Les maladies professionnelles
Les maladies professionnelles
- Introduction :
Comme tous les personnels de santé, le Chirurgien Dentaire et l’assistante sont exposés à de nombreux risques qui engendrent des maladies professionnelles.
Définition :
Une maladie professionnelle résulte de l’exposition à un risque, auquel est exposée une personne à son poste de travail.
Elles se répartissent en quatre catégories de risques : physiques, infectieux, chimiques et psychiques.
- Risques physiques :
- Les troubles musculo-squelettiques (TMS) : Les TMS se traduisent principalement par des douleurs et une gêne fonctionnelle surviennent le plus souvent au niveau du dos et des membres supérieurs. Ils sont notamment dus à des postures prolongées inadaptées ou à des mouvements répétitifs.
- Lombalgie, cervicalgie, dorsalgie :
- Les troubles musculo-squelettiques (TMS) : Les TMS se traduisent principalement par des douleurs et une gêne fonctionnelle surviennent le plus souvent au niveau du dos et des membres supérieurs. Ils sont notamment dus à des postures prolongées inadaptées ou à des mouvements répétitifs.
Le « mal de dos » qui peut concerner le rachis cervical, dorsal ou lombaire est une conséquence directe de la posture de travail du chirurgien-dentiste
La lombalgie, douleur intense au niveau des vertèbres lombaires peut se déclencher à cause d’un« faux mouvement » ou d’une mauvaise posture.
Comme pour la lombalgie, la cervicalgie est provoquée par de mauvaises postures, un faux mouvement mais aussi de l’arthrose, et se traduit par des douleurs vives au niveau du cou.
La dorsalgie, qui se situe entre la première et la douzième vertèbre dorsale, est également une des manifestations douloureuses des postures du chirurgien-dentiste.
Prévention des TMS : passent avant tout par la recherche de l’ergonomie la plus adaptée en termes d’installation du poste de soins et d’amélioration des positions de travail, l’une et l’autre étant fortement imbriquées.
Traitement des TMS : peut être soulagé, selon sa localisation, son intensité et son ancienneté, par de petits exercices adaptés, traitements ou le port d’attelle par exemple.
Les douleurs liées aux TMS sont traitées selon le cas par le médecin traitant, en coordination éventuellement avec des spécialistes.
La prescription d’antalgiques ou d’anti-inflammatoires est généralement nécessaire. Mais ces
médicaments sont inefficaces lorsque la douleur est persistante et requiert d’y associer d’autres techniques non médicamenteuses : exercices physiques, appareillage, relaxation, ostéopathie, acupuncture…
- syndrome du canal carpien :
Le canal carpien est défini comme « un tunnel au niveau du poignet sous lequel passe le nerf médian responsable du syndrome et les tendons qui permettent de fléchir les doigts que l’on appelle les tendons fléchisseurs.
Le syndrome du canal carpien est dû à la compression du nerf médian au poignet et se traduit par des engourdissements, des fourmillements, des douleurs, et une diminution de la force musculaire au niveau de la main et du poignet.
Chez le chirurgien-dentiste, ce syndrome est favorisé par la conjugaison d’extensions, de flexions,
notamment l’utilisation de la pince pouce-index ainsi qu’une contrainte du poignet dans la tenue des instruments.
La prévention de ce syndrome se fait par le respect des mouvements ergonomique du poignet.
Traitement : Lorsque les symptômes sont légers, du repos, le port d’une attelle, une infiltration de corticoïdes peut faire disparaître les symptômes. Dans les autres cas, une opération est nécessaire.
- Troubles visuelles :
L’œil est le premier outil de travail du chirurgien-dentiste. Son activité nécessite une grande acuité visuelle, or l’attention prolongée, les efforts d’accommodation, les éblouissements sont sources de
fatigue oculaire. Les yeux du praticien peuvent aussi être touchés par des accidents traumatiques ou
des infections en liaison avec la pratique dentaire.
La fatigue visuelle peut entraîner de simples rougeurs, picotements des yeux, mais aussi des troubles de la vue plus étendus et des maux de tête.
