LES TRAUMATISMES ALVÉOLO-DENTAIRES EXAMEN DU PATIENT TRAUMATISÉ

LES TRAUMATISMES ALVÉOLO-DENTAIRES EXAMEN DU PATIENT TRAUMATISÉ

LES TRAUMATISMES ALVÉOLO-DENTAIRES EXAMEN DU PATIENT TRAUMATISÉ

Il est essentiel de comprendre et d’évaluer immédiatement les dommages subis par les tissus dentaires et environnants (tissus pulpaire, ligament parodontal, os alvéolaire) lors du traumatisme. C’est pourquoi l’anamnèse du patient, les renseignements donnés par les examens clinique et radiographiques sont fondamentaux. Lorsque le patient consulte tardivement, il faut alors tenir compte de l’incidence que peut avoir la composante temps sur le pronostic.


L’ANAMNÈSE

Il faut tout d’abord noter l’état civil : nom, âge, sexe et coordonnées incluant l’adresse et le numéro de téléphone. L’âge du patient est essentiel.

Question 1 : Comment est survenu le traumatisme ?

Selon le type de traumatisme, certaines zones sont à examiner plus précisément. Ainsi, un choc direct sur le menton peut entraîner, non seulement une fracture incisive, mais également avoir des répercussions sur le secteur cuspidé et au niveau de l’articulation temporo-mandibulaire.

Question 2 : Où s’est produit le choc ?

La réponse permet d’évaluer les risques d’une contamination (cas des expulsions) et d’instaurer éventuellement une antibiothérapie et/ou une vaccination antitétanique.

Question 3 : Quand le traumatisme a-t-il eu lieu ?

  • Cette question introduit le facteur temps. C’est un élément décisif qui influe de façon très significative la mise en œuvre de certaines thérapeutiques comme les thérapeutiques pulpaires, repositionnement après luxation, réimplantation.
  • Autres éléments à déterminer :
  • Y a-t-il eu une perte de connaissance ? Le patient souffre-t-il d’amnésie ? A-t-il eu des vomissements ? Souffre-t-il de céphalée ? Des réponses positives à une ou plusieurs de ces questions peuvent faire soupçonner un traumatisme crânien. Dans ces conditions, il faudra le diriger vers un centre hospitalier, les lésions dentaires passant alors au second plan.
  • Un questionnaire permet d’évaluer l’existence d’antécédents médicaux (troubles sanguins, cardiovasculaires, épileptiques, diabète et/ou allergies). Ceux-ci peuvent contre-indiquer certaines manœuvres thérapeutiques, guider dans le choix de l’anesthésique et préciser la prescription ou non d’une antibiothérapie la plus appropriée.
  • Dans les cas de plaies souillées nécessitant une vaccination antitétanique, il faut vérifier la date des vaccinations.
  • L’existence ou non de chocs antérieurs ou traumatismes est capitale car elle peut influer sur le pronostic. Une dent traumatisée peut avoir été le siège d’un traumatisme antérieur.
  • Un ancien traumatisme peut expliquer certaines observations cliniques et radiographiques qui ne concordent pas avec le présent traumatisme, par exemple une oblitération canalaire, une édification radiculaire incomplète, une nécrose pulpaire, une résorption radiculaire, etc. Une anamnèse rigoureuse aide à différencier les signes et les symptômes cliniques du traumatisme actuel d’un traumatisme antérieur.
  • Interroger sur la nature des douleurs dentaires : les dents sont-elles spontanément douloureuses ? Dans l’affirmative, il est permis de suspecter une hyperhémie desmodontale, une lésion pulpaire due à une fracture coronaire ou corono-radiculaire.
  • Les dents sont-elles sensibles aux variations thermiques, aux aliments sucrés ou acides ? Une réponse affirmative peut faire rechercher une exposition dentinaire ou pulpaire.
  • La mastication est-elle douloureuse ? L’occlusion semble-t-elle normale ? Les réponses positives à ces questions peuvent faire craindre une luxation latérale, une extrusion, une fracture alvéolaire ou même de la mâchoire.

EXAMEN CLINIQUE

Lors d’une consultation d’urgence, il faut vérifier le réflexe pupillaire, la tension, le pouls, l’existence de saignements de nez et/ou de l’oreille.

Examen exobuccal

  • Les plaies de la face, des lèvres et du menton sont inspectées afin de déterminer la nécessité ou non de points de suture.
  • La palpation des rebords osseux (nez, massif sous-orbitaire, symphyse, angle mandibulaire) suggère, en cas de douleur, la possibilité de fractures osseuses.
  • Les hématomes sont également recherchés.
  • Une limitation, une déviation ou une déflection de l’ouverture buccale peut indiquer une fracture condylienne ou un déplacement méniscal.

