Les thérapeutiques non chirurgicales
Le traitement parodontal non chirurgical est une composante primordiale de la prise en charge des maladies parodontales. Il repose essentiellement sur une élimination mécanique du tartre et du biofilm microbien sous-gingival associé à une thérapie chimique à base d’antiseptique et ou antibiotiques afin de permettre un retour à une microflore symbiotique. Un grand nombre d’études longitudinales démontre une efficacité à long terme équivalente aux traitements chirurgicaux.
- Les objectifs:
- L’arrêt de la progression de la maladie parodontale.
- La réduction de l’inflammation gingivale (diminution du saignement et de l’œdème).
- L’élimination des dépôts de plaque et de tartre des surfaces dentaires et radiculaires.
- Le remplacement de la flore pathogène par une flore plus compatible avec la santé parodontale.
- L’obtention d’une surface radiculaire biologiquement compatible avec les tissus mous.
- La réduction de la profondeur de poche en un sulcus peu profond et sain.
- Les moyens
- Traitement mécanique Contrôle de plaque individuel
-Information et motivation du patient
-Brossage dentaire
L’efficacité du contrôle de plaque repose sur:
- l’adéquation entre le matériel de brossage et le patient,
- l’habileté manuelle du patient,
- la fréquence et la durée d’utilisation.
- Les critères de qualité d’une brosse à dents
- avoir une taille adaptée à l’âge du patient et à sa dextérité,
- avoir une taille adaptée à la bouche du patient,
*La taille du manche doit correspondre à la taille de la main,
*La taille de la tête de la brosse doit être adaptée à la taille des dents (au maximum la longueur de 2 molaires mandibulaires), à l’ouverture buccale.
- avoir des poils en nylon ou polyester dont les pointes sont arrondies avec un diamètre de 20/100 de millimètres au maximum,
- La souplesse des poils sera choisie en fonction du biotype gingival :
- souple pour un biotype fin
- médium pour un biotype épais
- avoir des extrémités de poils favorisant l’élimination de la plaque dentaire dans les espaces proximaux et le long de la gencive marginale.
- Il semblerait toute fois qu’une implantation multidirectionnelle des poils permette une meilleure élimination de la plaque.
- Techniques de brossage
La méthode de Bass modifiée :
*poils inclinés à 45°, en direction de l’apex, au de la jonction gingivodentaire.
*pression modérée, mouvement antéropostérieur sans déplacer le manche (va-et-vient sans dégager les poils de la zone sulculaire). *Ensuite rotation (rouleau) = balayage vertical de la gencive vers la face occlusale de la dent.
*méthode simple, la plus répandue.
- Hygiène interdentaire:
- Fil dentaire,
- Brossettes interdentaires
- Batônnets
- Stimulateurs gingivaux
- Hydropulseurs
Il faut adapter la prescription du matériel à chaque situation clinique:
- largeur de l’espace,
- forme des dents,
- présence ou non de récessions gingivales…).
Fil dentaire
C’est le plus connu et le plus utilisé des matériels de nettoyage inter dentaire; associé au brossage, la quantité de plaque éliminée est beaucoup plus importante que lors du brossage effectué seul. Recommandé pour l’entretien des faces proximales des dents en présence d’un parodonte sain, d’une gingivite ou d’une parodontite chez les patients ne présentant pas d’embrasures ouvertes (papille gingivale remplit toute l’embrasure); de même qu’en cas de malpositions dentaires.
Correctement utilisé, il peut ôter jusqu’à 80 % de plaque dentaire localisée en interdentaire et favorise une prévention efficace de la gingivite et une diminution de l’indice de plaque.
L’efficacité semble très patient-dépendante car la difficulté d’utilisation du fil, surtout dans les zones postérieures nécessite un apprentissage.
L’utilisation d’un porte-fil permet d’atteindre les zones postérieures.
Il peut être présenté sous forme de ruban ou avec une partie rigide permettant de l’utiliser chez les porteurs de prothèse conjointe plurale, la partie rigide permettant de passer sous les intermédiaires prothétiques.
-Le fil tendue est guidée de façon à franchir le point de contact interdentaire. Une fois le point de contact est dépassé, le fil est glissé le long d’une des surfaces à nettoyer.
-Quelques mouvements verticaux de va-et-vient s’imposent. Le fil est ensuite remonté jusqu’au niveau du sommet de la papille et la technique se répète sur l’autre face de l’embrasure.
Bâtonnets interdentaires:
De section triangulaire, ce sont les côtés du triangle qui servent à nettoyer.
- Bois tendre, ou plastique.
- Nettoyage des zones où la papille gingivale est rétractée.
Brossettes interdentaires:
*Formes coniques ou cylindriques ;
*Différents diamètres (de 0,6 à 4 mm) ;
*Diamètre doit être adapté à l’embrasure afin d’occuper librement l’espace entre les dents.
Brosse monotouffe:
- Leur utilisation, plus spécifique, concerne les zones difficiles d’accès: les furcations interradiculaires ouvertes,
- les faces distales des dernières molaires
- les faces linguales des molaires mandibulaires.
Les stimulateurs gingivaux :
Ce sont des pointes en caoutchouc qui sont censées «masser» les espaces entre les dents et stimuler la vascularisation interdentaire.
Les hydropulseurs: Permet l’élimination des débris alimentaires grâce à l’action mécanique d’un jet d’eau pulsé.
Brossage de la langue *Les gratte-langues sont plus efficaces dans le nettoyage lingual qu’ une brosse classique.
Contrôle de plaque professionnel
Le contrôle de plaque supragingival individuel est nécessaire au traitement des maladies parodontales mais insuffisant à lui seul pour réduire la profondeur de poche c’est-à-dire traiter les parodontites. Les poches parodontales constituent l’habitat des microorganismes de la plaque sousgingivale et les principaux réservoirs de parodontopathogènes. Le retour à la santé parodontale avec une flore compatible passe par l’élimination de tous les réservoirs de pathogènes en particulier par l’élimination des poches parodontales, c’est-à-dire un retour à une profondeur de sondage ≤ 3 mm. Le détartrage-surfaçage radiculaire (DSR) permet dans une grande mesure, de répondre à cet objectif et constituela référence du traitement des maladies parodontales.
- Justificatif
- Eliminer les endotoxines des couches profondes du cément et de la dentine.
- Assurer un état de surface le plus lisse pour éviter l’adhésion des endotoxines.
- Invasion du cément par des Parodontopathogènes justifiant l’élimination du cément infecté.
- Le détartrage constitue la démarche de base du traitement des gingivites et des parodontites.
- Les indications
*Le détartrage constitue le seul traitement dans les cas les plus simples de gingivite dans lesquelles il n’y a pas de perte d’attache.
*Associé au surfaçage radiculaire « le DSR » est indiqué pour tous les types de parodontite, qu’il soit associé ou non à un traitement antibiotique ou un traitement chirurgicale.
* Le DSR est indiqué aussi dans les récessions gingivales.
- Contre indications
- Sur le plan local: aucune ; tant que le pronostic de conservation dentaire n’est pas sans espoir.
- d’ordre général « relatives » liées à la bactériémie et au saignement engendré par l’acte.
- Le risque infectieux : traitement antibiotique prophylactique.
- Le risque hémorragique : bilan biologique + moyens locaux d’hémostase.
- Instrumentation
Le DSR peut être effectué en utilisant divers types d’instruments:
- Instrumentation manuelles,
- instrumentation soniques et ultrasoniques
- dispositifs laser .
DSR manuel Protocole opératoire:
- Détartrage: L’instrument est tenu avec une prise stylo-modifié:
*Le majeur placé sur le bras de l’instrument, le plus près possible de l’extrémité travaillante.
*L’index sur le manche, du même côté.
*Quant au pouce, il se tient à l’opposé de l’index. Cette préhension doit être fixe, c’est la rotation du poignet et la contraction musculaire de l’avant-bras qui activent l’instrument. Un appuie digital stable est recherché: Un point d’appui stable, assuré par l’annulaire, évitera de déraper et de lacérer gencive. Dans certains cas un point d’appui extra-oral s’avérera nécessaire. L’extrémité travaillante correcte est choisie (l’extrémité travaillante à choisir est celle qui s’incurve vers la surface à détartrer). L’extrémité est positionnée sur la dent, la partie travaillante parallèlement à la surface. L’extrémité est insérée apicalement.
*Repérer le tartre,
*Le contourner et l’éliminer par un mouvement de traction vertical rapide en pression, en direction coronaire.
*Le surfaçage des racines est effectué avec de lents mouvements répétés de traction en pression plus faible que le détartrage.
Systèmes ultrasoniques : Transforment le courant électrique en vibration par l’intermédiaire d’un cristal de quartz (instruments piezoélectriques) ou de lamelles (instruments magnétostrictifs)
Fréquences variant de 25 000 à 50 000 Hz (20 000 à 40 000 cycles par seconde).
Le mouvement décrit par l’insert est circulaire.
Méthode d’utilisation
- L’insert doit osciller sous spray avant tout contact avec la paroi dentaire afin d’éviter la sensation de «martèlement».
- L’insert pénètre donc « en action », doucement et progressivement jusqu’ au fond de la poche parodontale, au contact de la surface radiculaire.
- Mouvements elliptiques ou de va-et-vient verticaux avec une pression aussi légère que possible.
- Le mouvement est répété au moins 4 à 5 fois ou plus si nécessaire.
Avantages et inconvénients
- Temps de travail : manuel > ultrasonique
- Sensation tactile : manuel > ultrasonique
- Température : manuel < ultrasonique
- Contamination (aérosol) : ultrasonique+++
- Sensibilité post-op : manuel < ultrasonique
- Sensibilité per-op : manuel < ultrasonique.
Modalités de traitement
- Approche classique (plusieurs séances)
L’organisation des séances est intimement liée à la segmentation de la cavité buccale:
- 6 parties « sextants ».
- 4 parties « quadrants »
Le Traitement Non Chirurgicale « TNC » classique d’une parodontite modérée à sévère se déroule habituellement en quatre rendez-vous d’une heure environ espacés d’une à deux semaines (approche par quadrant).
- Une approche par sextant a également été suggérée pour les parodontites sévères.
- La thérapeutique est minutieuse et longue à réaliser. En effet, le temps de travail recommandé est de 2min par face pour chaque dent.
- Désinfection globale (full mouthdisinfection) :
FMD = désinfection chimique et mécanique de la cavité orale dans un délai de 24 heures.
- Intérêt théorique: limiter la contamination des sites instrumentés par des sites non instrumentés.
Résultats cliniques
- Un traitement non chirurgical entraîne toujours une réduction de la profondeur de poche et une récession gingivale, même minime;
- chez un patient ne présentant pas de parodontite, le surfaçage est iatrogène car il provoque une perte d’attache;
- en cas de Lésion Inter radiculaire, il est d’une efficacité limitée au niveau des furcations molaires.
Le polissage
*A l’aide d’un aéropolisseur
- L’Aéropolisseur utilise la projection par un spray d’air de poudre à base de bicarbonate de sodium = suspension d’air chaud à base d’eau chaude et de bicarbonate de sodium.
Effets indésirables :
- Conséquences de l’effet abrasif des dispositifs de polissage à l’air en poudre utilisant du bicarbonate de sodium :
*Possible perte significative de la substance dentaire (cément et dentine).
* Lésions transitoires du tissu gingival (insignifiantes sur le plan clinique).
*Les restaurations à l’amalgame, les résines composites, les ciments et autres matériaux non métalliques peuvent être rendus rugueux.
Contre-indications :
- Tout système de polissage par projection d’un spray d’air en poudre:
- Antécédents de maladies respiratoires
- Patient hémodialysé
- Maladies infectieuses transmissibles (création grande quantité d’aérosol)
- Les poudres contenant du bicarbonate de sodium:
- Hypertension
- Régimes hyposodés
- Médicaments affectant l’équilibre électrolytique.
*Polissage mécanique : on utilise :
- Un contre-angle
- Une brossette à poils rigides =utilisation limitée à la couronne pour éviter de blesser le cément et la gencive
- Une cupule en caoutchouc
- Une pâte à polir : disponible en grains fins, moyens ou gros, à base de pierre ponce, contient du fluor, parfois du silicate de zirconium.
*Strip dentaire: avec une pâte à polir permet de polir les surfaces proximales inaccessibles aux autres instruments de polissage.
Nouvelles technologies
- LASER = Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation.
Le laser a été proposé pour remplacer l’instrumentation manuelle et/ou ultrasonique (alternative thérapeutique, approche novatrice).
- L’action bactéricide (décontamination bactérienne) est controversée
- Il possède une capacité d’élimination du tissu de granulation.
*L’élimination des dépôts tartriques avec le laser résulte de la vaporisation de l’eau contenue dans le tartre + augmentation de pression ce qui entraine des micro-explosions des dépôts.
*La longueur d’onde utilisée doit coïncider avec le pic d’absorption de l’eau pour éviter tout dommage thermique (sur tissus périphériques: cément et pulpe).
*Le laser qui a donné les meilleurs résultats est le laser Erbium Yag (Er:Yag),
- Les autres (laser CO2, laser Nd Yag) entraînent des dommages sur les surfaces radiculaires ou osseuses sans bénéfice complémentaire par rapport à un DSR classique. Laser Er:Yag Donne des résultats similaires et non supérieurs au DSR seul en termes de:
- quantité de tartre éliminée,
- indice de saignement,
- gain d’attache,
- gain osseux.
- préservation de la surface radiculaire.
- Avantage:
Temps opératoire raccourci
Confort supérieur pour le patient avec moins de douleurs, donc moins d’anesthésie
- Inconvénients:
Coût élevé de l’appareil (non performant en termes de rapport coût/bénéfice).
2-2-THERAPEUTIQUES CHIMIQUES
- ANTISEPTIQUES :
- La prévention des maladies parodontales nécessite l’inhibition de l’accumulation de la plaque. De ce fait, le recours à des agents anti-plaque destinés à potentialiser le contrôle mécanique de la plaque s’avère justifié.
Définition :
Les antiseptiques sont des agents « antimicrobiens » ayant une activité antibactérienne, antifongique et antivirale à l’égard des micro-organismes présents sur la peau et les muqueuses lésées
Propriétés :
- Antimicrobien (bactériostatique et bactéricide),
- Anti-pathogénique (inhibiteur des facteurs de virulence),
- Anti-plaque (suppresseur d’un biofilm établi).
Le contrôle chimique de la plaque bactérienne peut être:
- Individuel, c’est-à-dire supra-gingival (dentifrices, bain de bouche, etc.),
- ou professionnel, c’est-à-dire sous-gingival (irrigations sous-gingivales, vernis, etc.).
Contrôle de plaque supra-gingivale :
Le contrôle chimique de la plaque supra-gingivale repose sur l’utilisation personnelle ou professionnelle d’antiseptiques dans différents supports: Les bains de bouche, les sprays, les dentifrices, les gels, les vernis, ou les irrigations.
- Les bains de bouche et les dentifrices sont les supports les plus courants.
Contrôle de plaque sous-gingivale
Afin de véhiculer l’antiseptique à l’intérieur des poches parodontales, deux types d’approche ont été proposés : les irrigations sous-gingivales et les matériaux à libération lente.
Chlorhexidine
- Forme chimique utilisée: digluconate de chlorhexidine (biguanide chloré)
- Serait bactériostatique à faible dose et bactéricide à forte dose, présente des propriétés anti-plaque.
- Efficacité optimale: concentrations 0,1 % et 0,2 %.
- Rémanence de 12 heures (pouvoir d’adhésion et de rétention sur les surfaces dentaires) ; son efficacité resterait stable pendant 8 à 12 heures. L’agent le plus efficace dans le contrôle de plaque, son action est supérieure à toutes les autres molécules, c’est l’antiseptique de choix en parodontie «gold standard».
- Rapidement inactivée en sous-gingival: inactivée par le pus, le sang.
- Inhibée par les dérivés anioniques, savons et détergents (dentifrices) ; un délai d’au moins 30mn entre l’utilisation d’une pâte dentifrice et de chlorhexidine s’avère nécessaire.
- Peut créer parfois des réactions d’hypersensibilité.
- Son utilisation à long terme entraîne de nombreux effets secondaires : Coloration brune de la langue, des dents et des composites, modification de la microflore commensale, troubles du goût.
La Chlorhexidine peut se présenter sous forme de :
*Bains de bouche : Paroex®, Eludril®, Cariax®.
- Gel, spray, dentifrice (Elgydium®), vernis, système à libération lente (Periochip®)
Povidone iodée:
- Complexe iodé avec la polyvinylpyrrolidone: Bétadine®.
- In vitro, l’iode est bactéricide, sporicide, fongicide et virucide.
- Concentration optimale 0,1% d’iode
- N’est pas inhibée par les composés organiques: Activité persiste même en présence de sang = antiseptique de référence en sous-gingivale.
- Utilisation prolongée: possibilité de dysfonctionnements de la thyroïde, coloration transitoire des dents, de la langue et de la peau
- Excellents résultats en irrigation sous-gingivale seule, en spray conjointement aux détartreurs ultrasoniques.
- Peut être utilisée en bains de bouche.
- Contre-indiquée chez: les femmes enceintes après le premier trimestre, femmes qui allaitent, intolérance à l’iode.
- Les auteurs recommandent cet antiseptique en cours de traitement parodontal et non en prophylaxie.
Agents oxydants
- Peroxyde d’hydrogène ou « eau oxygénée » H2O2,
- propriétés antiseptiques par libération d’oxygène ,
- Concentration usuelle 3% = à 10 volumes.
- L’eau oxygénée est inactivée par les matières organiques (protéines, sang, pus). Résultats intéressants en association:
*Eau oxygénée + chlorure de sodium + bicarbonate de soude = mélange de Keyes .
* Povidone iodée + peroxyde d’hydrogène réduction de la charge bactérienne buccale dans les pathologies aiguës comme les maladies parodontales nécrosantes.
Utilisation et modes d’application des antiseptiques :
Les antiseptiques se présentent sous forme de:
- Pâtes Dentifrice.
- Permet d’améliorer l’action mécanique du brossage
- Principe actif:
- Triclosan+ copolymère: réduction significatif du saignement gingival, de la formation de plaque et de tartre (Colgate Total®).
- * Fluorure d’amines + fluorure d’étain : Efficace prévention de la gingivite (Méridol®)
- Bain de bouche :pour b-1) Gargarisme
Efficacité n’intéresse que les zones supra-gingivales et marginales du sulcus/poche (le produit actif ne pouvant pénétrer au-delà de 3 mm)
- Accès : espaces interproximaux, dos de la langue, joues, amygdales
- Utilisés secondairement après brossage sauf cas particuliers : handicap, en postopératoire
- S’utilisent purs ou dilués.
- Gargarisme pendant 30 secondes à 1 minute.
- Ne pas avaler.
- Ne pas rincer après usage (pour une action microbicide de longue durée).
- 2 ou 3 fois par jour après chaque repas
- Durée: ne pas dépasser 15 jours
Intérêt
- Action essentiellement préventive sur la formation de la plaque sous-gingivale. Sujets sains ou présentant une gingivite :
- BDB à visée thérapeutique: compléter le contrôle mécanique professionnel par détartrage surfaçage radiculaire-polissage prophylactique sujets sains atteints de parodontites.
- BDB à visée prophylactiques (ammonium quaternaire, fluorures, agent oxygénés, phénols)
= utilisation recommandée afin de compléter les insuffisances du brossage:
- prévention primaire (sujets sains),
- prévention secondaire (sujets à risque parodontal),
- prévention tertiaire (sujets ayant déjà eu une parodontite et en phase de suivi).
b-2) Irrigation sous gingivale :
- Définition :
C’est une thérapeutique qui vise à introduire à l’aide d’une seringue une solution antibactérienne pour la désinfection, la stérilisation et l’oxygénation des poches parodontales.
- Principes :
-Lavage des poches ;
-Action mécanique (désorganisation de la flore sous gingivale);
-Effet de jet pulsé oxygène le fond de la poche et détruit les bactéries anaérobies.
- Les procédés à libération lente
Lors de l’irrigation le produit atteint dans la poche une certaine concentration, mais dés qu’on cesse l’opération il se dilue et en quelques minutes son action antibactérienne décline, d’où les dispositifs à libération lente qui sont des supports qui, introduis dans la
poche libèrent un agent antimicrobien pendant une durée et une concentration suffisante
,exp. (le periochip).
- La pâte de Keyes : comprend principalement l’eau oxygénés + bicarbonate de soude+ CHLORHEXIDINE
- Sprays
- Plusieurs avantages :
*Quantité d’antiseptique utilisée beaucoup moins importante que les bains de bouche.
*Support avantageux pour les personnes handicapées.
- Gels
- la quantité nécessaire d’antiseptique est déposée dent par dent.
- Intéressant en post-chirurgie: brossage difficile, éviter le « gargarisme » qui est préjudiciable à une cicatrisation de qualité (perturbation mécanique).
- Les résultats dépendent fortement de l’habileté du patient = support déconseillé pour les personnes handicapée.
- Vernis
- Application sur fauteuil pendant de longues périodes pour être efficaces (nombreuses séances).
- Les antibiotiques les plus utilisés en parodontie :
- les B-Lactamines :
-Inhibent la synthèse de la paroi bactérienne.
-Bactéricides .
On utilise principalement : Amoxicilline,
Augmentin (Amoxicilline+Acide clavulanique)
- Les Cyclines :
-Bactériostatiques.
-Agissent sur la synthèse des protéines.
-Action sur la Aa.
-Anticollagénases.
-Inhibent la résorption osseuse.
– Contre-indication : grossesse, allaitement, enfant < 8 ans.
Les molécules les plus utilisées :Minocycline ,Doxycycline, Tétracycline.
- Le metronidazole :
-Activité antiparasitaire .
-Bactéricide.
-Inhibe la synthèse des acides nucléiques.
-Agit sur les germes anaérobies ,très efficace sur le Porphyromonas- gingivalis et les spirochètes.
- Macrolides. Lincosamides. Synergistines :
- Azithromycine (famille des macrolides): de plus en plus documentée en parodontologie.
- Présente des caractéristiques intéressantes : – Excellente distribution dans les tissus parodontaux . Demi-vie très lente : 500 mg/j, 1 prise, 3 jours.
6-2-2 Les vois d’administration :
a) Voie générale: a-1)mono thérapie:
-Cyclines :
Indiquées dans le cas de ( Parodontite agressive localisée),on utilise : Tétracycline(250mg),1g/j pendant 03 semaines.
Doxycycline(100mg),200mg le premier jours, puis 100mg pendant 14jours. Minoxyclines(100mg),200mg/j pendant15jours.
-Metronidazole :
indiqué dans le cas de GUN , PUN , la parodontites chronique sévère avec persistance de poches purulente apré le DSR.
Posologies : dosé à 500mg, (1,5g)/J pd 10j. Spécialité :Flagyl ,Rodogyl.
-Amoxicilline 2g/J Pd Une semaine en cas d’abcé parodontal non collecté ou associé à une altération de l’état général (fièvre et asthénie).
a-2) Associations:
a-2-1)intérêt:
-présence de bactéries ayant une sensibilité différente aux ATB.
-Élargir le spectre d’action de chaque ATB.
-Prescrire à faible doses.
-Exploiter la synergie qui en découle.
a-2-2)-Associations les plus utilisées:
Metronidazole (dosé à 250mg) 750mg/j +Amoxicilline dosé à (500mg) 1,5g/j
Le bi-rodogyl : un seul médicament qui est une association de spiramycine et de métronidazole.
Indication: parodontite agressive localisée et généralisée Augmentin+Metronidazole en deuxième intention .
Modalités de prescription :
Antibiothérapie par voie locale Classification
- Application locale non soutenue = sans support Irrigation sous-gingivale d’ATB dans le cadre du traitement de la parodontite n’est pas recommandée (Afssaps 2001).
