LES TUMEURS BENIGNES DE LA MUQUEUSE BUCCALE

LES TUMEURS BENIGNES DE LA MUQUEUSE BUCCALE

LES TUMEURS BENIGNES DE LA MUQUEUSE BUCCALE

INTRODUCTION

Les TBMB sont très polymorphes. Certaines variétés sont communes aux autres territoires de l’organisme, d’autres sont particulières à la cavité buccale :épulis,GSA.

L’examen histologique revêt une importance fondamentale, permettant de les classer en fonction de la nature des tissus qui les composent.

  1. DEFINITIONS :

Tumeur

Prolifération excessive de cellules anormales ressemblant plus ou moins au tissu dans lequel elles se développent et qui finissent par acquérir une autonomie biologique.

Pseudotumeur :

tuméfaction déformant un organe et ayant pour origine une dystrophie (déficience de la nutrition de cet organe), une inflammation ou une malformation, mais non une tumeur.

Caractéristiques de bénignité

TUMEURS BENIGNESTUMEURS MALIGNES
Bien limitéeMal limitée
EncapsuléeNon encapsulée
Histologiquement semblable au tissud’originePlus ou moins semblable au tissu d’origine (dédifférenciation, différenciation aberrante)
Cellules régulièresCellules irrégulières (cellules cancéreuses)
Croissance lenteCroissance rapide
Refoulement sans destruction des tissus voisinsEnvahissement des tissus voisins
Pas de récidive locale après exérèse complèteRécidive possible après exérèse supposée totale
Pas de métastaseMétastase(s)
  1.  RAPPEL HISTOLOGIQUE DE LA MUQUEUSE BUCCALE :

– revêt la paroi interne des lèvres et la cavité buccale ; elle est en continuité avec la peau à la jonction vermillon, versant externe des lèvres. Elle se poursuit en arrière avec la muqueuse digestive (pharynx) et respiratoire (larynx).

  1. Epithélium : malpighien, pavimenteux, pluristratifié, l’aspect histologique varie selon le degré de kératinisation.

Dans les zones kératinisées :

  • couche germinative (stratum germinatum) ;
  • corps muqueux de Malpighi (stratum spinosum) ;
  • couche granuleuse (stratum granulosum) ;
  • couche kératinisée (stratum corneum).

Dans les zones non kératinisées la couche granuleuse est absente.

  1. Jonction épithélium-chorion ou membrane basale : peut se modifier dans certaines circonstances pathologiques (diabète) et sa rupture est un facteur important dans l’invasion des cancers.
  2. Lamina propria ou chorion : T.conjonctif qui sert de support à l’épithélium.

Ce chorion renferme des fibroblastes, des vaisseaux sanguins, des nerfs, des fibres enchâssées dans une substance fondamentale amorphe et des cellules participant aux défenses immunitaires (lymphocytes, plasmocytes, monocytes, macrophages).

  1. Glandes salivaires accessoires :

-assurent l’humidification permanente : sécrétion salivaire continue. Très nombreuses, elles se répartissent dans toute la muqueuse, y compris sur le versant interne des lèvres, où leur abord biopsique est facile. En fonction de leur type de sécrétion:les glandes séreuses ;séromuqueuses ;muqueuses.

  1.  CLASSIFICATION ET ETUDE CLINIQUE DES PSEUDOTUMEURS ET TUMEURS BENIGNES DE LA MUQUEUSE BUCCALE :

La classification des tumeurs bénigne est histologique, fondée sur la nature des tissus qui les composent.

  1.  PSEUDOTUMEURS DE LA MUQUEUSE BUCCALE :
III .1.1. Epulis :

-pseudotumeur bénigne hyperplasique de la gencive. Le terme épulis est issu du grec « épi » : sur et

« oulon » : gencive, et qui correspond à toute formation tissulaire ayant pour siège la surface gingivale.

-Etiopathogénie : pas complètement élucidée, l’étiologie principale étant une cause locale.des réactions inflammatoires répondant à un phénomène irritatif.siègent souvent au voisinage d’une épine irritative dentaire ou prothétique en présence d’une mauvaise hygiène bucco-dentaire.

*Diagnostic :évident à la seule inspection clinique mais un examen histopathologique est indispensable.