Cette fatigue visuelle trouve sa source plus particulièrement dans la lumière artificielle de la salle de soin en passant continuellement d’une zone fortement éclairée (la cavité buccale) vers d’autres
zones du cabinet (sols, murs, meubles) moins éclairées : l’iris s’ouvre et se ferme à chaque passage.
Des accidents, notamment de projectiles envoyés par les instruments rotatifs (turbine par exemple), peuvent se produire et provoquer des traumatismes et lésions.
Une projection peut aussi être un facteur d’infection (conjonctivite, hépatite…), de brûlure chimique (produits acides, toxiques…).
Prévention : Afin de réduire les troubles visuels, il convient de veiller au confort visuel, notamment au choix d’un éclairage adapté pour éviter les risques d’éblouissement et de fatigue oculaire.
Eviter la lumière bleue des LED très néfaste pour les yeux, faire des poses entre le traitement de deux patients pour reposer les yeux, port de lunettes de protection ou visière pour éviter les projections dans l’œil.
Traitement : « Aujourd’hui, les aides optiques font parties intégrantes de l’arsenal thérapeutique du chirurgien-dentiste ». L’utilisation de ces aides, lunettes chirurgicales ou loupes binoculaires par
exemple, constitue une solution aux contraintes visuelles et ergonomiques auxquelles est confronté le chirurgien-dentiste. Elles permettent également de corriger la posture.
Les brûlures oculaires par projection d’agents chimiques sont des urgences médicales qui doivent d’emblée être traitées par un lavage oculaire.
- troubles auditifs :
En milieu professionnel, les troubles auditifs se déclarent lorsque l’oreille est exposée à des niveaux sonores supérieurs à 80 dB considéré comme « Fatigant / Pénible ».
Selon les instruments utilisés, aspiration, turbine, compresseur, détartreur, ultrasons…, le niveau sonore en cabinet dentaire se situe entre 78 et 85 dB, ce qui constitue donc un facteur de pénibilité.
Aux bruits en salle de soins, s’ajoutent des bruits extérieurs comme la sonnerie du téléphone, celle de la porte d’entrée, la salle d’attente, la musique d’ambiance… Ces agressions sonores constituent un environnement phonique omniprésent qui contribue à une fatigue auditive, des acouphènes et parfois accompagnée de perte de l’audition.
Cette fatigue auditive est renforcée de façon insidieuse par la fréquence et la durée de ces sons nuisibles. Il est essentiel, en effet, de souligner la relation entre l’intensité et la durée limite
d’exposition.
Or le bruit, au-delà des affections auditives, est source d’irritabilité, de maux de tête, de stress, etc.
Prévention et traitement : Afin de réduire l’intensité sonore du cabinet dentaire, il est essentiel de veiller au bon état des instruments utilisés. Une insonorisation bien étudiée du cabinet contribue également à un meilleur environnement phonique.
Au cours de sa pratique professionnelle, il est recommandé que le chirurgien-dentiste utilise une protection auditive, notamment des bouchons ou des casques anti-bruit qui atténuent les nuisances sonores sans gêner la communication.
Une perte de l’audition nécessite le port d’appareil auditif.
- risques radiologiques : La prise des clichés radiologiques génère deux types de rayonnements ionisants produits par le tube à rayons X
Le rayonnement « direct » (ou primaire) qui provient directement du tube à rayons X et peut comporter un risque pour le chirurgien-dentiste en cas de maintien, par exemple du capteur dans la cavité buccale du patient.
Le rayonnement « diffusé » qui se disperse autour du patient et concerne toute personne présente en salle de soins sans protection adaptée.
Les rayons X sont des radiations ionisantes qui peuvent traverser le corps et ont des effets très nocifs sur la santé pour des durées d’exposition longues ou répétées et/ou pour de fortes intensités : atteintes cutanées, ophtalmologiques, hématologiques, cellulaires pouvant provoquer des cancers, des malformations. Les appareils de radiographie endo-buccale génères de faibles doses de rayons X et donc le risque pour le chirurgien-dentiste est faible mais existe toujours.
