Les Tumeurs Bénignes Odontogéniques des Maxillaires / Pathologies Bucco-Dentaires

Les Tumeurs Bénignes Odontogéniques des Maxillaires / Pathologies Bucco-Dentaires

Les Tumeurs Bénignes Odontogéniques des Maxillaires / Pathologies Bucco-Dentaires

Introduction

Parmi les nombreuses pathologies affectant les maxillaires, les tumeurs bénignes des maxillaires d’origine dentaire sont relativement fréquentes. Elles partagent des caractéristiques cliniques et radiologiques communes, ce qui pose un problème diagnostique. Seul l’examen anatomopathologique permet de donner un diagnostic positif (de certitude).

Définitions

Tumeur

Prolifération excessive de cellules anormales ressemblant plus ou moins au tissu dans lequel elles se développent et qui finissent par acquérir une autonomie biologique.

Tumeur Bénigne

Excroissance qui reproduit fidèlement l’architecture du tissu au dépend duquel elle s’est développée, elle est d’évolution lente.

Pseudotumeur

Tuméfaction déformant un organe et qui a pour origine une dystrophie, une inflammation ou une malformation mais non une tumeur.

Rappel sur l’Odontogenèse

La formation de l’organe dentaire passe par plusieurs stades :

  • Stade de la cupule
  • Stade de la cloche
  • Stade du sac dentaire

Organogenèse Proprement Dite

La dent s’édifie en deux temps :

Formation de la Couronne

S’effectue grâce à la participation de deux structures : l’organe de l’émail et la couche périphérique de la pulpe.

Formation de la Racine et du Ligament Alvéolo-Dentaire

Au moment où s’achève la couronne, on constate l’activité de la zone de réflexion de l’organe de l’émail, qui s’enfonce au-delà de la couronne en direction pulpaire et constitue la gaine de Hertwig. Au contact du feuillet interne de la gaine de Hertwig, les cellules mésenchymateuses de la pulpe se transforment en odontoblastes qui donnent naissance à la dentine radiculaire. Lorsque les premières couches de dentine ont été élaborées dans la région radiculaire, on observe la désagrégation de la gaine épithéliale qui disparaît en partie, laissant les débris épithéliaux de Malassez qui seraient à l’origine des kystes et tumeurs.

Signes Cliniques et Radiologiques Communs des Tumeurs Bénignes

La Tuméfaction Osseuse

Tuméfaction vestibulaire s’étendant de la 33 à la 36, habituellement indolore, circonscrite, à évolution lente, qui se développe selon les phases suivantes :

  • Phase de latence
  • Phase de déformation
  • Phase d’extériorisation
  • Phase de complication

Les Signes de Complication

  • Signes dentaires associés : déplacements dentaires, mobilités…
  • Signes cliniques associés : fistule gingivale, écoulement d’un liquide hémorragique ou d’une suppuration.

Sur le Plan Radiographique

Schématiquement, on distingue :

Les Images Radio Claires

  • La géode : cavité résultant d’une perte de substance osseuse, aux contours réguliers, entourée d’un fin liseré blanchâtre.
  • La lacune : image plus ou moins limitée, dont le contour n’est pas marqué par une ligne dense ; c’est un creux, un espace vide, mais qui se continue directement avec le tissu osseux, sans bordure.

Les Images Radio Denses

Opacité plus ou moins forte et homogène.

Les Images Mixtes

Combinaison d’images radio claires et denses.

Classification des Tumeurs Odontogéniques des Maxillaires (OMS 2017)

Tumeurs Bénignes Odontogéniques Épithéliales

Améloblastome

L’OMS le définit comme un « néoplasme polymorphique bénin mais localement invasif, qui a le plus souvent une architecture folliculaire ou plexiforme dans un stroma fibreux ». Selon le deuxième congrès international francophone de stomatologie et chirurgie maxillo-faciale du 21-23 septembre 2005 à Marseille, « l’améloblastome est la tumeur odontogène épithéliale bénigne la plus fréquente ».