*Aspect clinique : forme bourgeonnante, arrondie ou oblongue plus ou moins implantée sur la gencive marginale.de consistance homogène ;

-peut être recouverte d’une muqueuse normale offrant une consistance résistante et élastique (épulis fibreuse), peut être mamelonnée ou ulcérée, d’un rouge vineux, saignant facilement (épulis inflammatoire ou vasculaire).

-tuméfaction indolore, ne s’accompagnant jamais d’ADP, ni de troubles sensitifs. jamais d’induration.

*Aspect histologique : nous distinguerons :l’épulis inflammatoire ;l’épulis vasculaire ou angiomateuse ;l’épulis fibreuse ;l’épulis à cellules géantes.

Epulis congénitales

 -Epulis congénitale (tumeur de Neumann) :

souvent unique, parfois multiple. surface molle, toujours pédiculée, uni ou multilobulaire, de quelques millimètres de diamètre à plusieurs centimètres. hautement vascularisée. Son siège de prédilection : face antérieure de la crête supérieure, souvent dans sa partie moyenne.

l’hypertrophie gingivale congénitale (Elephantiasis des gencives) :

Maladie héréditaire autosomique dominante non liée au sexe. entité rare dont les caractéristiques sont l’apparition au moment de la première ou de la deuxième dentition, l’augmentation progressive et l’absence de régression spontanée.

-Clinique : hyperplasie gingivale progressive recouvrant partiellement ou totalement les dents temporaires ou permanentes.

L’hypertrophie est volumineuse atteignant les gencives attachées et marginales, rose foncé, légèrement pigmentée à surface granitée, de consistance ferme.

Les anomalies dentaires sont fréquentes : retard à l’éruption causé par la présence d’une gencive fibreuse, épaisse, infranchissable, et malpositions dentaires.

D’autres anomalies peuvent être associées: hypertrichose, fibromes multiples, anomalies oculaires (dystrophie cornéenne), auriculaires, nasales, hépatosplénomégalie, parfois retard mental.

Histopathologie : aspect d’hyperplasie pseudo-épithéliomateuse associée à un conjonctif riche en collagène

Traitement : il est chirurgical, gingivectomies itératives précoces pour éviter les malpositions dentaires mais les récidives sont fréquentes. Une attention particulière doit être apportée à l’hygiène buccodentaire pour éviter les complications carieuses et parodontales.

Epulis acquises :

Epulis inflammatoire :

De couleur rouge vif ou violacée

histologie : T. conjonctif très congestif massivement infiltré de lymphocytes.cliniquement proche de la forme vasculaire.

-Epulis vasculaire (granulome pyogénique ou télengiectasique de la gencive) :

Toutes les transitions existent entre les différentes formes : depuis le bourgeon charnu (riche en néovaisseaux), jusqu’à celles dont le système de néovascularisation est exagéré.

Epulis fibreuse :nodule dur, recouvert par une muqueuse ayant la même teinte que la muqueuse gingivale voisine, parfois hyperplasique. formée par :T. fibreux + quelquefois un infiltrat inflammatoire chronique.il n’est pas rare d’observer des métaplasies osseuses.

Epulis à cellules géantes : formation volumineuse de consistance molle, bien limitée, de coloration violacée ou légèrement bleutée avec plusieurs lobules vasculaires ou fibreux séparés par des cloisons fibreuses.

Histo :T. conjonctif/cellules géantes multinucléées caractéristiques appelées : myéloplaxes.

Epulis fissuraire (hyperplasie fibreuse prothétique ou hyperplasie en feuillet de livre) :

La pseudotumeur siège dans le vestibule au contact de la fausse gencive d’une prothèse ancienne, mal adaptée et traumatisante. peut devenir très volumineuse et être composée de plusieurs feuillets.

Clinique : Excroissance longitudinale, située en avant de la crête alvéolaire qui double celle-ci, le plus souvent sessile revêtue par une muqueuse normale, parfois ulcérée

Traitement : excision chirurgicale de la lésion + réalisation d’une nouvelle prothèse mieux réadaptée à la crête alvéolaire

*Formes particulières :

Epulis gravidique (angiomatose de la grossesse) : chez la femme enceinte ,résulte de l’extrême sensibilité de la muqueuse gingivale aux irritants locaux. Elle s’exprime par une gingivite hypertrophique diffuse.

Histo : tissu de granulation + prolifération vasculaire intense +infiltrat inflammatoire polymorphe.