Examen endobuccal

Examen des tissus mous
  • Il faut évaluer le type et l’étendue des lésions traumatiques des muqueuses, notamment l’existence d’une lacération des freins ou la présence d’hématomes.
  • Une palpation minutieuse permet de déceler la présence éventuelle de corps étrangers (inclusion de graviers ou fragments dentaires).
Examen des tissus durs
  • Les fractures coronaires par choc direct peuvent entraîner une atteinte dentinaire et l’éventuelle exposition du tissu pulpaire. Selon la taille de l’exposition et l’état pulpaire (saignement, ischémie, nécrose…), un traitement immédiat peut s’avérer nécessaire.
  • Dans les cas de chocs indirects, il faut rechercher la présence ou non de fractures corono-radiculaires au niveau du secteur molaire.
  • Les fêlures de l’émail sont visualisées par transillumination.
  • Les déplacements dentaires peuvent être de trois types : intrusion, extrusion, déplacement (vestibulaire ou lingual) et nécessitent une évaluation de l’amplitude de la mobilité.
Trois tests sont à effectuer :
  1. Test de mobilité
  • Une mobilité en direction axiale indique une section apicale de la vascularisation pulpaire.
  • Une mobilité en direction horizontale indique soit :
    • Une fracture alvéolaire (si la mobilité horizontale d’une dent entraîne la mobilité des dents adjacentes).
    • Une fracture radiculaire (le degré de mobilité renseigne sur la situation de la fracture radiculaire).
  1. Test de percussion
  • Une sensibilité à la percussion révèle une atteinte du ligament parodontal et/ou du réseau vasculaire pulpaire.
  • Un son métallique lors de la percussion horizontale indique une intrusion ou une luxation latérale. Ce signe clinique, réévalué lors des séances de rappel, permet de faire un diagnostic d’ankylose.
  • Un son sourd diagnostique une subluxation ou une extrusion.
  • Si, en plaçant le doigt sur la face vestibulaire de la dent et en percutant doucement le bord libre de la dent avec le manche du miroir, le praticien ressent une vibration, le ligament parodontal est alors intact ; dans le cas contraire, on peut supposer qu’il y a ankylose.
  1. Test de vitalité
  • Évaluation de la sensibilité thermique : elle s’effectue soit avec le tétrafluoroéthane appliqué sur la dent à l’aide d’une boulette de coton. Ces tests peuvent être complétés par le test électrique permettant de mesurer le seuil de réponse.
Examen de l’occlusion
  • Des anomalies de la position d’intercuspidation maximale peuvent être détectées et associées à des déplacements dentaires, des fractures corono-radiculaires et/ou des fractures osseuses.

EXAMEN RADIOGRAPHIQUE

  • Complément indispensable à l’examen clinique, il donne de plus amples renseignements sur le stade de développement radiculaire, sur la présence ou non de fractures radiculaires et sur l’atteinte des structures parodontales.
  • L’examen radiographique doit être reproductible dans le temps lors des séances de rappel. Il est nécessaire d’utiliser un angulateur et noter l’incidence du rayon utilisé lors de la première séance.
  • Toutes les dents de la région traumatisée doivent être radiographiées, même si aucune lésion traumatique n’est visible à l’examen clinique (possibilité d’existence de fractures radiculaires).
  • Recherche des corps étrangers : s’effectue avec un film (film n°0 chez le jeune enfant et n°2 pour les adultes) interposé entre les lèvres et les dents. Le temps d’exposition est diminué de 1/4 à 1/2 du temps d’exposition normal.
  • Film occlusal : (film n°2 en denture temporaire et n°4 en denture permanente) met en évidence le décalage existant entre la dent et l’alvéole et permet ainsi d’évaluer les luxations latérales, les fractures radiculaires et les fractures alvéolaires. Le rayon est dirigé sur la base du nez.
  • Panoramique : dans le cas d’une suspicion de fracture osseuse des bases maxillaires ou condyliennes. Dans ce dernier cas, il faut demander que la radiographie soit centrée sur les ATM.

PRISE DE PHOTOGRAPHIES

La prise de photographies est recommandée car celles-ci complètent la documentation du traumatisme et peuvent servir ultérieurement à d’autres traitements, ainsi qu’aux formulaires médico-légaux, à la recherche clinique et à l’enseignement.


LE CERTIFICAT MÉDICAL LÉGAL

  • Surtout chez le mineur, si le praticien note une non-concordance entre les réponses à ses questions et les plaies visualisées, celui-ci ne doit jamais oublier la possibilité d’être devant un patient qui présente les symptômes des enfants battus.
  • Il doit avertir les autorités médicales ou les administrations chargées des actions sanitaires et sociales.

LES TRAUMATISMES ALVÉOLO-DENTAIRES EXAMEN DU PATIENT TRAUMATISÉ

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