  • Survient à tout âge, surtout entre 20 et 40 ans.
  • Localisation : le plus souvent mandibulaire (environ 80 % des cas).
  • Caractéristiques : tuméfaction recouverte par des téguments normaux, souffle les deux tables et comble le vestibule, élargit le rempart alvéolaire.
  • Symptômes : douleur, mobilité dentaire et chevauchements.
  • Palpation : consistance irrégulière, dure rénitente ou même fluctuante.
  • Complications : accidents de surinfection (collection suppurée, fistules).
  • Radiographie :
    • Image polygéodique : géodes multiples arrondies ou ovalaires, images lacunaires de volume important, image vaste finement cloisonnée en « bulles de savon », ou grande image géodique à contour polycyclique en « nid d’abeille ».
    • Image unigéodique : géode homogène, unique, à contour net, pouvant contenir une dent incluse.
  • Évolution : lente et indolore, surinfection possible et récidive fréquente.
  • Diagnostic différentiel : kyste radiculo-dentaire, kyste folliculaire, myxome odontogène.
  • Diagnostic positif : basé sur les signes cliniques et radiographiques, confirmé par l’examen anatomopathologique.

Améloblastome Type Unikystique

Améloblastome Extra-Osseux Type Périphérique

Améloblastome Métastasant

Tumeurs Odontogéniques Squameuses

Tumeur odontogène rare trouvée dans n’importe quelle zone de l’os alvéolaire.

  • Caractéristiques : gonflement indolore, dents adjacentes devenant mobiles.
  • Radiologie : zone radio-claire, triangulaire ou semi-circulaire.

Tumeurs Odontogéniques Épithéliales Calcifiantes

  • Caractéristiques : tuméfaction indolore à croissance lente.
  • Radiographie : foyer ostéolytique irrégulier, au contour plus ou moins précis, parsemé de fines opacités de taille et nombre variable, pouvant converger vers la couronne d’une dent incluse.

Tumeur Odontogénique Adénomatoïde

  • Observée chez l’adulte au cours de la deuxième décennie, avec une prédilection féminine.
  • Caractéristiques : développée au pourtour d’une cavité kystique renfermant une dent incluse.
  • Radiographie : monogéodique bien limitée.

Tumeurs Bénignes Odontogéniques Mixtes Épithéliales et Mésenchymateuses

Fibrome Améloblastique

  • Tumeur rare, intéresse une population jeune, survient avant 21 ans.
  • Siège de prédilection : région prémolaire de la mandibule.
  • Radiographie : image le plus souvent monogéodique au fond grisâtre, à limite bien définie.

Tumeurs Odontogéniques Primordiales

Odontomes

Plus une malformation qu’une tumeur vraie. Résultent d’une anomalie du développement ; tous les tissus dentaires normaux minéralisés y sont représentés mais disposés de manière anarchique.

  • Diagnostic : principalement chez l’enfant.
  • Révélation : tuméfaction des régions prémolaire ou molaire maxillaire ou mandibulaire en rapport avec un retard d’éruption dentaire.
Odontome Complexe
  • Aspect : nodule compact très dur, de structure hétérogène comportant des plages de dentine, d’émail, de cément, de tissu conjonctif pulpaire enchevêtrées sans agencement organoïde.
  • Radiologie : nodules radio-opaques denses dans une lacune ostéolytique.
Odontome Composé
  • Aspect : sac à paroi fine, rempli de multiples dents rudimentaires, souvent petites (fréquent au secteur incisivo-canin maxillaire).
  • Radiologie : amas irrégulier de multiples structures à morphologie pseudo-dentaires.

Tumeurs Dentinogènes à Cellules Fantômes

Tumeurs Bénignes Odontogéniques Mésenchymateuses

Fibrome Odontogénique

  • Tumeur fibroblastique issue du tissu mésenchymateux, siège de manière asymptomatique en plein corps mandibulaire chez l’enfant et l’adulte jeune.
  • Radiographie : polygéodique et finement trabéculée, avec petites opacités de tonalité dentaire, différenciée de l’améloblastome.

Myxome Odontogénique (Myxofibrome)

  • Tumeur localement invasive, observée avant l’âge de 30 ans, intéresse plus la mandibule que le maxillaire.
  • Caractéristiques : tuméfaction lentement progressive associée à une anomalie d’évolution dentaire.
  • Radiographie : image polygéodique caractérisée par un cloisonnement géométrique à angles vifs ou droits.