- Application locale soutenue = avec support: ATB incorporé dans des dispositifs à libération lente:
- Systèmes à libération prolongée; libération d’agent actif jusqu’à 24h.
- Systèmes à libération contrôlée; libération de concentrations efficaces pendant plus de 24h.
Dispositifs à libération lente:
- Supports non résorbables : irritations, interfèrent avec la cicatrisation. Mise en place + dépose. Fibres, strips acryliques.
- Supports résorbables : à privilégier. Gel, poudre de polymère biodégradable.
Différentes présentations
- La tétracycline:
- Fibre Actisite® imbibée de 25% de chlorhydrate de tétracycline (1er dispositif).
- La doxycycline:
- Gel résorbale (Atridox®) système à libération prolongée contenant 10 % de doxycycline.
- La minocycline:
- Gel résorbale (Parocline® et Arestin®) dispositif à libération contrôlée contenant minocycline à 2 %.
- Applications sont répétées, après surfaçage radiculaire, 4 fois toutes les 2 semaines.
- Le métronidazole:
- Gel (Elyzol®) 25% métronidazole système à libération prolongée.
- Durée d’action 24 à 36h.
- 1 application par semaine pendant deux semaines.
Indications :
- Antibiothérapie par voie locale seule, n’a pas d’intérêt démontré pour le traitement des parodontites.
- Ne pourrait s‘envisager qu’en complément d’un débridement mécanique après désorganisation mécanique du biofilm sous-gingival : amélioration de la réponse clinique. Intérêt : Trouve donc sa justification dans le traitement ponctuel des sites perdant de l’attache et non dans le traitement global d’un patient atteint de parodontite.
- Non indiquée en première intention dans le traitement des maladies parodontales. Son indication est limitée:
* au traitement non chirurgical d’une poche profonde localisée.
*ou lors du suivi parodontal en cas de récidive localisée.
Parmi les thérapies récentes :
- La thérapie photodynamique (TPD),
Encore appelée photochimiothérapie antimicrobienne, a été proposée comme adjuvant thérapeutique au DSR en remplacement des antibactériens, antibiotiques en particulier. En présence de colorants photosensibilisants (bleu de toluidine, bleu de méthylène, vert d’aniline) les bactéries orales deviennent sensibles au laser infrarouge.
- Lors du traitement, les bactéries situées dans la poche sont mises en contact avec le colorant.
- Le colorant est ensuite rincé.
- Les poches parodontales sont alors irradiées par une lumière laser dont la longueur d’onde correspond au maximum d’absorption du colorant.
Le résultat clinique extrêmement modeste ainsi que le coût de l’appareil rendent difficile de recommander aujourd’hui cette approche en remplacement des antibactériens traditionnels.
- Probiotiques
Micro-organismes vivants qui stimulent la croissance de bactéries susceptibles d’exercer un effet bénéfique sur la santé.
Conclusion
Les traitements parodontaux « non-chirurgicaux »ont longtemps été considérés comme une étape initiale et donc comme un traitement incomplet s’ils ne sont pas suivis d’une thérapeutique chirurgicale (respective ou régénérative).
La littérature récente tend à démontrer qu’une attitude non chirurgicale peut atteindre à elle seule les objectifs de gains d’attache même dans les cas de parodontites sévères. La thérapeutique mécanique s’effectue avec une approche de plus en plus mini-invasive (instrumentation mécanisée, avènement du laser).
Les thérapeutiques non chirurgicales
Voici une sélection de livres:
- Guide pratique de chirurgie parodontale Broché – 19 octobre 2011
- Parodontologie Broché – 19 septembre 1996
- MEDECINE ORALE ET CHIRURGIE ORALE PARODONTOLOGIE
- Parodontologie: Le contrôle du facteur bactérien par le practicien et par le patient
- Parodontologie clinique: Dentisterie implantaire, traitements et santé
- Parodontologie & Dentisterie implantaire : Volume 1
- Endodontie, prothese et parodontologie
- La parodontologie tout simplement Broché – Grand livre, 1 juillet 2020
- Parodontologie Relié – 1 novembre 2005
Les thérapeutiques non chirurgicales

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.