Les molaires supérieures
Les Molaires Supérieures
Introduction aux Molaires
Les molaires sont des dents essentielles situées à l’arrière de la cavité buccale, jouant un rôle fondamental dans le processus de mastication. Au total, il existe 12 molaires dans la dentition humaine adulte : 6 molaires au maxillaire (mâchoire supérieure) et 6 molaires à la mandibule (mâchoire inférieure). Leur nom dérive du mot latin mola, signifiant « meule », en référence à leur fonction principale de broyer et de réduire les aliments en particules plus petites pour faciliter la digestion.
Les molaires occupent une place centrale dans la mécanique de la mastication, en raison de leur surface occlusale large et de leurs cuspides robustes. Elles contribuent également à maintenir la dimension verticale d’occlusion, c’est-à-dire l’espace vertical entre les mâchoires lorsque les dents sont en contact, assurant ainsi une occlusion stable. Contrairement aux dents antérieures (incisives et canines), les molaires ne remplacent pas de dents temporaires, car elles naissent directement de la première lame dentaire.
Dans chaque hémi-arcade (quart de la mâchoire), on trouve trois molaires : la première molaire, la deuxième molaire et la troisième molaire, également appelée dent de sagesse. Ces dents apparaissent à des âges différents, entre 6 et 18 ans, et se distinguent par leur taille, leur forme et leur fonction. Avec les prémolaires, elles forment le groupe des dents postérieures cuspides, caractérisées par leurs surfaces occlusales complexes, adaptées au broyage.
Caractéristiques Générales des Molaires
Les molaires se distinguent par plusieurs caractéristiques anatomiques et fonctionnelles :
- Nombre de cuspides : Les molaires possèdent généralement plusieurs cuspides, avec un minimum de deux cuspides vestibulaires (côté joue). Ces cuspides sont des reliefs pointus sur la surface occlusale, essentiels pour broyer les aliments.
- Surface occlusale : Les molaires ont la surface occlusale fonctionnelle la plus étendue de toutes les dents, ce qui les rend idéales pour la mastication.
- Racines : Elles présentent 2 à 3 racines, ce qui leur confère une stabilité accrue dans l’os alvéolaire.
- Série descendante : Les molaires suivent une gradation en taille. La première molaire est la plus volumineuse, suivie de la deuxième, puis de la troisième, qui est la plus petite.
Classification des Molaires
Dans chaque hémi-arcade maxillaire ou mandibulaire, les molaires sont identifiées comme suit :
- Première molaire (dent de 6 ans) : C’est la plus mésiale (proche de la ligne médiane) des trois molaires. Elle fait son éruption vers l’âge de 6 ans.
- Deuxième molaire (dent de 12 ans) : Située immédiatement à l’arrière de la première molaire, elle apparaît vers 12 ans.
- Troisième molaire (dent de sagesse) : La plus distale (éloignée de la ligne médiane), elle émerge généralement entre 17 et 18 ans, bien que son éruption puisse être retardée ou absente chez certains individus.
La Première Molaire Supérieure
Anatomie Générale
La première molaire supérieure, également appelée dent de 6 ans, est une dent clé en raison de sa stabilité anatomique et de son rôle dans l’occlusion. Elle est la première dent permanente à faire son éruption, marquant une étape importante dans le développement dentaire. Sa couronne présente des caractéristiques uniques qui la distinguent des autres molaires.
Face Vestibulaire
La face vestibulaire (côté joue) de la première molaire supérieure a une forme trapézoïdale, avec une grande base située au niveau du contour occlusal. Les cuspides sont visibles sur cette face, avec deux cuspides vestibulaires (mésio-vestibulaire et disto-vestibulaire) et deux cuspides linguales (mésio-linguale et disto-linguale). La cuspide mésio-vestibulaire est plus grande que la disto-vestibulaire, ce qui crée une asymétrie caractéristique.
Le contour cervical vestibulaire prend la forme d’une accolade à concavité occlusale, chaque bras de l’accolade correspondant à une cuspide vestibulaire. Le contour mésial présente un maximum de convexité à la jonction du tiers occlusal et du tiers médian, tandis que le contour distal est uniformément convexe depuis l’angle disto-occlusal jusqu’à la ligne cervicale. La surface vestibulaire est globalement convexe dans sa moitié cervicale, résultat de la juxtaposition des deux convexités cuspidiennes.