Cémentoblastome

  • Caractérisé par la formation d’un tissu cémentaire proliférant avec d’authentiques cémentoblastes fonctionnels.
  • Observé chez le sujet jeune (20-30 ans), légère prédisposition masculine, siège presque exclusivement au niveau de la région molaire et prémolaire de la mandibule.
  • Caractéristiques : croissance lente, asymptomatique, associée à d’éventuels déplacements des dents restant vivantes.
  • Radiographie : masse arrondie et opaque accolée à la racine d’une dent définitive, en bonne place sur l’arcade ; résorption possible des racines dentaires intéressées.

Fibrome Cémento-Ossifiant

Étude Anatomo-Clinique

Tumeurs Épithéliales

Améloblastome

(Détails mentionnés dans la section classification)

Tumeurs Odontogéniques Squameuses

(Détails mentionnés dans la section classification)

Tumeur Épithélialethe tumeur épithéliale odontogénique calcifiée

(Détails mentionnés dans la section classification)

Tumeur Odontogénique Adénomatoïde

(Détails mentionnés dans la section classification)

Tumeurs Odontogènes Mixtes (Épithéliales et Conjonctives)

Fibrome Améloblastique

(Détails mentionnés dans la section classification)

Tumeur Odontogénique Primordiale

Odontomes

(Détails mentionnés dans la section classification)

Tumeurs Odontogéniques à Cellules Fantômes

Tumeurs Mésenchymateuses

Fibrome Odontogénique

(Détails mentionnés dans la section classification)

Myxome Odontogénique (Myxofibrome)

(Détails mentionnés dans la section classification)

Cémentoblastome

(Détails mentionnés dans la section classification)

Fibrome Cémento-Ossifiant

Traitement

Traitement Chirurgical Conservateur

Vise à extirper la totalité de la tumeur.

Traitement Chirurgical Radical

Permet une exérèse tumorale en zone saine au large des limites de l’envahissement de l’os et des parties molles environnantes. La résection peut être segmentaire, partielle ou interruptrice.

Le Remodelage

Temps chirurgical de réparation envisagé lors de la même séance que la résection. Une surveillance clinique et radiographique ultérieure est nécessaire :

  • Premier contrôle radiologique : entre 3 et 4 mois après exérèse, jusqu’à réossification complète.
  • Surveillance prolongée : 5 à 10 ans pour les lésions réputées récidivantes (ex. améloblastomes).

Conclusion

L’importance réside dans l’aspect clinique d’une tuméfaction osseuse silencieuse, souvent révélatrice d’un déplacement dentaire non expliqué, d’une absence dentaire sans notion d’extraction précédente, et l’absence d’adénopathie (ADP) et de métastases. L’intérêt diagnostic repose sur la radiographie et l’examen histologique, car une confusion clinique peut exister entre les tumeurs bénignes et les kystes.

Bibliographie

  • Nadine Martin-Duverneuil, Michelle Auriol. Les tumeurs maxillo-faciales. S-auramps médical, 2004.
  • Norbert Schwenger. Chirurgie dentaire. Lavoisier ; Médecine Sciences, 2015, pp. 174-194.
  • Robert Cavézian, Gérard Pasquet. Cône beam. Imagerie diagnostique en odontostomatologie. Elsevier Masson, 2011, pp. 438-497.
  • Stuart C. White, DDS, PhD, Michael J. Pharoah, DDS, MSC, FRCD(C). Oral Radiology. Principles and Interpretation. Mosby, 2000, pp. 438-497.

Les Tumeurs Bénignes Odontogéniques des Maxillaires / Pathologies Bucco-Dentaires

  La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes. Les étudiants en médecine dentaire doivent maîtriser l’anatomie dentaire et les techniques de diagnostic pour exceller. Les praticiens doivent adopter les nouvelles technologies, comme la radiographie numérique, pour améliorer la précision des soins. La prévention, via l’éducation à l’hygiène buccale, reste la pierre angulaire de la pratique dentaire moderne. Les étudiants doivent se familiariser avec la gestion des urgences dentaires, comme les abcès ou les fractures dentaires. La collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de santé optimise la prise en charge des patients complexes. La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes.  

Les Tumeurs Bénignes Odontogéniques des Maxillaires / Pathologies Bucco-Dentaires

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *