LES INFECTIONS SPECIFIQUES DE LA MUQUEUSE BUCCALE (Pathologie Bucco Dentaire)
1. INTRODUCTION
Évidemment, les maladies infectieuses contagieuses, dites spécifiques, ont été presque éradiquées grâce à l’avènement des moyens de prévention et des moyens curatifs, à l’exception de l’infection par le VIH, dont le seul moyen de lutte reste la prévention.
2. DÉFINITION
- Une infection est due à la pénétration d’un agent pathogène dans l’organisme. Il peut s’agir d’une bactérie, d’un virus, d’un champignon, d’un parasite ou encore de protozoaires.
- “L’infection devient une maladie lorsque le système immunitaire et ses barrières ne sont pas à la hauteur de l’agression.”
- Infection spécifique : pathologie due à un germe spécifique produisant toujours la même maladie.
3. DIFFÉRENTES PATHOLOGIES INFECTIEUSES SPÉCIFIQUES
a. LA TUBERCULOSE
C’est une maladie infectieuse contagieuse, due à une bactérie (Mycobacterium tuberculosis). Elle se transmet par voie aérienne (gouttelettes de Flügge) et par voie digestive.
Clinique :
- La primo-infection :
- Premier contact de l’organisme avec le bacille, souvent dans les poumons.
- Diagnostic affirmé par l’intradermo-réaction à la tuberculine (IDR).
- Symptômes : fièvre souvent peu élevée, sueurs nocturnes, altération de l’état général, fatigue, amaigrissement, kérato-conjonctivite, toux persistante.
- Manifestations buccales :
- Chancre d’inoculation : lésion sans caractère particulier au niveau d’une irritation préexistante, évoluant en une ulcération à fond rouge framboisé, indolore, souple. Siège : gencive, joue, langue, amygdales.
- Adénopathie satellite : parfois seul signe, adénopathie volumineuse dans la région sous-maxillaire ou sous-angulo-maxillaire, passant par 3 stades : induration, ramollissement, puis fistulisation.
- Tuberculose secondaire :
- Localisation muqueuse : ulcération tuberculeuse de 2-3 cm, à contours irréguliers, non indurée, recouverte d’un enduit fibrineux, très douloureuse. Siège : langue, lèvre, palais.
- Gomme tuberculeuse : très rare en bouche, uniquement à la langue sous forme d’un petit nodule mal limité, peu douloureux, qui se ramollit et finit par s’ouvrir.
Diagnostic positif :
- Basé sur la symptomatologie clinique et radiologique.
- Mise en évidence du bacille de Koch (BK).
- Intradermo-réaction (IDR).
Traitement :
- Préventif : vaccination BCG, dépistage, protection de l’entourage.
- Curatif : antibiotiques antituberculeux pendant 6 mois.
Conduite à tenir bucco-dentaire :
- Devant un patient bacillaire :
- Seuls les soins urgents sont réalisés, en milieu hospitalier, en fin de journée.
- Triade de protection : masque, gants, lunettes.
- Réduction de la production d’aérosols.
- Ventilation de l’espace intérieur du cabinet.
- Devant un patient non bacillaire :
- S’assurer que le patient n’est pas contagieux.
- Pas de précautions particulières.
- Devant un patient ayant un antécédent de TBC :
- Traité comme un patient normal.
b. LA SYPHILIS
Maladie contagieuse chronique, sexuellement transmissible, causée par Treponema pallidum. La contamination buccale, sanguine ou materno-fœtale est également possible. Contagiosité maximale pendant les phases primaire et secondaire.
Clinique :
- Syphilis acquise :
- Syphilis primaire :
- Chancre syphilitique typique : érosion plane, indolore, ronde et régulière, de 0,5 à 2 cm de diamètre, à bords plats et fond rouge, sécrétant une sérosité sans suppuration. Induration cartonnée (signe pathognomonique). Cicatrise spontanément en 4-6 semaines.
- Adénopathie satellite : apparaît 6-7 jours après le chancre, 4 à 5 ganglions durs, mobiles, indolores, rarement bilatéraux, l’un étant plus volumineux.
- Syphilis secondaire :
- Atteinte de la muqueuse buccale : érosions superficielles, arrondies ou ovalaires, de 1 cm de diamètre, indolores, recouvertes d’un enduit membraneux blanc-jaunâtre. Siège : palais, amygdales, lèvres, commissures, gencive, larynx.
- Syphilis tertiaire :
- Manifestations muqueuses fréquentes :
- Gommes : palais mou, langue, lèvres.
- Glossites atrophiques : atrophie des papilles, langue lisse.
- Glossite scléreuse : langue déformée, lobulée, avec sillons profonds.
- Syphilides : papules dures sur une base indurée (lèvres).
- Manifestations muqueuses fréquentes :
- Syphilis primaire :
- Syphilis congénitale :
- Résulte de la transmission bactérienne in utero.
- Clinique : hypomaxillie, triade de Hutchinson (dents petites et grisâtres + kératite bilatérale + surdité).
Diagnostic positif :
- Mise en évidence de la bactérie par tests sérologiques : FTA, TPHA, VDRL, et examen anatomo-pathologique.
Traitement :
- Préventif : dépistage.
- Curatif : pénicilline G ; en cas d’allergie : érythromycine, tétracycline.
- Précautions en pratique quotidienne : limiter aux soins indispensables, respecter les mesures de prévention et d’asepsie.
c. ACTINOMYCOSE CERVICO-FACIALE
Maladie infectieuse chronique causée par Actinomyces israelii, germe saprophyte de la cavité buccale, pénétrant à la faveur d’une carie, extraction, amygdalectomie, plaie muqueuse ou fracture.
Clinique :
- Apparition d’un œdème douloureux, induré, puis tuméfaction constituée de plusieurs indurations séparées, évoluant vers une fistulisation à la peau du visage et de la partie supérieure du cou, avec écoulement d’un liquide séro-purulent contenant des grains jaunes.
Diagnostic positif :
- Examen direct à la recherche des grains jaunes.
Traitement :
- Prophylactique : hygiène bucco-dentaire, traitement des caries et de toute porte d’entrée.
- Curatif :
- Médical : iodure de potassium + antibiothérapie.
- Chirurgical : traitement de la porte d’entrée, incision et drainage des abcès, curetage du tissu nécrosé.
d. INFECTION VIH ET SIDA
Pathologie provoquée par un rétrovirus, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Il ne faut pas parler systématiquement de SIDA, mais d’infection par le VIH, le SIDA étant la forme majeure et terminale. Transmission par voie sexuelle et sanguine.
Manifestations buccales :
- Lésions fortement associées :
- Candidoses érythémateuses : lésions rouges, palais et face dorsale de la langue, brûlures.
- Candidoses pseudomembraneuses : plaques blanches détachables, hémorragiques, langue, palais, joues.
- Perlèche : chéilite angulaire rouge, avec croûtes fissurées, plus ou moins ulcérées et douloureuses. Traitement : triazolés (miconazole), chlorhexidine, polyènes antifongiques.
- Gingivite et gingivostomatite ulcéro-nécrotique, parodontite nécrotique aiguë.
- Lésions souvent associées :
- Infections bactériennes et virales.
- Lésions herpétiques : plus fréquentes, importantes, récidivantes, de longue durée chez les porteurs du VIH (durée > 1 mois = critère définissant le SIDA).
- Zona et varicelle : peuvent affecter les nerfs VII, V, IX.
- Aphtes : aphtes géants récidivants, extrêmement douloureux.
- Lésions pouvant être associées :
- Infections à cytomégalovirus : ulcérations de la muqueuse buccale, diagnostiquées par PCR. Traitement : ganciclovir (anti-CMV).
4. CONCLUSION
La prise en charge d’un patient atteint d’une infection spécifique nécessite la connaissance de ces pathologies, de leurs expressions buccales, de leur identification clinique et de leurs modalités thérapeutiques. Le rôle du stomatologiste consiste en une détection précoce et un traitement rapide, tout en prenant garde aux risques de transmission.
LES INFECTIONS SPECIFIQUES DE LA MUQUEUSE BUCCALE (Pathologie Bucco Dentaire)
Une occlusion équilibrée est cruciale pour la santé bucco-dentaire à long terme.
Le contrôle de la plaque dentaire reste la clé de la prévention des parodontopathies.
L’utilisation correcte de la digue en caoutchouc améliore la qualité des soins endodontiques.
Une anamnèse détaillée permet d’éviter de nombreuses complications en chirurgie orale.
Les matériaux dentaires évoluent rapidement, nécessitant une veille technologique constante.
La gestion du stress pré-opératoire fait partie intégrante de la relation patient-praticien.
L’analyse céphalométrique reste un outil fondamental en orthodontie diagnostique.
LES INFECTIONS SPECIFIQUES DE LA MUQUEUSE BUCCALE (Pathologie Bucco Dentaire)

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.