LES LUXATIONS DE L’ARTICULATION TEMPORO- MANDIBULAIRE
- Définition :
La luxation de l’articulation temporo mandibulaire se définit comme la perte des rapports anatomiques normaux entre les processus condyliens mandibulaires et les fosses mandibulaires temporales. Elle peut être uni ou bilatérale.
- Etiologie :
- Facteurs déclenchants :
-Ouverture buccale forcée,
-Un effort de bâillement,
-Un éclat de rire,
-Cause traumatique : choc sur le menton ou l’angle mandibulaire.
-Cause iatrogène : un traitement bucco-dentaire (manœuvre trop appuyée), prise d’empreinte, endoscopie digestive.
-Cause pathologique : crise d’épilepsie.
- Facteurs prédisposants :
Hyperlaxité ligamentaire, édentation non compensée, dysfonctionnements occlusaux, anomalies des extrémités osseuses (condyle plat), asynchronisme menisco-condylien.
- Classification :
On distingue 04 variétés :
- Luxation antérieure : uni ou bilatérale
- Luxation postérieure
- Luxation latérale
- Luxation supérieure.
- Luxation postérieure
Les luxations antérieures :
La tête condylienne passe en avant de l’éminence temporale et ne peut revenir dans la cavité glénoïde empêchée par la saillie de l’éminence temporale et la contracture des muscles, elle peut être uni ou bilatérale.
Elle est du le plus souvent à un choc sur le menton orienté de haut en bas.
Pathogénie :
- Théorie méniscale : Le ménisque augmente la hauteur du condyle temporal et empêche le retour en arrière.
- Théorie ligamentaire : Ligaments courts, leur tension maintient le condyle mandibulaire contre la face antérieure du condyle temporal.
- Théorie musculaire : La contraction du masséter et du ptérygoïdien interne tend à porter le condyle en a avant.
- Théorie osseuse : Le coroné s’accroche au bord inférieur du malaire.
- Théorie dentaire : L’engrènement anormal des molaires s’oppose au retour de la mandibule en arrière.
Clinique :
- Forme bilatérale :
-En bouche ouverte bloquée, mais les molaires peuvent se toucher.
-Salivation abondante (impossibilité de déglutir).
-Gorge sèche
-Menton abaissé, projeté en avant.
-Joues creusées
-La palpation des régions prétragiennes retrouve une vacuité des cavités glénoïdes et perçoit les condyles en avant des articulations.
-Douleur importante et permanente.
- Forme unilatérale : Les signes sont plus discrets :
-La béance antérieure est moins importante
-Le menton est dévié du coté sain (à la différence de la fracture condylienne).
-La joue du coté luxé est aplatie et tendue, creusée du coté sain.
-¸La saillie condylienne, la dépression périauriculaire n’existent pas du côté sain.
-Douleur importante. Radio :
- Un panoramique dentaire confirme le diagnostic, en mettant en évidence
une cavité glénoïde vide et un condyle en position très antérieure.
- La TDM montre le condyle bloqué en situation antérieure.
- L’arthrographie et l’IRM, montrent que le disque est situé en avant de l’éminence temporale.
Traitement :
Le traitement est fonction des circonstances dans lesquelles la luxation est
observée :
- Luxation récente bloquée :
Luxation antérieur réductible :
Les surfaces articulaires et le disque retrouvent leurs positions normales, fréquemment en produisant un claquement.
Par la manœuvre de NELATON, qui ne demande le plus souvent aucune anesthésie.
Le praticien se place face au malade.
-Les 2 pouces préalablement enveloppés d’une compresse protectrice, sont introduits en bouche et posés sur les molaires inférieures, alors que les autres doigts de chaque main encerclent la région angulaire.
-La tête du sujet est immobilisée par un aide.
-Dans un premier temps, il faut réaliser un mouvement d’abaissement qui permet le désenclavement des condyles mandibulaires bloqués en avant de l’éminence temporal. Dans un deuxième temps, et par un mouvement de
rétropulsion, remettre les condyles en place.
- Dans un certain nombre de cas, cette manœuvre simple s’avère incapable d’obtenir la réduction, il devient alors nécessaire de faire céder le spasme musculaire, l’infiltration anesthésique des muscles masticateurs peut être suffisante, si échec de la manœuvre → poser l’indication d’une anesthésie générale.
-Après la réduction :
Une radio de contrôle semble être indispensable pour vérifier la réinsertion des condyles au niveau de la cavité glénoïde.
Une fronde élastique est placée pour maintenir la mandibule pendant quelques jours.
Le bandage de Barton permet de stabiliser temporairement la mâchoire après une luxation.
La luxation antérieure irréductible :
Elle correspond à un déplacement du disque, en général vers l’avant et médialement, sans possibilité de retour spontané à sa position physiologique dans laquelle il est interposé entre les surfaces articulaires condyliennes et temporales.
La luxation discale peut apparaître soit d’emblée, soit, le plus souvent après une période de luxation discale réductible.
Le traitement est chirurgical.
- L’obstacle majeur à la réduction est situé au niveau du ligament latéral externe que l’on ne peut distendre suffisamment pour permettre l’abaissement du condyle.
-Si le disque est dilacéré, on doit envisager une discectomie, suivie de la mise en place d’une interposition.
- Les luxations récidivantes : Elles se rencontrent chez les malades
présentant des dysmorphies osseuses ou une hyperlaxité ligamentaire.
Lorsque les récidives deviennent gênantes par leur fréquence et la difficulté croissante des manœuvres de réduction, il faut appliquer au patient un traitement particulier :
-Traitement occlusal : nécessaire dès la première consultation, il devient indispensable en cas de récidives.
-Arthroscopie : elle permet une coagulation des tissus rétro-discale qui agit en limitant le jeu discal et le glissement condylien.
-La chirurgie : consiste à réaliser soit des :
Butés précondyliennes: dont le principe est de placer un obstacle en avant de l’éminence temporale pour limiter le glissement antérieur du condyle(Technique du butée de DAUTREY : abaissement de l’arcade zygomatique).
- Discectomie,
- Technique de Myrhaug : suppression du condyle temporal afin de créer
chirurgicalement une subluxation permanente parfaitement réductible.
- Condylectomie: la suppression du condyle permet d’obtenir un recul mandibulaire et un soulagement des douleurs mais elle entraîne des troubles importants de la cinétique mandibulaire.
- La luxation ancienne négligée :
La vacuité prolongée de la cavité glénoïde entraîne des modifications des structures articulaires.
-Condylectomie.
- Eminencectomie: les résultats fonctionnels, après restauration d’une occlusion et rééducation, paraissent meilleurs que ceux de la condylectomie.
Les luxations postérieures :
Le condyle est dans la position la plus postérieure enfonçant le tympanal.
-Rares, elles surviennent après un choc horizontal porté sur le menton.
Clinique :
-Elle s’accompagne d’otorragie, quelques fois d’hypoacousie.
-L’ouverture buccale est très limitée, béance molaire.
-A la palpation, les condyles mandibulaires sont à l’intérieur des CAE. La radio :
– L’imagerie scanner confirme la fracture du tympanal.
Traitement :
-Une réduction qui sera réalisée par la manœuvre inverse de NELATON (donner un mouvement antérieur à la mandibule de façon à faire sortir les condyles du CAE)
-Une brève immobilisation de la mandibule.
-Ceci sera suivi d’un traitement du CAE.
Luxation supérieure :
Exceptionnelles et très graves, elles surviennent après un choc vertical très violent
– le condyle s’enfonçant dans la fosse cérébrale moyenne.
Parmi les facteurs prédisposant à la pénétration dans la fosse cérébrale moyenne: La minceur du col du condyle, la pneumatisation accrue de l’os temporal, l’absence de dentition postérieure, ainsi qu’une bouche en position ouverte au moment de l’impact.
Clinique :
-L’ouverture buccale est d’emblée très limitée.
Signes neurologiques :
*Otorrhée de LCR.
*Lacérations du conduit auditif externe.
*Paralysie du nerf facial.
*Altération du niveau de conscience.
*Dilatation des pupilles. Radio :
La scannographie montre le déplacement intracrânien du condyle et la fracture de la base du crane.
TDM en reconstruction 3D montrant une luxation supérieure de l’ATM associée à une fracture de la symphyse mandibulaire.
Traitement :
Après avoir levé le risque vital, la réduction est orthopédique :
*La réduction fermée est réalisée par l’application d’une traction manuelle sur le condyle, en direction dorso-inférieure par rapport à la mandibule ensuite une
fixation maxillo-mandibulaire doit être maintenue à l’aide de fils ou d’élastiques légers pour guider l’occlusion.
Rarement chirurgicale : En cas d’ankylose, La réduction ouverte consiste en une condylectomie sous observation visuelle directe par voie intracrânienne, combinée à une craniotomie, soit en une condylotomie par incision pré- auriculaire.
Remarque : La reconstruction de la cavité glénoïde vise à prévenir les luxations condyliennes récidivantes, ainsi qu’à rétablir la hauteur faciale postérieure.
Luxation latérale :
Exceptionnelle : à cause du soutien que procurent les ligaments latéraux de
l’articulation temporomandibulaire. Dues à une luxation en dehors d’un côté, et en dedans de l’autre côté, interne du côté du choc, externe de l’autre.
-S’accompagne souvent de fracture condylienne d’où l’importance de la radio.
-Au niveau dentaire, on note l’existence d’un articulé croisé latérale Traitement :
IL est orthopédique visant à réaliser une surélévation molaire et traction élastique.
Conclusion :
La prise en charge doit être précoce car il y a un risque de s’exposer à une
irréductibilité de la luxation consécutive aux remaniements fibrosés, conduisant le plus souvent à un geste chirurgical invasif.
LES LUXATIONS DE L’ARTICULATION TEMPORO- MANDIBULAIRE
Voici une sélection de livres:
- Guide pratique de chirurgie parodontale Broché – 19 octobre 2011
- Parodontologie Broché – 19 septembre 1996
- MEDECINE ORALE ET CHIRURGIE ORALE PARODONTOLOGIE
- Parodontologie: Le contrôle du facteur bactérien par le practicien et par le patient
- Parodontologie clinique: Dentisterie implantaire, traitements et santé
- Parodontologie & Dentisterie implantaire : Volume 1
- Endodontie, prothese et parodontologie
- La parodontologie tout simplement Broché – Grand livre, 1 juillet 2020
- Parodontologie Relié – 1 novembre 2005
LES LUXATIONS DE L’ARTICULATION TEMPORO- MANDIBULAIRE

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.