Epulis granulomateuse (granulome post-extractionnel) :apparait dans l’alvéole d’une dent extraite. souvent dû à la présence d’un corps étranger (séquestre osseux, tartre), suivi d’une réaction inflammatoire avec formation tissulaire.

Histo : correspond au granulome pyogénique ou épulis vasculaire.

*Diagnostic différentiel :
  • le mélanome ; carcinome indifférencié polypoïde ; fibrosarcome gingival (rarement superficiel) ;la maladie de Kaposi.
*Traitement :

Traitement étiologique :consistera en la prévention ou l’élimination de l’irritation locale qui reste le facteur principal incriminé, et ce par :

  • la motivation à l’hygiène bucco-dentaire ;la suppression de toute épine irritative ;le détartrage, curetage etc.

Traitement médical : technique reste contestée :

La pénicillinothérapie locale :1 MUI de Pénicilline G in situ 03 jours. Après trois injections, en moyenne : guérison complète sans récidive ultérieure

Traitement chirurgical : exérèse complète de la lésion suivie d’un curetage appuyé, souvent hémorragique, de la zone d’implantation, parfois même associée à l’extraction d’une dent présentant une alvéolyse importante.

  1.  Botryomycome :

C’est une pseudotumeur hyperplasique correspondant à une réponse inflammatoire exagérée face à un traumatisme, elle serait associée à un facteur microbien (botryomyces : germe voisin du streptocoque).

Clinique pseudotumeur rouge vif souvent pédiculée et ulcérée en surface, de consistance molle, friable et saignant facilement, en général elle fait suite à une extraction, une blessure, c’est un processus réparateur excessif

Histologie : il existe des zones ulcérées et érosives. Le conjonctif est œdématié avec de très nombreux capillaires néoformés, dilatés, Il existe un infiltrat inflammatoire polymorphe considérable : PN, lymphocytes, plasmocytes.

On peut observer un pigment jaune brun, de l’hémosidérine, provenant de la dégradation de GR, témoin d’un foyer hémorragique ancien

Traitement : exérèse chirurgicale + suppression des facteurs irritatifs locaux.

  1.  Diapneusie : nodule d’hyperplasie fibro-épithéliale

-pseudotumeur d’origine mécanique, le plus souvent secondaire à un tic de succion ou d’aspiration et siège en regard d’un espace édenté, d’un diastème, d’une destruction ou d’une malposition dentaire. Sa localisation est surtout labial inférieur, juxta-commissural, ou jugal inférieur

Clinique : nodule sessile de consistance molle, qui progressivement devient dur et quelquefois pseudo- pédiculé, il se moule sur la région causale. Sa surface est recouverte d’une muqueuse d’aspect normal et le sommet de la lésion est parfois occupé par une plage kératosique ou une ulcération.

Histologie : épithélium hyperplasique avec kératose de surface +T. conjonctif dont le degré de sclérose est variable.

Traitement : chirurgical +t étiologique (réfection prothétique, fermeture des espaces en orthodontie)

  1.  Kyste d’éruption :

– formation kystique qui se situe en regard d’une dent en cours d’éruption. C’est une masse bleutée, translucide, dépressible, de consistance ferme parfois fluctuente, surélevée en dôme sur l’arcade surmontant une dent en éruption.

Diagnostic différentiel : les hémangiomes, hématomes, tatouages d’amalgame, les nævi pigmentaires, les mélanomes malins et la tumeur mélanique neuro-ectodermique du nourrisson

Traitement : généralement pas nécessaire : rupture spontanée du kyste, toutefois une simple incision de la muqueuse sans traumatiser le germe dentaire suffit a dégager la couronne et facilite l’éruption .

  1.  Tumeurs bénignes de la muqueuse buccale :
    1.  Tumeurs bénignes épithéliales :
      1.  Papillome :

-fréquent, apparaît suite à une infection au papillomavirus HPV. parfois le résultat d’une auto-inoculation par les doigts.les deux sexes. à tous âges.

Clinique

-néoformation exophytique bien circonscrite, pédiculée+++ ou sessile. Le plus souvent unique, bien que des formes multiples puissent se voir. Les nombreuses excroissances donnent à la surface tumorale un aspect en chou-fleur.

Il est souvent kératinisé en surface lui conférant une coloration blanche ou grisâtre, Sa consistance est molle, sa taille varie de quelques millimètres à 1 à 2 centimètres de diamètre.

le palais et la langue, plus rarement la muqueuse jugal, les gencives, les lèvres.

Histopathologie :épithélium pavimenteux épaissi, recouvert par une kératose dont les crêtes épithéliales s’invaginent profondément dans le chorion , il existe des kératinocytes qui ont un aspect particulier : les « koïlocytes » : noyau rétracté avec une chromatine condensée, noyau entouré d’un halo clair. Cet aspect signe la présencede papillomavirus.

Diagnostic différentiel :condylome acuminé. Le xanthome verruciforme, le carcinome verruqueux et le syndrome d’hypoplasie dermique focale.

Traitement : Exérèse chirurgicale

III.2.1.7. Kérato-acanthome :

-rare dans la CB , vermillon de la lèvre(jonction cutanéo-muqueuse)

Clinique : lésion tumorale, circonscrite, plus ou moins surélevée, avec une bordure indurée et un centre déprimé, devenant souvent cratériforme, masqué par un bouchon corné ou une épaisse croûte.

-régresse spontanément en 2 à 12 mois, laissant une cicatrice atrophique.

-ressemble cliniquement et histologiquement à un carcinome alors qu’il est totalement bénin.

Histologie : hyperplasie epitheliale considérable + hyperkératose + pas de dysplasie .

Etiologie : prédisposition héréditaire + les rayons ultra-violets .

Diagnostic différentiel : carcinome épidermoïde spinocellulaire.

Traitement :peut régresser spontanément mais le plus souvent on attend pas cette régression spontanée : l’ablation chirurgicale Dans des cas particuliers : radiothérapie externe et chimiothérapie .

  1.  Tumeurs bénignes conjonctives :
    1.  Fibrome :

– des proliférations tumorales bénignes des cellules et des fibres conjonctives. On distingue le fibrome vrai, qui est rare, des lésions réactionnelles, qui sont fréquentes.

-l’étiologie est le plus souvent est l’irritative ou traumatique, siège souvent : joues, lèvres, la langue parfois le palais.

Clinique : Lésion nodulaire, ferme, bien limitée, indolore, pédiculée ou sessile, recouverte d’une muqueuse lisse ou discrètement kératosique,

Histologie : fibroblastes et de fibrocytes agencés en faisceaux, dissociés par des bandes faites de fibres collagènes plus ou moins denses, l’épithélium de recouvrement est d’épaisseur normale.

Diagnostic différentiel : le fibrome à cellules géantes, le lipome, myxome, fibrome périphérique ossifiant, neurofibrome et schwanome, l’histiocytome fibreux, l’hyperplasie fibreuse et L’adénome pléomorphe.

Traitement : l’exérèse chirurgicale complète de la lésion entraîne la guérison sans récidive.

  1.  Lipome :

Le lipome est une tumeur du tissu adipeux assez rare au niveau de la cavité buccale.les localisations préférentielles sont par ordre décroissant d’incidence: les joues, le plancher, la langue, le trigone rétromolaire, les lèvres et les gencives

L’étiopathogénie est méconnue : des facteurs familiaux, hormonaux et traumatiques ont été invoqués. Les sujets obèses sont plus souvent atteints.

Clinique : tumeurs sous-muqueuses bien limitées, indolores, ovalaires et le plus souvent sessiles. généralement uniques, de consistance molle et à surface lisse. de coloration est jaunâtre (caractéristique) lorsqu’elle est superficielle, ou rosâtre lorsqu’elle est profonde

Histologie : La riche vascularisation est refoulée en périphérie par le développement de cellules adipeuses de taille très variable.

Diagnostic différentiel : les myxomes, fibromes, Mucocele , les petits kystes dérmoïdes.

Traitement : chirurgical sans récidive si l’exérèse est complète.

  1. Le myxome :

Les tumeurs myxoïdes sont caractérisées par une prolifération tumorale des cellules mésenchymateuses indifférenciées au sein d’un stroma myxoïde.

Les localisations buccales sont très rares. situées au niveau des joues, du plancher buccal et du palais.

Clinique : deux variétés : le myxomes muqueux et le myxome sous-muqueux, équivalents respectivement du myxome cutané et sous cutané.

Le myxome muqueux : formation nodulaire de petite taille sessile ou pseudo-pédiculée, recouverte d’une muqueuse d’aspect normal. Le myxome sous-muqueux est plus profondément situé.

Diagnostique différentiel : lipomes, fibromes, mucocèle

Traitement : exérèse chirurgicale

  1.  Tumeurs musculaires :
    • Léiomyome :

-rare développée à partir des muscles lisses des parois vasculaires et des papilles caliciformes de la langue. habituellement au delà de 30 ans.

Clinique : tumeur indolore de développement lent, ferme, bien définie, de coloration normale ou rougeâtre, mobile et plutôt molle à la palpation. souvent sur la langue, également muqueuse jugale, le palais et la lèvre inférieure.

Diagnostic différentiel : hémangiome, tumeur à cellules granuleuses, myofibrome et schwannome.

Traitement :exérèse chirurgicale.

  • Rhabdomyome :

-Très rare ,Tumeur développée aux dépens du tissu musculaire strié,

-Au niveau de la cavité buccale, le type adulte est exceptionnellement isolé et de survenue rare. :la langue, le palais, le pourtour de la bouche, les lèvres, les joues. La localisation buccale est le plus souvent associée la Sclérose Tubéreuse de Bourneville.

Clinique : tumeur nodulaire sous-muqueuse ferme, bien limitée et encapsulée, indolore à la palpation. souvent sessile. La muqueuse de recouvrement saine.

Diagnostique différentiel : le rhabdomyosarcome et la tumeur à cellules granuleuses, Les myodystrophies, l’oncocytome, les paragangliomes, et les sarcomes

Traitement : l’exérèse chirurgicale complète de la lésion entraîne la guérison , récidives sont fréquentes. Plusieurs cas de transformations malignes ont été décrits.

  1.  Tumeurs nerveuses :
    •  Schwannomes :

– rare dérivant des cellules de Schwann. La localisation la plus fréquente :la langue, palais, plancher buccale, la muqueuse jugale, les gencives et les lèvres. Des localisations multiples surviennent rarement dans le cadre de la maladie de Von Recklinghausen.

Clinique : nodule solitaire bien circonscrit, ferme et sessile, habituellement recouvert d’un épithélium normal. Il est indolore, de taille variable (0,5 à 2 cm).

Diagnostic différentiel : neurofibromes, fibromes, lipomes, léiomyomes, les tumeurs à cellules granuleuses et les névromes traumatiques.

Traitement : exérèse chirurgicale. La récidive est exceptionnelle

  • Neurofibrome
  • tumeur bénigne issue des éléments conjonctifs de la gaine de Schwann par prolifération de la matrice endoneurale.
  • assez rare dans la bouche où il peut se présenter sous les formes d’une tumeur solitaire ou d’atteintes multiples dans le cadre de la neurofibromatose de Recklinghausen . la localisation préférentielle : langue, muqueuse jugale et les vestibules buccaux.

Clinique : nodule indolore bien définie, pédiculée et ferme, recouverte d’un épithélium normal, variant en taille de quelques millimètres à plusieurs centimètres.

Diagnostic différentiel Schwannomes, les fibromes, les névromes traumatiques, les tumeurs à cellules granuleuses.

Traitement :Exérèse chirurgicale

III.2.2.6 Myoblastome à cellules granuleuse (tumeur d’Abrikossoff)

-tumeur bénigne d’histogenèse incertaine, décrite par Abrikossoff en 1926. La similitude microscopique des cellules tumorales avec les cellules musculaires striées Fit qu’on lui attribua une origine tumorale myoblastique. En fait, son origine serait nerveuse, à partir des cellules de Schwann.

Siège :La langue mobile+++,Les lèvres, les joues, le palais.

Clinique : nodule ferme et indolore, bien limité, de couleur grisâtre ou jaunâtre sous un revêtement normal, La taille de la tumeur dépasse rarement 2 cm, en cas de tumeur volumineuse, une dégénérescence maligne doit être suspectée.

Traitement : exérèse chirurgicale avec une marge adéquate pour éviter la récidive

III.2.2.7. Les tumeurs vasculaires :

Les angiomes constituent un groupe hétérogène d’affections vasculaires le plus souvent congénitales ou de survenue précoce.

  1. L’angiome plan :
  • une malformation des capillaires au même titre que la télangiectasie. pas se situent majoritairement au

niveau cutané.présent dès la naissance sous la forme d’une nappe plane rouge, il subsiste toute la vie, leur surface augmente proportionnellement à la croissance de l’enfant.

-Ces angiomes muqueux peuvent être volatilisés avec le laser à CO2, les injections sclérosantes, ou la cryothérapie

  1. Les angiomes tubéreux (caverneux ou superficiels) : l’aspect d’une framboise ou d’une fraise, très peu hémorragiques en cas de traumatisme, ils sont situés préférentiellement au niveau de la muqueuse labiale, linguale et jugale.

Traitement : involution habituellement spontanée pour les lésions de petite taille. La chirurgie peut être indiquée pour des raisons vitales, fonctionnelles, esthétiques ou psychologiques.

Les lésions les plus évolutives bénéficieront d’une embolisation préopératoire qui limitera les risques hémorragiques durant l’intervention,

 Lymphangiome :

tuméfaction mal limitée, molle, non augmentée par le décubitus, caractérisée par la présence de vésicules ou papuleux translucides, de coloration normale ou gris-jaunâtre, posés sur la muqueuse donnant un aspect de « frai de grenouille ».

Il évolue par poussées inflammatoires :corticothérapie en cures courtes +ATB peut permettre de limiter l’augmentation de volume.

Des gestes de réduction chirurgicale prudents peuvent permettre de réduire le volume de la masse. L’exérèse totale est le plus souvent impossible et le risque de récidive important. L’abstention est parfois préférable dans les formes microkystiques à retentissement esthétique limité.

III.2.2.8. Tumeurs glandulaires :
  • Kyste mocoïde de la lèvre (mucocèle) :
  • naissent des glandes salivaires accessoires ou de leurs canaux . On en distingue 2 types :
  • Les mucocèles par extravasation : plus fréquents, dus à la rupture d’un canal salivaire après traumatisme par morsure
  • les mucocèles rétentionnelles :plus rares, dus à une obstruction partielle d’un canal, probablement par infection, une microlithiase ou sialolithe…

Clinique : des masses indolores, arrondies, isolées et fluctuantes, de diamètre variable . Les kystes superficiels sont translucides et bleuâtres tandis que les lésions plus profondes ont la couleur de la muqueuse normale.

Ils apparaissent en général brutalement, atteignant rapidement leur taille définitive et peuvent persister plusieurs semaines ou mois. Ils peuvent se vider partiellement puis se reformer par accumulation nouvelle de liquide.

Son contenu est filant et visqueux, tel le blanc d’œuf cru, et se reproduit rapidement après ponction.

Diagnostic différentiel : hémangiomes, lymphangiomes, lipomes, le cystadénome papillaire lymphomateux, les tumeurs muco-épidermoïde et le syndrome de Sjôgren.

Traitement : exérèse chirurgicale complète pour éviter la récidive ou cryochirurgicale.

  • Kyste mucoide du plancher ou grenouillette :
  • une variété de Mucocèle(rétentionnel) qui siège exclusivement dans le plancher de la bouche. naît des canaux des glandes sous-maxillaire, sublinguale ou des glandes salivaires accessoires du plancher de la bouche.

Diagnostic différentiel : les kystes dérmoïdes ou lymphoepithéliaux, les abcès du plancher de la bouche, les hémangiomes, les lymphangiomes

Traitement : l’exérèse chirurgicale ou marsupialisation.

Conclusion

-Le diagnostic des tumeurs bénignes de la muqueuse buccale est souvent évident à la seule inspection.

-Il n’exclut naturellement pas les investigations complémentaires, en particulier l’examen anatomo-

pathologique qui est le seul garant d’un diagnostic positif de certitude, à fortiori lorsque l’aspect clinique de la tumeur est modifié par des phénomènes inflammatoires ou infectieux surajoutés.

LES TUMEURS BENIGNES DE LA MUQUEUSE BUCCALE

  Une bonne hygiène bucco-dentaire est la base de la prévention des caries et des maladies parodontales.
La maîtrise des techniques d’anesthésie locale est essentielle pour le confort du patient lors des soins dentaires.
Un diagnostic précoce des lésions carieuses permet des traitements moins invasifs et plus conservateurs.
La communication avec le patient est aussi importante que la technique pour instaurer une relation de confiance.
Les nouvelles technologies, comme la CFAO, révolutionnent la dentisterie moderne.
La formation continue est indispensable pour rester à jour sur les avancées en implantologie et en matériaux dentaires.
Le respect des protocoles d’asepsie au cabinet est crucial pour éviter les infections croisées.
 

LES TUMEURS BENIGNES DE LA MUQUEUSE BUCCALE

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