général à le faire disparaitre. La forme et le volume de la maquette doit être en relation harmonieuse avec l’espace neutre d’équilibre.
1.2. Examen dynamique :
La maquette est stable au repos, il importe de vérifier sa stabilité au cours des mouvements mandibulaires et des contractions musculaires accompagnant les principales fonctions.
Il conviendra de pratiquer les tests réclamés au moment de l’empreinte à savoir :
- Ouverture moyenne.
- Ouverture grande.
- Passer la langue sur la lève supérieure de commissure droite à commissure gauche.
- Si la maquette se déplace, la réduction d’une surextension éventuelle s’impose au niveau où elle entrave le jeu de l’organe musculaire.
1.3 Examen à la pression digitale :
Des tests de stabilité concernant la technique de montage est abordé en exerçant des pressions digitales successivement localisées à un segment de l’arcade.
1.3.1. Pression digitale sur le bord libre des incisives inférieures :
Toute instabilité de la maquette peut être la cause soit :
- D’une position trop antérieure des incisives.
- D’un joint insuffisant au niveau de la région sublinguale ou des niches rétromolaires.
1.3.2. Pression digitale au niveau des prémolaires :
L’instabilité de la maquette peut être due soit à :
- La situation trop vestibulée des prémolaires et molaires.
- Un bord trop mince du côté opposé.
- Une orientation erronée de la surface polie empêchant le buccinateur d’appliquer la future prothèse contre la surface d’appui.
2. Essai mécanique de la prothèse supérieure :
2.1. Examen statique :
En général la maquette supérieure est stable et rétentive. Si au repos la prothèse tend à descendre lentement :
- Dans la région antérieure : ceci est dû soit à :
- Un bord antérieur trop long ou trop épais.
- Un frein labial mal dégagé, limité dans ses déplacements physiologiques.
- Dents antérieures trop vestibulées.
- Dans la région postérieure : Ceci est dû soit à :
- Un montage des dents postérieures trop externe.
- Une limite postérieure mal conçue.
- Sur toute l’arcade : ceci est dû à :
- Une surextension des bords latéraux.
- Freins latéraux mal dégagés.
- Montage des dents trop externe.
2.2. Examen dynamique :
Les mouvements suivants doivent pouvoir intervenir sans que la stabilité ne contpromise :
- Ouverture moyenne
- Ouverture grande.
- Simulacre de siffler.
- Protraction de la lèvre supérieure.
2.3 Examen à la pression digitale :
2.3.1. Pression digitale sur le bord libre des incisives supérieures :
Si la maquette bascule, ceci peut être la cause soit :
- D’un joint postérieur insuffisant ou mal situé (le joint postérieur doit s’étendre 2 à $3 \mathrm{~mm}$ au-delà des fossettes palatines).
- Dents antérieures trop vestibulées.
2.3.2. Pression digitale au niveau des prémolaires :
Elle ne doit provoquer aucun déplacement de la base du côté opposé. Lorsque celui-ci existe, deux raisons peuvent être invoquées :
- Le montage est trop vestibulé du côté de la pression.
- Le bord de la maquette du côté opposé à la pression n’est pas assez épais. Il y a lieu de prévoir son épaississement surtout au niveau des poches paratubérositaires.
3. Vérification de la relation intermaxillaire :
La maquette inférieure est insérée en bouche la première, la supérieure la seconde. Le patient est guidé (doucement et sans aucune contrainte) par le praticien en occlusion de relation centrée. Les contrôles suivants sont indiqués :
- La coïncidence des lignes inter-incisives supérieure et inférieure.
- Vérification de contacts et la qualité du recouvrement et du surplomb au niveau antérieur (absence impérative de contacts).
- Vérification de contact prématuré entre les bases en cire dans les régions postérieures.
- Vérification de l’engrènement qui doit correspondre à celui existant sur l’articulateur.
- Essai de glisser une lame entre les dents. Cet essai permet de déceler éventuellement un déplacement vertical de l’une des bases ou une légère erreur dans le plan frontal.
- Vérification enfin de la dimension verticale. Les tests pratiqués au stade de son évaluation sont renouvelés.
Toute imperfection dans la relation inter-arcade nous impose un nouvel enregistrement de la relation intermaxillaire.
- Erreur minime : le praticien réalise un “articulé de Tench” : deux petites bandes de cire (Aluwax) sont collées sur les faces occlusales des prémolaires et molaires mandibulaires, leur épaisseur doit être minimale pour éviter de trop modifier la DV. L’occlusion de relation centrée est réenregistrée. La cire ne doit pas être transpercée. Les indentations doivent être régulièrement réparties, peu profondes et symétriques.
- Erreur importante : si l’erreur de relation centrée dépasse la valeur d’une demi-cuspide dans le plan sagittal, il convient alors de retirer les dents postérieures, de refaire des bourrelets occlusaux en cire, et de reprendre l’enregistrement de la relation centrée.
4. Contrôles esthétiques :
Le contrôle esthétique est celui auquel nous devons prêter le plus d’attention. Un patient fera beaucoup d’efforts pour intégrer une prothèse esthétique qui le flatte, mais rejettera volontiers une autre d’aspect moins plaisant.
Les contours les plus naturels des lèvres doivent être restaurés; tout excès de cire dans la région antérieure sera supprimé pour éviter le gonflement de la lèvre ou au contraire tout manque sera rattrapé en rajoutant de la cire au niveau des extrados molaires pour mieux soutenir les commissures.
Le patient est invité ensuite à sourire de manière à examiner les points suivants :
- La coïncidence des lignes inter-incisives avec la ligne médiane du visage.
- L’axe général des incisives; une divergence entre l’axe des incisives et l’axe du visage provoque un aspect disgracieux.
- L’harmonie entre la ligne des collets et la lèvre supérieure et la présence du corridor buccal (zone comprise entre les faces vestibulaires des prémolaires supérieures et l’angle des commissures).
- L’harmonie entre les bords libres des dents antéro-supérieures et la lèvre inférieure.
Ces contrôles devraient être réalisés si possible en présence d’une tierce personne pour valider le montage réalisé.
5. Contrôles phonétiques :
La position du bord libre des incisives supérieures sera mise à l’épreuve phonétiquement par l’émission des labio-dentales « $\mathrm{Fe} \mathrm{w}$, “Ve ». Celle-ci doit s’effectuer sans étouffement du son alors que le bord muqueux de la lèvre inférieure entre en contact avec le bord libre des incisives supérieures.
La position relative des dents antérieures supérieures et inférieures (over jet et over bite) est ensuite vérifiée au cours de l’émission des dento-dentales « CHE », « JE ». Les dents antérieures doivent s’affronter sans se heurter, sans claquer, ni siffler.
Un claquement traduit une dimension verticale surévaluée.
L’émission des sibilantes est ensuite éprouvée :
- Un zézaiement se produit si les incisives inférieures sont trop lingualées, ménageant ainsi un surplomb trop important.
- Un sifflement se fait entendre si le surplomb est insuffisant ou si l’espace libre d’inocclusion est trop faible.
- Si la relation inter-dentaire est correcte, mais qu’un sifflement est perceptible, c’est que dans la région rétro-incisive supérieure un vide anormal existe et qu’il convient de combler. Par contre, un excès de matériau dans cette même région se traduirait par un zézaiement.
- Le “S ” est chuinté, si trop de vide existe entre les bords marginaux de la langue et les prémolaires supérieures.
- Une surépaisseur de la base sur toute la longueur de la ligne médiane de l’extrados de la prothèse dans la région palatine entraîne un zézaiement.
L’émission des bilabiales « BE », “PE ” permet de vérifier la dimension verticale. Lorsqu’elle est augmentée un claquement se produit.
L’émission du ” $\mathrm{K}$ ” est perturbée lorsque le bord postérieur de la prothèse supérieure est trop long ou pas assez en contact avec le palais mou.
Conclusion :
L’essai fonctionnel et esthétique joue un rôle capital dans le traitement de tout édenté total. Aucune séquence d’examen ou de contrôle au cours de cette séance ne doit être négligée, ceci afin de prévenir d’éventuelles erreurs qui seront difficiles à rattraper, aboutissant ainsi à l’échec final.
L’essai fonctionnel s’effectue sans difficultés si toutes les étapes précédentes du plan de traitement ont été bien maitrisées.
L’essai fonctionnel
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L’essai fonctionnel

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.