Radioprotection en Chirurgie Dentaire : Les dangers sont minimes, les précautions sont les suivantes
-Port du tablier plombé.
-Position de l’opérateur doit se situer dans un angle compris entre 90 et 135° par rapport au faisceau primaire.
- Risques infectieux :
Une infection fait suite à la pénétration et à la multiplication d’un micro-organisme (bactérie, virus, champignon ou parasite) pathogène dans le corps. La transmission se fait par voie aérienne et parentérale :
-Contamination par voie aérienne directe, favorisée par l’extrême promiscuité du contaminant et du contaminé au cours des soins dentaires par l’intermédiaire d’aérosols générés par les soins : sang, liquides biologiques, eau du réseau…)
-Contamination par voie parentérale directe par contact entre le sang ou la salive infectée et une coupure même minime au niveau des mains du praticien.
-Contamination par voie indirecte par le biais d’un instrument ou d’une aiguille souillée par le sang ou la salive.
Conséquences :
- infections respiratoires : maladies virales, tuberculose (par exemple, lorsque le patient tousse)
- kérato-conjonctivites virales (contamination oculaire)
- accidents d’exposition au sang : HIV, hépatites B et C
L’accident d’exposition au sang (AES) :
« Un AES est défini comme tout contact avec du sang ou un liquide biologique contenant du sang et comportant soit une effraction cutanée (piqûre, coupure) soit une projection sur une muqueuse (œil) ou une peau lésée.
Sont assimilés à des AES les accidents survenus dans les mêmes circonstances avec d’autres liquides biologiques (salive) considérés comme potentiellement contaminants, même s’ils ne sont pas visiblement souillés de sang »
Mesures prophylactiques
Des mesures prophylactiques doivent être appliquées, quotidiennement au cabinet dentaire, afin de minimiser tous les risques infectieux, pour le personnel comme pour son entourage et pour les patients. Ces mesures consistent à :
- Appliquer les règles d’hygiène et de stérilisation,
-Dépister les patients à risque,
- Prendre des précautions opératoires rigoureuses,
-Faire vacciner tout le personnel soignant.
CAT devant (AES) : (voir cours contrôle de l’infection au cabinet dentaire)
- Risques chimiques :
- L’allergie au latex :
L’allergie au latex est très répandue, notamment chez le chirurgien-dentiste qui porte des gants en latex sur une longue durée lors de son exercice professionnel.
Les protéines contenues dans le latex naturel peuvent déclencher des réactions allergiques mais Il faut aussi prendre en compte d’une part les différents additifs entrant dans la fabrication du
caoutchouc (accélérateurs de vulcanisation, conservateurs et antioxydants) et d’autre part les agents glissants (talc et poudre d’amidon, de maïs ou de blé pour les gants).
La contamination a lieu essentiellement par voie cutanée mais l’inhalation de particules de latex aéroportées est aussi possible
Les mécanismes allergiques liés au latex peuvent donner lieu à de nombreuses affections :
-Urticaire de contact ;
-Rhinite, asthme, conjonctivite aiguë ;
-Œdème de Quincke ;
-Lésions eczématiformes.
Traitement : Pour les allergies au latex, il convient de soigner la manifestation elle-même et de réduire, voire supprimer totalement, l’exposition au latex. Les symptômes s’atténuent rapidement après le retrait de l’allergène.
Utiliser des produits équivalents sans latex, comme par exemple des gants en poly isoprène, en copolymère ou en nitrile.
- Les risques liés aux métaux : nickel, chrome, cobalt et mercure :
Malgré le développement des résines composites et des céramiques, divers métaux utilisés dans la confection des prothèses, des produits d’obturation ou des instruments peuvent induire des manifestations toxiques ou allergiques. Le chirurgien-dentiste est concerné dans une moindre mesure par rapport au prothésiste,
Le mercure est extrêmement toxique pour le foie, les reins et le cerveau, il peut notamment entraîner des affections neurologiques graves. Le mercure émet des vapeurs à température ambiante et ces émissions sont particulièrement toxiques.