Face Linguale
La face linguale (côté langue) partage un contour général similaire à la face vestibulaire, mais elle est marquée par des particularités. La cuspide mésio-linguale est la plus volumineuse, occupant environ les trois cinquièmes du diamètre mésio-distal de la couronne. La cuspide disto-linguale, en revanche, est plus courte de 0,5 à 1 mm. Un sillon intercuspidien lingual parcourt la surface linguale, séparant la cuspide disto-linguale des trois cuspides majeures. Ce sillon se termine par un puits lingual à mi-hauteur coronaire.
Un trait distinctif de la première molaire supérieure est la présence du tubercule de Carabelli, une cinquième cuspide située sur le flanc mésio-lingual de la cuspide mésio-linguale. Ce tubercule, dont le développement varie, est souvent souligné par un sillon anfractueux. Dans certains cas, ce sillon est la seule manifestation visible de cette cuspide supplémentaire.
Face Mésiale
La face mésiale de la couronne est également trapézoïdale, mais avec une petite base occlusale. Les cuspides mésiales (mésio-vestibulaire et mésio-linguale) dominent le contour occlusal, la cuspide mésio-linguale étant plus courte. Le contour vestibulaire présente un bombement marqué, tandis que le contour lingual est fortement convexe et peut inclure le relief du tubercule de Carabelli dans son tiers moyen.
La surface mésiale est convexe dans son tiers occlusal, avec un point de contact situé à la jonction du tiers vestibulaire et du tiers moyen. La ligne cervicale est souvent irrégulière, avec une légère convexité orientée vers le contour occlusal. Un sillon marginal mésial traverse la crête marginale mésiale en son milieu.
Face Distale
La face distale est similaire à la face mésiale, avec un point de contact situé au centre dans le tiers occlusal. La surface distale est régulièrement convexe, sans les variations marquées observées sur la face mésiale.
Face Occlusale
La face occlusale de la première molaire supérieure a la forme d’un trapèze à grande base mésiale. Le bord lingual est festonné en deux lobes, le lobe distal étant plus petit que le lobe mésial, qui peut inclure le tubercule de Carabelli. Le bord mésial est presque plat et constitue le plus long des quatre bords, tandis que le bord distal, légèrement convexe, est plus court.
La face occlusale présente :
- Quatre cuspides : Deux vestibulaires (mésio-vestibulaire et disto-vestibulaire) et deux linguales (mésio-linguale et disto-linguale). La cuspide mésio-linguale est la plus volumineuse, suivie par la mésio-vestibulaire, la disto-vestibulaire et enfin la disto-linguale.
- Trois sillons intercuspidiens : Vestibulo-central, mésio-central et disto-palatin.
- Trois fossettes : La fossette centrale (triangulaire, à l’intersection des sillons mésio-central et vestibulo-central), la fossette mésiale (en dedans de la crête marginale mésiale) et la fossette distale (en dedans de la crête marginale distale).
- Deux crêtes marginales : La crête marginale mésiale, plus longue et proéminente, et la crête marginale distale.
Un pont d’émail, ou crête oblique, relie la cuspide mésio-linguale à la cuspide disto-vestibulaire, renforçant la structure occlusale. Un puits central marque le point le plus profond de la fosse centrale, à la jonction des trois sillons.
Racines
La première molaire supérieure possède trois racines : deux vestibulaires (mésio-vestibulaire et disto-vestibulaire) et une palatine. La racine palatine est la plus robuste, suivie par la racine mésio-vestibulaire, tandis que la racine disto-vestibulaire est la plus petite.
- Racines vestibulaires : Elles sont étroites dans le sens mésio-distal. La racine mésio-vestibulaire est légèrement convexe sur sa face mésiale et concave sur sa face distale, avec un apex incliné distalement. La racine disto-vestibulaire présente une concavité mésiale et une convexité distale, avec un apex incliné mésialement.
- Racine palatine : Légèrement inclinée vers le distal, elle diverge vers le côté palatin et présente une dépression peu profonde de la ligne cervicale au tiers médian. Son apex est aligné avec le milieu de la couronne.
Chambre Pulpaire
La chambre pulpaire est vaste, avec quatre cornes correspondant aux quatre cuspides. Elle se prolonge par trois canaux : un canal palatin (large et rectiligne, incliné vers le distal), un canal vestibulo-mésial (étroit, aplati, incurvé à convexité mésiale) et un canal vestibulo-distal (très fin, curviligne en sens inverse).
La Deuxième Molaire Supérieure
Similitudes et Différences avec la Première Molaire
La deuxième molaire supérieure, ou dent de 12 ans, partage de nombreuses caractéristiques avec la première molaire, mais présente des variations distinctes. Elle existe en deux formes principales : un type à quatre cuspides (le plus fréquent) et un type à trois cuspides.
Type à Quatre Cuspides
Le type à quatre cuspides est proche de la première molaire, avec une couronne de forme trapézoïdale en vue occlusale. Cependant, la cuspide disto-linguale est réduite, et le pont d’émail est moins marqué. L’aire occlusale est formée de quatre cuspides, mais leur disposition est légèrement moins prononcée que chez la première molaire.
Type à Trois Cuspides
Dans le type à trois cuspides, la cuspide disto-linguale est absente ou fortement atténuée, donnant à la couronne un contour triangulaire à sommet lingual en vue occlusale, similaire à celui de la dent de sagesse. La cuspide vestibulo-distale est légèrement plus petite, et la cuspide mésio-linguale domine la face occlusale.
Caractéristiques Anatomiques
- Dimensions : La dimension occluso-cervicale est plus courte que celle de la première molaire, mais la dimension vestibulo-linguale est similaire. Le tiers cervical est moins concave.
- Zone de contact proximale : Plus large et irrégulière, située dans le tiers médian.
- Racines : Les racines sont disposées de manière similaire à celles de la première molaire, mais elles sont plus resserrées et ont une tendance à fusionner. La racine palatine est moins divergente, et les racines vestibulaires sont davantage inclinées vers le distal.
- Chambre pulpaire : Plus étroite dans le sens vestibulo-lingual, avec souvent deux canaux dans la racine mésio-vestibulaire (dans 60 % des cas).
La Troisième Molaire Supérieure
Variabilité et Anomalies
La troisième molaire supérieure, ou dent de sagesse, est la plus variable des molaires en termes de taille, de forme et d’éruption. Elle est souvent sujette à des anomalies de développement, telles que l’impaction (manque d’espace pour l’éruption) ou l’absence congénitale. Lorsqu’elle est bien formée, elle ressemble à la deuxième molaire, mais elle est généralement moins volumineuse.
Face Vestibulaire
La couronne est plus étroite et moins haute que celle de la deuxième molaire. La cuspide disto-vestibulaire est réduite par rapport à la cuspide mésio-vestibulaire.
Face Linguale
La cuspide disto-linguale est souvent absente, laissant une seule cuspide large dans le sens mésio-distal. Une grande partie de la face occlusale est visible depuis la face distale.
Face Occlusale
Le contour coronaire est généralement triangulaire, parfois en forme de cœur. La couronne présente souvent trois cuspides (deux vestibulaires et une palatine), la cuspide disto-palatine étant absente. Le pont d’émail, s’il existe, est peu marqué. Les racines sont souvent fusionnées, marquées par des sillons, mais peuvent être séparées, avec un nombre variable de 3 à 6 racines.
Conclusion
Les molaires supérieures jouent un rôle crucial dans la mastication et la stabilité occlusale. La première molaire, avec sa stabilité anatomique et ses caractéristiques distinctives comme le tubercule de Carabelli, est la plus robuste et fonctionnelle. La deuxième molaire, bien que similaire, présente des variations plus marquées, tandis que la troisième molaire est la plus imprévisible en raison de sa variabilité. Comprendre leur anatomie détaillée est essentiel pour les professionnels dentaires, notamment en endodontie, orthodontie et chirurgie dentaire, afin d’assurer des traitements adaptés et efficaces.
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Les molaires supérieures

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.