Prévention : Le risque mercuriel est évité par :
-Utilisation d’un conditionnement en capsules pré dosées ;
-La réalisation des opérations de fraisage ou de repolissage sous irrigation, aspiration et autant que possible avec une digue dentaire.
- risques psychiques :
Un mauvais environnement de travail et des conditions d’exercice dégradées peuvent entraîner fatigue, stress et burn-out, et mener à une altération de la qualité et de la sécurité des soins.
- stress :
« Le stress au travail correspond au déséquilibre ressenti entre l’objectif professionnel à atteindre et les ressources pour y répondre ».
En 2011, l’OMS place « la profession de chirurgien-dentiste parmi les plus sujettes au stress. En effet, outre son propre stress lié par exemple à la pratique d’un acte chirurgical de précision ou encore à la gestion de son activité libérale, le praticien doit également gérer le stress de ses patients.
Le stress se manifeste par : des symptômes émotionnels (nervosité, angoisse, tristesse…), des symptômes intellectuels (trouble de la concentration, oublis…) ainsi que des symptômes physiques (maux de tête, TMS, troubles du sommeil…)
À terme, le stress chronique peut avoir des répercussions graves sur la santé et conduire au burn- out.
- Burn-out :
Le burn-out désigne l’épuisement professionnel (épuisement physique, émotionnel et mental) résultant d’un stress chronique au travail.
Selon l’OMS Trois dimensions le caractérisent :
-Un sentiment de manque d’énergie ou d’épuisement ;
-Un retrait vis-à-vis du travail ou des sentiments de négativisme ou de cynisme liés au travail ;
-Une perte d’efficacité professionnelle
Le burn-out est associé aux troubles dépressifs ainsi qu’aux troubles anxieux, avec conjointement des troubles du sommeil,
Prévention des affections psychiques :
-La prévention passe par la diminution des facteurs de stress.
-L’évacuation du stress par le chirurgien-dentiste lui-même, lors et en dehors de son activité professionnelle reste un élément primordial. Le chirurgien-dentiste doit tout mettre en œuvre pour évacuer son stress par le sport et des pauses régulières dans son temps de travail.
-Il doit parallèlement pratiquer des activités relaxantes, prendre aussi des vacances et s’octroyer des moments de loisirs afin de diminuer les tensions.
– Se faire aider, entourer, soutenir est l’un des moyens les plus efficaces pour prévenir les affections psychiques.
-Une meilleure hygiène de vie s’avère souvent indispensable, en mettant notamment l’accent sur : le temps de sommeil, une alimentation équilibrée, la réduction ou la suppression de tabac, alcool, café,
Traitement : Lorsque l’affection psychique est avérée, les méthodes de psychologie ou de psychothérapie sont en première ligne des moyens de la combattre, un repos et un arrêt de travail peuvent être recommandés. Dans les situations les plus graves ; un traitement médicamenteux à base d’anxiolytiques et d’antidépresseurs est prescrit par un psychiatre.
- conclusion
Identifier les facteurs de risque chez les chirurgiens-dentistes doit permettre de mettre en place des moyens préventifs, des mesures correctives et/ou des traitements. Rappelons toutefois que
l’identification et la prévention de ces pathologies font partie intégrante de la formation du médecin dentiste.
Les maladies professionnelles
Les dents de sagesse peuvent causer des douleurs si elles poussent de travers.
Les couronnes en céramique offrent une apparence naturelle et une grande résistance.
Les gencives qui saignent au brossage peuvent indiquer une gingivite.
Les traitements orthodontiques courts corrigent les désalignements mineurs rapidement.
Les obturations dentaires en composite sont discrètes et durent longtemps.
Les brossettes interdentaires sont essentielles pour nettoyer les espaces étroits.
Une alimentation riche en vitamines renforce les dents et les gencives.
Les maladies professionnelles

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.